Association «Liberté-Mémoire»

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Ce mois-ci paraît aux éditions du Félin Sous la Schlague. Fresnes-Sarrebruck-Ravensbrück-Schönfeld (1943-1945) de Henriette Lasnet de Lanty, qui participa activement à la Résistance en servant de boîte aux lettres et en récupérant les informations venues de Normandie pour les distribuer aux agents parisiens. Une nouvelle publication proposée par l’association « Liberté-Mémoire ».

Corps 1

En 1996, quelques grands résistants, à l’instar de Stéphane Hessel, Serge Ravanel, François Bedarida, Claude Bouchinet-Serreulles, Germaine Tillion ou encore Raymond et Lucie Aubrac, se réunissent chez Etienne Bauer à l’invitation du philosophe François George qui souhaitait que l’on parle davantage de la Résistance. C’est ainsi que naissait l’association « Liberté Mémoire »  dont le but serait « de transmettre la connaissance et la leçon de la Résistance, notamment en aidant à la réédition ou à l’édition d’ouvrages y ayant attrait » (Statuts de l’association Liberté-Mémoire, Art.2).

Bien sûr plusieurs d’entre eux étaient déjà fortement engagés dans le travail de mémoire, à l’instar de Lucie Aubrac qui délivrait régulièrement des conférences  devant des lycéens à qui elle conseillait de « se réveiller ! », mais il fallut une personnalité comme celle de François George pour que commence à se tisser une toile autour de l’histoire et de la mémoire de la Résistance. L’année suivante, le Premier ministre Lionel Jospin signait une circulaire d'ouverture des archives, qui permettait de procéder à de nouvelles recherches et donc d’accroitre les publications sur le sujet.

L’association « Liberté Mémoire » lance alors une collection de témoignages de Résistants aux Editions du Félin, grâce à l’enthousiasme de Bernard Lefort, alors directeur. Les membres du bureau font office de comité de lecture pour les textes et manuscrits envoyés par différentes fondations mais aussi des particuliers.

Le 23 octobre 1997 paraît Un fou s’évade. Souvenirs de 1941-1942 d’André Postel-Vinay, le premier ouvrage d’une longue liste qui en compte aujourd’hui 36, publiés avec le soutien de la direction des patrimoines, de la mémoire et des archives du ministère des armées. Parmi ceux-ci, le secrétaire général de l’association, Jean-Jacques Lubrina, retient tout particulièrement Et la lumière fut de Jacques Lusseyran, résistant non voyant déporté à Buchenwald et Il y eut d’abord le chant des oiseaux de Lucien Neuwirth, texte précédé d’un entretien avec Simone Veil, qui sont selon lui autant « d’enseignements à tirer du passer pour tracer les lignes de l’avenir ».

Aucun des résistants réunis en 1996 dans l’appartement d’Etienne Bauer n’est encore vivant aujourd’hui. Mais l'association, présidée par Laurence Thibault qui a succédé à Jean-Louis Crémieux-Brilhac après sa disparition en 2015, fonctionne très bien grâce à la symbiose avec les éditions du Félin et l'éditeur Stéphane Goulhot, assisté de Lauren Sebbag. Outre l’ouvrage d’Henriette Lasnet de Lanty est prévue en 2018 la parution du témoignage de madame Gex Le Verrier, directrice de la revue « L'Europe Nouvelle », qui livre le récit de ses impressions de séjour en France dans l'année qui suivit la débâcle. Elle raconte les détails de la vie quotidienne sous l'Occupation et analyse les premières réactions individuelles de Résistance (premiers journaux, premiers groupes...), jusqu'à son départ à Londres début 1942.

À travers son engagement, et accompagnée par d’autres acteurs comme la Fondation de la Résistance et l’Ordre de la Libération, l’association « Liberté mémoire » perpétue ainsi l’esprit de Résistance de celles et ceux qui ont fait il y a plus de 70 ans l’honneur de la France. « Ce sont des gens qu’on arrête pas. C’est pour cela qu’ils ont été des leaders » nous a confié Jean-Jacques Lubrina.

 

Editions du Félin