La nécropole nationale franco-italienne de Saint-Mandrier-sur-Mer

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Nécropole nationale franco-italienne de Saint-Mandrier-sur-Mer. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_necropole_Saint-Mandrier

 

Située sur la route du Sémaphore, la nécropole de Saint-Mandrier est créée en 1670 par Colbert. Dépendant de l’ancien hôpital de la Marine, il est pris en charge par le Ministère des Anciens Combattants, le 8 décembre 1948.

À l’intérieur de la partie française, reposent des soldats et marins tués au cours ou des suites de la Première Guerre mondiale, notamment sur le front d’Orient : 1024 Français, 22 combattants Serbes, 18 Grecs, 16 Russes, et 1 Bulgare reposent en tombes individuelles. Les restes mortels de 777 combattants français ont été rassemblés dans un ossuaire. En 1961, la partie sud-est a été cédée au gouvernement italien. Celui-ci a déposé, dans un columbarium, les restes de 975 soldats décédés dans le sud de la France au cours de la Seconde Guerre mondiale.

L’armée d’Orient : 1915-1918

Créée le 3 octobre 1915 avec des troupes franco-britanniques retirées des Dardanelles (Turquie), l’armée d’Orient a été placée sous le commandement du général Sarrail. Malgré les réserves du roi Constantin, celle-ci débarque à Salonique (Grèce) en vue d’aider l’armée serbe en cours de réorganisation sur l’île de Corfou après avoir été vaincue par les armées autrichiennes, allemandes et bulgares.

En raison de l’invasion des Bulgares à Uskub (26 octobre 1915), puis à Monastir, les Français entrent en Macédoine serbe. Incapables d’appuyer la retraite des Serbes vers l’Albanie, ils se replient par le Vardar et pénètrent en territoire grec. De leurs côtés, les forces armées des empires centraux cessent de progresser à l’approche de la frontière grecque car elles espèrent que Constantin Ier (souverain de la Grèce) leur apporte son soutien.

Retranchée à Salonique, l’armée d’Orient reçoit des renforts durant des mois malgré les attaques incessantes des sous-marins allemands. En Méditerranée, nombre de bâtiments alliés sont ainsi torpillés : transports de troupes, navire-hôpital, bateaux de ligne. Ces renforts sont français mais aussi anglais, italiens et russes. En mai 1916, 115 000 combattants serbes, reformés à Corfou et à Bizerte, débarquent à Salonique, commandés par le prince Alexandre de Serbie.

Le 9 août 1916, les Alliés mènent une offensive au lac Doïran tandis qu’une contre-attaque bulgare se développe le 17 vers Florina. Depuis le 11 août 1916, la direction des opérations est remaniée : le commandement des armées alliées (C.A.A.), récemment créé, est confié au général Sarrail, tandis que celui de l’Armée française d’Orient (A.F.O.) est confié au général Cordonnier.

Le 18 juin 1918, le général Franchet d’Espèrey devient chef des armées alliées opérant sur le front d’Orient. Il dispose d’environ 600 000 hommes. Le 14 septembre, à partir de huit heures, l’artillerie française écrase les positions ennemies durant vingt heures. L’avancée est fulgurante. Le 23, les armées alliées atteignent Prilep. Puis, c’est ensuite au tour d’Uskub, en Macédoine, de tomber, séparant ainsi les forces bulgares de la 11e armée allemande. La déroute est totale chez l’adversaire dont l’effondrement se précipite. Le 29, les Serbes entrent à Velès. Le même jour, le ministre Liapchev et le général Lioukov, envoyés du gouvernement bulgare de Sofia, signent à Salonique la reddition de leur armée, capitulation ratifiée le 5 octobre. Les Français occupent Sofia.

La rupture du front de Macédoine dès septembre 1918 précipite la défaite des Empires centraux, en provoquant la capitulation en chaîne de la Bulgarie (29 septembre), de la Turquie (30 octobre) et de l’Autriche-Hongrie (3 et 13 novembre). Au 11 novembre, l'armée d'Orient est étirée sur un front de 1 200 km, de la Thrace aux frontières nord de la Serbie en passant par la Roumanie. Appuyée vers l'ouest par les Serbes qui remontent le Danube par les Portes de Fer, l’armée du Danube  vers la général berthelot,  atteint Bucarest le 1er décembre.

À la fin de la campagne, du 18 au 25 décembre, une partie de l'armée d'Orient est redéployée à Odessa et Sébastopol. En Bessarabie comme en Crimée, les contacts avec les Bolcheviks dégénèrent souvent en échauffourées. Ce n'est qu'en 1919 qu'elle est rapatriée et démobilisée.

Les autres monuments érigés à l’intérieur de la nécropole

Une pyramide, haute de 8 mètres, ornée de deux sphinx, est érigée en septembre 1810. Elle renferme la dépouille mortelle du vice-amiral Latouche-Treville, commandant en chef des Forces Navales de la Méditerranée, décédé en rade de Toulon le 17 août 1804.

Un tombeau renfermant la dépouille mortelle de Marie-Nicolas Ravier, capitaine de l’armée d’Orient, "mort pour la France" le 8 octobre 1917 et portant l’inscription : "En reconnaissance des soins donnés à son fils Marie-Nicolas. Ravier de Dounemari a légué, le 8 janvier 1919, la moitié de sa fortune à l’Hôpital de Saint-Mandrier".

Un monument est érigé à la mémoire des officiers du Service de Santé de la Marine, du personnel soignant et des religieuses, décédées à l’Hôpital Maritime de Saint-Mandrier.

 

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Infos pratiques

Adresse

Saint-Mandrier-sur-Mer
Au sud de Toulon

Horaires d'ouverture hebdomadaires

Visites libres toute l’année

En résumé

Eléments remarquables

Pyramide-tombeau de l’amiral La Touche Tréville, mort le 17 août 1804 à Toulon - Monument aux morts du service de santé 1670-1935 - Tombe et plaque des 4 victimes militaires de l’accident aérien du 14 octobre 1964

La doua

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Source : MINDEF/SGA/DMPA-ONACVG

Création en 1952.

Hôpitaux de la ville (1939-1940) . résistance (1940-1945).

Aménagement de 1953 à 1984.

La Nécropole de la Doua a été inaugurée en 1954. Ce lieu honore la mémoire des combattants français, ressortissants des anciens territoires coloniaux et protectorats et alliés tombés lors des guerres de 1914-1918 et 1939-1945.

La Doua a été également un haut lieu de la Résistance française. Durant la Seconde Guerre mondiale, de nombreux détenus de Montluc arrêtés pour faits de Résistance y furent exécutés. Une plaque adossée au "Mur des fusillés" commémore le souvenir du sacrifice de 78 patriotes fusillés par les Allemands sous l'occupation, près de la butte située au centre de la Nécropole. Ce site abrite également les sépultures des militaires des contingents tués en Indochine, Algérie et au Liban.

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Infos pratiques

Adresse

30, avenue Albert-Einstein Villeurbanne 69100
Villeurbanne
Tel : 09 64 18 59 77

Horaires d'ouverture hebdomadaires

de 10H00 à 18H00

En résumé

Accès :
  • Prendre le Boulevard périphérique est de Lyon (boulevard Laurent Bonnevay) Sortir à Villeurbanne - Croix Luizet
  • Tram T1, arrêt IUT Feyssine
Superficie : 86 499 m²
Nombre de corps : Tombes individuelles : 6 040
Ossuaires (2) : 306
Nombre de morts : 6346
1914-18 : 3 209 Français
38 Belges
66 Italiens
55 Russes
2 Roumains
2 Serbes2 Tchécoslovaques
1939-45 : 2 616 Français
39 Britanniques
2 Soviétiques
1 Yougoslave
Autres conflits : Liban : 1 Français

Eléments remarquables

Mur du souvenir. Butte des fusillés.

La nécropole nationale de Cernay

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Nécropole nationale de Cernay. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_Cernay

 

La nécropole nationale de Cernay regroupe les corps de soldats tués lors des batailles du Vieil-Armand et de Steinbach à l’été 1914. Créée en 1920, ce site est aménagé jusqu'en 1936 pour rassembler les corps exhumés de cimetières militaires provisoires situés au Hartmannswillerkopf, au sud de Thann et au nord de Mulhouse. En 1932, ce lieu est retenu pour réunir les corps des soldats tchèques exhumés des cimetières de Choloy (54) et des Vosges.

Après la Seconde Guerre mondiale, cette nécropole est réorganisée pour regrouper les corps de 1 045 soldats et prisonniers de guerre français exhumés du Haut-Rhin, d’Allemagne et d’Autriche morts pour la France entre 1940 et 1945. En ce lieu, reposent les corps de 2 238 corps français dont 1 300 en tombes individuelles, 45 Tchèques, 19 Russes, un Britannique et un Serbe. Par ailleurs, deux ossuaires conservent les restes mortels de 938 combattants.

 

La bataille de Steinbach, 25 décembre 1914 - 4 janvier 1915

À l'automne 1914, les offensives françaises conduites en Alsace et en Lorraine n'ont pas pu aboutir aux objectifs visés. Les Français se replient alors sur les contreforts des Vosges. Chacun des belligérants cherche alors à prendre le contrôle des points hauts pour dominer les cols et la plaine d'Alsace.

La 66e division d’infanterie (DI) doit ainsi reprendre la cote 425, au-dessus de Steinbach, perdue 10 jours plus tôt. Le 25 décembre, les hommes des 152e et 213e régiments d’infanterie (RI) s'élancent mais ils ne parviennent pas à enlever Steinbach et le sommet de la cote 425. L’ennemi s'accroche solidement à ses positions renforcées par un épais réseau de barbelés. Par ailleurs, chaque mur, chaque maison dissimule un tireur embusqué ou une mitrailleuse qui fauche les fantassins français. L'affrontement se transforme en une bataille de siège au cours de laquelle attaques et contre-attaques se succèdent. Le 30 décembre, tous les habitants de Steinbach sont évacués avant que le village ne disparaisse sous les obus français. Le lendemain, au cours de cinq jours de combats acharnés, le 152e RI libère, pied à pied, chaque maison, chaque rue. Pour sa part, le 213e RI atteint le sommet de la cote 425.

Les combats de l’Hartmannswillerkopf, 19 janvier 1915 – 8 janvier 1916

Le 19 janvier 1915, les Allemands s'emparent du Vieil-Armand, la montagne du Hartmannswillerkopf (HWK). Dominant la forêt de la Hart et la plaine d'Alsace, cet observatoire naturel apparaît comme l'un des enjeux locaux. Pour les Français, c'est ainsi le moyen de contrôler les mouvements ennemis. Le 22 mars, les Allemands en perdent possession. Mais en avril, au terme de violents combats, l'ennemi s'empare à nouveau du sommet. Aussitôt, le 7e BCA et le 152e RI sont engagés et parviennent à reprendre cette position. Les combats perdent en intensité jusqu'à l’automne 1915 où le HWK change trois fois de main.

En décembre 1915, seize bataillons de chasseurs français s’élancent pour reconquérir le HWK. Au cours d'une contre-attaque, le général Serret est grièvement blessé. Évacué dans la vallée, il décède le 6 janvier 1916. Cette opération est la dernière à mobiliser tant de moyens. Désormais, les Français s'accrochent aux pentes du HWK tandis que les Allemands occupent le sommet jusqu’en 1918. Quelques combats se déroulent encore mais en ce milieu de moyenne montagne, ils prennent un caractère des plus singuliers. Ainsi, les soldats se battent en ski ou en raquettes tandis que les ravitaillements se font à dos de mulets ou par funiculaires.

Au cours de la Première Guerre mondiale, près de 25 000 combattants français sont morts sur les pentes de l’Hartmannswillerkopf dénommé le Mangeur d’hommes ou la Montagne de la Mort.

 

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Adresse

Cernay
À 10 km à l'ouest de Mulhouse. À la sortie de Cernay, en direction de la route des Crêtes et de Vieil-Armand

Horaires d'ouverture hebdomadaires

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Eléments remarquables

Monument aux morts tchécoslovaques, 1914-1918

La nécropole nationale de Strasbourg-Cronenbourg

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Nécropole nationale de Strasbourg-Cronenbourg. © ECPAD

 

La nécropole nationale de Strasbourg-Cronenbourg regroupe les corps de 5 462 soldats ou civils de nationalités diverses, décédés lors des conflits du XXe siècle. Créé en 1872 en tant que cimetière de garnison par l’Allemagne, 2 397 Français reposent aux côtés de 2 866 Allemands et 299 Alliés. Pour la Première Guerre mondiale, sont inhumés 1 834 Allemands, 388 Français, 149 Russes, 15 Britanniques, 13 Austro-hongrois et 5 Serbes et au titre de la Seconde Guerre mondiale, 2 008 Français, 1 032 Allemands, huit Yougoslaves, sept Britanniques, cinq Polonais, cinq Australiens, deux Néo-Zélandais, un Canadien, un Néerlandais, un Arménien. Parmi eux, ont été inhumées les dépouilles de quelques femmes, victimes civiles ou infirmières militaires et de 2 enfants décédés durant la 2e Guerre mondiale, Monique Ferret, née et décédée en mai 1945 en captivité à Innsbruck (Carré C, rang 6, tombe 6) et Jacques Budios tué avec sa mère lors d’un bombardement en août 1944 (Carré C, rang 2, tombe 19). Par ailleurs, deux combattants décédés en Indochine reposent à Strasbourg Cronenbourg : Johann Jury, de la 13e demi brigade de la légion étrangère décédé le 15 janvier 1953 à Cau Xa au Tonkin (carré D, rang 11 tombe 19) et Helmut Kraska, du 2e régiment étranger décédé à Nam Dinh (Tonkin) le 7 octobre 1953 (carré C, rang 1A, tombe 15). Plus récemment, c’est un sapeur parachutiste du 17e régiment du génie parachutiste, natif de Strasbourg, Michel Lung-Hoi décédé le 4 septembre 1986 à Jwayya au Liban, qui y a été inhumé.

 

La Première Guerre mondiale

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À la veille de la guerre, Strasbourg est une place forte allemande moderne. Située à 50 km de la frontière avec la France, cette place forte comprend environ 1000 ouvrages de béton construits de Strasbourg à Mutzig. Ils constituent la mise en place d’un plan d’armement de la place - Armierungsplan. Ces fortifications doivent, en relation avec la position de la Bruche - Breuschstellung - et la forteresse Empereur Guillaume II - Feste Kaiser Wilhelm II, sur la colline de Molsheim-Mutzig, barrer la plaine d’Alsace d’est en ouest pour bloquer toute offensive française provenant de Belfort.

Ces opérations s’effectuent sous la direction du gouverneur militaire de Strasbourg, Magnus von Eberhardt, qui gère aussi bien 40 000 ouvriers qu’une garnison de 60 000 hommes qui défendent la ville tenue par le XV Armeekorps (15e corps d’armée allemand). Le 1er août 1914, la mobilisation est déclarée du côté allemand. Les bâtiments publics et privés tels que les écoles ou le séminaire sont réquisitionnés. Ces Festungslazarette - hôpitaux militaires de place forte – sont destinés à accueillir les blessés venus du front. Une cinquantaine d’hôpitaux militaires sont ainsi ouverts pour prendre en charge plus de 10 000 blessés. Certains établissements sont spécialisés : chirurgie, soins dentaires, ophtalmologie, ou troubles psychiatriques. Certains, comme le Lazarett 10 au Neudorf, accueille les malades infectieux, notamment en 1917-1918, des prisonniers roumains et russes frappés d’une épidémie de typhus. D’août 1914 à fin septembre 1914, 44 000 blessés sont soignés dans les hôpitaux de Strasbourg.

Guillaume II abdique le 9 novembre 1918, mettant fin à la monarchie. La République est proclamée à Berlin. Dès le lendemain, elle l’est à Strasbourg par le social-démocrate Jacques Peirotes qui prend la tête de la municipalité. C’est lui qui assure la transition d’un régime à l’autre, d’une nation à l’autre, et prépare l’entrée des troupes françaises dans la ville le 22 novembre 1918.

Les prisonniers de guerre russes en Alsace (1914-1918)

Au cours de la Grande Guerre, 3,4 millions de soldats russes sont faits prisonniers, dont 1,5 million en Allemagne. Au printemps 1915, pour pallier le manque de main-d'œuvre, ces hommes sont requis. En Alsace, plusieurs milliers de prisonniers russes sont employés à des travaux de drainage, de coupe de bois, de construction de routes... Ces tâches sont très éprouvantes pour ces hommes privés de nourriture et de soins. Le taux de mortalité est estimé à 7,3%. Au cours de la guerre, près de 100 000 prisonniers de guerre périssent en Allemagne.

Après l’Armistice et le rattachement de l'Alsace et de la Moselle à la France, selon différentes estimations, près de 60 000 Russes, anciens prisonniers et anciens membres du corps expéditionnaire, sont pris en charge par les autorités militaires françaises. En effet, la guerre civile en Russie bolchévique empêche le rapatriement de ces hommes. En juin 1919, le premier contingent de soldats et de prisonniers quitte Marseille pour la Russie. En 1923, tous ont regagné la Russie. Actuellement 620 soldats et prisonniers de guerre russes sont inhumés en Alsace, dont 566 sujets russes dans le Bas-Rhin.

 

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La Deuxième Guerre mondiale

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Les incorporés de force

Dix-sept incorporés de force reposent à Strasbourg. Ils sont décédés durant la guerre à l’hôpital militaire de Metz, tués lors de combats ou fusillés près de Wiesbaden (Allemagne).

La Relève et le Service du Travail Obligatoire (STO)

Dès janvier 1942, les autorités allemandes réclament au gouvernement de Vichy des travailleurs pour l’Allemagne. Le gauleiter Sauckel, plénipotentiaire général pour la main-d’œuvre, souhaite 250 000 hommes. Laval sollicite en contrepartie le retour d’Allemagne de 50 000 prisonniers de guerre, s’il fournit 150 000 ouvriers qualifiés. Ce dispositif est baptisé "la Relève". La loi du 4 septembre 1942 "relative à l’utilisation et à l’orientation de la main-d’œuvre" engage ensuite une réquisition des travailleurs, c’est-à-dire un service du travail obligatoire, visant les hommes de 18 à 50 ans et les femmes de 21 à 35 ans pour le départ de 250 000 ouvriers en Allemagne. Ce recrutement est amplifié par la promulgation de la loi du 16 février 1943 instituant le Service du travail obligatoire sur des critères démographiques par l’obligation des jeunes nés de 1920 à 1922. Après la guerre, deux statuts sont donc créés : « Déporté » qui désigne uniquement les déportés concentrationnaires tandis que les qualificatifs de "travailleur déporté" ou "déporté du travail" concernent les requis. On retrouve ainsi, dans la nécropole, des travailleurs du STO, comme par exemple, les sœurs Odette et Edith Hurty, natives de Dordogne (carré C rang 7 tombe 5 et carré C rang 1 tombe 7) décédées lors d’un bombardement en décembre 1943 à Innsbruck (Autriche) ou encore Raymond Cariot, (carré A rang 2 tombe 8) employé à la gare de Linz en Autriche décédé lors d’un bombardement en janvier 1944.

Les prisonniers de guerre

Plus de 160 000 soldats français ont été prisonniers après leur capture lors des combats de 1939-1940. La plupart sont âgés entre 20 et 40 ans, ils sont répartis en deux catégories : les stalags (mannschaftsstammlager) pour les hommes de troupe, et les oflags (offizierslager) pour les officiers. Ils sont ensuite dispersés dans des détachements de travail (arbeitskommandos), pour des travaux agricoles, de bûcheronnage, dans des services urbains en ville ou encore dans l’industrie.

Des résistants déportés

Plusieurs résistants déportés sont présents à Strasbourg. Il s’agit notamment de membres du réseau "Alliance" mais aussi de résistants originaires de toutes les régions de France, comme Henri Lope-Cruz. Engagé dès 1940 dans les jeunesses communistes bordelaises, il participe à des sabotages dans l’usine dans laquelle il est ouvrier ajusteur. Dénoncé, il est arrêté puis interné en 1943 au fort du Ha, avant d’être enfermé au fort de Romainville où il participe aux manifestations des internés le 14 juillet. En août 1943, il est envoyé sur le camp disciplinaire de Neue-Breme où il est matraqué, avant d’être transféré à Mauthausen où il est à nouveau maltraité durant trois semaines. Le 20 septembre 1943, affecté au kommando Heikel à Schwechat-Wien, il saccage les cellules d’avions à réaction. Pris à nouveau en flagrant délit, il est matraqué, privé de nourriture et laissé aux intempéries. Il décède le 6 janvier 1944 dans un block.

Le réseau "Alliance" est un des réseaux de renseignements les plus importants de France durant la Deuxième Guerre mondiale. Plusieurs membres de ce groupe sont déportés dans le convoi I 166, à Offenburg, près de Strasbourg où il y a une prison et un kommando, c'est-à-dire une structure de travail itinérante composée de détenus de camps de concentration. D’autres sont emmenés dans plusieurs camps où ils sont exécutés (Pforzheim, Heilbronn). 128 membres de ce réseau sont déportés à partir de décembre 1943. Seuls trois rentreront de déportation.

Des escadrilles françaises

Un monument commémoratif porte les noms des dix-sept aviateurs des escadrilles Groupe 1/19 Gascogne et 2/23 Guyenne tombés lors de missions aériennes le 16 décembre 1944 au dessus de Neuf-Brisach et le 21 février 1945 à Meisenheim (Allemagne). 

Il faut aussi souligner la présence d’aviateurs de la Royal Australian Air Force, de la Royal New Zealand Air Force, de la Royal Canadian Air Force ou encore britanniques, décédés lors de combats aériens en juillet 1944.

Un compagnon de la Libération

Henry Lévy-Finger rejoint l’Angleterre dès 1940 et s’engage dans les Forces françaises libres le 28 septembre 1940. En 1944, il participe à l’organisation des opérations du débarquement et revient en France en août 1944. Après la Libération de Paris, il est mobilisé dans le secteur des Vosges, de la Moselle et de la Meurthe. Le 24 novembre 1944, au lendemain de son entrée dans Strasbourg libéré à la tête de ses canons automoteurs, Henry Lévy-Finger est mortellement blessé. Il est inhumé Carré E, rang 4 tombe 8.

 

Après la capitulation de l’Allemagne, les troupes françaises et alliées restent dans la région pour assurer la transition. Durant cette période, beaucoup de soldats, notamment des hommes issus des troupes coloniales intégrées à la 2e DB, décèdent, mais aussi des infirmières comme Berthe Betin-Crecy de l’AFAT, décédée le 9 mai 1945.

 

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Adresse


Strasbourg

Horaires d'ouverture hebdomadaires

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Eléments remarquables

Monument aux morts 1914-1918 - Tombe de l'aumônier de la 2e DB, le révérend père Houchet mort pour la France le 23 novembre 1944

La nécropole nationale de Montauville

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Nécropole nationale de Montauville. © Guillaume Pichard

 

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Située au nord de Nancy, la nécropole nationale de Montauville dite "Le Pétant" regroupe les corps de 13 519 soldats français morts pour la France lors des deux conflits mondiaux.

Cette nécropole est divisée en deux parties. La partie haute rassemble les restes mortels de 1914-1918. La partie basse réunit, au titre de la Seconde Guerre mondiale, plus de 8 000 Français, 105 Soviétiques et douze Polonais. Trois ossuaires reçoivent les restes mortels de 4 438 Français décédés lors de leur captivité.

Créée en 1914, pendant les combats de Bois le Prêtre, elle est aménagée, entre 1920 et 1936, pour y réunir les dépouilles d’autres combattants exhumés de tombes isolées ou de cimetières militaires provisoires implantés dans le secteur de Pont-à-Mousson. Jusqu’en 1949, elle compte 5 340 corps, dont 1 015 dans un ossuaire et celui d’un Serbe.

Après la Seconde Guerre mondiale, ce site connaît de nouveaux aménagements en 1963-1965 sur les plans de M. La Mache, architecte à Nancy, pour devenir la nécropole des prisonniers de guerre 39-45 rapatriés d'Allemagne et d’Autriche. A partir de 1968, d'autres corps y sont transférés notamment 107 non réclamés par les familles, enterrés jusque-là dans le camp disciplinaire de Rawa-Ruska en Ukraine.

Les combats du Bois le Prêtre, octobre 1914-mai 1915

Fin septembre 1914, après la bataille de la Marne, l’armée allemande conduit une vive offensive en Lorraine, de Verdun à Nancy. Le 23, l'ennemi atteint la Meuse à Saint-Mihiel, créant ainsi une poche dans les positions françaises. Après la fixation du front, les combats se poursuivent sur les flancs de ce saillant : aux Eparges, en Woëvre, à Apremont, à Flirey, au Bois le Prêtre. Constituant un excellent observatoire, ce bois domine la région de Pont-à-Mousson et la Moselle. Pour le haut-commandement français, cette position devient rapidement un objectif prioritaire. Les hommes de la  73e division d'infanterie (DI) de réserve du général Lebocq sont engagés pour enlever les tranchées ennemies solidement organisées.

Au cours de l'hiver 1915, les assauts quotidiens sont des plus acharnés notamment au ravin du Père Hilarion ou encore à la Croix des Carmes. Les Français progressent mètre après mètre.  La guerre de mines fait rage. Au prix de pertes importantes, le 12 mai, ils parviennent à prendre la crête même si les Allemands restent accrochés sur les pentes est et ouest. Au cours de ces combats, Français et Allemands perdent près de 7 000 hommes. Peu à peu, ce front diminue en intensité. En juillet 1916, la 73e DI est relevée. En dépit des différentes opérations menées, le saillant de Saint-Mihiel ne peut être enlevé. En septembre 1918, les Américains du Texas et d'Arizona de la 90e DI avancent de plusieurs kilomètres et reprennent définitivement cette position.

Au terme des premiers combats, les brancardiers de la 73e division enterrent, dès fin 1914, les corps de leurs camarades dans une prairie en pente douce à la lisière sud du Bois le Prêtre au lieu-dit le Pétant. En 1924, ce cimetière provisoire agrandi devient une nécropole nationale. Un monument créé par le sculpteur Maurice Cochinaire, représente une croix plantée sur une pyramide de granit des Vosges, réplique de la croix des Carmes plantée au sommet du Bois le Prêtre pendant les combats de 1914 et 1915.

Les prisonniers de guerre : 1940-1945

Le 22 juin 1940, la France vaincue signe l'armistice. Parmi les différentes clauses imposées à la France, l’une d’elles concerne la captivité de 1 850 000 soldats. Dès juillet, ces hommes sont transférés vers des camps répartis sur tout le territoire de l'Allemagne nazie. Seuls les soldats coloniaux français restent dans des camps implantés dans la zone d’occupation allemande, les Fronstalags.

A leur arrivée, l'ensemble des prisonniers sont fouillés, douchés et fichés. Soldats et officiers sont séparés. Les premiers sont internés dans des Stalags (Stammlager). Les seconds sont envoyés dans des Oflags (Offiziertlager). En fonction de leur grade et du type de camp, les conditions de détentions sont différentes. Au-delà des privations liées à la captivité, ces soldats subissent le double opprobre de se voir prisonniers et de devoir contribuer à l’effort de guerre nazi au sein de kommandos industriels ou agricoles. Beaucoup tentent de résister. Certains font le choix de nuire par tous les moyens aux rendements, d’autres privilégient l’évasion, individuelle ou collective. Si près de 71 000 d’entre eux réussissent, ils sont beaucoup plus nombreux à échouer. Toute tentative est sévèrement punie ; en effet, un prisonnier récidiviste peut être transféré vers des camps disciplinaires à l’image de celui de Rawa-Ruska en Ukraine.

Aujourd'hui, érigé au sein de la nécropole de Montauville, le mémorial de la captivité, conçu par le sculpteur Maurice Saulo, symbolise le départ des prisonniers de guerre français vers les camps allemands en juin 1940.

 

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Infos pratiques

Adresse

Montauville
Au nord de Nancy, D 958

Horaires d'ouverture hebdomadaires

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Eléments remarquables

Monument aux morts du Bois-le-Prêtre (1914-1918) - Mémorial de la captivité "L’exil" (1939-1945)

La nécropole nationale de Choloy-Ménillot

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Nécropole nationale de Choloy-Ménillot. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_Choloy-Menillot

 

La nécropole nationale de Choloy-Ménillot regroupe les dépouilles de soldats morts pour la France entre 1914 et 1918. Créée en 1914, pour inhumer tous ceux qui succombaient à leurs blessures lors de leur hospitalisation dans les différentes unités médicales de la région de Toul, cette nécropole est aménagée jusqu'en 1938 pour y réunir les corps d’autres soldats exhumés d'autres cimetières, notamment celui de Ménil-la-Tour. Près de 2 000 soldats français y sont rassemblés. À leurs côtés, reposent neuf soldats français décédés en 1939-1945. Par ailleurs, en ce lieu a été aménagé un carré militaire destiné à regrouper les corps de soldats alliés inhumés initialement dans des cimetières provisoires du Sud de la Meurthe-et-Moselle et de la région de Neufchâteau. Au total, 86 Russes, 49 Polonais, six Roumains, deux Serbes et un Britannique y reposent. À l’intérieur de la nécropole, une colonne en pierre a été élevée à l’initiative de l’association des Loups du Bois-le-Prêtre en mémoire de leurs camarades morts pour la France.

 

Les combats du Bois le Prêtre, octobre 1914-mai 1915

Fin septembre 1914, après les échecs sur le Grand couronné de Nancy puis sur la Marne, l’armée allemande lance une nouvelle offensive sur les Hauts de Meuse. Le 23 septembre, l'ennemi atteint Saint-Mihiel, créant ainsi une poche dans les positions françaises. Aussi, pour dégager cet étau, les combats se multiplient en forêt d’Apremont, au bois d’Ailly ou au Bois-brûlé. De nouvelles actions sont conduites sur les flancs du saillant, les unes, au nord, situées aux Eparges et les autres, au sud, au Bois-le-Prêtre.

Dominant la ville de Pont-à-Mousson et la vallée de la Meuse, le Bois-le-Prêtre représente un observatoire idéal et devient, à ce titre, le théâtre d’une bataille ininterrompue. Cet effort est porté principalement par les hommes de la 73e division d’infanterie de réserve. En raison des conditions climatiques difficiles et de la résistance de l'ennemi, la progression des Français est difficile. Pendant des mois, certaines positions tels que le ravin du Père Hilarion ou encore la Croix des Carmes sont durement disputées. Attaques et contre-attaques se succèdent. Le 12 mai, les Français conquièrent la crête du Bois-le-Prêtre, mais l'ennemi s'accroche encore aux pentes. Au cours de ces opérations, près de 7 000 hommes disparaissent pour chacun des belligérants. Français et Allemands s’enterrent dans des tranchées pilonnées par l’artillerie ou des explosions souterraines. Mais le front se fige et Saint-Mihiel reste aux mains des Allemands jusqu'en septembre 1918.

Les hôpitaux militaires de Toul et de ses environs

Dès les premiers combats, les blessés sont nombreux en Lorraine. Intégrée au système défensif de la région fortifiée de Verdun, la garnison de Toul est dotée d'hôpitaux militaires et d'hôpitaux mixtes où civils et soldats sont soignés. Mais, très vite, ces établissements sont saturés. Le service de santé doit s’adapter rapidement pour sauver le plus grand nombre de soldats et de civils. Il ouvre alors de nouvelles structures médicales. Les casernes, les collèges mais aussi les édifices religieux sont ainsi réquisitionnés pour devenir des hôpitaux complémentaires.

Le traitement des blessés est fonction de leur état. Il débute sur le front dès l’arrivée au poste de secours avancé. Aussitôt, en quelques minutes, les blessés sont traités suivant leurs chances de guérison. Ceux qui peuvent être déplacés sont dirigés vers des ambulances, petites unités médico-chirurgicales. À Toul, les ambulances 2/8, 5/38, 5/68 font office d’antenne de ramassage, de filtrage et de catégorisation avant un transfert dans l’un des hôpitaux de la ville. Des ambulances automobiles chirurgicales - dites "autochirs" - complètent ce dispositif. Ces hôpitaux mobiles permettent de prendre en charge les grands traumatisés. Grâce aux progrès de la radiographie, les victimes d’éclats d’obus peuvent ainsi être opérées plus rapidement. Toutefois, malgré les progrès de la médecine, de nombreux soldats succombent à leurs blessures et sont inhumés dans des cimetières militaires tels que celui de Choloy-Ménillot.

En 1918, l’armée américaine installe un très important complexe hospitalier dans le secteur de Toul. Il se compose de douze hôpitaux spécialisés qui reçoivent les nombreux blessés, notamment ceux de la bataille de Saint-Mihiel en septembre 1918.

 

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Infos pratiques

Adresse

Choloy-ménillot
À l’ouest de Toul

Horaires d'ouverture hebdomadaires

Visites libres toute l’année

En résumé

Eléments remarquables

Monument aux morts des 73e et 128e DI des Loups du Bois-le-Prêtre 1914-1918

La nécropole nationale de Minaucourt-Le Mesnil-Les Hurlus

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Nécropole nationale de Minaucourt. © Guillaume Pichard

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici   vignette necropole_Minaucourt-Le Mesnil

 

Située sur la commune de Minaucourt-Le Mesnil-Les Hurlus, la nécropole nationale du Pont du Marson regroupe les dépouilles de soldats morts pour la France lors des différentes offensives qui se déroulèrent de 1914 à 1918 dans ce secteur âprement disputé. Elle fut aménagée par étapes successives de 1922 à 1929, sur l'emplacement du cimetière provisoire créé durant la bataille de Champagne, en 1915, alors dénommé le Pont du Marson. Le cimetière rassemble plus de 21 000 Français dont plus de 12 000 en ossuaires, 25 combattants tchèques et 2 Serbes. Un soldat français tué lors de la Seconde Guerre mondiale y est également enterré. Un monument dédié aux héros de la Grande Guerre y a été érigé à partir des pierres de l'ancienne église de Massiges.

 

Ce cimetière militaire témoigne du caractère meurtrier des offensives de Champagne et plus encore des combats qui eurent lieu sur le site de la Main de Massiges, à quelques kilomètres, dont la configuration naturelle rappelle la forme d'une main. Parmi les soldats français, repose notamment la dépouille de Georges Pancol (Tombe 4060). Jeune poète, il rejoint à sa demande le front alors qu'il était administrateur en Indochine. Sa dernière lettre destinée à sa fiancée évoque : "La canonnade gronde partout. Le temps est superbe et si doux. Je n'ai aucun pressentiment funèbre. Comment le pourrais-je par un tel soleil. Et pourtant... Comme le passé est loin et comme l'avenir est proche". Nommé au grade de lieutenant au 3e RIC,  il meurt, le 25 septembre 1915, dans le secteur de Ville-sur-Tourbe.

Les batailles de Champagne - 1914-1918

Après la contre-offensive franco-britannique de septembre 1914 sur la Marne et l’échec de la "Course à la mer", la guerre de mouvement disparaît sur le front ouest. Pour se protéger du feu de l'artillerie, les belligérants s’enterrent.

Dans la région, les Allemands occupent la position de la Main de Massiges contre laquelle un premier assaut est lancé. Le 21 septembre 1914, les ruines du village sont aux mains des Français. Le 21 décembre, les Marsouins du 1er corps colonial attaquent le secteur Beauséjour – Main de Massiges. En quelques semaines, les Français ont déjà perdu 12 000 hommes dans ce secteur.

Au cours de l’hiver 1915, le général Joffre lance en Champagne différents assauts qui se brisent contre les tranchées allemandes. Ces opérations de "grignotage", localisées notamment dans les secteurs de Souain, de Perthes, de Beauséjour et Massiges, sont particulièrement meurtrières. Le front reste figé. Du côté allemand, on a recourt à la guerre de mines, dont les explosions créent d'énormes cratères notamment à Perthes.

Au cours de l'été, pour rompre le front, le général Joffre décide de mener une nouvelle offensive. L’effort principal, appuyé par une autre action en Artois, se déploie dans la grande plaine aride et crayeuse de la Champagne pouilleuse. Long de 25 kilomètres, le front s'étend entre Aubérive et Ville sur Tourbe. Cette action est conduite par la 2e et 4e armée. En face, les Allemands de la IIIe armée sont installés dans de solides tranchées. Plus en retrait, située à contre pente se trouve une seconde position dissimulée des observations aériennes et hors de portée des canons français.

Après une préparation d'artillerie de trois jours, l'attaque est déclenchée le 25 septembre 1915. Les Français enlèvent facilement les premières lignes, à l’exception notamment à la butte du Mesnil. A l'est du dispositif, la division coloniale s'empare de "La Main de Massiges", point clé du dispositif allemand. En deux semaines, pour la possession de la Main, les Français subissent la perte de 15 000 hommes, prisonniers compris.

Mais cet élan se brise sur la deuxième position encore intacte. Les troupes s'épuisent et doivent faire face à de puissantes contre-attaques. Au cours de ces assauts, les deux armées perdent 138 000 hommes. En novembre, les conditions climatiques difficiles et l'importance des pertes obligent Joffre à renoncer à conduire de nouvelles attaques. Le front revient à un calme relatif.

L'offensive allemande de juillet 1918 replace ce front au cœur des opérations. Mais engageant la totalité de ses forces de la Meuse à la mer du Nord, le maréchal Foch, fort du soutien croissant des Américains, déploie à l'automne une large manœuvre. Pour la région de Reims, l’armée du général Gouraud s’empare successivement de Navarin, Tahure et de Sommepy. Dans le secteur de Minaucourt, les Français franchissent la Dormoise puis marchent vers les Ardennes jusqu'en novembre 1918.

Aujourd'hui, la région de Suippes, au travers des vestiges de villages de Perthes, Hurlus, Mesnil, Tahure et Ripont mais aussi de dix-huit nécropoles, conserve le souvenir de ces combats acharnés.

 

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Infos pratiques

Adresse

Minaucourt-le-Mesnil-les-Hurlus
Au nord-est de Châlons-en-Champagne D 66

Horaires d'ouverture hebdomadaires

Visites libres toute l’année

Airborne Museum

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Vivez l’expérience des paras du Jour-J

Exposition : « La France combattante - Les Forces Françaises Libres de 1940 à 1945 » > Avril à Novembre 2019
        ►Depuis l'entrée en Guerre de la France en 1939 jusqu'à la signature de l'armistice de mai 1945, suivez le parcours héroïque des soldats français pendant la Seconde Guerre Mondiale. Après la défaite de la Bataille de France en juin 1940, l'Armée Française devient l'Armée d'Armistice. Sous la gouverne du Maréchal Pétain, elle n'en est pas moins sous le contrôle et à la botte du IIIe Reich d'Adolf Hitler.  En réponse à cette humiliation ultime, une autre France, qui ne veut et ne peut se soumettre au joug nazi, se dessine dès lors : il s'agit de la France Libre impulsée depuis Londres par le Général  De Gaulle. De 1940 à 1945, du désert de Lybie jusqu'aux monts escarpés d'Autriche, vous accompagnerez l'extraordinaire destinée de ses Français combattants qu'ils fussent marins, aviateurs, ou bien soldats des forces Françaises libres.

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Consulter l'offre pédagogique en ligne >>>  Airborne museum


 

https://prod-cheminsdememoire.cnmosis.dirisi.defense.gouv.fr/sites/default/files/inline-images/airborne-museum-DP-2019_1.jpg

 

L’Airborne Museum est situé au cœur de Sainte-Mère-Eglise, face au clocher sur lequel le parachutiste John Steele est resté suspendu. A travers une muséographie spectaculaire et réaliste, l’Airborne Museum vous fera vivre le Débarquement aux côtés des parachutistes Américains des 82ème et 101ème Airborne. De la préparation du Jour-J en Angleterre, jusqu’aux combats qui menèrent à la Liberté, vous accompagnerez les troupes aéroportées dans leur chemin vers la Victoire. Découvrez une exceptionnelle collection d’objets historiques, un authentique planeur et un avion C-47 ayant participé aux opérations du Jour-J.

Une extension majeure : Opération Neptune et le Centre de conférence Ronald Reagan.

Dans le bâtiment "Opération Neptune" préparez-vous à vivre les parachutages du 6 juin 1944 ! Embarquez de nuit dans un véritable avion C-47 en Angleterre, puis atterrissez sur la place de Sainte-Mère-Eglise au milieu des combats et prenez part aux opérations qui suivirent !

A  partir de Mai, au sein du centre de conférence Ronald Reagan, découvrez une exposition inédite : « La bataille des Ardennes, Bastogne, hiver 1944 » ainsi que dans le cinéma un film de 20 minutes qui retrace avec émotion la vie sous l’occupation allemande puis la libération de Sainte-Mère-Église et du Cotentin.

 

 

 

Opération-neptune-airborne-museum

Exposition : 01>09 Juin 2019

Les + :

  • Airborne Reality (depuis avril 2016): Munis de votre Smartphone ou votre tablette, téléchargez gratuitement l’application du musée et créez votre propre visite guidée en fonction de vos centres d’intérêt et de votre temps de visite !

Grâce à la réalité augmentée, soyez les témoins privilégiés du Débarquement et des parachutages sur Sainte-Mère-Eglise!

Téléchargement gratuit au musée, depuis le site web www.airborne-museum.org ou via Google Play et l’App Store. Application en français et anglais, puis, dans les mois à venir, en néerlandais.

  • Exposition (à partir de juillet 2016): La bataille des Ardennes, Bastogne, hiver 1944. A travers cette exposition, revivez les évènements de cette bataille.

Le 16 Décembre 1944, Hitler lance une offensive de grande envergure à travers les Ardennes belges pour reconquérir le port d’Anvers et repousser les forces alliées.  Ces dernières sont prises par surprise du fait de la soudaineté et de la rapidité de l’attaque. En urgence, le Général Eisenhower décide d’envoyer en renfort des unités qu’il tient en réserve en France. La bataille des Ardennes a été plus qu’éprouvante et meurtrière pour les forces alliées qui devaient faire face à un hiver très rigoureux et un manque criant de ravitaillement en nourriture et en armes. L’armée allemande ne sera mise en échec qu’après l’apparition d’une accalmie salutaire permettant le ravitaillement des troupes au sol et facilitant l’arrivée de l’armée du Général Patton. La bataille des Ardennes ne prendra fin que fin janvier 1945.

Cette exposition inédite mettra également en lumière la voie de la liberté partant de Sainte-Mère-Eglise et arrivant à Bastogne ainsi que le rôle de l’armée Patton au sein de la bataille des Ardennes.

 

Guides de visite sous forme de livrets-jeux disponibles de 6 à 15 ans, téléchargement gratuit sur www.airborne-museum.org ou achat sur place +1€/enfant

 

 

Sources : ©Airborne Museum
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Infos pratiques

Adresse

14 rue Eisenhower 50480
Sainte-Mère-Église
02 33 41 41 35

Tarifs

IndividuelsADULTE : 8.00 €ENFANT (6 à 16 ans) : 5.00 €Famille :2 adultes et 2 enfants payants minimumADULTE : 7.50 €ENFANT : 4.00 €Groupes AdultesVisite Libre : 6.00€ / adulteVisite guidée (1h15) à partir de 20 personnes :7.30€ / adulte- Une gratuité pour 20 payants- Guide et chauffeur gratuits- Groupes enfantsVisite Libre : 4.00€ / enfantVisite guidée (1h15) à partir de 20 enfants : 5.30€ / enfant- Une gratuité pour 10 payants- Guide et chauffeur gratuitsGuide de visite enfants et adolescents :• CP à CE2 (6 à 9 ans)• CM1 à 6ème (9 à 12 ans)• 5ème à 3ème (13 à 15 ans)Téléchargement gratuit sur www.airborne-museum.org ou achat sur place : +1€/ enfant

Horaires d'ouverture hebdomadaires

Horaires du MuséeDe mai à Août : 9h-19hAvril et septembre : 9h30-18h30Octobre à mars : 10h-18h

Fermetures annuelles

Fermé en décembre et janvier sauf vacances de Noël

Musée de l'Artillerie

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Créé sur le site de Draguignan en 1982, titulaire du label « Musée de France » depuis 2006 et totalement rénové en 2013, le Musée de l’artillerie a pour double mission de témoigner de la richesse du patrimoine historique, technique et humain de l’arme, tout en participant à la formation de la génération montante.

Un outil de formation à la citoyenneté

Actif au sein des Ecoles militaires de Draguignan, comme outil de formation des militaires et civils de la Défense, il est aussi tourné vers l’extérieur en accueillant un large public de touristes et de scolaires. Fort de plus de 21.000 visiteurs en 2014, dont 7.000 enfants et adolescents, le Musée de l’artillerie est donc une vraie ressource pédagogique pour les groupes scolaires comme pour les familles. Le Musée est aussi porteur d’expositions temporaires des plus variées.

Après « Soldats de plomb » en 2011, « Animaux dans la guerre » en 2012, « La Marne » en 2014 et « Coups de pinceaux » en 2015, l’exposition temporaire de l’année 2016 s’attache à témoigner des batailles de Verdun et de la Somme, paroxysmes militaires et humains de la violence de masse au cours de la Grande Guerre, devenus des symboles de paix et de réconciliation.

Un conservatoire du patrimoine de l’artillerie

S’appuyant sur une collection de près de 15.000 objets dont 2.000 d’intérêt majeur, le Musée de l’artillerie présente une collection unique dont les pièces les plus anciennes remontent au XIVe siècle. Tout particulièrement riches pour la période comprise entre 1870 et notre époque, les collections du musée font l’objet d’un chantier permanent de rénovation et de mise en valeur, notamment grâce au bénévolat de passionnés. La richesse de cette collection permet d’affirmer que le musée présente Sept cents ans d’histoire de France, vus à travers l’âme d’un canon (titre éponyme du livre de visite).

VERDUN-LA SOMME

Au milieu de la guerre, au bout de leurs forces

Du 21 mai au 20 novembre 2016, dans le cadre du centenaire de la Grande Guerre, le Musée de l’artillerie de Draguignan organise une exposition consacrée aux deux batailles titanesques de Verdun et de La Somme. Du dimanche au mercredi inclus (et les jeudis sur rendez-vous), de 9h00 à midi et de 13h30 à 17h30, l’exposition intitulée VERDUN – LA SOMME, Au milieu de la guerre, au bout de leurs forces, réalisée en partenariat avec des collectionneurs privés, traite de ces deux batailles, véritables virages de la guerre où l’intensité des combats a dépassé tout ce que l’Homme avait connu auparavant. Par son discours pédagogique et la richesse de sa présentation, cette exposition est conçue pour tous les âges, des plus jeunes aux plus expérimentés. Exposition adaptée pour la visite par des classes du CM1 au Lycée, dans le cadre des cours d’histoire et d’éducation à la citoyenneté.

 

 

Sources : ©Musée de l'Artillerie
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Infos pratiques

Adresse

Quartier Bonaparte - Avenue de la Grande armée 83300
Draguignan
04 83 08 13 86

Tarifs

entrée gratuite

Horaires d'ouverture hebdomadaires

De 9 h à 12 h et de 13 h 30 à 17 h 30, du dimanche au mercredi inclus(le jeudi et le vendredi, possibilité de visites de groupes sur rendez-vous)

Fermetures annuelles

Du 15 décembre au 15 janvier.Office du tourisme intercommunal de la Dracénie - Adresse : 2, avenue Carnot, 83300 DRAGUIGNAN - Tel : 04.98.10.51.05 - Site : www.tourisme-dracénie.com

François-Joseph Ier de Habsbourg

1830-1916

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Portrait de François-Joseph. Source www.elysee.fr

Empereur d'Autriche

 

François-Joseph est porté au pouvoir suite à l'insurrection révolutionnaire de 1848, succédant à son oncle Ferdinand Ier (le 2 décembre 1848) à Olmütz. Il est le fils aîné de l'archiduc François-Charles et de la princesse Sophie de Bavière. Il épouse Elisabeth de Bavière en 1854. Les victoires de son chancelier, le prince Schwarzenberg, et du général Radetzki rétablissent la domination autrichienne sur les Hongrois et le Italiens (1849). Soutenu par la Russie, il instaure un régime autoritaire hostiles aux minorités nationales, un appui qu'il perd en 1855 à cause de son hésitation lors de la guerre de Crimée.

L'empereur est battu en 1859 par les troupes de Victor-Emmanuel et de Napoléon III (batailles de Solférino et de Magenta). Il doit céder la Lombardie par le traité de Zurich (10 novembre 1859).

La rivalité avec la Prusse à propos de la domination des duchés de Schleswig et de Holstein, acquis sur le Danemark en 1864), fournit à cette dernière l'occasion de déclarer la guerre en 1866. Vaincu à Sadowa le 3 juillet 1866, il conclue la paix avec la Prusse (traité de Prague, le 23 août 1866), renonçant alors à ses droits en Allemagne du Nord au profit du vainqueur et à toute intervention dans l'unification de l'Allemagne - le gouvernement de Vienne ayant en 1851 fait échoué le mouvement de la "Petite Allemagne" inspiré par la Prusse. Il doit aussi céder la Vénétie à l'Italie, via la France (traité de Vienne, 3 octobre 1866), alliée à la Prusse suite à l'entrevue secrète de Napoléon III avec Bismarck à Biarritz (octobre 1865).

Pour calmer les mouvements nationaux de son empire, il accorde en 1867 un statut qui transforme l'Autriche en monarchie dualiste (austro-hongroise) d'essence fédéraliste. Les territoires de l'ancien empire d'Autriche sont séparés en deux parties de part et d'autre de la Leithasont constituées la Cisleithanie autour de l'Autriche et la Transleithanie autour de la Hongrie. La Cisleithanie est constituée de l'Autriche, de la Bohême, de la Moravie, de la Gabissie, de la Slovénie, de l'Istrie, et des territoires le long de la côte dalmate. Le suffrage universel masculin est accordé. La Transleithanie est- formée de la Hongrie, de la Croatie, des territoires autour de Temesvar, et de la Trans-sylvanie. Il n'y a pas de suffrage universel masculin, ce qui aurait valorisé le rôle des autres peuples sous domination de Budapest. L'empereur hésitera toujours entre une voie autoritaire (inspirée par l'Allemagne), et le fédéralisme des ministères Taaffe et Badeni. François-Joseph se satisfait de cette situation de blocage en politique intérieure.

La politique de rapprochement avec la Prusse menée par Andrassy conduit au ralliement à la politique de Bismarck : en 1873 alliance des trois empereurs en 1873 (Allemagne, Russie, Autriche), qui devient la Duplice en 1879 (Allemagne et Autriche), et finalement la Triplice en 1883 par l'adhésion de l'Italie, on parle même, à partir de 1892-1893 de " subordination diplomatique à l'Allemagne". L'Autriche occupe (en 1878) et annexe (1908) la Bosnie-Herzégovine afin de diminuer l'influence russe dans les Balkans qui depuis sa sortie de l'alliance conduit une politique panslave, intensifiant et intervenant dans ainsi dans les affaires de la Double Monarchie. L'annexion la Bosnie-Herzégovine entraîne une crise internationale. Le problème de la Bosnie apparaît lié à celui de la Serbie et de la situation des Slaves du Sud sous domination de Budapest et tentés de regarder vers Belgrade. Pris ainsi entre un panslavisme et un pangermanisme conquérants, François-Joseph échoue dans sa volonté d'incarner la voie moyenne en Europe centre-orientale.

Son long règne, 68 ans, lui fait endurer l'exécution de son frère Maximilien au Mexique en 1867, le suicide de son fils Rodolphe à Mayerling en 1889, l'assassinat de son épouse à Genève par un anarchiste en 1898 et celui de son neveu et héritier présomptif, François-Ferdinand, le 28 juin 1914 à Sarajevo, événement déclencheur de la première guerre mondiale. La double monarchie entre ainsi en guerre relativement stable politiquement. Son souverain a réussi à imposer un certain loyalisme dynastique chez la plupart de ses sujets, mais aussi au sein de l'armée et des autres institutions.

L'Autriche-Hongrie aura eu davantage à souffrir des rigueurs de la guerre et de son million de morts, que des mouvements antimonarchistes lorsque disparaît son fondateur.

 

Source : Mindef/SGA/DMPA