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La ligne de démarcation

Sous-titre
1940-1944

La ligne de démarcation à Moulins. À partir du 1er mars 1943, le laissez-passer n'est plus nécessaire au franchissement de la ligne. Source : LAPI/Musée de la Résistance Nationale – Champigny
La ligne de démarcation à Moulins. À partir du 1er mars 1943, le laissez-passer n'est plus nécessaire au franchissement de la ligne. Source : LAPI/Musée de la Résistance Nationale – Champigny

Après l'effondrement de l'armée française en juin 1940, le nouveau gouvernement, dirigé par le maréchal Pétain, se résigne à la défaite et demande l'armistice, le 17 juin 1940, tandis que le général de Gaulle rejoint l'Angleterre et lance de Londres, le 18 juin, un appel pour continuer la lutte contre l'occupant nazi.

 

Corps 1

Signée à Rethondes le 22 juin 1940, l'armistice franco-allemand prévoit le découpage de la France en plusieurs zones séparées par une ligne de démarcation.

 

 Le découpage de la France après l'armistice du 22 juin 1940

 

La partition de la France. Treize départements sont traversés par la ligne de démarcation : les Basses-Pyrénées, les Landes, la Gironde, la Dordogne, la Charente,
la Vienne, l'Indre-et-Loire, le Loir-et-Cher, le Cher, l'Allier, la Saône-et-Loire, le Jura et l'Ain. © MINDEF/SGA/DMPA/Joëlle Rosello

 

Dès le 25 juin 1940, la ligne de démarcation coupe la France en deux grandes zones principales :

La zone occupée (ou "la zone nord") Occupée par les Allemands, cette zone est placée sous l'autorité du gouverneur militaire de Paris et couvre environ 55% du territoire. Elle est rebaptisée la zone nord, en novembre 1942, date à laquelle les Allemands occupent également la zone libre.

La zone libre (ou "la zone sud") Le 2 juillet 1940, le gouvernement français s'installe à Vichy qui devient en quelque sorte la "capitale" de la zone libre, familièrement appelée "zone nono" (pour non occupée). Le 10 juillet 1940, le Parlement vote les pleins pouvoirs au maréchal Pétain qui promulgue "l'Etat français" et s'engage peu après dans une politique de collaboration avec l'occupant nazi. En novembre 1942, la zone libre est rebaptisée la "zone sud", lors de son invasion par les Allemands.

Selon un tracé abstrait et arbitraire, la ligne de démarcation morcelle départements, communes, champs et bois. Sur le terrain, ce tracé subira diverses modifications, au gré de la fantaisie ou des exigences de l'occupant allemand.

Longue d'environ 1200 kilomètres, la ligne de démarcation part de la frontière espagnole, au niveau de la commune d'Arnéguy, dans le département des Basses-Pyrénées (les Pyrénées-Atlantiques), passe ensuite par Mont-de-Marsan, Libourne, Confolens et Loches . puis elle remonte jusqu'au nord du département de l'Indre pour bifurquer à l'est et, après avoir traversé Vierzon, Saint-Amand-Montrond, Moulins, Charolles et Dole, elle rejoint la frontière suisse au niveau de Gex.

Par ailleurs, l'occupant allemand attribue un statut particulier à certains territoires français, presque totalement coupés du reste de la France :

L'Alsace et la Lorraine En août 1940, l'Alsace et la Lorraine, annexées de fait par l'Allemagne nazie, sont rattachées administrativement à un Gau (circonscription administrative dans l'organisation nazie) : l'une au Gau de Bade, l'autre au Gau de Sarre-Palatinat.

Le Nord et le Pas-de-Calais Ces deux départements très industrialisés et riches en bassins miniers sont placés sous l'autorité du Militärbefehlshaber (gouverneur militaire) de la Hollande et de la Belgique . ils sont coupés du reste de la France par la ligne de la Somme.

De l'embouchure de la Somme au Rhône Cette zone qui s'étend de l'embouchure de la Somme jusqu'au Rhône, à sa sortie du lac Léman, est dénommée "zone réservée" par les Allemands, mais communément appelée "zone interdite" par les Français qui ne peuvent s'y rendre que difficilement. Les contrôles y sont renforcés à ses extrémités, le long des côtes de la Manche et de la frontière franco-suisse.

La "zone occupée" italienne Cette zone s'étend du lac Léman à la Méditerranée. Elle passe à l'est de Chambéry, de Grenoble et de Gap, et va jusqu'à Nice y compris. Toutefois, les Italiens n'occupent effectivement que quelques points de ce territoire.

Le "mur de l'Atlantique" A l'automne 1941, une nouvelle zone interdite est créée le long des côtes de la Manche et de l'Atlantique, prélude à la construction du mur de l'Atlantique. Ne peuvent y pénétrer et y circuler que les personnes y résidant depuis au moins trois mois, le personnel des services civils travaillant pour l'armée allemande et le personnel ambulant de la SNCF. De plus, il y est interdit de télégraphier ou de téléphoner. Avec le découpage du territoire institué par l'armistice, l'occupant allemand s'est ainsi réservé les principales régions industrielles et toute la côte Atlantique.

La circulation entravée jusqu'en 1944

 

La ligne de démarcation à Chalon. La ligne connaît des matérialisations diverses, de la guérite… Source : Musée de la Résistance Nationale – Champigny

 

Après l'armistice du 22 juin 1940, les Allemands mettent rapidement en place toute une série de mesures pour limiter sur le territoire la circulation des personnes et des marchandises, ainsi que le trafic postal entre les deux grandes zones. En "ouvrant" ou en "fermant" la ligne de démarcation selon sa volonté et ses besoins, l'occupant nazi dispose alors d'un moyen de pression sur les Français et assure sa mainmise sur le pays et son économie.

 

 …à la simple pancarte. Sourec : Musée de la Résistance Nationale – Champigny

 

La carte interzone et le laissez-passer

Jusqu'en septembre 1940, aucun courrier ne peut circuler d'une zone à l'autre. À cette date, apparaît la carte interzone, appelée aussi carte familiale. Elle comporte une série de formules pré-imprimées et ne permet que de donner des nouvelles brèves et impersonnelles sans laisser la possibilité au correspondant d'ajouter librement un mot. Les envois de lettre ou de colis sont ainsi l'objet des premiers passages clandestins.

 

Carte interzone. Source : Musée de la Résistance et de la Déportation de Bourges et du Cher

 

En dehors de ses principaux points de passage, routiers ou ferroviaires, la ligne ne peut être systématiquement matérialisée. Selon la configuration du terrain, des poteaux aux couleurs allemandes s'élèvent de loin en loin. Guérites et barrières sont installées aux postes de passage, signalés par des pancartes. Du côté français, un dispositif similaire, bien que plus lacunaire, faute d'hommes et de moyens, est mis en place.

 

La ligne de démarcation à Moulins. À partir du 1er mars 1943, le laissez-passer n'est plus nécessaire au franchissement de la ligne.
Source : LAPI/Musée de la Résistance Nationale – Champigny


Les autorités d'occupation exercent une surveillance rigoureuse sur la ligne de démarcation, dont le franchissement, soumis à autorisation, ne peut s'effectuer qu'aux points de passage officiels sur présentation d'une carte d'identité et d'un Ausweis (laissez-passer) délivré par les Kommandanturen (bureaux de l'autorité allemande chargés de l'administration militaire ou civile d'une zone déterminée du territoire). Toute demande s'accompagne d'un dossier complet transmis aux autorités allemandes, comprenant photos d'identité, certificat de domiciliation, motif de la demande... Les laissez-passer ne sont accordés que dans des cas reconnus d'urgence (naissances, enterrements ou maladies graves de proches parents) et les candidats à la traversée sont soumis à des démarches interminables et à de multiples tracasseries administratives. Par ailleurs, les personnes qui résident à dix kilomètres de part et d'autre de la ligne peuvent demander des "Ausweis für den kleinen Grenzverkehr" (laissez-passer pour la petite circulation frontalière) qui leur permettent de circuler pour un temps déterminé sur le territoire de leur département coupé en deux. La délivrance de ces laissez-passer est du ressort des Feldkommandanturen et des Kreiskommandanturen locales.

 

Dessin d’Éric Genty. Source : DR

 

Les réfugiés et la ligne de démarcation

En mai-juin 1940, l'avancée des troupes allemandes provoque l'exode de plusieurs millions de personnes qui s'enfuient sur les routes. Après l'armistice du 22 juin 1940, elles souhaitent rentrer chez elles. Le retour des réfugiés dans leur foyer s'organise pendant un an, de l'été 1940 à l'été 1941. Les Allemands autorisent l'ouverture de points de passage tandis que l'armée d'armistice met en place des gîtes d'étapes. À partir de l'automne 1940, les conditions de retour deviennent plus difficiles.

 

Réfugiés passant la ligne de démarcation à Vierzon. Source : Musée de la Résistance et de la Déportation de Bourges et du Cher



Les Allemands substituent le laissez-passer au certificat de rapatriement et, début 1941, seuls quatre points de passage sont prévus : à Langon (Gironde), à Vierzon (Cher), à Moulins (Allier) et à Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire). À l'été 1941, des mesures sont prises pour favoriser le regroupement des familles de réfugiés désireux de rester en zone sud. Par ailleurs, des mesures restrictives sont prises à l'égard des étrangers et des Juifs pour lesquels la réglementation ne cesse de se durcir. À partir de septembre 1940, ceux-ci ne sont plus autorisés à retourner en zone nord. En octobre 1940, le laissez-passer est rendu obligatoire pour les étrangers qui souhaitent passer en zone sud puis, le 23 octobre 1941, la ligne de démarcation leur est fermée.

Les passages clandestins

Dès l'origine, les traversées clandestines de la ligne sont nombreuses, le plus souvent pour des raisons commerciales ou privées. Puis les passages s'organisent progressivement autour de véritables réseaux destinés à faire passer en zone dite "libre" des prisonniers de guerre français et des anglais évadés, des Alsaciens et des Lorrains qui refusent de s'engager dans l'armée allemande, des volontaires qui veulent rejoindre la France Libre ou toute personne qui se sent menacée. Dès lors, les contrôles deviennent plus nombreux et plus stricts, notamment à partir du printemps 1941, quand les soldats de la Wehrmacht cèdent la place aux douaniers.

 

Ordonnance allemande du 4 octobre 1940 contre le franchissement illicite de la ligne de démarcation publiée dans L'Oeuvre du 18 octobre 1940.
Source : Musée de la Résistance Nationale – Champigny

 

Alors qu' il y avait eu peu d'arrestations avant 1941, les patrouilles et les contrôles se multiplient à partir de cette année-là, les poursuites et les coups de feu jusqu'en zone non occupée n'étant plus une exception. Dès l'été 1940, des riverains de la ligne de démarcation constituent des filières de passage pour franchir la ligne à pied, à bicyclette, en barque, dans des charrettes de fumier, des tonneaux...tous les moyens possibles. Les passages clandestins sont d'abord assurés par quelques passeurs isolés, avant de s'organiser progressivement autour de véritables réseaux.

 

Passagers clandestins arrêtés dans la région de Pleumartin. Source : Archives départementales de la Vienne


Nombreux sont ceux, hommes ou femmes, qui s'engagent dans cette action à titre privé avant de s'impliquer pour la plupart dans des filières d'évasion, que ce soit pour rendre simplement service, parce que l'idée de frontière leur est insupportable, ou encore parce qu'ils sont en opposition à un joug pesant. Des fonds, des vêtements civils et des vivres sont collectés afin d'être remis aux évadés avant leur départ. Des équipes s'organisent, à l'exemple des cheminots, des policiers ou des gendarmes. La cupidité n'est toutefois pas absente de l'action de certains qui n'hésitent pas à monnayer leurs services, quand ils n'abandonnent pas ou ne livrent pas purement et simplement leurs passagers aux autorités allemandes ou françaises.

Les conséquences économiques de la ligne de démarcation

La ligne de démarcation entraîne un déséquilibre entre le nord et le sud du territoire. Les Allemands se sont réservés les régions agricoles et industrielles les plus riches : la zone occupée produit 72,5 % du blé, 78 % de l'orge, 80 % de l'avoine, 70 % des pommes de terre, 87 % du beurre, 95 % de l'acier, 76 % du charbon.

 

La question du ravitaillement devient un sujet de préoccupation alors que les Allemands prélèvent à leur profit 40 % et plus de la production. Papillon anti-allemand.
Source : Musée de la Résistance Nationale – Champigny



Faute des matières premières, "confisquées" au profit de l'économie allemande, la zone sud voit son industrie et son agriculture fortement handicapées, voire totalement paralysées. La situation se révèle particulièrement difficile dans la zone frontalière, des entreprises se trouvent coupées de leur main-d'oeuvre, des agriculteurs de leur champ. En raison des prix supérieurs pratiqués en zone nord, contrebande et marché noir se développent en dépit des mesures de contrôle adoptées. Les difficultés d'approvisionnement font peser des risques de famine, sinon de disette. Tout comme la circulation des personnes, le trafic des marchandises est soumis à autorisation des autorités allemandes, le trafic nord-sud étant le plus surveillé. En mai 1941, un certain allègement survient lorsque Darlan obtient, en échange de contreparties en Syrie, le rétablissement du trafic des marchandises et des valeurs, essentiellement dans le sens allant de la zone non occupée vers la zone occupée.

 

Tous les produits, absolument tous, intéressent les Allemands… Étiquette placée sur le wagon d'expédition vers l'Allemagne. Source : DMPA

 

Malgré certaines pénuries en énergie, en matières premières et en main-d'oeuvre, l'économie repart lentement pour se détériorer à nouveau en 1942-1943 et s'effondrer en 1944. En février 1943, la ligne de démarcation est supprimée par les Allemands qui occupent la totalité du territoire français depuis novembre 1942. Cependant, elle ne disparaît pas des cartes d'état-major allemandes et certaines restrictions subsistent, notamment en matière de circulation des marchandises. La menace de son rétablissement ayant pesé sur les Français jusqu'à la fin de la guerre, la ligne de démarcation est ainsi restée jusqu'en 1944 un moyen de pression.

 

Monument "Courage-Liberté" à la mémoire des passeurs clandestins en zone libre, Thénioux. Source : Photo Jean-Pierre Niogret

 

Dates clés :

22 juin 1940 : Signature de l'armistice franco-allemand à Rethondes

24 juin 1940 : Signature de l'armistice franco-italien à Rome.

25 juin 1940 : Entrée en vigueur des deux armistices.

2 juillet 1940 : Installation du gouvernement français à Vichy.

11 juillet 1940 : Promulgation par le maréchal Pétain de l'État français.

17 juillet 1940 : Loi autorisant l'épuration des personnes civiles et militaires de l'administration.

18 juillet 1940 : Ordonnance allemande réglementant le service postal et téléphonique entre les deux zones.

22 juillet 1940 : Loi portant sur la révision des naturalisations.

28 juil.-3 août 1940 : Suspension du trafic ferroviaire entre les deux zones.

Juillet 1940 : Instauration des laissez-passer.

7 août 1940 : Annexion de l'Alsace et de la Lorraine par l'Allemagne.

3 septembre 1940 : Lois autorisant l'arrestation des personnes réputées dangereuses pour la défense nationale ou la sécurité publique et l'internement administratif des personnalités politiques.

25 septembre 1940 : Rétablissement partiel des relations postales entre les deux zones (mise en place des cartes interzones).

27 septembre 1940 : Ordonnance allemande interdisant aux réfugiés juifs de retourner en zone occupée.

3 octobre 1940 : Loi de vichy définissant le premier statut des Juifs.

4 octobre 1940 : Ordonnance allemande contre le franchissement illicite de la ligne de démarcation.

24 octobre 1940 : Rencontre Pétain-Hitler à Montoire . début de la collaboration d'État.

25 octobre 1940 : Décret de Vichy fixant les conditions de circulation des Français et des étrangers dans la métropole.

13 décembre 1940 : Renvoi et arrestation de Pierre Laval . début du ministère de Pierre-Étienne Flandin . fermeture de la ligne de démarcation en représailles.

28 avril 1941 : Arrivée des douaniers allemands pour la surveillance de la ligne de démarcation . négociation par Darlan, chef du gouvernement depuis février, d'assouplissements des conditions de passage de la ligne.

9 mai 1941 : Accord sur l'ouverture du passage aux marchandises et aux valeurs.

17 octobre 1941 : Ordonnance allemande réglementant le trafic postal entre les deux zones (mise en circulation de cartes postales ordinaires).

8 novembre 1942 : Débarquement allié en Afrique du Nord.

11 novembre 1942 : Invasion de la zone non occupée par les troupes allemandes (opération "Attila").

18 novembre 1942 : Suppression des premiers postes de surveillance français.

1er mars 1943 : Ouverture de la ligne de démarcation . fin des laissez-passer.

3 mars 1943 : Rétablissement des relations postales sur l'ensemble du territoire.

Juillet 1944 : Fin officielle de la ligne de démarcation.

 




Des films et des livres sur la ligne de démarcation

 

Affiche du film La ligne de démarcation, 1966, de René Ferracci.Source : Adagp, Paris 2000

 

La partition du territoire national et les conséquences qui découlent de la mise en place de la ligne de démarcation marquent profondément l'imaginaire collectif. Parmi les ouvrages (témoignages, romans, ...) et les films (cinématographiques ou télévisés) qui font référence à cette époque douloureuse de l'histoire de France, on peut citer : "La ligne de démarcation", film de Claude Chabrol (Français, 90mn, noir et blanc, 1966) Claude Chabrol (né à Paris en 1930) consacre à la ligne de démarcation son premier film sur la période de l'Occupation allemande. Claude Chabrol a écrit le scénario en collaboration avec Gilbert Renault (Vannes 1904-Guingamp 1984), alias colonel Rémy, gaulliste de la première heure, résistant et fondateur du réseau de renseignement Confrérie Notre-Dame.

Le film de Chabrol raconte la vie quotidienne, en 1942, d'un petit village situé aux environs de Dole dont certains habitants appartiennent à un réseau de résistance qui fait passer la ligne de démarcation. "La ligne de démarcation", ouvrage en 22 volumes du colonel Rémy dans lequel il présente notamment de multiples témoignages de résistants passeurs (Publié de 1964 à 1974, Edition Librairie Académique Perrin).

 

"La ligne de démarcation, 1940-1944 : une frontière artificielle", publication de Eric Alary, in, Guerres mondiales et conflits contemporains, avril-juin 1998, n°190

"La ligne de démarcation", ouvrage de Eric Alary (Edition Perrin, 2003)

"La ligne de démarcation", ouvrage de Danièle Gervais-Marx, Préface de Jean-Pierre Azéma (Edition Hachette, Collection Pluriel, 2004)