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Un insigne africain de la France libre

Source : collection Maurice Bleicher

 

Le 26 août 1940, Félix Eboué, gouverneur du Tchad, proclame sa volonté de continuer la lutte aux côtés du général de Gaulle. Le 27 août, un coup de force du colonel Leclerc assure, avec l’appui d’une vingtaine d’hommes, le rattachement du Cameroun à la France libre. Le 28 août enfin, profitant de cette double défection, le colonel de Larminat organise à Brazzaville un putsch militaire qui permet le ralliement du Congo.

Ces « Trois Glorieuses » africaines, ainsi nommées en référence aux journées révolutionnaires de juillet 1830, voient donc le basculement d’une grande partie de l’AEF dans le camp gaulliste. Leur importance est tout autant politique que militaire : elles permettent d’établir un continuum territorial entre l’Atlantique et les possessions britanniques d’Afrique de l’Est et l’Egypte ; fournissent à la France libre des ressources économiques et humaines non négligeables et lui permettent enfin de disposer d’une véritable assise territoriale. Ces ralliements africains en annoncent par ailleurs d’autres, qui permettent à de Gaulle de disputer à Vichy le contrôle de l’empire.

L’insigne ici présenté, destiné à célébrer le ralliement du Congo à la France libre, rappelle ces éléments et témoigne de leur importance pour les contemporains. Probablement fabriqué en Grande-Bretagne à la fin de l’année 1940, sa forme évoque le bouclier des guerriers africains tandis que la légende renvoie explicitement à l’existence d’un empire français libre aux couleurs gaullistes.

 

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