Libération de la poche de La Rochelle

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La Rochelle. Premiers pourparlers pour la reddition au château de la Jarne (commandant Hemmerlé, interprête).
Mémorial de la poche de La Rochelle 1944-1945, près de Saint-Sauveur-d'Aunis. Source : Licence Creative Commons

Face à l'avancée alliée à l'été 1944, Hitler ordonne aux secteurs fortifiés de la côte ouest de la France de résister.

Au printemps 1945, les armées de libération laissent ainsi à l'arrière des poches littorales de résistance allemande à Dunkerque, Lorient, Saint-Nazaire, sur l'île de Ré, l'île d'Oléron, à Royan, sur la Pointe de Grave et à La Rochelle.

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Libération de La Rochelle. Entrée des troupes françaises. Source DMPA/SHD

 

Ce front est défendu par 100 000 hommes à l'abri derrière le puissant dispositif de l'organisation Todt du Mur de l'Atlantique : 1000 blockhaus, 1300 pièces d'artillerie protégées par des mines et des barbelés.

La Rochelle a été choisie pour accueillir un abri pour sous-marins sur le site de La Pallice, complété par l'anse de l'Aiguillon. Ce secteur de défense est placé sous l'autorité de l'amiral Schirlitz.

 

Incendie des réservoirs d'essence au nord de La Rochelle, le 22 juin, avant l'arrivée des troupes allemandes. Source DMPA/SHD


Les poches de Royan et de la Pointe de Grave libérées, de Larminat, commandant des forces françaises de l'ouest (FFO), masse ses troupes autour de la poche.

Les réseaux de résistance (Alliance, Mithridate, Famille, Acajou, Eleuthère, Gillot), actifs depuis la défaite de 1940, affrontent la Milice et la Gestapo. Ils mènent des actions de sabotage (les ouvriers réquisitionnés pour la réparation des sous-marins fragilisent les coques en y enfonçant des clous), de renseignement - notamment sur l'état des défenses allemandes et de la flotte de l'Atlantique - préparant ainsi le terrain aux troupes alliées.

 

La Rochelle. Poste F.T.P.F. Groupe de F.T.P. mettant en place une pièce d'artillerie légère. Source : DMPA/SHD

 

De Larminat charge le capitaine de frégate Hubert Meyer de mener les pourparlers. Ce dernier parvient à un accord avec l'état-major allemand le 18 octobre 1944 au terme duquel les Français s'engagent à ne pas franchir un fossé antichar autour duquel les alliés viennent d'installer un dispositif d'encerclement et les Allemands promettent de ne pas détruire les infrastructures portuaires.

Corps 2

 

Hubert Meyer. Source : DMPA/SHD

 

Larminat sait en effet que Schirlitz a ordonné aux artificiers du Reich de disposer dans les installations du port des mines de 250 kilos prêtes à exploser sur ordre. Le commandant des forces françaises de l'ouest veut obtenir la reddition pacifique des Allemands et éviter la destruction de la ville. C'est à nouveau dans ce but qu'il mandate Meyer en avril 1945.

Berlin aux mains des Soviétiques, Hitler mort le 30 avril, Doenitz donne l'ordre à ses troupes de se rendre. L'offensive alliée prévue pour le 1er est donc sans objet. Cependant, dans un dernier regain de combativité cependant, l'amiral allemand donne l'ordre de faire sauter le port. Celui-ci est sauvé de la destruction par la désobéissance du capitaine de corvette Erwin de Terra qui a saboté les systèmes de mise à feu.

 

La Rochelle. Premiers pourparlers pour la reddition au château de la Jarne (commandant Hemmerlé, interprête). Source : DMPA/SHD


Le 8 mai 1945, à 6h00, jour de capitulation de l'Allemagne, Schirlitz, dans son poste de commandement de Lagord, se rend sans conditions.

 

Source : Mindef/SGA/DMPA