La nécropole nationale de Vergaville

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Nécropole nationale de Vergaville. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_necropole_Vergaville

 

Créé en 1914 par l’armée allemande, lors de la bataille de Dieuze, la nécropole nationale regroupe les dépouilles de soldats morts pour la France lors des combats de Dieuze en août 1914. Il est réaménagé en 1924 et 1926 - dates où sont regroupés les corps des soldats exhumés dans les environs de Vergaville et de Guerbestroff -, puis en 1967. Cette nécropole regroupe les corps de 1 151 Français dont 962 sont répartis dans deux ossuaires.

Un monument a été érigé à la mémoire des soldats du 15e corps d’armée tombés en août 1914.

 

L’offensive de Lorraine en août 1914

En 1914, l’Alsace et une partie de la Lorraine sont occupées par l’Allemagne suite à la défaite de 1870. Le 1er août 1914, les troupes allemandes déploient par la Belgique "neutre" un large mouvement de débordement pour envelopper l’armée française.

Pour sa part, appliquant le plan XVII, le général français Joffre choisit de forcer les lignes ennemies en Alsace et en Lorraine afin de reprendre les départements perdus. Ce mouvement comprend une dimension psychologique et politique importante. En effet, il s'agit de libérer cette province perdue du joug de l'ennemi.

Conformément à ce plan, les 1ère et 2e armées françaises se déploient respectivement en Alsace et en Lorraine. Ce secteur est tenu par la VIe armée qui, placée sous les ordres du Prince Ruprecht de Bavière, dispose d’une nette supériorité. Ayant anticipé le mouvement offensif français, l’ennemi a organisé l’ensemble de ce front, notamment les secteurs de Morhange et de Sarrebourg. Des tranchées bétonnées avec des réseaux de fil de fer et des mitrailleuses y ont ainsi été creusées. Maître du terrain, l’ennemi bénéficie aussi d’importants moyens en artillerie lourde de campagne. En Lorraine, le 14 août 1914, la 2e armée française du général de Castelnau franchit la frontière et avance en direction de Morhange. Progressant rapidement, les Français atteignent, le 18 août, la ville de Dieuze. Le 19 août, ils entrent en contact avec la VIe armée.

La bataille de Dieuze - 18-20 août 1914

Le 18 août, des bataillons alpins stationnent à Dieuze, évacuée par l’ennemi. Les troupes ennemies sont retranchées dans la forêt de Brides et Koking, menaçant les troupes du 15e corps d’armée français. De l’autre côté, la veille, sur le front Rohrbach, le 16e corps progresse. Après avoir stationné du 14 au 16 août au nord du village de La Garde, le 23e bataillon de Chasseurs à pied (BCP) atteint Dieuze le 19 août où il reçoit son baptême du feu. Face à lui, l’ennemi a organisé sa défense sur le secteur Morhange-Bendsorf-Sarrebourg. Les éléments du 55e régiment d’infanterie (RI) quittent Juvelize, traversent Dieuze, Kerprich, et longent la voie ferrée Dieuze-Vergaville sous un feu d’artillerie intensif.

La bataille débute tôt le matin, à Vergaville. La résistance ennemie est faible et permet une progression sur le nord du bourg. L’après-midi, la lutte est acharnée. Grâce à des observations aériennes, l’artillerie allemande se déchaine contre les Français dont les positions ont été ainsi révélées.

Le 19 août, à 17 heures, le général de Castelnau ordonne que le 15e corps attaque simultanément le front Cutting, Domnon, Bassing, au nord-est de Dieuze. Le lendemain, ils doivent céder du terrain et se replier après des bombardements ennemis débutés dans la nuit. Au cours de ces affrontements du 19 et 20 août 1914, le 55e RI perd 800 hommes. Les Allemands, qui ont vu ce mouvement de retraite, poursuivent leurs tirs d’artillerie. Après une marche de plus de 24 heures, le 55e RI peut enfin cantonner à Dombasle-sur-Meurthe le 22 août.

Plus largement, au soir du 20 août, l'offensive française est brisée. Harassés, les Français reculent vers le Grand-Couronné de Nancy où vient de se jouer le sort de la Lorraine française.

Le succès de l’armée allemande est sans équivoque. Du côté français, c'est l'étonnement et la désillusion. Conçue et prônée à la veille de la guerre, la doctrine de l'offensive à outrance s'est avérée inadaptée aux réalités de la campagne de l'été 1914.

Toutefois, la victoire allemande n’est pas totale. Non seulement l’offensive française a retenu en Lorraine des troupes ennemies qui auraient dû être engagées à l’ouest pour la marche vers Paris mais en plus les Français se sont repliés en bon ordre. Ils n’ont perdu que peu de territoire tout en conservant Nancy. Le front se fige. Joffre ordonne aux troupes de se replier sur la Marne où elles vont trouver les ressources, morales et physiques pour reprendre l'offensive. La bataille de la Marne devient la première victoire française de la Grande Guerre. A la fin 1914, le front se stabilise le long de la Moselle et de la Meurthe-et-Moselle, qui perd, aux yeux des belligérants, tout intérêt stratégique.

 

  • Nécropole nationale de Vergaville. © ECPAD

  • Nécropole nationale de Vergaville. © ECPAD

  • Nécropole nationale de Vergaville. © ECPAD

  • Nécropole nationale de Vergaville. © ECPAD

  • Nécropole nationale de Vergaville. © ECPAD

  • Nécropole nationale de Vergaville. © ECPAD

  • Fantassins français en position dans un champ. Vêtus d'un pantalon rouge garance et capote bleue, les soldats français restent des plus exposés aux tirs des mitrailleuses ennemies. © Collection particulière FBN - DR

  • Bataille de Biedesdort-Dieuze, 20 août 1914. © Archives départementales de la Moselle

  • Scène de combats à Mohrange. Gravure tirée du journal Le Panorama de guerre. © DR

  • Soldats français capturés par l'armée allemande lors de la bataille de Mohrange. © DR

  • Calvaire de Buhl. Cette ancienne carte postale illustrée évoque un épisode de la bataille de Sarrebourg, le 20 août 1914. Érigé au sommet de la colline du Kalberg, sur la route de Buhl en 1875, ce calvaire s'est retrouvé en pleine zone des combats au cours desquels la croix a été détruite par un projectile tandis que la statue a été préservée. © CIL/Collection Jean-Marie Picquart

  • Tombe collective à Morhange où ont été inhumés, par les Allemands, les corps de 400 soldats français et 300 soldats allemands morts au cours des combats de Mohrange. © CIL/Collection Jean-Marie Picquart

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    Infos pratiques

    Adresse

    Vergaville
    Au sud-est de Morhange, par D 22

    Horaires d'ouverture hebdomadaires

    Visites libres toute l’année

    En résumé

    Eléments remarquables

    Monument aux morts du 15ème corps d’armée tombés en août 1914