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Un insigne pour commémorer les combats menés par les soldats de la France libre en Erythrée en 1941

Source : collection Maurice Bleicher

 

Le 27 mars 1941, il y a 80 ans, s’achève la bataille de Keren, bataille décisive de la campagne d’Erythrée. Celle-ci ouvre la voie à la conquête de l’Ethiopie italienne et permet aux alliés de sanctuariser leurs voies de communication passant par le canal de Suez.

Cette campagne, menée sous commandement britannique, engage des éléments des Forces françaises libres : dirigée par le colonel Magrin-Vernerey, dit Monclar, la brigade française d’Orient s’illustre ainsi dès le mois de février à Cub-Cub où elle remporte la première victoire française depuis juin 1940.

L’insigne présenté, d'une grande rareté, témoigne de cet engagement des Forces françaises libres, en 1941, sur un théâtre d’opération aujourd’hui largement oublié

Le bataillon de marche n°3 d'AEF, ou bataillon de marche du Tchad, est formé en octobre 1940 avec des compagnies du régiment de tirailleurs sénégalais du Tchad, des compagnies du Renfort n°3 et des réservistes. Le BM3 quitte Mouzarak en décembre sous les ordres du commandant Garbay et arrive en janvier 1941 à Khartoum après avoir parcouru quelque 2000 kilomètres en camion. Incorporé alors au sein de la 7ème brigade indienne, il débarque par surprise en Erythrée et remporte le 20 février la victoire de Cub-Cub.

En février 1941, le médecin-commandant Vernier, futur compagnon de la Libération, dessine le projet d'insigne du bataillon. Il s'inspire de la couverture d'un traité de médecine tropicale qui représente une tête de chameau. Il y joint l'ancre des troupes coloniales, la croix de Lorraine et l'inscription Tchad. Le projet est remanié au Caire par le capitaine Chandon et c'est sur sa maquette que l'insigne du BM3 est réalisé à Damas à la fin de l'été 1941.

L'insigne présenté, qui a appartenu au médecin-commandant Vernier, est d'une fabrication du Levant non identifiée avec précision.

 

Après avoir participé à la campagne de Syrie, le BM3 prend part à l'engagement de Gambut en juin 1942. Stationné ensuite à Lattaquié, il est ramené à Fort-Lamy puis dissous le 1er octobre 1942. Ses éléments entrent alors dans la composition du régiment de tirailleurs sénégalais du Tchad.

 

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