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Le cimetière militaire roumain de Soultzmatt

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Cimetière militaire roumain de Soultzmatt. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_Soultzmatt

 

 

Situé au Val du Pâtre, le cimetière militaire de Soultzmatt est la plus grande nécropole roumaine en France. Lieu emblématique de la mémoire roumaine, ce site rassemble les dépouilles de 678 soldats morts en captivité en 1914-1918 dont la plupart sont décédés à la suite de mauvais traitements, de malnutrition et d’épuisement. Entre 1916-1917, ces hommes, prisonniers de l’armée allemande, sont déplacés et employés à la construction de routes et d’abris. En 1920, la commune de Soultzmatt, épargnée par la guerre, fait don à la Roumanie du terrain nécessaire pour réunir les corps de ces soldats dispersés dans plus de 35 communes. En 1927, le roi Ferdinand et la reine Marie de Roumanie assistent à l’inauguration de ce cimetière, rappelant l'amitié traditionnelle entre la France et la Roumanie.

 

La Roumanie dans la Grande Guerre

Après avoir déclaré la guerre à l'empire austro-hongrois en août 1916, la Roumanie déclenche une offensive sur le Danube et sur les Carpates. Faute de moyens militaires, cette attaque est un échec. Fort de son succès, les forces du général allemand von Mackensen bousculent les maigres effectifs roumains. Au terme de trois mois de combats, le pays s'effondre. Le 6 décembre 1916, les Allemands entrent à Bucarest. En février 1917, on recense près de 80 000 hommes aux mains des Empires Centraux. La moitié d'entre eux est envoyée dans des camps en Allemagne considérés comme des traitres. En dépit des règles établies par la seconde conférence de la Haye de 1907, les conditions de vie sont particulièrement difficiles. Beaucoup sont transférés en France ou sur le front italien pour y effectuer un travail de forçat.

Le camp du Val du Pâtre

Après avoir déboisé une partie de la forêt à l’ouest de Soultzmatt pour construire des abris et des installations militaires où cantonnent les troupes au repos, les Allemands installent un camp de travail où les gardiens n’épargnent aucun des prisonniers. En 1917, au terme d'un voyage éprouvant, les premiers prisonniers roumains, torturés par la faim et la soif, sont accueillis à Soulzmatt. Là, sous l’étroite surveillance des soldats du Landsturm ils sont affectés au sein de kommandos agricoles, d’usines ou de chantiers aux abords du front. Au sein des Rumänen-Bewahuns-kommando et des Kriegsgefangenen-Arbeiter-bataillonen, ils sont astreints à des travaux pénibles de coupe de bois sur les pentes du Schimberg. Mal nourris, les prisonniers meurent de faim. En outre, les difficiles conditions climatiques aggravent les conditions de vie. Ainsi, dans la nuit du 27 au 28 janvier 1917, 131 prisonniers meurent de froid à Steinbrunn-le-Haut (68). Sur les 452 prisonniers roumains identifiés, qui reposent dans le cimetière militaire de Soultzmatt, 68 % sont décédés au cours du premier trimestre de 1917. Malgré l’insistance du Comité international de la Croix Rouge de Genève, les camps de prisonniers roumains restent inaccessibles. De même, l'accord de Berne du 7 mars 1918 visant l'amélioration du sort des prisonniers ne touche guère les Roumains. Au péril de leur vie, certains habitants alsaciens bravent les interdits en leur donnant de la nourriture. En octobre 1918, en France, il reste 28 000 prisonniers, moribonds et affamés.

Le cimetière militaire roumain de Soulzmatt

Par délibération du 30 août 1919, le conseil municipal du village de Soulzmatt, cède gracieusement une parcelle pour aménager, à l’emplacement même de l’ancien camp Kronprinzlager, un cimetière militaire destiné à recueillir les restes des soldats roumains.

En avril 1924, le couple royal effectue un voyage en Alsace. Accueilli par le général Berthelot, ancien chef de la mission militaire française en Roumanie en 1916-1918. Il se recueille à Soulzmatt où trois plaques de marbre sont dévoilées. Celles-ci portent des inscriptions dédiées au sacrifice des prisonniers roumains. La première rappelle le supplice enduré par tous les prisonniers qui sont morts de "faim, misère et tortures". La deuxième évoque la lourde tache entreprise par le Comité des Monuments roumains d’Alsace. En effet, conformément aux vœux du gouvernement roumain, cet organisme est chargé dès 1919 de réunir des tombes qui dispersées dans 35 villes et communes d’Alsace. La troisième enfin est celle de la Reine Marie dont la dédicace honore le souvenir de ceux qui "loin de votre pays pour lequel vous vous êtes sacrifiés, reposez-vous dans la gloire". Aujourd’hui, les corps de 3 000 Roumains reposent encore au sein de quelques nécropoles nationales comme celles de Strasbourg-Cronenbourg (67), d’Effry (02), d’Hirson (02) ou Dieuze (57).

 

  • Cimetière militaire roumain de Soultzmatt. © ECPAD

  • Cimetière militaire roumain de Soultzmatt. © ECPAD

  • Cimetière militaire roumain de Soultzmatt. © ECPAD

  • Cimetière militaire roumain de Soultzmatt. © ECPAD

  • Cimetière militaire roumain de Soultzmatt. © ECPAD

  • Cimetière militaire roumain de Soultzmatt. © ECPAD

  • Cimetière militaire roumain de Soultzmatt. © ECPAD

  • Cimetière militaire roumain de Soultzmatt. © ECPAD

  • Soldats roumains sur une voie de 60. © ECPAD

  • Étudiants roumains manifestants devant la Sorbonne (Paris) lors de l'entrée en guerre de la Roumanie, juin 1916. © Collections BDIC

  • Fidèles rassemblés lors d'un Te Deum organisé pour célébrer l'entrée en guerre de la Roumanie, Rue Jean de Beauvais, septembre 1916. © ECPAD

  • Soldats roumains manoeuvrant une mitrailleuse. © ECPAD

  • Soldats roumains au cantonnement. © ECPAD

  • Prisonnier roumain, 1917. © Collections BDIC

  • Cérémonie funèbre célébrée sur le champs de bataille français. © Collections BDIC

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