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Le retour des absents

L’accueil en France - Une déportée retrouve ses proches à Paris, mai 1945

Corps 1
Source iconographique : coll. Fédération nationale des déportés et internés résistants et patriotes
rescapee-et-sa-famille_Paris_05-1945
Une branche de lilas blanc à la main, une rescapée apparemment âgée est enlacée par une femme plus jeune. Si l'étreinte est intense, aucun signe de joie n'apparaît parmi les autres personnes présentes. Certains visages montrent l'interrogation ou l'incertitude, d'autres sont sans expression, le regard dans le vide. Seule une enfant à l'arrière-plan semble échapper à l'atmosphère lourde qui règne au pied du bus d'où est descendue la déportée.

 
Ressources : Journée internationale à la mémoire des victimes de la Shoah - Cartographie - Chronologie des évacuations et libération des camps - Bulletin pédagogique

Journée nationale du souvenir des victimes et des héros de la Déportation

Dernier dimanche d'avril

 

Corps 2
... L’insoutenable découverte et le retour des survivants... Exposition © Ministère des Armées - SGA/DPMA >>
Panneaux de l'exposition inaugurée en avril 2015 au Port de Solférino à Paris face à la gare du musée d'Orsay. Réalisée par le ministère des Armées (SGA/DPMA) en partenariat avec la mairie de Paris.
... en avril 1945, on fêtait le "retour des absents" : revenaient chez eux 937 000 prisonniers de guerre, 650 000 travailleurs requis, souvent au titre du STO, mais désignés officiellement ensemble comme "les victimes des camps nazis du travail forcé", 40 000 déportés, victimes de la répression, notamment résistants, et seulement 2500 déportés juifs. Ce retour avait été préparé dès 1943 à Alger, par un Commissariat aux prisonniers, déportés et réfugiés, devenu ministère en juin 1944, confié jusqu’en novembre 1945 à Henri Frenay, fondateur du Mouvement de résistance Combat. Frenay envisageait des retours successifs. Mais avec l’ouverture en Allemagne des camps de concentration, à partir du 5 avril 1944, alors que le désordre généralisé gagnait le Reich aux abois, Eisenhower dut modifier ses propres plans, renforcer les cordons sanitaires pour éviter les épidémies, en particulier de typhus, tout en accélérant regroupements et rapatriements vers la France : 72 % de ceux-ci se firent en avril-mai, dont 25 000 en une seule journée fin mai. Le 1er juin fut fêté le millionième retour. Ces hommes et quelques femmes bien moins nombreuses (en particulier celles du camp de Ravensbrück que de Gaulle vint saluer en gare de l’Est le 14 avril) revenaient en avion, train, camion et même en bateau pour les "absents" provenant de la zone libérée par l’Armée rouge qui rejoignirent le plus souvent Marseille via Odessa. Les avions américains ramenèrent les personnalités politiques otages des nazis (Blum, Jouhaux, Daladier, Weygand, …) mais aussi les malades transportables et quelques prioritaires. Les autres devaient gagner des points de rassemblement, puis en camion, via la Belgique et les Pays-Bas, prendre des trains qui les menaient à Paris, à la gare de l’Est ou à la gare d’Orsay.
Source : SGA/DPMA