Cette nécropole nationale regroupe aujourd’hui 1 077 corps de soldats parmi lesquels reposent 598 Français, dont près de 120 ont été inhumés en ossuaire. Au titre de la Seconde Guerre mondiale, un combattant français y repose également. Ce cimetière militaire réunit un carré allemand regroupant 478 corps de soldats tombés en 1918, au moment de la quatrième offensive de Ludendorff, commencée sur le Chemin des Dames le 27 mai et qui allait les conduire jusqu'à Château-Thierry en juin 1918.
Une chapelle mausolée est édifiée à la mémoire des officiers d’artillerie et d’infanterie tombés en 1917-1918.
L’opération Blücher-Yorck, la bataille du Chemin des Dames, mai-juin 1918
Perdant en intensité après l’échec de l’offensive française conduite sur le Chemin des Dames en avril 1917, le front de l’Aisne, qui s’étend entre les villes de Soissons et de Reims, connaît à partir du 28 mai 1918 un regain d’activité. Il est en effet le théâtre d’une forte offensive allemande. Au premier choc, ce secteur tombe sans résistance. Au terme d’un bref et intense bombardement, les lignes françaises sont enfoncées par les troupes d’assaut allemandes. Le 29 mai, elles s’emparent de Soissons, franchissent l’Ourcq et atteignent, le 31 mai, la Marne à Jaulgonne.
Malgré d’importantes pertes (400 000 hommes), les Allemands avancent rapidement, menaçant Amiens et Reims. Dans l’Aisne, les troupes alliées tiennent difficilement les points de passage sur la Marne que les Allemands tentent de franchir. Dans la région de Château-Thierry, les unités américaines et les troupes coloniales françaises luttent côte à côte. Des renforts permettent de ralentir puis de stopper, le 6 juin, l’avancée ennemie sur la rive nord de la Marne. Français et Américains tiennent leurs positions, en particulier sur la cote 204 qui surplombe Château-Thierry. Cependant, en une semaine, les Allemands ont capturé près de 50 000 prisonniers et 800 canons. Poursuivant son effort, l’ennemi s’engouffre dans une brèche ouverte dans le front à proximité de la forêt de Villers-Cotterêts. Il n’est alors qu’à 60 kilomètres de Paris où le bruit sourd du canon se fait entendre.
La seconde bataille de la Marne, juillet 1918
Après les succès sur l’Oise et sur l’Aisne, le haut commandement allemand frappe dans la Marne. Depuis le 28 mai 1918, le dispositif défensif allié y demeure fragile car les Français ont été repoussés au sud de la Marne. Les villes de Soissons et de Château-Thierry sont occupées. Proche de la victoire, les Allemands lancent des offensives sur différents secteurs de ce front. Connues sous le nom de "Friedensturm" (ruée pour la paix), l’une d’elle débute, le 15 juillet, dans la région de Fère-en-Tardenois. Cette ville dispose d’infrastructures ferroviaires et routières indispensables pour les Allemands. En effet, la progression ennemie a été si rapide que l’état-major ennemi redoute que leurs forces connaissent des difficultés d’approvisionnement. Occuper Fère-en-Tardenois, c’est disposer d’importantes possibilités logistiques, d'énormes entrepôts et dépôts pour ravitailler le front.
Après un violent bombardement, les vagues d’assaut ennemies s’élancent entre l'Aisne et l'Ourcq. Si certaines sont stoppées, de nombreuses autres franchissent la Marne. Une tête de pont est établie. A l'ouest, Dormans est pris. La lutte est des plus vives. Les alliés s’accrochent à leurs positions, au point que, le 17 juillet, la situation est rétablie en leur faveur.
Du côté allié, le général Foch lance sa contre-offensive décisive. A 4h45, sur un front de 50 kilomètres, l’artillerie française pilonne les lignes adverses. Grâce à l’emploi massif des chars et de l’aviation, l’armée Mangin, concentrée dans la forêt de Villers-Cotterêts, progresse rapidement. Soutenues par les troupes britanniques et américaines, les armées françaises attaquent dans le Soissonnais et suivent l’Ourcq. Le 20 juillet, les troupes allemandes se replient derrière la Marne. Le 21, Château-Thierry est libéré par les troupes françaises et américaines.
Au cours de l’été, les Alliés conduisent une série d’actions brèves, exécutées par surprise et dans divers secteurs, accablant plus encore l’ennemi.
La Grande Guerre trouve son dénouement à l’automne, lorsque les fronts périphériques d’Orient et d’Italie s'effondrent.
Asphyxiée sur le plan économique et frappée par la guerre civile, l’Allemagne est contrainte d’accepter, le 11 novembre 1918, les conditions d’un armistice.