Newsletter

Jean Moulin

1899-1943
© Mémorial Leclerc Musée Jean Moulin

 

D'origine méridionale, Jean Moulin, issu d'une famille républicaine et radicale sert 23 ans la République comme sous-préfet et préfet. Sa carrière dans la préfectorale est entrecoupée d'un passage au ministère de l'Air du gouvernement de Front populaire comme chef de cabinet de Pierre Cot. Il s'implique dans l'aide clandestine à l'Espagne républicaine. Dès cette époque, il est résolu à défendre sa patrie contre le nazisme et le fascisme.

À la déclaration de guerre, il tente en vain de se faire mobiliser dans l'Armée de l'air . le ministre de l'Intérieur, Albert Sarraut n'entend pas se priver d'un des meilleurs éléments de l'administration préfectorale.

Son premier acte de résistance se situe à Chartres le 17 juin 1940 : il est préfet d'Eure-et-Loir depuis janvier 1939, lorsqu'il refuse de signer un document rédigé par les Allemands accusant à tort les troupes sénégalaises de l'Armée française de massacres sur les populations civiles. Craignant de céder sous les coups de soldats « en délire », il tente de se suicider. L'affaire est étouffée mais le préfet Moulin a su protéger la population des exactions de l'occupant.

Le préfet de gauche, fidèle serviteur de la République est révoqué le 2 novembre 1940 par le gouvernement de Vichy. Il s'installe à Saint-Andiol dans les Alpilles et prend contact avec les différents mouvements de Résistance de zone sud. En octobre 1941, il gagne Londres et se fait le messager de la Résistance auprès du général de Gaulle en lui demandant les moyens de développer leur propagande et plus encore leurs plans d'action militaire.

De Gaulle investit Moulin d'une mission de caractère militaire en France : assurer en son nom la liaison avec les trois mouvements clandestins pour les amener à créer chacun une branche militaire reliée à la France Libre, la centralisation et la coordination se faisant à Londres sous ses ordres. Le chef de la France Libre le désigne aussi comme son délégué et le représentant du Comité national pour la zone non occupée avec la mission de réaliser l'unité d'action des mouvements.

Parachuté le 2 janvier 1942 avec des fonds et du matériel de transmission, il réussit non sans difficulté, à convaincre les chefs de Combat (Henri Frenay), Libération (Emmanuel d'Astier de la Vigerie), Franc-Tireur (Jean-Pierre Lévy) de rassembler leurs forces militaires au sein de l'Armée Secrète unifiée dont la direction est confiée - avec l'accord du général de Gaulle - au général Delestraint. Le comité de coordination est créé qui aboutira à leur fusion au sein des Mouvements Unis de Résistance en janvier 1943. Jean Moulin a aussi mis en place des services indispensables au fonctionnement de la Résistance : le Service des Opérations Aériennes et Maritimes pour assurer le transport d'agents à Londres, le service d'information et de propagande pour les échanges entre Londres et la France, puis le Comité général d'études, organe de réflexion destiné au futur gouvernement.

Le 17 octobre 1942, Jean Moulin est fait Compagnon de la Libération. De Gaulle lui en remet les insignes au cours d'une cérémonie émouvante lors du second séjour de « Rex » (pseudonyme de Jean Moulin) à Londres (14 février - 20 mars 1943).

À la suite du débarquement en Afrique du Nord, le 8 novembre 1942, et de l'invasion de la zone sud, il le nomme délégué général pour l'ensemble de la France puis élargit sa mission. Pour surmonter les préventions de Roosevelt et aboutir à un accord avec Giraud en Afrique du Nord, de Gaulle comprend qu'il lui faut l'appui de toute la Résistance intérieure mais aussi des hommes représentatifs des anciens partis et des syndicats reconstitués dans la clandestinité, au sein d'un organisme, le Conseil National de la Résistance, qui serait une sorte de parlement clandestin.

Le 8 mai 1943, « Rex » peut annoncer la création de ce nouvel organisme qui fait du général de Gaulle le seul chef de la France en guerre. L'arrestation du général Delestraint le 9 juin oblige Moulin à réunir les responsables de l'Armée Secrète à Caluire (près de Lyon) le 21 juin pour proposer des mesures transitoires. Arrêté avec les autres résistants par Barbie, qui le torture lui-même, Jean Moulin, qui savait tout sur la Résistance, ne parla pas. Il meurt probablement en gare de Metz le 8 juillet 1943. Le 6 octobre 1946, Georges Bidault remet à Laure Moulin, sa soeur, la médaille militaire et la croix de guerre lors d'une cérémonie à Béziers.

L'hommage de la nation lui est rendu par la voix d'André Malraux lors du transfert de ses cendres au Panthéon le 19 décembre 1964. Le chef de « l'Armée de l'ombre » entre dans l'histoire.

 
Source : Christine Levisse Touzé et Fondation de la Résistance - MINDEF -  SGA / DMPA

1963 › 2011 : 50 ans d’opérations extérieures (OPEX)

De gauche à droite : Opération
De gauche à droite : Opération "Oryx" en Somalie. © D. Viola/ECPAD. Opération "Atalante". © DR/ECPAD. Opération "Harmattan". © JF. D’Arcangues/ECPAD

De 1963 à nos jours, des dizaines d’opérations extérieures ont été conduites, auxquelles des militaires de toutes les armées, directions et services, ont participé : armée de Terre, armée de l’Air, Marine nationale, directions et services interarmées, et gendarmerie nationale. À travers le récit de certaines opérations militaires de ces dernières décennies et des raisons qui ont conduit la France à s’engager sur ces théâtres extérieurs, il est possible aujourd’hui d’écrire une véritable histoire des Opex.

 

La France au Liban

Tireur d’élite à son poste de surveillance au poste Drakkar. © FX. Roch & P. Bideault/ECPAD
Tireur d’élite à son poste de surveillance au poste Drakkar. © FX. Roch & P. Bideault/ECPAD

Structure civile et militaire mise en place par les Nations unies pour restaurer la paix et la stabilité au Liban, la force intérimaire des Nations unies pour le Liban (FINUL) est créée en 1978 et voit ses missions redéfinies en 2006.

 

La France dans la guerre du Golfe

Division "Daguet", Irak, février 1991. © Y. Le Jamtel & M. Riehl/ECPAD

En novembre 1989, la chute du mur de Berlin met fin à près de 40 ans de guerre froide. Pour autant, la situation internationale n’est pas stabilisée et des conflits interétatiques persistent, déclenchant la mobilisation de la communauté internationale. Les armées françaises connaissent alors une multitude d’engagements opérationnels qu’inaugure la « première guerre du Golfe » en 1991.

 

La France dans les Balkans

Un casque bleu assure la protection des piétons sur un pont, Sarajevo, 1995. © V. Begon/ECPAD
Un casque bleu assure la protection des piétons sur un pont, Sarajevo, 1995. © V. Begon/ECPAD

En 1992, les armées françaises s’engagent sur un théâtre d’opération se situant à une heure et demie d’avion de la métropole. La poudrière des Balkans de 1914 revient sur le devant de la scène et la communauté internationale décide alors d’agir. Les opérations successives vont donner naissance à une "génération Balkans", tout particulièrement dans les rangs de l’armée de Terre.

 

La France en Afghanistan

Afghanistan, 2009. © S. Dupont/ECPAD
Afghanistan, 2009. © S. Dupont/ECPAD

L’attaque des tours jumelles du World Trade Center le 11 septembre 2001 porte les regards de la communauté internationale sur l’Afghanistan, pays marqué par une succession de guerres violentes. En effet, c’est là que les États-Unis ont localisé le chef d’Al-Qaïda, Ben Laden, à qui le régime des talibans offre la protection.

 

L'année 1991 ou l'entrée dans un « entre-deux » stratégique

Quatre Mirage 2000 de l'armée de l'air s'apprêtent à décoller sur la base aérienne d'Al Ahsa, Arabie saoudite, 25-31 déc. 1990. © ECPAD/Yann Le Jamtel
Quatre Mirage 2000 de l'armée de l'air s'apprêtent à décoller sur la base aérienne d'Al Ahsa, Arabie saoudite, 25-31 déc. 1990. © Yann Le Jamtel/ECPAD

Il y a 20 ans, le 16 janvier 1991 commençaient les opérations militaires aériennes relatives à la guerre du Golfe. L'offensive terrestre se déroula ensuite en quatre jours du 24 au 27 février 1991.

1914-1918. Les Italiens en France

23 avril 1918. Les unités italiennes du général Albricci traversent le village de Lhuître, dans l’Aube, pour monter au front. © ECPAD
24 avril 1918. Lhuître, Aube. Arrivée de troupes italiennes. Compagnie de mitrailleurs. © Amédée Eywinger/ECPAD/Défense 

Kolwezi 17 mai-16 juin 1978. Opération Léopard. Une intervention humanitaire.

Défilé du 2e REP à Lubumbashi. © ECPAD
Défilé du 2e REP à Lubumbashi © ECPAD

Dans le cadre du respect des accords de défense, de coopération ou d’assistance signés avec des pays étrangers, la France s’engage à intervenir hors de ses frontières. En 1978, elle dispose ainsi d’une force d’intervention de 20 000 hommes composée de la 11e division parachutiste (11e DP), de la 9e division d’infanterie de marine (9e DIMa.) et de forces navales et aériennes. Les régiments professionnels de la 11e DP sont alternativement mis en alerte, alerte baptisée "Guépard", afin d’être projetés sans préavis suivant les besoins.

 

Septembre 1990 – mai 1991. La division Daguet

Prise de vue aérienne du camp du roi Khaled, CRK, Arabie Saoudite, novembre 1990. © Yann Le Jamtel/ECPAD.

À partir du mois d’août 1990, dans le cadre de la mission reçue de l’ONU, la Marine nationale française fait intervenir plus de trente bâtiments – porte-avions, croiseur, porte-hélicoptères, près de 7 000 marins et trois commandos marine, avec pour missions l’application de l’embargo et le transport des hommes et du matériel.