Missak Manouchian au Panthéon

Sous-titre
Le 21 février 2024

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© Images SHD

Résistant arménien des FTP-MOI (Francs-tireurs et partisans- main d’œuvre immigrée), il sera inhumé au Panthéon aux côtés de sa femme Mélinée, lors d’un hommage solennel le 21 février prochain. Cet événement intervient à l'occasion des 80 ans de son exécution au Mont-Valérien en 1944. À travers cet hommage, le président de la République honorera la mémoire de tous les étrangers engagés dans la Résistance, en France, durant la Seconde Guerre mondiale.

 


 

Corps 1

Un film, réalisé par la direction de la mémoire, de la culture et des archives du ministère des armées, rend compte de l’itinéraire de Missak Manouchian et des activités de son groupe de FTP-MOI durant la Seconde Guerre mondiale. 

Archives et infographie de l’ECPAD, éclairages historiques de Denis Peschanski et voix de Philippe Torreton, une rapide et indispensable mise au point accessible dès le 20 février !


Un numéro spécial de la revue Les Chemins de la mémoire est également diffusé. Il revient sur l’histoire de Missak Manouchian et des FTP-MOI de la région parisienne. Le cahier central permet un focus sur l’Affiche rouge, document de propagande allemand initialement censé stigmatiser « l’armée du crime », mais qui héroïsa à jamais Manouchian et ses camarades.

© SGA/COM
 

 

Des articles pour documenter la vie de Missak Manouchian

 

Corps 2

Mémoire et Panthéonisation

 


Strophes pour se souvenir, un poème de Louis Aragon (1955)

Vous n'avez réclamé la gloire ni les larmes 
Ni l'orgue ni la prière aux agonisants 
Onze ans déjà que cela passe vite onze ans 
Vous vous étiez servi simplement de vos armes 
La mort n'éblouit pas les yeux des Partisans 

Vous aviez vos portraits sur les murs de nos villes 
Noirs de barbe et de nuit hirsutes menaçants 
L'affiche qui semblait une tache de sang 
Parce qu'à prononcer vos noms sont difficiles 
Y cherchait un effet de peur sur les passants 

Nul ne semblait vous voir français de préférence 
Les gens allaient sans yeux pour vous le jour durant 
Mais à l'heure du couvre-feu des doigts errants 
Avaient écrit sous vos photos MORTS POUR LA FRANCE 
Et les mornes matins en étaient différents 

Tout avait la couleur uniforme du givre 
À la fin février pour vos derniers moments 
Et c'est alors que l'un de vous dit calmement 
Bonheur à tous Bonheur à ceux qui vont survivre 
Je meurs sans haine en moi pour le peuple allemand 

Adieu la peine et le plaisir Adieu les roses 
Adieu la vie adieu la lumière et le vent 
Marie-toi sois heureuse et pense à moi souvent 
Toi qui vas demeurer dans la beauté des choses 
Quand tout sera fini plus tard en Erivan 

Un grand soleil d'hiver éclaire la colline 
Que la nature est belle et que le coeur me fend 
La justice viendra sur nos pas triomphants 
Ma Mélinée ô mon amour mon orpheline 
Et je te dis de vivre et d'avoir un enfant 

Ils étaient vingt et trois quand les fusils fleurirent 
Vingt et trois qui donnaient leur coeur avant le temps 
Vingt et trois étrangers et nos frères pourtant 
Vingt et trois amoureux de vivre à en mourir 
Vingt et trois qui criaient la France en s'abattant.


 

Diaporama

 

  • © Images SHD
  • Extrait du registre d’immatriculation de Missak Manouchian, La Seyne, 1924.
    © Archives de la Préfecture de police de Paris. Côte IC 21
  • Tract affiche rouge recto et verso. 
    © Musée de la Résistance nationale
  • Schéma de la troisième filature opérée par la BS2, 1944.
    © Archives de la Préfecture de police de Paris. Côte GB 137
  • Exécution du 21 février 1944. Photographie prise par Clemens Rüther. 
    © ECPAD - Association des amis de Franz STOCK
  • Timbre arménien représentant Missak Manouchian.
    © Poste d'Arménie, 2015, PD-AM exempt