Le musée des blindés et de la cavalerie
La deuxième bataille de la Marne (15 juillet 1918-6 août 1918)
La seconde bataille de la Marne est un haut lieu de l’année 1918 sur le front de l’Ouest permettant de mettre en exergue le rôle crucial des chars de combat dit « artillerie spéciale » (A.S). Libéré du front de l’Est par le traité de Brest-Livotsk qui entérine la paix avec les Russes, l’empire allemand achemine rapidement 40 divisions vers la France. Le but des opérations qui se préparent côté allemand est de mettre fin à la guerre rapidement en provoquant la rupture du front grâce à l’avantage numérique des troupes venant du front russe.
Le Saint-Chamond
©musée des blindés et de la cavalerie
Ces grandes offensives commencées le 21 mars 1918 avec l’opération Michael, puis l’offensive du 27 mai à partir du Chemin des Dames font globalement reculer les alliés. Lorsque la VIIe armée allemande du général Von Bohn franchit la Marne le 15 juillet à l’aube, les positions françaises doivent reculer. C’est la Friedensstrurm, où l’offensive de la paix, qui voit les Allemands creuser une poche de 20km de large pour 6km de profondeur dans le but de rompre le front, de séparer les troupes anglaises et françaises et de menacer directement Paris. Pour les Français, le plan consiste à absorber le choc de l’offensive allemande, puis à contre-attaquer. Rapidement, les Français se regroupent et lancent des contre-offensives, appuyées par un nombre de chars tricolores s’accroissant au fur et à mesure des heures. Ces premières mesures pour endiguer la progression de l’ennemi portent leurs fruits, car les Allemands, exténués, s’arrêtent le 17 juillet au soir, sans avoir provoqué l’effondrement escompté.
Char Renault FT 17
©musée des blindés et de la cavalerie
Dès, le lendemain, le 18 juillet le général Mangin lance une contre-offensive généralisée entre Soissons et Château-Thierry engageant dès le début 255 chars Renault FT, 123 chars Schneider et environ 100 chars Saint-Chamond en appui de l’infanterie. Il s’agit de la plus grande concentration de blindés alliés de la Première Guerre mondiale. Les FT appartiennent à trois bataillons de chars légers du 502e régiment d’artillerie spéciale. Le premier jour aucune perte de char n’est à déplorer. Les jours suivant cependant, l’attrition se fait plus forte et les machines s’usent brutalement. En effet, malgré les renforts arrivés en cours de route, sur les 585 FT engagés jusqu’au 27 juillet, 129 (22%) sont considérés comme sérieusement endommagés au sein de la seule Xe armée. Le bilan total est plus lourd encore. En effet, au bout de quelques dizaines d’heures de forte utilisation, une révision du char est nécessaire. Qui plus est, l’infanterie doit apprendre à manœuvrer avec l’AS, ce qu’elle est obligée de faire au contact de l’ennemi faute de temps pour s’entraîner. Dès le 19 juillet, les pertes en chars croissent, les chars français sont victimes des pièces de campagnes et de l’artillerie allemande.
Canon antichar SA18 de 37 mm
© musée des blindés et de la cavalerie
Char SCHNEIDER CA-1
©musée des blindés et de la cavalerie
Du fait de l’importance de la contre-attaque et du nombre incroyablement élevé de chars engagés, la seconde bataille de la Marne marque un tournant dans la guerre car les Allemands vont dès lors reculer sans pouvoir reprendre l’initiative.
©musée des blindés et de la cavalerie
Le musée des blindés et de la cavalerie en tant que gardien de la mémoire des tankistes et musée de l’arme blindée cavalerie, abrite plusieurs modèles de Renault FT, un Saint-Chamond et un Schneider, tous avec au moins un exemplaire de chaque char roulant grâce à sa mécanique d’époque.