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La nécropole nationale d’Origny - Sainte-Benoîte

Nécropole nationale d’Origny - Sainte-Benoîte. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_Origny

 

La nécropole nationale d’Origny-Sainte-Benoîte est créée par l’armée allemande qui, après la bataille de Guise (28-29 août 1914) inhume dans une tombe collective les dépouilles de combattants français. Après la guerre, les autorités de l'Etat l'aménagent à nouveau. Aujourd'hui, cette nécropole rassemble 87 corps en ossuaire de soldats français des 6e et 119e régiments d'infanterie (RI) dont les noms figurent sur un monument commémoratif.

La nécropole d'Origny-Sainte-Benoîte est typique des cimetières militaires du début de la Première Guerre mondiale, et du traitement de la mort par les autorités militaires françaises et allemandes. Le principe des tombes collectives subsiste jusqu'en 1915, mais le recours aux tombes individuelles se généralise très vite au sein des deux armées.

A proximité, existe un cimetière allemand de 3 941 sépultures de militaires tués lors de la bataille du Mont d’Origny en octobre 1918.

 

La bataille de Guise, 28-30 août1 914

Après l'échec de la bataille des frontières et la perte de Charleroi, le haut-commandement français veille à ralentir l’avancée des troupes allemandes qui progressent vers Paris. Après avoir été engagée en Belgique, la 5e armée du général Lanrezac entame un mouvement rétrograde pour s'opposer aux troupes allemandes du général von Bülow.

Le 26 août, le 6e et le 119e RI franchissent à nouveau la frontière belge. Mais au soir du 27 août la situation est des plus délicates. La 5e armée est menacée sur ses deux flancs. Lanrezac envisage déjà l'éventualité d'une retraite sur Laon. Mais après le désastre de Mons, les Britanniques entament leur repli. Le 28, les unités françaises se dirigent vers Vervins où se prépare une nouvelle action visant à retarder l'ennemi. En effet, le général Joffre prescrit à la 5e armée de suspendre son recul pour attaquer en direction de Saint-Quentin, occupée depuis peu par les Allemands. A la hâte, des troupes de réserve sont engagées notamment à Renansart. Le 10e corps d'armée (CA) supporte le principal effort mais ne peut contenir la poussée allemande. Aussi, cherche-t-il à se déployer plus au sud pour dégager Saint-Quentin.

Pour leur part, les hommes du 6e RI doivent garder cinq ponts de l'Oise, organiser des tranchées et des barricades. Le 29, ils cantonnent à Courjumelles (Aisne) avant de se déployer dans le secteur d’Origny, notamment sur la cote 133 en vue d'attaquer la Ferme de Jonqueuse. De son côté, le 119e RI stationné à Faucouzy au sud de Guise reçoit l'ordre de contre-attaquer et de traverser l'Oise au pont d'Origny et au gué de Bernot puis de remonter sur la rive droite de l'Oise pour protéger le 18e corps d'armée d'une attaque allemande venant du Nord. L’attaque échoue à 300 m des positions ennemies. Faute d'appui de l'artillerie, les Français se replient.

En milieu de matinée, le 6e RI progresse à travers Origny. L’offensive allemande est rude et les troupes ennemies pénètrent dans le village où de violents combats de rue éclatent. Plusieurs compagnies s'accrochent et parviennent à faire reculer l’armée allemande sur le secteur de la Chapelle-Sainte-Benoîte. Les pertes sont importantes. Refusant de se rendre, le capitaine Perrin charge vigoureusement à la tête de ses hommes. Le colonel Doe de Mandreville, grièvement blessé est soigné chez un habitant.

A midi à Origny, les soldats français sont prêts à traverser l'Oise mais ils doivent abandonner leurs positions pour gagner le village de Jonqueuse où l'ennemi est signalé. Aux abords du village, les Français sont accueillis par un feu nourri. Les pertes sont importantes.

Le 30, le 6e RI se poste à nouveau vers Origny puis reçoit l’ordre d'attaquer la crête face à la chapelle Sainte-Benoîte. En arrivant sur la cote 107, le détachement du 6e RI progresse sous le feu de l'artillerie française et allemande et subit de lourdes pertes. Le 119e RI, dont le 1er bataillon arrive seul au Signal d'Origny, connaît le même sort que le 6e RI. Au cours de ces combats, ce régiment enregistre la perte de 18 combattants (officiers et soldats) et 125 blessés. Le 119e RI perd 23 hommes et compte 151 blessés. Ces unités poursuivent leur effort. Ils se placent alors sur la ligne de Viermont – cote 119 –  et le Signal d’Origny en vue d’une offensive générale vers le nord le lendemain.

Mais, la présence de troupes allemandes au sud de l'Oise contraint le général Lanrezac à limiter cette action. Au terme de ces combats, les Français ont pu ralentir le rythme de la progression allemande. Pour autant, la 5e armée reste toujours menacée sur ses ailes. De plus, le corps expéditionnaire britannique poursuit son repli. En dépit des ordres de Joffre, Lanrezac abandonne ses positions si chèrement conquises. En conséquence, malgré ce succès moral et l’inflexion de l'itinéraire défini par le plan d'invasion allemande, Lanrezac est limogé le 3 septembre. Faute de moyens suffisants, Saint-Quentin reste aux mains de l'ennemi jusqu'au 2 octobre 1918.

 

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Origny-Sainte-Benoite 02390
À l’est de Saint-Quentin, N 29

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Eléments remarquables

Monument aux morts des 6e et 119e RI.de 1914

La nécropole nationale de Saint-Quentin

Nécropole nationale de Saint-Quentin. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_Saint-Quentin

 

Créée en 1923, la nécropole nationale de Saint-Quentin est aménagée par les autorités militaires françaises pour y regrouper les corps de soldats morts lors des combats d’août 1914 et ceux de 1918 inhumés initialement dans des cimetières provisoires de la région. Aujourd'hui, cette nécropole réunit près de 5 000 combattants français dont 1 319, non-identifiés pour la plupart, rassemblés dans deux ossuaires. 117 Russes et deux Roumains reposent en tombes individuelles. Sur ce site, sont inhumés de nombreux tirailleurs indochinois ou des travailleurs tonkinois. Cette nécropole réunit aussi soixante soldats du 173e régiment d'infanterie, seule unité d’active de l’armée française de provenance corse. Créé en 1913, à Bastia ce régiment s'est illustré tout au long de la guerre.

Au titre de la Seconde Guerre mondiale, 207 Français y sont inhumés. Parmi ces hommes, repose Henri Blondeau, officier d'état-major à la 9e armée, tué le 18 mai 1940 lorsque le quartier-général de la 9e armée déplacé de Bohain au Catelet est attaqué par une colonne de blindés allemands de la VIIe Panzer. Lors de ces violents combats, vingt militaires français sont décédés. Le fils de cet officier, Alain Blondeau, pilote d’escadre d’hélicoptère est décédé le 26 novembre 1956 en Algérie. Ils ont été inhumés ensemble (tombe n° 3820).

Situé à l'ouest de Saint-Quentin, un cimetière allemand, créé pendant l'occupation allemande en 1914 et inauguré par l’empereur Guillaume II, rassemble, aujourd’hui, plus de 8 000 corps.

 

La bataille de Guise, 28-30 août 1914

Après l'échec de la bataille des frontières et la perte de Charleroi le haut-commandement français veille à ralentir l’avancée des troupes allemandes qui progressent vers Paris. Après avoir été engagée en Belgique, la 5e armée du général Lanrezac entame un mouvement rétrograde pour s'opposer aux troupes allemandes du général von Bülow.

Au soir du 27 août 1914, la situation est délicate. La 5e armée est menacée sur ses deux flancs. Lanrezac envisage déjà l'éventualité d'une retraite sur Laon. Le 28 août, après le désastre de Mons, le général Haig, commandant le 1e corps britannique, informe Lanrezac que l'armée anglaise ne peut plus combattre et entame son repli. Pourtant, le général Joffre prescrit à la 5e armée de surprendre son recul pour attaquer en direction de Saint-Quentin, que les Allemands occupent. A la hâte, des troupes de réserve sont engagées notamment à Renansart. Le 10e corps d'armée (CA) supporte l'effort mais ne peut contenir la poussée allemande. Aussi, cherche-t-il à se déployer plus au sud pour dégager Saint-Quentin. Mais faute de moyens, cette initiative échoue. L'ennemi progresse encore. Le 1er CA, après une intense préparation d'artillerie, est engagé sur le front de Jugueuse à Vervins. Face à cette attaque, l'ennemi décroche. Poursuivant son effort, le 1er CA conquiert Jonqueuse, Bertaignemont, Clanlieu, Puisieux et refoule le Xe corps allemand sur Guise. Grâce à ce soutien, le 10e CA reprend la Garde, Saint Richaumont, Colonfay et le Sourd. Mais, la présence de troupes allemandes au sud de l'Oise le 29 août oblige Lanrezac à engager les combats sur l'Oise.

Au terme de ceux-ci, les Français permettent à ralentir le rythme de la progression allemande. Pour autant, la 5e armée reste toujours menacée sur ses ailes. De plus, le corps expéditionnaire britannique poursuit son repli. En dépit des ordres de Joffre, Lanrezac abandonne ses positions si chèrement conquises. En conséquence, malgré ce succès moral et l’inflexion de l'itinéraire défini par le plan d'invasion allemande, Lanrezac est limogé le 3 septembre. Faute de moyens suffisants, Saint-Quentin reste aux mains de l'ennemi jusqu'au 2 octobre 1918.

 

Saint-Quentin, une ville occupée par les Allemands (28 août 1914 – 2 octobre 1918)

Ville manufacturière Saint-Quentin est occupée à partir du 28 août 1914. Objet de tous les enjeux, cette cité est âprement disputée lors des combats de la fin août 1914. Occupée une grande partie de la guerre, cette ville vit à l'heure allemande. Des hôpitaux, des casernes et des dépôts sont ainsi ouverts pour accueillir soldats, vivres et munitions. La ville accueille aussi le quartier général de la IIe armée, inspecté de nombreuses fois par l'empereur Guillaume II. Progressivement jusqu'en 1917 Saint-Quentin est transformée en place forte. Après le repli sur la ligne Hindenburg, la ville se situe sur la ligne de front. La population est alors évacuée vers la Belgique tandis que 2 000 prisonniers russes aménagent les défenses de la ville. Soumise aux bombardements, la ville est livrée aux pillages. Ses usines sont ainsi démantelées et détruites. Pour autant en mars 1918, Saint-Quentin occupe un rôle stratégique important : c'est de là qu'est lancée la première offensive du printemps qui mène l'ennemi aux portes d'Amiens. En octobre-novembre 1918, une "seconde bataille de Guise" se déroule dans ce secteur où les troupes françaises des 15e et 36e CA repoussent les armées allemandes. Les ruines de Saint-Quentin sont définitivement libérées le 2 octobre et citées à l'ordre de l'armée le 22 octobre 1919.

 

Mai 1940, la campagne de France

De septembre 1939 à juin 1940, de nombreuses troupes coloniales participent à la campagne de France contre l’invasion allemande. Le 2e régiment de Spahis marocains combat le 11 mai sur la Semoy en Belgique. Le 14 mai, il est à Vendresse et à La Horgne. Pendant deux jours les troupes coloniales d’Afrique du Nord tentent de bloquer la 1ere division blindée allemande. Les pertes sont énormes. Les survivants combattent ensuite à Terron puis mènent des combats de retraite à l’ouest de l’Argonne. L’armistice du 22 juin 1940 provoque une réorganisation de l’armée française qui est démobilisée et désarmée. Elle ne peut garder dorénavant que les troupes nécessaires au maintien de l’ordre dans la zone non occupée.

 

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Saint-Quentin 02100
RD 929

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Nécropole allemande de Vauxbuin

La nécropole allemande. Source : SGA/DMPA - JP le Padellec

La nécropole allemande de Vauxbuin est située au bord de la route nationale n° 2, à côté de la nécropole nationale française dont elle est séparée par une rangée de thuyas. Elle a été édifiée par la France après l'Armistice. Les services français y ont rassemblé les tombes provenant de 150 lieux différents situés jusqu'à 15 kilomètres aux alentours.

Un petit nombre des hommes inhumés ici a été tué entre l'automne 1914 et février 1915 lors de l'avancée allemande et de la retraite de la bataille de la Marne. La majorité des sépultures concernent la bataille du Chemin des Dames de 1917 : blessés ayant succombé à leurs blessures dans des postes de secours français, ainsi que ceux tués au cours de l'année 1918 lors de l'offensive allemande sur le Chemin des Dames, débutée le 27 mai 1918.

Cette nécropole abrite 9 229 corps (croix en pierre) dont 3 672 dans des tombes individuelles parmi lesquelles 13 anonymes et 5 557 répartis dans quatre ossuaires, dont 4 779 n'ont pu être identifiés. Treize allemands de confession juive reposent aux cotés de leurs frères d'armes. La Volksbund Deutsche Kriegsgräberfürsorge e.V., association créée le 19 décembre 1919 pour la protection et la conservation des sépultures de guerre ainsi que la délivrance d'informations aux familles pour les hauts lieux de la Première Guerre mondiale, a pris en charge l'entretien de ce site.

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Route Nationale 2 02200
Vauxbuin

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Ouvert toute l'année

Nécropole britannique de Vailly-sur-Aisne

Nécropoles de Vailly-sur-Aisne - française à droite et britannique à gauche . Source : SGA/DMPA - JP le Padellec

Cette nécropole abrite principalement les corps de soldats tombés dans le secteur du Chemin des Dames.

Le village de Vailly-sur-Aisne a été le point de franchissement de l'Aisne par la 3e division britannique le 12 septembre 1914 lors de son mouvement vers le front de la Marne.

Tombé sous le contrôle de l'armée allemande en 1915 malgré une tenace résistance alliée, il est repris au début de l'offensive du général Nivelle dans le secteur Chemin des Dames le 18 avril 1917. Perdu à nouveau en juin 1918 au moment de la contre offensive impériale, il recouvre sa liberté le 15 septembre 1918. Ayant ainsi payé un lourd tribut dès le début des hostilités, les Britanniques ont décidé après-guerre d'installer à Vailly-sur-Aisne un cimetière militaire, à côté de la nécropole nationale française.

La majorité des combattants inhumés dans ce lieu sont tombés en septembre 1914 . quelques autres encore ont payé de leur vie le prix de la liberté en 1918. On y dénombre 677 corps : 674 Britanniques, 1 Canadien, 1 Allemand et 1 Français. À ce jour, 328 tombes demeurent anonymes. La nécropole britannique de Vailly-sur-Aisne est administrée par la Commonwealth War Graves Commission.

 

Pour d'autres d'informations, voir sur le site internet :  www.cwgc.org

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2 route de Soissons 02370
Vailly-sur-Aisne
03 20 62 12 39

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Accès libre

Nécropoles nationales de Soupir

Le cimetière Italien de Soupir. Source : SGA/DMPA - JP le Padellec

Cimetière italien de Soupir

Ce lieu de mémoire partagée se situe à 19 kilomètres après la sortie de Soupir, en direction de Chavonne, au bord de la route départementale n° 925. La jeune nation italienne a laissé 4851 de ses enfants sur les champs de batailles du grand-Est de la France. Tombés en majorité pendant l'année 1918, ces héros sont inhumés dans les cimetières de Bligny dans la Marne (3040 tombes et un ossuaire de 400 corps), de Metz-Chambière dans la Moselle (89 tombes), et de Soupir dans l'Aisne (592 tombes).

Le lieu a été l'objet d'une lutte acharnée dès le 6 novembre 1914, tenu par le 4e Régiment de Marche de Tirailleurs (R.M.T.) . le lieutenant-colonel Girardon y ayant enlevé plusieurs lignes de tranchées ennemies, et ayant capturé plus de 400 prisonniers. L'endroit a été aménagé après-guerre afin d'abriter les morts des combats de 1918 livrés par le IIe Corps d'Armée italien.

Le cimetière de Soupir accueille 592 tombés dans le secteur du Chemin des Dames. Faisant face à l'entrée, au fond de ce lieu de recueillement, hommage des italiennes à leurs combattants, une sculpture de F. Cian a été inaugurée en 1921. Deux livres en bronze, ouverts, trônent au centre du cimetière. Celui de gauche est en français, celui de droite est en italien, portent l'inscription suivante : « D'avril à novembre 1918, le IIe Corps d'armée Italien, constitué par les 3e et 8e divisions réparties respectivement dans les brigades d'infanterie « Brescia » et « Alpi » a combattu dans le secteur de Reims, entre Vrigny et Jaulgonne, dans le secteur des Argonnes et dans celui de l'Aisne à l'est de Soissons encadré successivement dans les 5e, 10e et 3e armées françaises. La grande unité italienne, commandée par le Général Alberico Albricci, eut plus de 9 000 morts dans leurs durs et victorieux combats.

592 d'entre eux reposent dans ce cimetière militaire réalisé et pris en charge par le commissariat général Onoranze al caduti in guerra (Ministero della difesa-Roma).

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D925 02160
Soupir
03 20 62 12 39

La nécropole nationale de Berry-au-Bac

Nécropole nationale de Berry-au-Bac. © Guillaume Pichard

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_Berry_au_Bac

 

La nécropole nationale de Berry-au-Bac, autrefois appelée « cimetière militaire de Moscou » en raison de sa localisation dans le hameau de Moscou, regroupe les dépouilles de soldats morts pour la France lors des batailles du Chemin des Dames en 1914-1918. Créée au lendemain des combats, en 1919, elle est réaménagée de 1919 à 1925 pour réunir d’autres corps de soldats inhumés dans les cimetières provisoires français du Chemin des Dames (Ferme de Moscou, Carrefour du Choléra, Centre de Tarbes et Cuvette à Berry-au-Bac, Guignicourt, Gernicourt, Presles-Thierny, La-Ville-aux-Bois-Lès-Pontavert) ou enterrés initialement dans des cimetières allemands (Festieux, Coucy-lès-Eppes, Corbeny, Crépy-en-Laonnois, Veslud).

Cette nécropole rassemble près de 4 000 corps dont 3 933 Français inhumés parmi lesquels 1 958 reposent en deux ossuaires. Trente combattants britanniques tués en mai 1918 et deux autres de la Seconde Guerre mondiale non identifiés, six soldats russes et un Belge y reposent également.

Dans la nécropole, un monument est érigé honorant le souvenir des sapeurs de la compagnie 1913 du 2e génie de Montpellier, morts pour la France à la cote 108 en 1916-1917 lors des opérations de la guerre de mines. Constituant un observatoire unique dans la région, cette colline est le théâtre de multiples assauts conduits par les soldats français qui cherchent à bousculer les troupes allemandes qui en occupent le sommet. Une longue guerre de mines s’en est suivie ravageant peu à peu la colline, creusant de larges entonnoirs encore visibles aujourd'hui.

 

L'emploi des premiers chars d'assaut au cours de la Grande Guerre

Au cours de l'automne 1914, la guerre de mouvement se fige progressivement. Chaque belligérant dresse, de la mer du Nord à la frontière suisse, un réseau infranchissable de tranchées appuyées par des blockhaus équipés de mitrailleuses. Malgré des efforts renouvelés, l'infanterie ne parvient pas à rompre le front. Les Alliés conçoivent alors un engin spécial, capable de se déplacer sur un terrain bouleversé et de franchir d'un seul bond l'enchevêtrement des tranchées. L'artillerie spéciale est née.

En dépit d'imperfections techniques et tactiques notables, ces cuirassés terrestres mobiles et puissamment armés sont d'abord engagés sur la Somme (septembre 1916 – Bataille de Flers) puis au Chemin des Dames (avril 1917) avant de s'imposer, en 1918, comme l'arme de la Victoire.

 

Le baptême du feu des unités françaises de l'artillerie d'assaut sur le Chemin des Dames

La première attaque des chars s'intègre au dispositif de l'offensive Nivelle lancée le 16 avril 1917. Divisés en deux groupements (Bossut et Chaubès), les 128 Schneider se déploient, au sud-est de Craonne, sur un terrain particulièrement détrempé. Après avoir gagné leur position de départ située au nord de Berry-au-Bac, ces engins de 13 tonnes atteignant 6 km/h s'ébranlent et appuient l'assaut de la 42e DI. Sous une pluie d'obus, ils se déploient en ordre de bataille face à Juvincourt. Le manque de mobilité, la vulnérabilité et les avaries techniques transforment ces engins en des cibles idéales pour l'artillerie.

Le 16 avril 1917 est pour ces hommes une journée éprouvante. Quatre-vingt-un chars sur 128 sont hors de combat. Parmi les 720 hommes engagés, on dénombre 180 tués, blessés et disparus, dont 33 officiers, soit 25 % de l'effectif. Parmi eux, se trouve le commandant Bossut dont le char "Trompe-la-Mort" est atteint dès les premières heures de l'assaut. Sa dépouille repose depuis 1992 au pied du monument des chars, érigé au carrefour de la ferme du Choléra, point de départ des premiers chars, à Berry-au-Bac. Ce monument de granit, érigé par le groupement des anciens combattants de l'artillerie d'assaut, est l'œuvre du sculpteur Maxime Réal del Sarte. Inauguré en juillet 1922, en présence des maréchaux Foch et Pétain, des généraux Mangin, Weygand et Estienne, père des chars, cet imposant mémorial, au centre duquel se trouve l'Arme du chevalier sur deux canons croisés, rend hommage à tous les équipages de l'artillerie spéciale tombés au cours de la Grande Guerre.

 

Apollinaire au Bois des Buttes

Entre la vallée de l’Aisne et le plateau du Chemin des Dames, les Français occupent le Bois de Beau Marais et le Bois des Buttes dont une partie, tenue par les deux camps, prend alors le nom de « Bois franco-allemand ».

Sous-lieutenant au 96e régiment d’infanterie, le poète Guillaume Apollinaire se trouve dans les premières lignes, au pied du plateau du Chemin des Dames, le 14 mars 1916. Blessé par un éclat d’obus le lendemain, il est transféré vers un hôpital de campagne pour y être soigné. Le 17 juin, il reçoit la Croix de guerre avec une citation à l’ordre du régiment. Jamais véritablement remis de ses blessures, il meurt le 9 novembre 1918, deux jours avant l’armistice, de l’épidémie de grippe espagnole. Il est reconnu « mort pour la France des suites de ses blessures ».

Une stèle est érigée à sa mémoire à l'endroit du Bois des Buttes près de la nécropole de Berry-au-Bac.

 

Élément remarquable

Monument aux morts du 2ème Génie, tombés à la cote 108 en 1916.

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Route D 1140 (direction Gernicourt), 02190
Berry-au-Bac
03 87 34 77 57

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Visites libres toute l’année

Musée de la Résistance et de la Déportation de Picardie

Résultat de la volonté de résistants de transmettre aux jeunes générations l’histoire de la Résistance et de la Déportation de Picardie et les idéaux pour lesquels les résistants s’étaient battus, un musée a été inauguré en 1986 dans l’Aisne à Tergnier.

L’initiative de la création revient à M.Etienne DROMAS, capitaine FFI du groupement B et président des Combattants Volontaires de la Résistance.

La Picardie est une région fortement touchée par les deux guerres mondiales. 

Région stratégique, lieu de passage entre le nord de l'Europe et Paris, la Picardie se trouve partagée entre la zone interdite et la zone occupée. La présence de l'occupant est durement ressentie. Des hommes et des femmes vont peu à peu réagir. "L'armée de l'ombre" se construit. 

Le département de l'Aisne a sur son territoire un musée consacré à l'histoire des résistants et des déportés. Un musée voulu par des résistants dont Etienne Dromas, qui a trouvé sa place dans la commune associée de Tergnier, Fargniers. 

Vous êtes invités à découvrir ce musée unique en Picardie, implanté sur une place classée monument historique.

L’histoire du lieu

Après avoir trouvé à Tergnier un bâtiment pouvant l’accueillir, le conseil général de l’Aisne vote la somme nécessaire à sa rénovation. L’office départemental de tourisme, avec à sa tête Maurice Bruaux, apporte son aide et son concours. Le premier aménagement se fait grâce à la mobilisation des résistants qui assurent son fonctionnement pendant de nombreuses années.

À voir

Le premier espace permet de découvrir et de comprendre l’histoire de la période allant de l’arrivée d’Hitler au pouvoir jusqu’à l’intervention du maréchal Pétain le 17 juin 1940, suivent des espaces consacrés à l’appel du 18 juin, la naissance de la Résistance et son action, la vie quotidienne sous l’Occupation, la répression et la Déportation. Un espace est également consacré au bureau des opérations aériennes et aux parachutages, aux forces françaises libres dans le monde, au Débarquement et à la Libération. De nombreux objets et matériels viennent compléter l’exposition permanente : un Beechcraft C.45, une locomotive, un wagon ayant servi à la déportation… En octobre 2005, 300 mètres carrés se sont ajoutés à la salle d’exposition permanente. Cet espace polyvalent met à disposition du public une salle de réunion, de conférence, d’exposition temporaire et de projection ainsi qu’une médiathèque et un centre documentaire.

Le musée accorde une place toute particulière au public scolaire. Des dossiers pédagogiques ont été élaborés. Des ateliers (analyse de documents, rencontre avec des témoins…) sont développés sur différents thèmes (la vie sous l’Occupation, la Résistance…), et sont animés par les enseignants ou par un intervenant du musée.

 

Sources : ©Musée de la Résistance et de la Déportation de Picardie
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5 place carnegie FARGNIERS 02700
Tergnier
03 23 57 93 77