La nécropole nationale de Tracy-le-Mont

Partager :

Nécropole nationale de Tracy-le-Mont. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_Tracy le Mont

 

La nécropole nationale de Tracy-le-Mont réunit les dépouilles de 3 196 soldats morts pour la France lors des différentes opérations militaires de la Première Guerre mondiale qui se sont déroulées dans l'Oise, principalement celles de 1918. Deux ossuaires conservent les restes mortels de 1 313 combattants identifiés ou inconnus. Créé en 1920 pour y regrouper les corps de soldats inhumés dans des cimetières provisoires du secteur, notamment celui du plateau de Touvent, ce site connaît, en 1973, une nouvelle opération de regroupement afin d'y rassembler les corps du carré militaire de Tracy-le-Mont.

Parmi les combattants reposent Marcel Gueugnon, soldat mort pour la France le 9 juin 1940 inhumés aux côtés de son père, le lieutenant Marius Gueugnon, décédé le 20 août 1918 (tombes n°11 et n°12. Par ailleurs, la tombe n°8 regroupe les dépouilles de deux frères tués en 1917, Georges et Prosper Humbert.

Les vestiges des combats sont nombreux dans les environs. A 800 mètres au nord de la nécropole, au cœur du hameau de Bernanval une plaque posée sur une maison reprend un quatrain intitulé La Pansée et rappelle la fonction de ce lieu - poste de secours-, où de nombreux soldats ont succombé à leurs blessures. Parmi tous les régiments qui combattu sur le plateau de Touvent, le 1er régiment du génie et le 2e zouave se sont particulièrement illustrés. Érigés dans la forêt d'Offémont, deux monuments rappellent le sacrifice de ces unités. De même, les parois des carrières comme celle de la Maison du Garde, près d’Attichy conservent des traces du passage de ces régiments.

La bataille du plateau de Touvent, 7-16 juin 1915

Aux premiers jours de septembre 1914, la Ire et IIe armées allemandes déferlent dans l'Oise et marchent vers le sud en direction de Paris. Une semaine plus tard, à l'issue du sursaut français sur la Marne, ces troupes se replient plus au nord sur une ligne entre Lassigny et Tracy-le-Val. Du 13 au 25 septembre, la 37e division d’infanterie et la 3e brigade marocaine luttent pied à pied dans les environs de Tracy-le-Mont pour reprendre les bois de Tracy-le-Val, ceux de Carlepont ou les carrières de Bimont. Sans succès, le front se fige. Jusqu’en 1918, ce secteur du front ne connaît pas d'importantes opérations même si de violents combats éclatent en 1915 et 1916 pour le contrôle de la colline de Lassigny, le plateau de Touvent ou le Bois des Loges.

Après une préparation d’artillerie de plus de 24 heures, le 7 juin 1915 les bataillons de zouaves, de tirailleurs et de Bretons se lancent baïonnette au canon à l’assaut du plateau de Touvent, entre Tracy-le-Mont et Moulin-sous-Touvent, et du point fortifié de la ferme de Quennevières. Les positions ennemies durement éprouvées par le bombardement systématique sont rapidement prises : la ferme de Quennevières est neutralisée par l’explosion d’un puits de mine, puis les zouaves enlèvent les défenses du ravin de Touvent dans leur élan. Aussitôt les positions conquises sont mises en défense pour faire face à la réaction allemande.

L'ennemi surpris dans un premier temps lance ses réserves dans de violentes contre-attaques qui sont immédiatement stoppées par les mitrailleuses françaises. Tenus en échec les allemands, renoncent à poursuivre leurs assauts. Les jours suivants chacun fortifie ses positions le long de ce nouveau front. Deux nouvelles offensives sont lancées successivement le 14 juin par les Allemands et le 16 juin par les Français sans succès. En dix jours, plus de 7 000 Français et 4 000 Allemands sont tombés pour enlever quelques centaines de mètres.

La bataille du Matz, 9-13 juin 1918

Au printemps 1918, le rapport de force tourne en faveur des Allemands qui peuvent, à la faveur du traité de Brest-Litovsk, concentrer tous leurs moyens sur le front occidental.

Au matin du 9 juin 1918, après une préparation d’artillerie aussi brève qu’intense, les XVIIIe et VIIe armées allemandes s’élancent en direction de Compiègne et d’Estrées-Saint-Denis. Les hommes de la 3ème armée française du général Humbert déjà durement éprouvée par les offensives du printemps subissent ce choc. De violents combats se déroulent devant Courcelles, Thiescourt ou sur les collines du Mont-Renaud et du Plémont. Sur les pentes de cette dernière, à l'ouest de Lassigny, les hommes de la 1re division de cuirassier à pieds (DCP) repousse ainsi treize assauts. Cependant, sous la pression ennemie, ils sont contraints d’abandonner leurs positions. A Ressons-sur-Matz, les hommes du 295e régiment d’infanterie (RI) sont débordés. Au soir du 9 juin, le centre du dispositif français est enfoncé. Une poche de neuf kilomètres se forme dans les lignes françaises. Le 10, l'ennemi atteint la vallée de l'Aronde. Mery-la-Bataille et Maretz-sur-Matz tombent à leur tour. La situation est des plus dramatiques.

Pour autant, le 11 juin, le général Mangin reçoit l’ordre d’attaquer le flanc droit de l’armée allemande avec quatre divisions en direction de la vallée du Matz. L'ennemi est surpris par cette manœuvre. Les Français avancent si vite qu'ils progressent bientôt sans appui. L'artillerie se déploie moins vite que les fantassins privés aussi des chars lourds Schneider et Saint-Chamond. Ces engins sont un à un neutralisés. L'ennemi s'accroche. Pourtant, cette contre-offensive permet de reprendre les positions perdues la veille et repousser les allemands au-delà du Matz. Le 13, le mouvement s'enraye. L’ennemi ne peut plus engager de nouveaux moyens. Les Français poursuivent leurs efforts. La bataille du Matz se solde par un échec allemand. Mais, la 3e armée vient de payer un lourd tribut pour la défense de l’accès à Paris. Elle compte 40 000 hommes hors de combat, tués, blessés ou disparus. Le nouveau front se stabilise à 10 kilomètres de Compiègne. Les combats se poursuivent jusqu’au mois d’août, date à laquelle le département est entièrement libéré. C'est en forêt de Rethondes à Compiègne qu'est signé l’armistice du 11 novembre 1918.

 

  • Nécropole nationale de Tracy-le-Mont. © ECPAD

  • Nécropole nationale de Tracy-le-Mont. © ECPAD

  • Nécropole nationale de Tracy-le-Mont. © ECPAD

  • Nécropole nationale de Tracy-le-Mont. © ECPAD

  • Nécropole nationale de Tracy-le-Mont. © ECPAD

  • Abris de Spahis installés à proximité de la route de Tracy-le-Mont à Saint-Léger, septembre 1915. © BDIC

  • Chambre installée dans une carrière, septembre 1915. © BDIC/Jacques Ridel

  • Abris installés dans une carrière près de Tracy-le-Mont, septembre 1915. © BDIC/Jacques Ridel

  • Atelier installé dans une carrière de Tracy-le-Mont, septembre 1915. © BDIC/Jacques Ridel

  • Ruines du village de Tracy-le-Mont, janvier 1916. © BDIC

  • Ruines de la ferme de Quennevières vues de la route de Tracy-le-Mont, juin 1917. © BDIC

  • > Retourner aux résultats

    Infos pratiques

    Adresse

    Tracy-le-Mont 60170
    À 15 km au nord-est de Compiègne, en bordure du chemin vicinal qui relie le CD 16 au CD 335 (Pierrefonds/ Blérancourt)

    Horaires d'ouverture hebdomadaires

    Visites libres toute l’année