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Les valeurs et les symboles de la République française

La France tire de son histoire des principes et des valeurs qui lui sont spécifiques ou qui qualifient de manière plus particulière son identité à travers la trilogie "liberté-égalité-fraternité", à travers la laïcité et à travers des symboles.

Une devise : Liberté - Égalité - Fraternité

La devise de la République, Liberté - Égalité - Fraternité, apparaît sous la Révolution mais n'est institutionnalisée qu'en 1848 dans le préambule de la constitution de la IIe République (1848-1852). Elle associe trois notions : les deux premières sont des droits, la troisième est davantage un engagement moral.

La liberté se décline : liberté de penser, liberté de conscience, liberté d'opinion, liberté d'expression, liberté d'aller et venir, liberté d'association. Si elle est effectivement une garantie accordée à tous dans le pays, elle impose également des responsabilités. C'est un droit qui n'est jamais acquis définitivement mais au contraire préservé par son utilisation régulière et respectueuse des autres.

L'égalité est inscrite dans la constitution qui dispose que la France "... assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race ou de religion". Être citoyen, c'est être l'égal des autres citoyens, disposer des mêmes droits et assumer les mêmes devoirs.

La Fraternité est une valeur, qui signifie que l'on doit s'entraider, se respecter et respecter l'autre.

La laïcité

La France se caractérise aujourd'hui par une diversité culturelle plus grande que par le passé. La laïcité garantit à tous les citoyens, quelles que soient leurs convictions philosophiques ou religieuses, de vivre ensemble dans la liberté de conscience, la liberté de pratiquer une religion ou de n’en pratiquer aucune, l’égalité des droits et des devoirs, la fraternité républicaine.

La loi de séparation des Églises et de l’État du 9 décembre 1905 fonde ce principe qui s’articule autour de ses deux premiers articles : "la République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes sous les seules restrictions édictées ci-après dans l’intérêt de l’ordre public" (art.1) ; "la République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte" (art.2). La laïcité repose sur le double principe de la liberté de conscience et de la neutralité de l’État.

Cela signifie qu’il n’y a pas de religion officielle en France, que les personnes peuvent appartenir à la religion de leur choix, selon le principe de la liberté religieuse. Les personnes ont aussi le droit de ne pas avoir de religion ou d’en changer. La laïcité protège le libre exercice du culte dans le respect de l’ordre public.

Il convient cependant de distinguer la liberté de croire et celle d’expression des croyances. La liberté de croire ne peut en rien être limitée. La liberté de pensée dont découle la liberté de conscience comporte celle de critique de toute idée, opinion ou croyance, sous les seules limitations légales de la liberté d’expression.

Par ailleurs, la laïcité est doublement émancipatrice. D’une part, elle émancipe l’État de toute tutelle religieuse. La laïcité est fondée sur le même principe que la démocratie puisque les deux récusent en France qu’un fondement surnaturel puisse ou doive légitimer l’ordre politique, fondé sur la seule souveraineté du peuple des citoyens. D’autre part, la laïcité émancipe également les religions de toute tutelle étatique, garantissant ainsi aux croyants et aux non-croyants le même droit à la liberté d’expression de leurs convictions.

La laïcité sépare le politique du religieux pour rassembler tous les membres de la société dans la garantie partagée des mêmes droits. Nul ne peut invoquer ses convictions pour se soustraire au droit.

Un hymne : la Marseillaise et un drapeau tricolore

Un chant révolutionnaire, le Chant de guerre pour l'armée du Rhin, est composé par Rouget de Lisle, à Strasbourg, dans la nuit du 25 avril 1792. En juillet de la même année, les volontaires de la ville de Marseille l'adoptent comme chant de marche et la chantent lors de leur entrée dans Paris. Ses habitants la surnomment alors la Marseillaise. Le 28 septembre 1792, la Convention nationale adopte un décret pour que cet hymne soit chanté dans toute la République. Un décret du 26 messidor an III (14 juillet 1795) confirme la Marseillaise comme chant national.

En 1879, l'initiative de quelques députés de la IIIe République fait renaître la Marseillaise et en fait l'hymne national en rappelant que le décret de 1795 n'a pas été aboli et qu'il est toujours en vigueur. Aujourd'hui, ce chant est un symbole d'unité de la nation autour de valeurs communes. De nombreux pays, en particulier au XIXe siècle, en ont fait le symbole de leur aspiration à la liberté.

L'emblème national français est le drapeau tricolore, bleu, blanc, rouge. Il s'agit également d'un héritage de la Révolution française : le blanc représente la couleur traditionnelle de la monarchie, le rouge et le bleu les couleurs de la ville de Paris. Les trois couleurs ainsi réunies sont des symboles d'unité et de concorde.

La fête de la Fédération, le 14 juillet 1790, a consacré ce drapeau comme emblème de la Nation. Depuis 1830, il devient, sans interruption, le drapeau national.

Une représentation : Marianne

L'école gratuite et obligatoire a été utilisée comme vecteur de propagation des idéaux républicains à partir de la fin du XIXe siècle. Elle enseignait certes les notions de base en lecture, écriture et calcul mais elle dispensait aussi des cours de morale, d'éducation civique et même l'enseignement militaire était de sa compétence.

L'école a, de ce fait, été l'un des piliers de renforcement de l'idée républicaine en France. Elle a participé à l'extension des symboles républicains comme celui de Marianne. La femme coiffée d’un bonnet phrygien est, au départ, un emblème de la Liberté pour les révolutionnaires. Puis, peu à peu, un glissement s'opère qui en fait une représentation de la République. Le nom de Marianne, lui, apparaît à la même période dans le Languedoc pour désigner la Révolution. Le nom et la représentation féminine finiront par se rencontrer, se mêler et ne plus faire qu'un.

Pendant longtemps, Marianne aura un double visage : tantôt guerrière, le sein nu, portant le bonnet phrygien et les emblèmes révolutionnaires, tantôt sereine, couronnée de laurier ou d'épis de blé, incarnant l'ordre républicain et l'obéissance à la loi. C'est le sceau officiel de toutes les administrations. Son buste est présent dans les mairies, les tribunaux, les commissariats de police, les écoles.