Edmond Michelet

1899-1970

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Edmond Michelet. © délégation régionale du Limousin

 

Edmond Charles Octave Michelet et est né à Paris dans le XIXème arrondissement, le 8 octobre 1899.

Dès ses 18 ans, il s'engage volontairement pour la durée de la guerre. Affecté au 126ème régiment d'infanterie de Brive, il découvre la Corrèze où il se marie. Il milite à l'ACJF (Action catholique de la jeunesse française) dont il devient le président en Béarn puis en Corrèze. En 1932, il développe les Equipes sociales, créées par Robert Garric en 1919, dont le but était de faciliter l'ascension professionnelle, intellectuelle et morale de tous ses membres défavorisés.

Devant la montée du nazisme, il créé le Cercle Duguet, un groupe de réflexion qui organise, entre autres, une série de conférences intitulée : «les dangers qui menacent notre civilisation». Père de famille, il n'est pas mobilisé en 1939, mais organise le Secours national pour venir en aide aux nombreux réfugiés.

Il pose un premier acte de résistance dès juin 1940 en distribuant avec des amis, à Brive, un tract reprenant un texte de Péguy : « celui qui ne se rend pas a raison contre celui qui se rend ».

En 1942, il en devient chef régional puis prend la direction de la région 5 des MUR. Michelet est arrêté pour ses activités de résistance par la police allemande le 25 février 1943. Emprisonné d'abord à Fresnes, au secret pendant 6 mois, il est déporté à Dachau le 15 septembre 1943.

À la libération du camp, le 29 avril 1945, il représente la France au Comité international et s'occupe du rapatriement de tous les français ainsi que de celui des Espagnols internés. Il rentre en France le 27 mai 1945.

En juillet 1945, il est désigné par le MLN comme membre de l'Assemblée consultative provisoire. Le 21 octobre 1945, il est élu député de la Corrèze à la première Assemblée constituante dans les rangs du MRP (Mouvement Républicain Populaire).

Il devient en novembre 1945, ministre des Armées du gouvernement de De Gaulle. En juin 1946, il est élu député de la deuxième Assemblée constituante et en novembre 1946, il est élu député à la première Assemblée législative. Battu aux élections législatives du 17 juin 1951 en Corrèze, il est élu en mai 1952, conseiller de la République et devient vice-président de la Haute Assemblée de 1958.

En 1954, il dirige le délégation française à l'ONU. En juin 1958, Michelet devient ministre des Anciens Combattants. Il entre au Conseil Constitutionnel en février 1962. Le 12 mars 1967, il est élu député de la première circonscription du Finistère : Quimper. Un mois plus tard, Edmond Michelet revient au gouvernement comme ministre chargé de la Fonction publique.

Après mai 1968, il est ministre d'État sans portefeuille. Après les élections des 23 et 30 juin 1968, avec la formation du gouvernement Couve de Murville, il retrouve son banc de député du Finistère à l'Assemblée. Il le quitte le 22 juin 1969 pour recueillir les Affaires culturelles dans le gouvernement Chaban-Delmas où il succède à André Malraux.

Il occupe de poste jusqu'à sa mort, le 9 octobre 1970, à Marcillac près de Brive.

Edmond Michelet a reçu le prix littéraire de la Résistance en 1959 et le Grand prix littéraire franco-belge de la Liberté en 1960 pour son ouvrage de souvenirs Rue de la liberté.

Il était président de l'Amicale des Anciens de Dachau dont il sut maintenir l'unité malgré la guerre froide et président fondateur de l'Association France-Algérie en 1963.

 

Source : Secrétariat d'Etat au Tourisme - délégation régionale du Limousin

Antoine de Saint-Exupéry

1900 - 1944

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Antoine de Saint-Exupéry l'aviateur écrivain. © SHD

L'homme de l'art

Antoine de Saint-Exupéry naît avec le XXème siècle le 29 juin à Lyon, et reçoit une formation classique dans des instituts religieux.

Aviateur-poète ? Ecrivain-pilote ? La courte existence du plus mythique des " Morts pour la France " du second conflit mondial révèle une extraordinaire richesse.

L'écrivain et le poète

Au soir de son baptême de l'air, le jeune Antoine, alors âgé de douze ans, offre à un de ses professeurs un poème aéronautique, premier signe de la double orientation de son futur destin. Dès l'enfance, Antoine de Saint-Exupéry écrit de courts textes, pour la plupart en vers. En 1926, l'auteur adopte définitivement la prose en publiant une nouvelle : "L'aviateur". Ecrit en 1929 au Maroc, "Courrier Sud" est le premier roman d'une série de cinq ouvrages qui assurent la gloire de Saint-Ex, avant même sa tragique disparition. En 1931, "Vol de nuit" remporte le Prix Femina, et préfigure le retentissant succès de "Terre des hommes", édité en 1938.

Lors de son exil aux Etats-Unis, Antoine de Saint-Exupéry publie ses deux dernières oeuvres littéraires : "Pilote de guerre" en 1942, puis "Le petit Prince" en 1943. En 1948 paraît "Citadelle", texte inachevé rédigé dans les derniers mois de sa vie. Par la suite, sont publiés une série de lettres et d'écrits : essais, correspondances, articles de presse. Écrivain de génie, Antoine de Saint-Exupéry a également été un cinéaste visionnaire, prêtant sa plume à l'écriture de plusieurs scénarios.

 

L'inventeur et le technicien

Dès son plus jeune âge, Antoine de Saint-Exupéry fait preuve d'une formidable ingéniosité, et tente de mettre au point des innovations techniques avec l'aide de ses frères et soeurs.

Plus tard, entre 1934 et 1940, sa curiosité scientifique et sa qualité de pilote le poussent à déposer une série de brevets d'invention à l'Institut national de la propriété industrielle, tous orientés vers le domaine de l'aviation. Ces découvertes visent à créer des matériels assurant un meilleur pilotage, ou à développer des processus garantissant une navigation aérienne plus précise. Ainsi, deux de ces brevets proposent un nouveau système pour l'atterrissage des avions sans visibilité, avec dispositifs et appareils de réalisation. Comme les autres innovations déposées par Saint-Ex, ils ne connaissent aucune suite industrielle.

 

L'homme de l'air

Le pionnier de l'aviation civile

Appelé sous les drapeaux en 1921, Antoine de Saint-Exupéry est affecté au 2ème Régiment d'aviation à Strasbourg, où il obtient son brevet de pilote. En 1926, cette qualification lui permet d'être nommé mécanicien, puis pilote au sein de la compagnie générale aéropostale Pierre Latécoère. Nommé chef d'escale à Cap Juby (Maroc), Saint-Exupéry est chargé de sécuriser cette portion de la ligne reliant Toulouse à Dakar.

En 1929, il rejoint Mermoz et Guillaumet à Buenos Aires, pour devenir directeur et pilote de l'Aeroposta Argentina, filiale de l'Aéropostale chargée de créer la ligne aérienne vers la Patagonie. La légende de l'Aéropostale prend fin en 1933 lorsque les lignes aériennes civiles sont regroupées sous le nom d'Air France.

Un temps pilote d'essai, victime de plusieurs accidents graves, Antoine de Saint-Exupéry rejoint le service des relations extérieures de la nouvelle compagnie, et prononce à partir de 1934 une série de conférences sur l'aviation.

L'intrépide pilote militaire

Mobilisé en septembre 1939, le capitaine de réserve Saint-Exupéry est affecté à sa demande au groupe de reconnaissance 2/33 basé à Orconte en Haute-Marne, et effectue des missions au-dessus de l'Allemagne et de la Belgique, puis du nord de la France envahie. En mars 1943, il obtient un nouvel ordre de mobilisation, et retrouve le groupe 2/33, désormais basé au Maroc. Malgré son âge et du fait de son insistance, il réussit à convaincre les autorités militaires, et vole à nouveau, non sans connaître l'épreuve du feu.

 

L'homme de guerre

Ni vichyste, ni gaulliste

Après l'armistice de 1940, Saint-Exupéry n'est ni séduit ni tenté par la révolution nationale vichyste, et rejoint les Etats-Unis où il se tient en marge de la communauté française en exil. L'écrivain, qui jouit d'ores et déjà d'un incomparable prestige, ne peut en effet trouver sa place dans un univers manichéen, partagé entre les partisans du Général de Gaulle et les artisans de la collaboration avec l'ennemi. Si les deux camps se disputent son adhésion, Saint-Exupéry refuse tout ralliement, et prône la réconciliation nationale d'un pays divisé par la défaite et l'occupation.

Homme de lettres, refusant d'être un vaincu silencieux, il publie en 1943 ses "Lettres à un otage" adressées à son ami Léon Werth resté en France, et exhortant les Français à s'unir dans le combat pour le respect des droits de l'homme.

L'énigme de la disparition

Homme d'action, il rejoint le combat et la France Libre en 1943. Au matin du 31 juillet 1944, il part de Borgo en Corse à bord de son Lightning P-38, et ne revient pas de cette mission de reconnaissance destinée à préparer le débarquement en Provence.

Le 7 avril 2004, quelque soixante années après la disparition du pilote, l'agence France-Presse relaye une information fournie par le département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines de Marseille : sur la poutre gauche d'un avion reposant par 70 mètres de fond au large de la cité phocéenne, un plongeur a découvert une série de quatre chiffres, numéro civil de fabrication apposé par l'avionneur Lockheed correspondant au matricule militaire de l'avion de Saint-Exupéry.

Soixante années d'immersion empêchent à tout jamais l'épave de livrer les raisons exactes de la disparition du père du Petit prince. Le mythique poète de l'aviation est définitivement entré dans la légende.

Ayant su dépasser les contingences pour rechercher l'essentiel, il reste pour beaucoup, tant dans sa pensée que par ses actes, l'un des phares du XXème siècle.

Résistant, déporté en 1943 à Buchenwald, plusieurs fois ministre du général de Gaulle, Pierre Sudreau narre dans "Au-delà de toutes les frontières" son extraordinaire rencontre avec le légendaire pilote.

Au Panthéon, plaque commémorative dédiée à l'auteur disparu dans le crash de son avion en mer Méditerranée, le 31 juillet 1944.

 

Source : MINDEF/SGA/DMPA

 

Jean Maridor

1920 - 1944

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Jean Maridor. Photo Fondation de la France Libre

Le sacrifice de Jean Maridor

 

Jean Maridor est né au Havre en 1920.

Fils de petits commerçants, il se passionne très tôt pour l'aviation, découverte lors d'un meeting aérien. Elève doué appliqué, il intègre l'école des sous-officiers de l'armée de l'Air d'Istres à sa sortie du lycée. Il obtient en même temps son brevet de pilote privé à l'âge de 17 ans.

Admis à Istres en 1939, il suit le peloton d'élèves pilotes pendant l'hiver 1939 1940. Le 24 juin, il embarque avec cinq camarades, mêlés à des aviateurs polonais, à bord d'un bateau qui quitte Saint-Jean-de-Luz pour l'Angleterre. Après une formation complémentaire sur la base d'Odiham, Jean Maridor et nommé sergent dans la Royal Air Force le 1er octobre 1940.

Affecté au squadron Winston Churchill, il multiplie en 1941 les attaques contre les bateaux allemands en Manche et Mer du Nord, ponctuées de combats contre les chasseurs allemands.

Promu sous-lieutenant des FAFL puis lieutenant en 1942, il est nommé capitaine en 1943 et reçoit, après la croix de guerre et la Distinguished Flying Cross, la croix de la Libération.

En 1944, il se spécialise dans la chasse des V1, ces bombes volantes allemandes à longue portée qui commencent alors à s'abattre sur l'Angleterre.

Le 3 août 1944, le capitaine Jean Maridor poursuit un V1 qui plonge vers un hôpital. Ouvrant le feu à très courte portée, il se sacrifie pour éviter que la bombe ne touche sa cible.

 

Source : La Fondation de la France Libre

René Mouchotte

1914 - 1943

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Commandant René Mouchotte, né le 21 août 1914 à St Mandé (Val-de-Marne) et la mascotte de l'escadrille. Source : Fondation de la France Libre

Le premier Français à commander un squadron de la RAF

 

René Mouchotte breveté pilote militaire en 1937 est mobilisé en septembre 1939.

Il rejoint l'École de chasse d'Avord en tant qu'élève instructeur, puis en mai 1940, avec son ami Guérin, il est dirigé sur le centre d'instruction à la chasse d'Oran. Le 30 juin, contre des ordres reçus, Mouchotte avec huit de ses camarades s'envolent pour Gibraltar à bord de deux avions et arrivent à Liverpool le 13 juillet 1940, pour assister à Londres, à la première revue du 14 juillet, présidée par le général de Gaulle.

Après un entraînement à Old Sarum, près de Salisbury, à la School of Army Cooperation, il rejoint la 6 Operational Training Unit de Sutton Bridge, pour être formé pilote de chasse sur Hawker Hurricane. Début d'octobre, il part avec le 615 pour Notholt, dans la banlieue ouest de Londres.

Le 11 octobre, René Mouchotte, effectue sa première sortie opérationnelle et aperçoit la côte française. Le 15 décembre 1940, le 615 rejoint sa base, Kenley, au sud de Londres. Le 4 mars, René Mouchotte se voit confier à titre temporaire, la conduite d'un Flight. Il abat le 26 août un Junkers 88.

Le 10 novembre 1941, René Mouchotte rejoint la base RAF de Turnhouse, où le premier groupe de chasse n° 2 « île de France » (340 squadron) est en cours de formation. Quand le lieutenant de vaisseau Philippe de Scitivaux prend le commandement du groupe, en février 1942, René Mouchotte le remplace à la tête de la 1re escadrille « Paris». Il est nommé capitaine le 15 mars 1942. Le général de Gaulle lui remet la croix de la Libération, le 14 juillet 1942 et le 1er septembre, il est décoré de la Distinguished Flying Cross.

Il reçoit le commandement du 65 squadron. Puis il prend la tête du groupe de chasse n° 1 « Alsace » qui, après un tour d'opérations au Moyen-Orient, vient être affecté en Grande-Bretagne en tant que 341 squadron de la RAF. Le 17 mars 1943, le 341 est considéré apte pour servir dans le 11 Group, où l'activité ennemie est importante, et rejoint la base de Biggin Hill.

Le 15 mai 1943, le wing de Biggin Hill, qui détient un palmarès de 998 victoires aériennes, décolle pour une mission de protection.

« L'Alsace » vole avec le 611 squadron, commandé par le squadron Leader Charles. Le wing est attaqué au-dessus du Pas-de-Calais par une formation importante de Fw 190. Charles en abat un, ce qui porte le score du wing à 999, puis Mouchotte en descendant un Fw 190 obtient la 1 000e victoire. Le testament du commandant René Mouchotte est le suivant : « Si le destin, ne m'accorde qu'une courte carrière de commandant, je remercierai le ciel d'avoir pu donner ma vie pour la Libération de la France. Qu'on dise à ma Mère que j'ai toujours été heureux et reconnaissant que l'occasion m'ait été donnée de servir Dieu, mon Pays et ceux que j'aime et que, quoi qu'il arrive, je serai toujours près d'Elle».

Les dernières lignes de son carnet de vol disaient : « Les sorties continuent à une cadence terrible. J'en suis à un record de 140. Ma fatigue est impitoyable, je sens mes nerfs s'user. J'ai un besoin hurlant de repos. Je n'ai pas pris huit jours de permission depuis plus de deux ans. Toujours en alerte à voler. Je suis éreinté mais demain, ...je repars. 26 août. ».

Il ne reviendra pas, abattu au-dessus de la Belgique. Il totalisait 1 748 heures de vol dont 408 en 382 missions de guerre.

« Mort pour la France » en opération aérienne, en septembre 1943.

 

Source : La Fondation de la France Libre

Marc Montalembert

1714 - 1800

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Marc René de Montalembert . Photo SHAT

 

À la fin du règne de Louis XIV, Marc René de Montalembert naît à Angoulême, le 15 juillet 1714. Issu d'une ancienne famille noble du Poitou, il est promis par sa naissance au métier des armes, et opte pour une carrière militaire. Il se distingue lors la guerre de succession d'Autriche, et devient dès 1742 capitaine des gardes du Prince de Conti. Académicien des Sciences en 1747, il est remarqué par le Duc de Choiseul qui lui donne pour mission de suivre les états-majors suédois et russe pendant la guerre de Sept Ans, au cours de laquelle il dirige notamment les opérations menées en Poméranie. Maréchal de camp en 1761, il sert par la suite en Bretagne, et prépare parallèlement un ouvrage consacré à l'art de la fortification. En effet, les dernières années de l'Ancien Régime sont marquées par un immobilisme relatif en matière d'architecture militaire. Si Cormontaigne peut être considéré comme un des héritiers de Vauban, les conceptions de Marc René de Montalembert s'opposent radicalement à celles du célèbre Maréchal.

Artilleur de formation, il préfère aux principes de Vauban une fortification concentrée, opposant à l'ennemi une grande puissance de feu servie par de nombreux canons, désormais plus précis comme plus puissants. Il est ainsi à l'origine de la création de nombreuses fonderies de canons en France, dont les forges de Ruelle, près de sa ville natale. S'appuyant sur la réorganisation de l'artillerie orchestrée par le Lieutenant-Général de Gribeauval, le marquis de Montalembert préconise d'offrir au canon une place de premier ordre dans la défense, en lieu et place du fusil préféré par l'ancien commissaire général aux fortifications de Louis XIV. Entre 1776 et 1794, il publie les onze volumes de son ouvrage capital, " la fortification perpendiculaire, ou l'art défensif supérieur à l'art offensif ". Convaincu de la nécessaire adaptation des fortifications à l'évolution de l'armement, Marc René de Montalembert préconise d'éloigner la zone des combats de l'enceinte des places fortes, et rompt avec les angles saillants et rentrants des bastions et courtines propres aux ouvrages édifiés par Vauban. Il y apparaît comme un précurseur, appelant de ses voeux l'avènement de forteresses reposant sur un tracé polygonal, renforcées de tours à canons et de caponnières, mais dépouillées d'ouvrages de défense avancée. L'agencement architectural proposé par le marquis de Montalembert dispose plusieurs forts se flanquant mutuellement, et se présentant de front face à l'ennemi.

De son vivant, ses théories ne sont guère appliquées en France. L'ouvrage éphémère élevé en 1779 sur l'emplacement du fort de la Rade (île d'Aix) est un des seuls édifices de défense construit par le marquis. Cet ouvrage à trois niveaux de feu casematés est cependant détruit dès 1783. Ce n'est qu'au XIXème siècle que d'autres forts s'inspirant des principes édictés par le marquis de Montalembert seront construits, dont le fort Boyard au large de l'île d'Aix, et la forteresse de La Ferrière à Haïti. La fortification perpendiculaire rencontre plus de succès auprès des ingénieurs militaires étrangers, notamment austro-sardes. Ainsi, le site fortifié de l'Esseillon est un remarquable exemple d'application des idées architecturales de Marc René de Montalembert. Parmi les ouvrages composant cette impressionnante barrière fortifiée, le fort Marie-Christine est sans doute le plus caractéristique des conceptions novatrices du marquis : cet hexagone régulier élevé à partir de 1819 autorise une concentration de tirs d'artillerie perpendiculaires dans un espace restreint. Convaincu par la Révolution, mais sans avoir connu l'application de ses théories sur l'architecture militaire, Marc René de Montalembert meurt le 26 mars 1800 à Paris.

 

Source : MINDEF/SGA/DMPA

Philippe Leclerc

1902-1947

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Le général Leclerc. Photo SHAT

Le 22 novembre 1902 naît à Belloy (Picardie) Philippe de Hauteclocque, cinquième des six enfants du comte Adrien et de Marie-Thérèse Van der Cruisse de Waziers. Originaire d'Artois, sa famille, de noblesse attestée depuis le XIIe siècle, a participé aux croisades, servi à Fontenoy, à Wagram et rempli des charges édilitaires. A son enfance terrienne, vécue dans un milieu traditionnel, il doit une résistance exceptionnelle et la passion de la chasse, un patriotisme ardent, une foi chrétienne ancrée dans le catholicisme romain, et que conforte l'éducation des Pères jésuites de la Providence à Amiens. Il embrasse la carrière des armes. Saint-Cyrien de la promotion " Metz-Strasbourg ", il choisit, après un premier poste en Allemagne, une affectation au Maroc, d'abord comme instructeur à l'Ecole des officiers indigènes de Dar El-Beïda, puis à la tête d'un goum lors des opérations de pacification des tribus dissidentes. Il est ensuite instructeur à l'Ecole spéciale militaire de Saint-Cyr puis admis en 1938 à l'Ecole de guerre, ce qui lui ouvre les perspectives d'une belle carrière. Entre temps, en 1925, il a épousé Marie-Thérèse de Gargan, apparentée aux Wendel, dont il aura six enfants. Le capitaine de Hauteclocque est nommé à l'état-major de la 4e division d'infanterie qui est encerclée, en juin 1940, dans Lille. Capturé, évadé, il rejoint le front pour être affecté au 2e groupement cuirassé.

Blessé, hospitalisé sur ordre, il s'échappe devant l'avance ennemie et gagne Paris à bicyclette. C'est alors qu'il décide de rejoindre le général de Gaulle à Londres en passant par l'Espagne, non sans avoir revu sa femme qui l'approuve et veillera sur leurs enfants. Le capitaine de Hauteclocque devient Leclerc. A Londres, il comprend le sens politique du combat du général de Gaulle : maintenir la France dans la guerre en tant que nation souveraine. Le chef de la France libre confie donc une mission politique au commandant Leclerc avec le ralliement du Cameroun le 26 août . Une nouvelle mission amène, le 12 novembre, le ralliement du Gabon dont Vichy voulait faire une base de reconquête de l'Afrique française libre. Les arrières assurés, le harcèlement des Italiens en Libye devient la priorité pour montrer que les Français continuent la guerre. Le colonel Leclerc est promu commandant militaire du Tchad, base logistique de ces opérations.

Le 1er mars 1941, après une préparation méthodique, Leclerc s'empare de Koufra, oasis italienne au sud-est de la Libye, première victoire exclusivement française. Leclerc jure alors « de ne déposer les armes que lorsque nos couleurs, nos belles couleurs, flotteront sur la cathédrale de Strasbourg ». L'écho de la bataille retentit jusqu'en France occupée. Un accord franco-anglais prévoit une action venant du Tchad pour faciliter l'offensive anglaise contre l'Afrika Korps sur la côte libyenne à partir de l'Egypte. Avec ses coloniaux du Tchad, Leclerc conquiert le Fezzan en 1942 et rejoint, le 26 janvier 1943, le général Montgomery, commandant la 8e armée britannique, qu'il convainc de l'engager dans la campagne de Tunisie. La « Force L », nom que portent désormais les unités de Leclerc, se distingue au combat de Ksar Rhilane le 10 mars où, avec l'aide de la Royal Air Force, elle cause de lourdes pertes à un groupement blindé allemand. Après un exil de quelques mois en Libye, le temps que le général de Gaulle s'impose au général Giraud, la 2e Division française libre (ex. « Force L ») donne naissance officiellement à la 2e Division blindée le 24 août 1943. La constitution de la 2e DB à Témara (Maroc) doit son homogénéité à son chef, alors qu'elle amalgame des hommes et des femmes d'horizons politiques et militaires multiples.

Dès la fin de 1943, de Gaulle a confié à Leclerc une autre mission politique : la libération de la capitale. La 2e DB est donc transférée en Angleterre fin avril 1944 pour parfaire son instruction. Intégrée à la IIIème Armée du général Patton, elle débarque à Utah-Beach le 1er août et reçoit le baptême du feu à Mortain. Puis elle se distingue dans les combats de la poche de Falaise. A la mi-août, le général Leclerc attend, non sans impatience, l'ordre de libérer Paris et d'y asseoir l'autorité du gouvernement provisoire. La détermination de Leclerc, les missions envoyées par le colonel Roi-Tanguy, commandant les FFI d'Ile-de-France, l'insistance du général de Gaulle ont convaincu Eisenhower de ne pas contourner la capitale. La 2e DB établit la jonction avec les FFI, force l'ennemi à la capitulation et prépare l'arrivée du général de Gaulle. Grâce à la détermination de son chef, la 2e DB a libéré Paris rapidement. Libérateur de Paris, Leclerc en est aussi le sauveur car la guerre n'est pas terminée et son unité doit livrer de durs combats au Bourget pour repousser la contre-offensive allemande. La 2e DB reprend sa progression : le 13 septembre, à Dom-paire, la coordination du feu et de la manoeuvre avec une intervention aérienne brise une attaque ennemie. Baccarat libéré le 30, Badonviller et Cirey-sur-Vezouze enlevés les 17 et 18 novembre, les Vosges sont franchies le 22. Un coup d'audace, résultat d'une préparation méthodique, permet la libération de Strasbourg. Leclerc a superbement tenu son serment de Koufra.

Rattachée à la 1re armée (de Lattre de Tassigny), le 2e DB participe à la réduction de la poche de Colmar. La campagne d'Alsace est pour elle éprouvante et coûteuse en vies humaines. Leclerc demande à être replacé dans le dispositif américain. Après une période de repos à Châteauroux, au cours de laquelle une partie de la Division, aux ordres de Langlade, participe à la réduction de la poche de Royan (15-17 avril 1945), Leclerc obtient des Alliés de participer au combat final en Allemagne avec, pour point d'orgue, la prise de Berchtesgaden et les couleurs françaises hissées sur la villa de Hitler le 5 mai.

Commandant supérieur des troupes en Extrême-Orient sous l'autorité de l'amiral Thierry d'Argenlieu, haut-commissaire et commandant en chef, Leclerc est parti pour l'Indochine avec une double mission : rétablir la souveraineté française et représenter la France à la capitulation japonaise. Son séjour à Ceylan auprès de l'amiral Mountbatten l'a convaincu que l'action diplomatique et politique devait être intégrée dans son plan de manoeuvre. Il prend la mesure, plus que beaucoup de ses contemporains, de l'importance du mouvement national au Vietnam.

Il rétablit l'ordre en Cochinchine et en Annam, fin 1945 - début 1946, et, de retour au Tonkin, prépare simultanément l'action militaire et l'action diplomatique (accords Sainteny - Hô Chi Minh du 6 mars 1946). La perception de l'homme de terrain s'oppose là aux positions de principe de ceux qui, comme de Gaulle ou d'Argenlieu, Moutet ou Bidault, craignent d'ébranler l'Union française par des mesures arrachées plus qu'accordées. Il demande alors une autre affectation. En juillet 1946, il est nommé inspecteur des Forces terrestres en Afrique du Nord, affectation interrompue par une mission en Indochine à la demande du président du Conseil Léon Blum en décembre 1946. Leclerc ne repousse pas l'hypothèse d'un accord avec les dirigeants nationalistes mais refuse tout engrenage militaire. Il décline l'offre de succéder à d'Argenlieu, craignant d'être politiquement isolé et de ne pas recevoir les moyens qu'il demande.

Il reprend ses fonctions d'Inspecteur qui ont été étendues à l'ensemble des trois armées. Face aux difficultés politiques de l'Afrique du Nord, il est favorable à une évolution plus mesurée dans le temps et moins extrême dans ses buts que pour l'Indochine. Mais, le 28 novembre 1947, son avion s'écrase dans les confins algéro-marocains près de Colomb-Béchar. Avec lui périssent sept officiers de son état-major et quatre navigants. Le 8 décembre, sont célébrées les obsèques nationales du chef dont de Gaulle écrit alors : " Jamais en lui, rien de médiocre, ni dans sa pensée ni dans ses paroles, ni dans ses actes ".

En 1952, il est promu maréchal de France à titre posthume. Son courage, sa ténacité, son ascendant sur les soldats, sa disparition soudaine, en font un personnage de légende qui entre pleinement dans l'Histoire.

 

Source : Christine Levisse-Touzé directrice du Mémorial du Maréchal Leclerc de Hauteclocque et de la Libération de Paris et du Musée Jean Moulin

Jacques Stosskopf

1898 - 1944

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Jacques Stosskopf. Photo DMPA

 

Né le 27 novembre 1898 à Paris, Jacques Stosskopf entre au service en 1917 comme aspirant d'artillerie, et reçoit la Croix de guerre à l'issue du premier conflit mondial. Il intègre l'école Polytechnique en 1920, et opte pour une carrière dans le Génie maritime en 1924.

Nommé chef de la section des constructions neuves à l'arsenal de Lorient en octobre 1939, il est promu ingénieur en chef de 1ère classe du génie maritime dès novembre, à 41 ans. Pendant les premiers mois de la guerre, il contribue à la participation importante de l'arsenal aux opérations maritimes, notamment à la mise au point du système de dragage des mines magnétiques allemandes. Dès l'arrivée des sous-marins allemands au sein du port en 1940, l'ingénieur en chef, sous prétexte d'encadrer au plus près le travail de ses ouvriers, ne cesse d'inspecter les quais. Parlant couramment l'allemand du fait de ses origines alsaciennes, Jacques Stosskopf a en effet gagné la confiance de l'occupant.

L'ingénieur autoritaire à l'aspect strict et froid est bientôt considéré par les personnels de l'arsenal comme un collaborateur zélé qui vérifie scrupuleusement, jusqu'au coeur des ateliers, l'ensemble des tâches confiées aux ouvriers français par les Allemands.

Les officiers de la Kriegsmarine s'habituent à la présence de l'ingénieur autour des alvéoles et des bassins, et lorsque les bases de Lorient-Kéroman deviennent opérationnelles à la fin de l'année 1941, ses relations privilégiées avec l'état-major ennemi lui permettent d'être l'un des rares français à pouvoir y pénétrer.

Favorisé par une mémoire hors du commun, Jacques Stosskopf observe pendant quatre ans les sous-marins qui traversent la passe de Port-Louis : Croix de fer, as de pique, poissons et sirènes, bovidés hilares d'une célèbre marque de fromage...il relève scrupuleusement les insignes peints sur les kiosques des bâtiments qui, avec les fanions de victoire, permettent d'identifier ces redoutables machines de guerre. Remarquable de discrétion, ce combattant de l'ombre tient à jour un tableau quotidien de mouvement des U-Boote, récité par coeur lors de ses rendez-vous avec le réseau "Alliance", qui transmet les précieux renseignements à l'Amirauté anglaise.

Le démantèlement de ce réseau aboutit à l'arrestation de Jacques Stosskopf le 21 février 1944.

 

Enfermé dans une baraque du camp de Schirmeck, il est transféré au camp du Struthof, où il est exécuté d'une balle dans la nuque le 1er septembre 1944, peu avant l'arrivée des alliés en Alsace.

Ayant payé de sa vie sa glorieuse contribution à la Résistance, Jacques Stosskopf est élevé en octobre 1945 au grade de Commandeur de la Légion d'Honneur par le général De Gaulle, à titre posthume.

Le 6 juillet 1946, les bases de Kéroman sont baptisées de son nom.

 

Source : Service historique de la Marine

Pierre Denfert-Rochereau

1823 - 1878

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Denfert-Rochereau. Photo SHAT

Issu d'une famille de confession protestante originaire de Jarnac, Pierre Marie Philippe Aristide Denfert-Rochereau naît le 11 janvier 1823 à Saint-Maxent, dans le département des Deux-Sèvres.

Après un premier échec, il parvient finalement à intégrer l'École polytechnique en 1842, et opte pour une carrière militaire en 1845, de son propre aveu du fait de son médiocre classement.

Sorti premier de l'école d'application de l'artillerie et du Génie de Metz, le jeune lieutenant est affecté au 2ème régiment du Génie à Montpellier en 1847. Denfert-Rochereau participe à la prise de Rome en 1849, avant d'être promu capitaine et de prendre part à la guerre de Crimée, notamment au siège de Sébastopol en 1855 où il est blessé par balle à la jambe gauche. Rapatrié en France, il enseigne cinq ans la fortification à l'école d'application de Metz, avant de partir pour l'Algérie, où il fait bâtir casernes, ponts et barrages.

Désormais titulaire du grade de lieutenant-colonel, Denfert-Rochereau reçoit le commandement du génie de Belfort. L'officier entreprend d'aménager les défenses de la ville, dont il devient gouverneur en octobre 1870. Au sud de l'Alsace, Belfort est un chef-lieu d'arrondissement, sous-préfecture du département du Haut-Rhin, alors que la France est en guerre avec les armées allemandes coalisées autour de la Prusse depuis le mois de juillet.

Dès le 3 novembre 1870, la région de Montbéliard est envahie par les puissantes armées ennemies, et Denfert-Rochereau doit organiser la résistance de Belfort, place forte barrant l'entrée de la Bourgogne. Assailli par plus de quarante mille soldats menés par Werder, Denfert-Rochereau ne dispose que d'environ quinze mille hommes, dont un modeste quart sont issus d'unités régulières de ligne. À la sommation de rendre la ville, Denfert-Rochereau aurait répondu à l'ennemi : " Nous connaissons l'étendue de nos devoirs envers la France et envers la République et nous sommes décidés à les remplir ".

Refusant la sortie des vieillards, femmes et enfants, la machine de guerre prussienne utilise dès le mois de décembre 1870 plus de deux cent pièces d'artillerie, et bombarde Belfort dans l'espoir de mettre un terme au siège. Retranché dans une casemate de la tour des Bourgeois, à la porte de Brisach, Denfert-Rochereau n'accepte pas de baisser les armes, malgré les pertes humaines au sein de ses troupes et l'aggravation de la situation sanitaire de la population civile. Le combat se poursuit après l'armistice du 28 janvier 1871, et Denfert-Rochereau ne consent à se rendre que le 13 février, sur ordre exprès du gouvernement provisoire.

Après 103 jours de combats, les assiégés, encore forts de douze mille hommes, quittent Belfort devant les Prussiens qui leur rendent les honneurs de la guerre. Cette résistance héroïque sauve l'honneur d'une France meurtrie par la défaite de Napoléon III et de Mac-Mahon à Sedan, et la reddition de Bazaine à Metz. Elle permet à Adolphe Thiers, élu chef du pouvoir exécutif de la République française le 17 février par l'Assemblée nationale, d'obtenir des vainqueurs la conservation de l'arrondissement de Belfort au sein de la France, le Traité de Francfort du 18 mai 1871 prévoyant de céder à l'ennemi le reste de l'Alsace et une partie de la Lorraine.

Elu représentant du Haut-Rhin à l'Assemblée nationale dès le 8 février, le héros de Belfort donne sa démission lors de la signature des préliminaires de paix. Élevé au grade de commandeur de la Légion d'honneur le 18 avril 1871, Denfert-Rochereau est placé en position de disponibilité du fait de ses positions républicaines affirmées, et ne participe donc pas à la répression sanglante de la Commune.

Désormais civil, il est élu dans trois départements aux élections du 18 juillet 1871, et opte pour la Charente-Inférieure, en siégeant auprès de la gauche républicaine dans une assemblée à majorité conservatrice et monarchiste. Réélu en février 1876 dans le VIème arrondissement de Paris, il s'inscrit au groupe de l'union républicaine des gambettitstes, et se range naturellement aux côtés des opposants au général Mac-Mahon lors de la crise du 16 mai 1877. Lors de son troisième mandat, il se consacre plus particulièrement aux questions militaires, et revendique notamment le rétablissement du droit de vote pour les militaires, qui en sont privés depuis 1872.

Il meurt au palais de Versailles le 11 mai 1878, et reçoit des funérailles nationales lors de son inhumation à Montbéliard.

 

Source : MINDEF/SGA/DMPA

Frédéric Bartholdi

1834 - 1904

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Frédéric Barholdi. Photo Musée Bartholdi

 

Frédéric Auguste Bartholdi naît le 2 août 1834 à Colmar (Haut-Rhin). Dès son enfance passée à Paris, il affiche des dons artistiques, et son avenir se trace au fil des visites des ateliers et monuments de la capitale, parallèlement à ses études au sein du lycée Louis-le-Grand.

De 1843 à 1851, il fréquente l'atelier du peintre Ary Scheffer, et suit pendant les vacances scolaires passées à Colmar les leçons de dessins de Mr Rossbach.

En 1852, Bartholdi s'installe dans un atelier à Paris, et exécute l'année suivante pour sa ville natale une de ses premières commandes : une statue du général Rapp, inaugurée en 1856.

À 21 ans, il entreprend un voyage au Moyen-Orient, en Égypte et au Yémen.

Remontant le Nil, il découvre une riche civilisation, dont les monuments ont survécu au temps. Ce périple enrichissant de huit mois permet à Bartholdi de ramener des croquis, dessins et photographies, et surtout de confirmer sa vocation de statuaire.

En 1857, il présente un projet de fontaine qui remporte un concours organisé par la ville de Bordeaux, mais qui n'est concrétisé que 42 ans plus tard, à Lyon, sur la place des Terreaux.

De 1863 à 1869, il réalise à Colmar le monument Martin Schongauer et la fontaine dédiée à l'amiral Bruat, entreprend un second voyage en Égypte, et sculpte son Petit Vigneron, exposé au marché couvert de Colmar.

En 1870, il réalise une première maquette de la Statue de la Liberté éclairant le Monde. Pendant la guerre, il est officier de la garde nationale, puis aide de camp du général Garibaldi et agent de liaison du gouvernement. Blessé par la perte de l'Alsace-Moselle, Bartholdi dit lors d'une discussion avec son ami Edouard de Laboulaye: "je lutterai pour la liberté, j'en appellerai aux peuples libres. Je tâcherai de glorifier la République là-bas, en attendant que je la retrouve un jour chez nous". Attaché à la concrétisation de l'amitié Franco-Américaine, il part pour les Etats-Unis.

En 1872, il réalise "la malédiction de l'Alsace", et prépare un monument funéraire des Gardes nationaux tombés durant la guerre. En 1873, la statue de Vauban est inaugurée à Avallon. En 1874, il réalise des bas-reliefs pour l'église unitarienne de Boston.

En 1875, pour l'exposition de Philadelphie, il achève une fontaine, et accomplit également une statue de Champollion. Dès lors, avec la création du Comité de l'Union Franco-Américaine, il s'attache à la confection de la Statue de la Liberté éclairant le Monde.

La main et le flambeau sont achevés en 1876, et présentés pendant 5 ans à Madison Square. Pour la ville de New-York, Bartholdi réalise aussi cette année-là une statue de La Fayette.

En 1878, la tête de la future statue de la Liberté est visible à l'exposition universelle de Paris.

De 1879 à 1884, il réalise le monument Gribeauval à Paris, le Lion de Belfort, la statue de Rouget de Lisle à Lons-le-Saunier, et celle de Diderot à Langres.

Le 4 juillet 1884, la France remet aux États-Unis la statue de la Liberté éclairant le Monde. En 1885, une réplique de quelques mètres est installée sur l'île des Cygnes à Paris, tandis que sa grande soeur est embarquée à bord de "l'Isère". La statue New-Yorkaise est inaugurée le 28 octobre 1886, d'autres copies de l'oeuvre étant installées par la suite à Hanoï et à Bordeaux.

De 1888 à 1891, Bartholdi réalise à Colmar le monument Roesselmann et le monument Hirn, puis le monument Gambetta à Sèvres.

De 1892 à 1895, il présente à Paris deux oeuvres consacrées à La Fayette et Washington et une sculpture sur la Suisse secourant Strasbourg, tandis que l'exposition universelle de Chicago accueille une statue de Christophe Colomb.

En 1898 est inauguré le monument de Schwendi à Colmar.

En 1902, il réalise pour la place des Ternes à Paris une oeuvre consacrée aux Aéronautes de la guerre de 1870, les Grands soutiens du monde (visible dans la cour du musée de Colmar).

En 1903, il achève le monument consacré à Vercingétorix pour la ville de Clermont-Ferrand, sur les bases d'une maquette créée en 1870.

Malade, Frédéric Auguste Bartholdi meurt à Paris le 4 octobre 1904.

En 1907, sa veuve lègue la maison et les maquettes de l'artiste à la ville de Colmar, où un monument en son hommage est inauguré.

En 1912 se tient à Belfort l'inauguration posthume du monument des Trois Sièges.

Le musée Bartholdi ouvre ses portes en 1922, quatre années après le retour de l'Alsace-Moselle à la France.

Parmi ses oeuvres figure le monument du Sergent Hoff, Héros de la guerre de 1870, au cimetière du Père-Lachaise (division 4).

 

Source : Musée Bartholdi

Ferdinand Foch

1851-1929

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Le maréchal Foch. Source : SHD

 

Foch naît à Tarbes, en 1851, au sein d'une famille bourgeoise et pieuse.

Lycéen travailleur et brillant, il devient bachelier ès lettres puis ès sciences. Envoyé à Metz en 1869 pour y préparer l'Ecole polytechnique, il connaît l'occupation prussienne qui s'abat sur la Lorraine.

Épreuve déterminante ? À Polytechnique, il choisit la carrière des armes. Capitaine à 26 ans, ami de Gustave Doré, il se marie en 1883.

Élève à l'École de Guerre en 1885. il y professe de 1895 à 1901, avant d'en devenir le commandant en 1908. Déjà, deux ouvrages ont regroupé ses conceptions stratégiques. "La réalité du champ de bataille est qu'on n'y étudie pas . on fait simplement ce que l'on peut pour appliquer ce que l'on sait . dès lors, pour y pouvoir un peu, il faut savoir beaucoup et bien" (Foch. in "Principes de guerre").

Août 1914 : la guerre éclate.

Général depuis 1907, Foch commande alors le 20e corps d'armée à Nancy. Le 29 août, il prend la tête des unités qui vont former la 9e armée, se distinguant dans la bataille des marais de Saint-Gond, opération capitale dans la première bataille de la Marne. Il coordonne ensuite le groupe des armées alliées du Nord qui arrêtent les Allemands dans leur "course à la mer", puis dirige les offensives d'Artois en 1915 et celles de la Somme en 1916.

Mais l'impact du résultat de celles-ci, jugé insuffisant, s'ajoutant à des rivalités internes, entraîne une disgrâce provisoire du général. En 1917, la situation militaire des Alliés est inquiétante : échec du général Nivelle sur le Chemin des Dames, mutineries, effondrement de l'empire russe, déroute italienne... Foch est rappelé comme chef d'état-major général de l'Armée.

Désigné comme généralissime des troupes alliées, il bloque l'offensive allemande en avril 1918 et lance la contre-attaque décisive du 18 juillet. Le 11 novembre, il a le sentiment du devoir accompli. Mais il songe aussi aux millions de soldats morts - dont son fils et son gendre - et il sait qu'il faut aussi gagner la paix. "Je ne fais pas la guerre pour la guerre. Si j'obtiens par l'armistice les conditions que nous voulons imposer à l'Allemagne, je suis satisfait. Le but étant atteint, nul n'a le droit de faire répandre une goutte de sang de plus". (Mémoires du maréchal Foch, t. II. p. 285).

Les honneurs l'auréolent : il est maréchal de France, de Grande-Bretagne et de Pologne, académicien, titulaire de 37 décorations françaises et étrangères, Président du Conseil supérieur de la guerre. Conseiller lors de la conférence qui s'ouvre le 18 janvier 1919, il ne réussit pas à imposer sa conception d'une paix exigeant le Rhin comme frontière de l'Allemagne plutôt que fondée sur d'hypothétiques promesses.

Déçu par les clauses du traité, il veut faire entendre sa voix en se présentant aux élections présidentielles de 1920. Son échec lui fait renoncer à la politique. Il voyage, écrit ses mémoires, ne cessant de défendre sa conviction : une nation moralement forte, puissamment armée, est nécessaire pour éviter que ne recommence la guerre. L'isolement de la France, le marasme économique qui se profile, la déliquescence des traités de paix, assombrissent d'autant ses dernières années.

Le 20 mars 1929 s'achève une vie placée sous la devise : "Que soit vaincu celui qui ne veut vaincre". Le nom de Foch est lié à la victoire de 1918, et c'est symboliquement que de très nombreuses municipalités en ont baptisé une rue, une place, un boulevard : le maréchal Foch est incontestablement l'un des personnages historiques les plus évoqués dans les villes de France.

 

Source : MINDEF/SGA/DMPA/SDACE