Les Tombes du soldat inconnu à l'étranger

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Le 11 novembre 1918 sonne comme une victoire pour la France. Mais, c'est aussi le moment où commence une longue période de deuil. En effet, plus de 1.4 million de soldats sont morts ou disparus. La plupart sont enterrés dans des cimetières militaires ou des nécropoles nationales comme Notre-Dame de Lorette. D'autres, non identifiés, sont regroupés dans des ossuaires. Dès 1916, l'idée que la patrie honore l'un de ses soldat tombés au champ d'honneur fait son chemin. En 1920, la loi est adoptée par les députés à l'unanimité. Puis, au début de l'année suivante, un corps non identifié, choisi parmi huit autres, est inhumé dans un caveau sous l'arche principale face aux Champs-Élysées.

Corps 1

Depuis 1923, et même sous l'occupation allemande, la flamme y est ravivée chaque jour en souvenir des soldats tombés pour la France depuis la Première Guerre mondiale.

Cependant, notre pays ne fait pas figure d'exception. En effet, près d'une trentaine de nations dans le monde commémorent leurs combattants à travers ce symbole ; Angleterre, Italie, Grèce, Canada, États-Unis, Pologne, Serbie et bien d'autres.
 

Arlington
Tombe des Inconnus à Arlington, Etats-Unis, © Creative Commons CC0


Sous les murs du Kremlin, à Moscou, les restes d'un soldat tué lors de la bataille pour défendre la ville (1941) repose en l'honneur de tous les militaires soviétiques victimes du conflit avec l'Allemagne hitlérienne. Ce mémorial est officiellement dévoilé en 1967 et une flamme y brûle en permanence. On peut y observer une inscription en bronze qui proclame : "Ton nom est inconnu, ton exploit est immortel". Afin de veiller sur le monument, une garde d'honneur est établie et assurée par le régiment du Kremlin.
 

Moscou
Cérémonie à la tombe du soldat inconnu, Moscou, 2005, © Droits réservés


Durant la guerre 1914-1918, l'Australie envoie plus de 295 000 soldats pour se battre sur le front ouest, en France et en Belgique. Au total, 60 000 hommes y ont perdu la vie. Une partie fut enterrée au cimetière Adélaïde de Villers-Bretonneux, en Picardie. C'est de là, qu'en 1993, la dépouille d'un soldat est exhumée. Après avoir reposée en France pendant 75 ans, elle est emmenée à Canberra et inhumée de nouveau à l'Australian War Memorial. Sur le caveau, on peut lire en lettres dorées : "An unknown Australian soldier killed in the war of 1914–1918". Le musée, consacré à l'histoire de l'engagement militaire australien dans les deux grands conflits mondiaux du XXe siècle, rend ainsi hommage à ses morts, même à ceux qui se trouvent encore à plus de 15 000 kilomètres de chez eux.
 

Canberra
Tombe du soldat inconnu à l'Australian War Memoria, Canberra, 2015, © Monument Australia 2010

 


MINARM / DPMA / SDMAE / BAPI - Bureau des actions pédagogiques et de l'information - Rédaction : Paul-Emmanuel ZEVORT