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Un triangle de déporté politique français

© collection Maurice Bleicher

 

L'arrivée d'Hitler au pouvoir correspond à l'ouverture en Allemagne des premiers camps de concentration, dont notamment celui de Dachau, en Bavière, le 20 mars 1933. Ces structures sont prioritairement destinées à l'internement des opposants politiques au nazisme mais elles peuvent également emprisonner des détenus de droit commun, pour des peines plus ou moins longues.

Avec la guerre et l'occupation d'une grande partie de l'Europe par les troupes du IIIème reich, le système concentrationnaire s'étend, se complexifie, et accueille une masse sans cesse croissante de détenus. A partir de 1941, les Juifs, perçus comme des ennemis raciaux, soumis jusqu'alors à des brimades, des arrestations et des internements arbitraires, commencent à être systématiquement assassinés. Des lieux de mise à mort sont progressivement mis en place.

Les autres internés sont, dès 1939, identifiés par un système de marquage permettant à leurs gardes SS d'identifier leur origine et les raisons de leur présence au camp. Un triangle de couleur est ainsi cousu sur les vêtements qu'ils pouvaient être ponctuellement autorisés à garder ou, plus fréquemment, sur la tenue rayée qui leur était imposée lors de leur entrée dans l'univers concentrationnaire.

Le triangle rouge ici présenté identifie un détenu politique, la lettre imprimée renvoyant à son pays d'origine. On distingue ainsi le F (Frankreich) identifiant les détenus français.

Plus de 500 000 détenus passeront par le système concentrationnaire, dont près de 42 000 déportés résistants français. Près de la moitié d'entre eux ne reviendront jamais.

Sur les 76 000 Français juifs déportés, la plupart vers Auschwitz, seuls 2500 survivront.

 

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