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La nécropole nationale de Belfort

Nécropole nationale de Belfort. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_Belfort

 

La nécropole nationale de Belfort regroupe les dépouilles de soldats décédés des suites de leurs blessures dans les hôpitaux de la ville durant la Première Guerre mondiale. Créée en 1924, cette nécropole est aménagée jusqu'en 1935 pour y rassembler aussi les corps exhumés du cimetière des Mobiles et d'autres cimetières communaux du Territoire de Belfort. En 1988, ont été transférés les restes mortels des combattants inhumés initialement dans le carré militaire communal de Brasse. Aujourd'hui, les corps de 919 soldats français et ceux de 8 étrangers (3 Polonais, 3 Russes et 2 Tchèques) reposent en ce lieu.

 

7-22 août 1914. La bataille des Frontières en Haute-Alsace 

Aux premiers jours d’août 1914, l’armée française se masse derrière la frontière. Avant même le début des opérations, les escarmouches se multiplient. Au cours de l'une d'elle, avant même que la guerre soit déclarée, disparaissent les deux premières victimes du conflit. Le 2 août, à Joncherey, le caporal français, Jules-André Peugeot et le lieutenant allemand, Camille Meyer meurent au cours d'un accrochage. Le 3, les Allemands se déploient en Belgique pour envelopper l’armée française.

Pour leur part, alors que la concentration n'est pas encore achevée, les Français attaquent en Alsace et en Lorraine pour reprendre les départements perdus en 1871. Le 7 août, le 7e corps d'armée (CA) s’élance ainsi depuis la trouée de Belfort et progresse rapidement. Les poteaux frontières sont arrachés et, au soir du 8 août, les Français s'emparent de Mulhouse. Les succès sont nombreux sauf dans la région d'Altkirch où de violents combats se déroulent.

Mais, l'espoir entretenu par ces victoires rapides se brise rapidement. En effet, les Allemands dépêchent de nouveaux renforts. À la hâte, les Français évacuent Mulhouse et se replient sur Belfort. La situation est des plus délicates. Pour éviter un désastre militaire, Joffre crée l’armée d’Alsace en vue de reprendre l’offensive. Le commandement de cette force de 150 000 hommes, dont cinq bataillons de chasseurs alpins (BCA) est confié au général Pau. Le 14 août, pour appuyer le mouvement offensif français conduit en Lorraine, les troupes aguerries des 28e, 12e, 22e et 30e BCA s'élancent vers le Rhin entre Moselle et Vosges. Puis, les jours suivants, l’armée d’Alsace est engagée, repoussant l'ennemi derrière l’Ill. Le 21, Colmar et la vallée de la Thur et celle de la Doller sont définitivement dégagées. Mulhouse reste défendue mais tombe une seconde fois aux mains des Français. Pour autant, le 24 août, ils abandonnent à nouveau Mulhouse. Privée d'une grande partie de ses effectifs transférés dans la Somme puis sur la Marne, l'armée d'Alsace perd toutes ses capacités offensives. Le mouvement cesse et les Français s'accrochent aux contreforts des Vosges. La trouée de Belfort n'apparaît plus comme un objectif essentiel mais chacun des belligérants cherche à contrôler les cols, comme ceux du Linge ou de l’Hartmannswillerkopf.

 

1914-1918. Les hôpitaux militaires de Belfort et des alentours

En 1914, la ville fortifiée de Belfort est un élément majeur dans la défense de la France. Les quatorze forts contrôlent ainsi une trouée entre la frontière Suisse et les Vosges. Aux premiers jours de la guerre, on redoute une nouvelle occupation comme celles de 1814 et de 1871.C'est pourquoi, l'état de siège est appliqué par le gouverneur de la place. Plus de 20 000 femmes, enfants, vieillards, malades, étrangers sont ainsi évacués vers les départements voisins. Matériel, ravitaillement, bâtiments, tout est réquisitionné pour l’effort de guerre.

Mais, durant tout le conflit, Belfort reste à l’écart des grandes offensives. Le front se fixe à vingt kilomètres. Mais, la vie est rythmée par les bombardements et le flux des convois de blessés. Avec le prolongement de la guerre et la violence croissante des combats, le nombre de blessés ne cesse d'augmenter. En raison d'un tel afflux, l’hôpital militaire de 500 lits se trouve rapidement submergé. Le service de santé s’adapte et réquisitionne bâtiments publics et privés. Ainsi, la filature Dollfus Mieg et Compagnie, les écoles du faubourg de Montbéliard et de la rue de Châteaudun ou le collège Sainte-Marie sont transformés en hôpitaux temporaires. C’est dans l’une de ces structures, qu’Adolphe Pégoud, l’as français aux 6 victoires, est transféré après avoir été abattu au-dessus de Petit Croix, le 31 août 1915. Il est enterré le 3 septembre au cimetière de Brasse où il restera jusqu’en 1920 avant d’être exhumé, en 1924, pour être inhumé au cimetière Montparnasse à Paris.

 

Élément remarquable

Monument régimentaire de la Grande Guerre

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2 rue Louis Aragon, 90000
Belfort

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La nécropole nationale d’Altkirch

Nécropole nationale d’Altkirch. © Guillaume Pichard

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici  vignette necropole_Altkirch

 

La nécropole nationale d’Altkirch regroupe les dépouilles de soldats morts pour la France lors de l’offensive d’Alsace en août 1914 et lors de la campagne de France de juin 1940.

Créée en 1920 afin de regrouper les tombes de combattants dont les sépultures sont dispersées dans la région de Belfort-Altkirch et du sud-est de Mulhouse, elle est aménagée jusqu’en 1935. D’une superficie de 5153 m², le cimetière rassemble les restes mortels de 1 734 soldats français - 139 d’entre eux en deux ossuaires -. On recense quinze soldats russes pour la Première Guerre mondiale. En outre, les dépouilles de 36 combattants français morts en 1940 y reposent.

Parmi les soldats français, reposent notamment la dépouille d’Émile Hayem, industriel et homme de lettres. Nommé au grade de capitaine au 19e Dragons, Émile Hayem (Tombe 517), auteur de la Garde au Rhin (1910) ou Menace prussienne la riposte (1911), meurt, le 19 août 1914, à Brunstatt à l’âge de 44 ans.

 

7 - 25 août 1914. L’offensive d’Alsace 

Au terme de la guerre franco-allemande de 1870-1871, le tracé des frontières est modifié. L'Alsace et une partie de la Lorraine sont ainsi annexées par les Allemands.

Au début du mois d’août 1914, les troupes allemandes pénètre en Belgique neutre afin d’entamer un large mouvement de débordement pour envelopper l’armée française. Suivant le plan XVII, le général Joffre choisit d’attaquer principalement en Lorraine mais aussi en Alsace.

Les objectifs de cette offensive en Alsace visent à rejeter l’ennemi au-delà du Rhin, mais aussi à soutenir l'action majeure conduite simultanément en Lorraine. Ce mouvement comprend une dimension psychologique et politique importante. En effet, il s'agit de libérer cette province perdue du joug de l'ennemi.

Lancées le 6 août 1914, les troupes françaises notamment celles du 7e corps d'armée progressent rapidement sauf sur les hauteurs d'Altkirch où l'ennemi s'est retranché. Pourtant, bousculant les défenses allemandes, elles entrent le 7 août dans Altkirch. La capitale du Sundgau est ainsi libérée par la 27e brigade. Ces victoires confortent l'illusion d'une guerre rapide et victorieuse. Poursuivant leur effort, les Français pénètrent, le 8, dans Mulhouse. Dès le 10 août, devant l'arrivée de nouveaux renforts ennemis, elle est évacuée. Les Français se replient en hâte sur Belfort. La situation est des plus délicates. Joffre crée alors l’armée d’Alsace et nomme un nouveau général pour reprendre l’offensive. Les Français s'emparent de Colmar le 21 août, les vallées de la Thur et de la Doller sont dégagées. Le 19 août, Mulhouse est à nouveau libérée mais, le 25 août, les Français sont contraints de l'évacuer.

Devant cet échec et celui de l’offensive en Lorraine, qui n’a pas été aussi décisive que souhaitée, le général Joffre ordonne à ses troupes de se replier et de fortifier les contreforts des Vosges, ligne sur laquelle le front en Haute Alsace se stabilise à la fin de l’année 1914.

Au cours de l’année 1915, de violents combats locaux se déroulent sur ces positions, notamment au Linge ou sur l'Hartmannswillerkopf. Culminant à 956 mètres, cette montagne domine la plaine alsacienne et constitue le verrou de la vallée de Thann, nouvelle capitale symbolique de l’Alsace française. À partir de 1916, le front alsacien n'est plus le théâtre d'opérations militaires d’importance. Pourtant, des milliers d'hommes continuent d'y mourir au cours d'accrochages ou d'opérations d'artillerie. Le 17 novembre 1918, cinq jours après l’Armistice, les troupes françaises entrent, à nouveau, triomphalement à Mulhouse.

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1 Rue du Vignoble, 68130
Altkirch

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La nécropole nationale de Mulhouse

Nécropole nationale de Mulhouse. © ECPAD

 

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Située au lieu-dit Tiefengraben – Les Vallons, la nécropole nationale de Mulhouse regroupe les dépouilles de soldats tués principalement de la bataille d’Alsace (1944-1945). Aménagée dès 1949, ce cimetière rassemble les corps de combattants français, de prisonniers de guerre et de requis du service du travail obligatoire (STO) décédés en Allemagne et en Autriche. Aujourd'hui, on y dénombre 1 675 corps de soldats français et étrangers, dont Jeannine Bancaud (Carré A2, tombe 44). Au titre de la Grande Guerre, 265 soldats français, dont 107 inconnus reposant dans un ossuaire reposent en ce lieu. À leurs côtés, 35 Roumains et 7 Russes morts lors de leur captivité dans les camps allemands y sont également inhumés. De nombreux monuments et plaques célèbrent le souvenir de ces combattants.

 

1er octobre 1944 - 2 janvier 1945. La bataille d’Alsace

Fin août 1944, après les débarquements alliés en Normandie et en Provence, les armées allemandes refluent vers le Nord-Est en vue d'interdire l'invasion de l'Allemagne nazie. En Lorraine comme en Alsace, sont édifiés des nids de résistance. Parallèlement, est décrétée, le 25 septembre 1944, la Deutsche Volksturm, la levée en masse du peuple allemand, pour pallier au manque de soldats. Cette mobilisation générale est étendue à l’Alsace un mois plus tard. À la mi septembre, après avoir fait leur jonction, les Français de la 1re armée et ceux de la 2e division blindée (DB) marchent aux côtés des armées alliées. Conduits par le général de Lattre, les hommes de la 1e progressent vers le Sud et atteignent les Vosges et la trouée de Belfort. Ceux de la 2e DB atteignent les faubourgs de Strasbourg.

Le 14 novembre, malgré des conditions météorologiques difficiles, la 2e division d’infanterie marocaine (DIM) et la 5e DB libèrent Montbéliard et Héricourt. À l'issue, tirailleurs et spahis marocains doivent s'emparer de chaque ouvrage de la ceinture fortifiée de Belfort. Le 25, au terme de violents combats de rues, les Français entrent dans Belfort. Poursuivant leur effort, les Français atteignent les contreforts des Vosges. Gérardmer est libérée. Progressivement, les Allemands se replient mais se retranchent dans de solides positions, formant une poche de résistance autour de Colmar.

Au nord, la 2e DB, après avoir franchi la trouée de Saverne, marche vers Strasbourg. Le 23, la capitale alsacienne est libérée, tenant ainsi le serment formulé à Koufra par le général Leclerc en 1941.

Fin 1944, commandés le Reichsführer Himmler, les Allemands s'arc-boutent sur leur ligne de résistance en vue d'empêcher l'invasion de l'Allemagne nazie. Le 16 décembre une vaste contre-offensive est lancée dans les Ardennes. Les récentes conquêtes, en particulier Strasbourg, sont menacées. Les Alliés sont surpris et envisagent d'abandonner la capitale alsacienne. Conscient des risques, le général de Gaulle obtient d'Eisenhower la permission de défendre la ville et de couvrir le repli américain sur la ligne Haguenau-Wingen. Plus au sud, le général de Lattre engage ses forces. Du 7 au 22 janvier 1945, les hommes de la 1re division motorisée d’infanterie (DMI), rejoints par la 2e DB repoussent, au prix de lourdes pertes, tous les assauts de la XIXe armée allemande entre l’Ill et le canal du Rhin au Rhône. Le 2 février, le front cède. La poche de Colmar est réduite. Le 15 mars, les Alliés progressent en Basse-Alsace, définitivement libérée le 19. Les Français peuvent alors franchir le Rhin et poursuivre la libération de l’Europe du joug nazi.

 

Éléments remarquables

Monument aux morts du 35e Régiment d'Infanterie tombés au combat de Dornach le 19 août 1914 ;
Stèle aux sous-officiers morts pour la France ; 
Plaque commémorative aux morts de la 9e DIC, 1944-45.

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Mulhouse
À la sortie de Mulhouse, en direction de Altkirch, suivre l'itinéraire "Les Vallons"

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La nécropole nationale de Bertrimoutier

Nécropole nationale de Bertrimoutier. © ECPAD

 

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Mitoyen d’un cimetière allemand, la nécropole de Bertrimoutier rassemble 933 soldats français, douze Russes et un Roumain décédés lors des combats des Vosges au Violu, à Ban-de-Laveline et Spitzemberg en 1914-1918. Créée en 1921, elle est aménagée en 1924, pour regrouper les corps exhumés des cimetières militaires de Lesseux, Provenchères, le Violu. La commune de Bertrimoutier a été décorée de la Croix de Guerre 1914-1918.

 

Le col frontière de Sainte-Marie-aux-Mines en 1914-1918

Depuis la fin de la guerre de 1870, l’Alsace et la Moselle sont annexées au Reichland. Située à la frontière franco-allemande, le col de Sainte-Marie-aux-Mines, est très surveillé. D’ailleurs, en 1914, l’imminence d’un conflit armé suscite des tensions sur ce poste frontière, avec notamment l’arrivée de troupes allemandes le 31 juillet 1914. Le 1er août, les autorités allemandes réquisitionnent des civils pour creuser des abris sur certains points particuliers du col. Ces positions s’avèrent utiles lorsque que le 3 août débute la guerre avec les premières actions militaires. Les plus importantes ont lieu autour du 14 août 1914, libérant en partie la ville.

À l’automne, le col de la Tête de Violu est le principal théâtre d’opérations. En effet, ce sommet constitue un emplacement stratégique où les Allemands ont implanté un observatoire permettant de surveiller la vallée de la Meurthe. La bataille du Violu se déroule de la fin octobre au début novembre 1914. Le 31 octobre, 250 chasseurs du 28e BCA prennent le sommet et, le 12 novembre, la totalité du col est aux mains des Français. Dès lors, le front se stabilise et la crête marque la frontière entre les deux belligérants. Les cols du Bonhomme et du Violu et ce jusqu’à la Tête des Faux sont des positions françaises, alors que le col de Sainte-Marie, les pitons du Pain-de-Sucre et de Bernhardstein sont allemands. Les chasseurs alpins des 13e, 22e et 28e BCA français sont alors engagés dans ce secteur.

La guerre de tranchées prend dans ce secteur une nouvelle forme et s’adapte au relief et à la création de fortifications : aménagement de blockhaus, de réseau de transport spécifique (funiculaires, téléphériques, chemins de fer) ainsi que des moyens de communications via téléphone et télégraphe. Elle engendre également une guerre des mines dont l’objectif est de faire sauter les positions ennemies toutes proches avec des explosifs utilisés par les sapeurs français ou les pionniers allemands. Elle commence au début de 1915 et perdure tout au long de la guerre.

Le 12 juin 1918, les troupes américaines de la 5e division se déploient dans ce secteur où ils subissent des pertes importantes.

 

La vie dans un secteur occupé

Théâtre d’actions militaires, le secteur de Sainte-Marie et Sainte-Croix-aux-Mines est confronté à la présence permanente de militaires. Ces hommes cohabitent et s’adaptent avec la population locale. Les bâtiments communaux sont ainsi transformés en structures militaires : le théâtre municipal devient un hôpital, les usines et les écoles sont des cantonnements. Lièpvre, avec sa gare, devient une localité où convergent le ravitaillement, les munitions mais aussi d’où partent et arrivent les soldats. Pour les civils (hommes et femmes de 15 à 60 ans), les contraintes sont aussi dans leur quotidien car ils peuvent être réquisitionnés par l’administration militaire allemande pour des travaux : fenaison, terrassement, blanchisserie, soins infirmiers… Par ailleurs, la population connaît des problèmes de ravitaillement. L’arrivée des troupes ne fait qu’amplifier le phénomène. Les cuisines roulantes militaires proposent alors aussi bien des repas pour les militaires que pour les civils nécessiteux.

 

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36 Grand Rue 88520
Bertrimoutier
Tél. : 03 87 34 77 57

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La nécropole nationale de Choloy-Ménillot

Nécropole nationale de Choloy-Ménillot. © ECPAD

 

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La nécropole nationale de Choloy-Ménillot regroupe les dépouilles de soldats morts pour la France entre 1914 et 1918. Créée en 1914, pour inhumer tous ceux qui succombaient à leurs blessures lors de leur hospitalisation dans les différentes unités médicales de la région de Toul, cette nécropole est aménagée jusqu'en 1938 pour y réunir les corps d’autres soldats exhumés d'autres cimetières, notamment celui de Ménil-la-Tour. Près de 2 000 soldats français y sont rassemblés. À leurs côtés, reposent neuf soldats français décédés en 1939-1945. Par ailleurs, en ce lieu a été aménagé un carré militaire destiné à regrouper les corps de soldats alliés inhumés initialement dans des cimetières provisoires du Sud de la Meurthe-et-Moselle et de la région de Neufchâteau. Au total, 86 Russes, 49 Polonais, six Roumains, deux Serbes et un Britannique y reposent. À l’intérieur de la nécropole, une colonne en pierre a été élevée à l’initiative de l’association des Loups du Bois-le-Prêtre en mémoire de leurs camarades morts pour la France.

 

Octobre 1914-mai 1915. Les combats du Bois le Prêtre

Fin septembre 1914, après les échecs sur le Grand couronné de Nancy puis sur la Marne, l’armée allemande lance une nouvelle offensive sur les Hauts de Meuse. Le 23 septembre, l'ennemi atteint Saint-Mihiel, créant ainsi une poche dans les positions françaises. Aussi, pour dégager cet étau, les combats se multiplient en forêt d’Apremont, au bois d’Ailly ou au Bois-brûlé. De nouvelles actions sont conduites sur les flancs du saillant, les unes, au nord, situées aux Eparges et les autres, au sud, au Bois-le-Prêtre.

Dominant la ville de Pont-à-Mousson et la vallée de la Meuse, le Bois-le-Prêtre représente un observatoire idéal et devient, à ce titre, le théâtre d’une bataille ininterrompue. Cet effort est porté principalement par les hommes de la 73e division d’infanterie de réserve. En raison des conditions climatiques difficiles et de la résistance de l'ennemi, la progression des Français est difficile. Pendant des mois, certaines positions tels que le ravin du Père Hilarion ou encore la Croix des Carmes sont durement disputées. Attaques et contre-attaques se succèdent. Le 12 mai, les Français conquièrent la crête du Bois-le-Prêtre, mais l'ennemi s'accroche encore aux pentes. Au cours de ces opérations, près de 7 000 hommes disparaissent pour chacun des belligérants. Français et Allemands s’enterrent dans des tranchées pilonnées par l’artillerie ou des explosions souterraines. Mais le front se fige et Saint-Mihiel reste aux mains des Allemands jusqu'en septembre 1918.

 

Les hôpitaux militaires de Toul et de ses environs

Dès les premiers combats, les blessés sont nombreux en Lorraine. Intégrée au système défensif de la région fortifiée de Verdun, la garnison de Toul est dotée d'hôpitaux militaires et d'hôpitaux mixtes où civils et soldats sont soignés. Mais, très vite, ces établissements sont saturés. Le service de santé doit s’adapter rapidement pour sauver le plus grand nombre de soldats et de civils. Il ouvre alors de nouvelles structures médicales. Les casernes, les collèges mais aussi les édifices religieux sont ainsi réquisitionnés pour devenir des hôpitaux complémentaires.

Le traitement des blessés est fonction de leur état. Il débute sur le front dès l’arrivée au poste de secours avancé. Aussitôt, en quelques minutes, les blessés sont traités suivant leurs chances de guérison. Ceux qui peuvent être déplacés sont dirigés vers des ambulances, petites unités médico-chirurgicales. À Toul, les ambulances 2/8, 5/38, 5/68 font office d’antenne de ramassage, de filtrage et de catégorisation avant un transfert dans l’un des hôpitaux de la ville. Des ambulances automobiles chirurgicales - dites « autochirs » - complètent ce dispositif. Ces hôpitaux mobiles permettent de prendre en charge les grands traumatisés. Grâce aux progrès de la radiographie, les victimes d’éclats d’obus peuvent ainsi être opérées plus rapidement. Toutefois, malgré les progrès de la médecine, de nombreux soldats succombent à leurs blessures et sont inhumés dans des cimetières militaires tels que celui de Choloy-Ménillot.

En 1918, l’armée américaine installe un très important complexe hospitalier dans le secteur de Toul. Il se compose de douze hôpitaux spécialisés qui reçoivent les nombreux blessés, notamment ceux de la bataille de Saint-Mihiel en septembre 1918.

 

 

Élément remarquable

Monument aux morts des 73e et 128e DI des Loups du Bois-le-Prêtre, 1914-1918.

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Aux Bruyères D. 11B, 54200
Choloy-ménillot
03 83 43 38 04

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La nécropole nationale de Lemmes-Vadelaincourt

Nécropole nationale de Lemmes-Vadelaincourt. © ECPAD

 

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La nécropole nationale de Lemmes-Vadelaincourt regroupe les dépouilles de soldats morts pour la France lors des batailles de Verdun de 1916 à 1918. Créé en 1916, ce cimetière fut réaménagé successivement en 1920, 1934 et 1970 pour y inhumer d’autres corps de soldats décédés dans ce secteur. Le cimetière rassemble, au titre de la Première Guerre mondiale, plus de 1700 corps de soldats français et deux Russes. Ce cimetière est lié à la présence à Vadelaincourt d’un important hôpital militaire où étaient soignés une partie des blessés de la bataille de Verdun en 1916.

Parmi les soldats inhumés, reposent notamment les dépouilles du sergent Marcel Gilbert, pilote de l'escadrille F 8, et d'Edouard Nivart. Grièvement blessés lors d'un accident aérien en juillet 1916, ils succombèrent à l'HOE n°12 de Vadelaincourt.

 

1916-1918. La bataille de Verdun

Lors de la bataille de la Marne, Verdun et sa ceinture de forts forment un camp retranché sur lequel s'appuie solidement la 3e armée du général Sarrail. L'ennemi tente de faire tomber ce môle par deux attaques à l'ouest et à l'est, contre Revigny-sur-Ornain et le fort de Troyon, qui échouent. Durant toute l'année 1915, le général Joffre fait attaquer le saillant de Saint-Mihiel,  tandis qu'à l'ouest, sur la rive gauche de la Meuse, il engage ses 3e et 4e armées dans la défense de l'Argonne. Ces combats locaux s'enlisent dans les guerres de tranchées et de mine en un terrible grignotage très coûteux en effectifs.

C'est dans ce secteur où les positions françaises sont mal entretenues, que le général allemand Falkenhayn décide de lancer son offensive. Le 21 février 1916, l'opération Gericht est lancée contre les positions françaises. Après un violent bombardement de la rive droite de la Meuse et de la ville, les Allemands, avancent sur un terrain ravagé. En quatre jours, ils progressent de 6 km malgré la résistance acharnée du 30e corps d’armée, qui défend le bois des Caures où s'illustrent les chasseurs de Driant.

Le 25 février, l’ennemi prend le fort de Douaumont, tandis que la 2e armée du général Pétain,  est chargée de défendre Verdun. Celui-ci organise le front et le ravitaillement. La route Bar-le-Duc-Verdun devient la grande artère, la "Voie Sacrée, qui alimente, jour et nuit, la défense de Verdun.

Bloquée devant Vaux et de Douaumont, la 5e armée allemande élargit, le 6 mars, son action à la rive gauche de la Meuse contre la cote 304 et le Mort-Homme. Seuls obstacles naturels contrôlant l'accès à Verdun, ces deux crêtes sont alors les positions les plus disputées de la rive gauche de la Meuse. Le 9 avril, cet assaut est repoussé. Pour chaque soldat français et allemand, la bataille devient « l’enfer de Verdun » où l'artillerie triomphe. Le 7 juin, en dépit d’une défense héroïque, le fort de Vaux, attaqué aux lance-flammes et aux gaz, tombe à son tour. Les Allemands jettent toutes leurs forces dans la bataille. Le 23 juin, 80 000 fantassins allemands, précédés d’un déluge d’obus à gaz, prennent le village de Fleury. Le 26, les Allemands prennent Thiaumont.

L’offensive franco-anglaise du 1er juillet déclenchée sur la Somme contraint les Allemands à dégarnir progressivement le front de Verdun en y puisant troupes et canons. Le dernier assaut d’envergure a lieu les 11 et 12 juillet et vient buter contre le fort de Souville, à trois kilomètres seulement de Verdun. Une âpre lutte continue pour la cote 304 et le Mort-Homme. Du 21 février au 15 juillet, les deux armées tirent plus de 40 millions d’obus de tous calibres. Du côté français, on recense au 15 juillet, 275 000 tués, blessés, prisonniers. Il est de même du côté allemand. Les unités françaises se succèdent et usées, au bout de quelques jours, sont relevées. Les trois quarts de l’armée passent à Verdun, dans le creuset du front.

Le 24 octobre, le fort de Douaumont est repris Le 2 novembre, le fort de Vaux est aux mains des Français. Ainsi, de février à novembre 1916, Français et Allemands vont s'affronter au cours de l'une des plus terribles batailles de l'histoire de la Grande Guerre.

En août 1917, les Français reprennent la cote 304 et le Mort-Homme et dégagent complètement Verdun. Mais la lutte s’éternise sur la crête des Caurières où l’artillerie ennemie emploie de nouveaux obus à gaz ypérite. Le 26 septembre 1918, les Alliés attaquent de la Champagne à la Meuse. Le Bois des Caures est repris en octobre.

 

Installation de l'hôpital temporaire n°12 à Vadelaincourt

Eloigné de la zone du front et proche des moyens de communication facilitant une évacuation rapide des blessés, le village de Vadelaincourt est choisi, en 1915, pour accueillir un hôpital temporaire. Installée initialement dans les locaux non occupés de ce bourg, cette structure sanitaire va, au fur et à mesure de la bataille de Verdun, prendre de l'importance et accueillir les blessés du Mort-Homme et des deux secteurs Nord de la rive droite. Au total, du 22 février au 15 juin 1916, ils seront 10 800 blessés, dont 10 080 par éclats d'obus. La morgue est installée dans la grange de la dernière maison vers Souhesmes. Celle-ci ne peut suffire. Pour la même période, on enregistre 935 décès causés notamment par la gangrène gazeuse. Après le bombardement du 4 septembre 1917, l'activité de cet hôpital se déplace de quelques kilomètres. En mars 1918, l'hôpital HOE n° 12 est dissous.

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D204, 55220
Vadelaincourt

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Eléments remarquables

Monument aux héros de l’armée de Verdun

La nécropole nationale de Pierrepont

Nécropole nationale de Pierrepont. © ECPAD

 

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La nécropole nationale de Pierrepont regroupe les dépouilles de soldats morts pour la France lors des batailles des frontières en août 1914. Créée en 1920, elle témoigne de l’extrême violence des combats du 22 et 23 août 1914 autour de Pierrepont, qui furent les plus meurtriers de la Grande Guerre. Aménagé successivement en 1920-1921, puis de 1932-1936 pour rassembler les corps exhumés de cimetières militaires provisoires de la région de Longwy et de la Crusnes, de Spincourt, de l’Othain, et du Loison, cette nécropole regroupe les corps de 3 758 Français, dont 1 416 en tombes individuelles. Deux ossuaires conservent les restes mortels de 2 342 hommes. À leurs côtés reposent également 493 Russes, 141 Belges, 2 Britanniques et 1 Roumain. Plusieurs soldats morts pendant le Seconde guerre mondiale, dont 20 Français, 55 Soviétiques et 1 Tchèque sont inhumés en ce lieu.

 

14-25 août 1914. La bataille des Frontières 

En août 1914, les troupes allemandes déploient un vaste mouvement tournant par la Belgique en vue d'envelopper l’armée française. Après avoir concentré ses forces à la frontière, le général Joffre, appliquant le plan XVII, décide de porter ses efforts en Alsace et en Lorraine. Pour leur part, plus au nord, les 3e et 5e armées françaises ainsi que le corps expéditionnaire britannique doivent contenir la manœuvre allemande. C'est la bataille des frontières.

La Lorraine est ainsi au cœur des premiers enjeux militaires de la guerre où s'affirment déjà, l'artillerie et l'aviation. Du 14 au 18 août, la 3e armée du général Ruffey attaque en direction d'Arlon. Malgré un terrain accidenté, boisé et difficile, les Français marchent rapidement. Le 5e corps porte ainsi ses avant-gardes dans le secteur de Gorcy et Cosnes. Loin de soupçonner l'importance des forces ennemies, les Français se heurtent en réalité à un adversaire bien supérieur en nombre qui, placé en embuscade, harcèle leur progression. La bataille des Frontières est une succession de combats localisés et trés éprouvants. Pour l'armée française, le 22 août 1914 est ainsi la journée la plus meurtrière de la Première Guerre mondiale. Plus de 20 000 hommes sont tués. Parmi eux, disparaît notamment l'aspirant Germain Foch, fils du général Foch. Le corps de cet officier repose aujourd'hui à Gorcy.

Dès le 23, les Français sont contraints d'entamer prématurément un repli, abandonnant la frontière et portant la guerre sur le territoire national. Pour les Français, animés d'un esprit purement offensif, ils négligent les mesures de sûreté essentielles. Privés souvent de l'appui de leur artillerie et faute de renseignements précis, ils lancent souvent des attaques téméraires infligeant des pertes importantes.

La bataille des Frontières apparaît donc comme l'un des premiers succès de l'adversaire. Pour autant, cette victoire n’est pas totale. Les Français ont ainsi pu se replier en bon ordre et ces combats ont mobilisé des forces qui auraient pu être plus utiles, à l'ouest, dans la manœuvre tournante conçue par les Allemands. Cet élan général s'est ainsi brisé, attirant les armées du centre à progresser plus vers le sud. Celles-ci vont devoir livrer sur la Meuse, les 27 et 28 août, une autre bataille qui retardera encore leur marche vers Paris. Progressivement, en Lorraine, le front se fige. Joffre ordonne à ses hommes, désormais talonnés, de se replier. Bien que harassés, du 6 au 12 septembre 1914, ils trouveront les ressources morale et physique pour reprendre l'initiative sur la Marne.

 

La Tour-lanterne de Pierrepont

Érigée, en 1922, au centre de la nécropole, cet imposant monument est dédié au souvenir des soldats alliés disparus lors des combats de Pierrepont du 22-23 août 1914. Les pierres de cette Tour-lanterne proviennent d’une ancienne cheminée de la manufacture de draps démontée pierre par pierre et remontée dans le cimetière. La taille de ce monument s’explique par la volonté d’égaler le monument qui domine le cimetière allemand voisin où reposent 3 017 soldats. Une première plaque rappelle la mémoire des soldats tombés à Pierrepont ainsi que les noms des enfants de la ville, morts pour la France au cours de la Grande Guerre. La seconde porte les régiments de la 42e division d'infanterie ayant participé à la bataille de Pierrepont.

 

Éléments remarquables

La tour-lanterne aux morts des 22 et 23 août 1914.

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1988 Le Tremble, 54620
Pierrepont

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La nécropole nationale Les Chesneaux

Nécropole nationale Les Chesneaux. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_Chateau-Thierry

 

Située aux Chesneaux, cette nécropole nationale regroupe les dépouilles de 2103 soldats décédés lors des combats qui se sont déroulés, en 1918, dans la région. Ce cimetière est aménagé pour réunir les corps des combattants exhumés de tombes isolées ou de différents cimetières provisoires. Au titre de la Grande Guerre, il rassemble près de 2088 corps dont 698 soldats en deux ossuaires. Neuf Britanniques dont deux inconnus et un homme de la Croix -Rouge britannique attaché à l'armée française et quatre Russes y reposent également.

Pour la Seconde Guerre mondiale, seuls deux soldats sont inhumés : Charles de Rouge, aspirant au 1er bataillon de chars, décédé le 10 juin 1940 à Sézanne (tombe n° 1378) et le lieutenant Pierre Charles PAIN (tombe 585).

 

La résistance alliée au Friedensturm, la seconde bataille de la Marne

Au printemps 1918, les Allemands peuvent, à la faveur du traité de Brest-Litovsk, concentrer tous leurs moyens sur le front occidental. Exploitant les divisions entre les Alliés, le général allemand Ludendorff cherche à repousser les Britanniques sur les côtes de la Manche en exécutant une manœuvre rapide et brutale. Au matin du 21 mars, les troupes allemandes attaquent. En une seule journée, le front britannique est enfoncé. Une brèche s'ouvre à la jonction des armées britanniques et françaises. Après quatre ans d’immobilisme, le front est rompu dans la Somme et dans l’Oise. Tout au long du printemps 1918, les Allemands poursuivent leur effort. Le 27 mai, mobilisant toutes leurs ressources, ils lancent, sur un front de 90 km, une nouvelle offensive sur le Chemin des Dames et en Champagne en vue de séparer les armées alliées du nord de celles de l'est. Sous cette pression, les lignes françaises sont, à leur tour, enfoncées. Le 31, de Château-Thierry à Verneuil, la rive droite est sous le contrôle de l'ennemi. Château-Thierry et la cote 204 deviennent le pivot du nouveau front où l'ennemi a formé une poche de 50 km.

Comme en septembre 1914, Paris est menacée. À la hâte, à l'ouest de Château-Thierry, le haut-commandement allié engage les troupes américaines. À l'est, il faut enrayer la progression ennemie dans la vallée de la Marne. Les Allemands cherchent à prendre le contrôle de l'axe Epernay-Dormans qui ouvre la route vers Paris. Assurant la défense de la Montagne de Reims, les Français soutenus par les Britanniques et les Italiens résistent aux assauts répétés des Allemands. Le 15 juillet, Ludendorff engage ses dernières forces. De Longpont à Bligny, ce sont trente divisions qui sont concentrées. Au terme d’un violent bombardement, les fantassins allemands atteignent la Marne sur laquelle des passerelles ont été jetées. Devançant cet assaut, les Français se replient sur d’autres positions. Seuls des postes d’observation persistent pour signaler l’avancée des colonnes ennemies prises sous le tir des contre-batteries. Les Français et leurs Alliés infligent ainsi de lourdes pertes aux Allemands.

Le 17, Ludendorff doit admettre que son offensive est un échec avec la perte de 400 canons et de 20 000 soldats faits prisonniers. Pour la 4e armée du général Gouraud et les Alliés, la victoire semble acquise. Le 18 juillet, une puissante contre-attaque est lancée. C’est le second "miracle" de la Marne. Les Français parviennent à s’emparer des objectifs stratégiques, dominant ainsi la rive droite de la Marne. Le 19, Foch cherche à réduire la poche de Château-Thierry. Faute de ressources humaines et matérielles, les Allemands sont débordés et lâchent progressivement leur position, évacuant ainsi la rive sud de la Marne. En août, Paris est définitivement dégagée. Soissons, Château-Thierry et plus de 200 villages sont délivrés. Le 4 août, la poche est définitivement résorbée. Près de 200 000 soldats français sont tués ou blessés du 15 au 30 juillet 1918. À l’automne, les Alliés entament, sur un front de 400 km, la poursuite, talonnant ainsi l’ennemi jusqu’au 11 novembre 1918.

Les Américains à Château-Thierry

En mai 1918, le général Foch se tourne vers Pershing pour disposer rapidement d'un soutien militaire des Etats-Unis, entrés en guerre en avril 1917. Pour endiguer l'avancée ennemie, deux divisions sont déployées dans la région de Château-Thierry. Pour la plupart de ces hommes, c'est le baptême du feu. Le 4 juin, au prix de pertes importantes, le mouvement est enrayé et, le 6, la 2e division américaine (DIUS) reprend l'initiative notamment au Bois Belleau. Les contre-attaques sont nombreuses et violentes. Les Américains s'accrochent puis le 9, se replient afin de pilonner les positions ennemies.

Le 11, les combats reprennent et se transforment en corps à corps. Le 25 juin, au terme de bombardements et d'assauts toujours plus violents, le bois Belleau est aux mains des Américains.

À Château-Thierry, un imposant mémorial, Rock of the Marne, est inauguré en 1933, en souvenir de l'offensive du 18 Juillet 1918, lors de la seconde bataille de la Marne. Construit par l'architecte Paul Philippe Cret aidé d'Achille-Henri Chauquet, il rappelle l'engagement des Américains aux côtés des Français lors de la seconde bataille de la Marne notamment sur la cote 204.

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Château-Thierry
Entre la rue Léon Lhermitte et la rue Massure-aux-Lièvres

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Eléments remarquables

Monument "le Linceul" œuvre du sculpteur Jacopin qui a représenté un soldat du 1er empire, abandonné aux corbeaux

La nécropole nationale de La Croix-Ferlin à Bligny

Nécropole nationale de La Croix-Ferlin. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_Bligny

 

Située à La Croix Ferlin, la nécropole nationale de Bligny regroupe les dépouilles de soldats français décédés lors des différents combats qui se sont déroulés, en 1918, dans la région. Aménagé en 1923 pour y réunir les corps d’autres soldats exhumés de tombes isolées ou de différents cimetières provisoires, il rassemble aujourd’hui, près de 4 654 corps dont 2 160 en tombes individuelles. Un ossuaire conserve les restes mortels de 2 506 soldats. Parmi ces soldats sont inhumés le corps d’un Russe et de deux combattants morts pour la France durant le conflit 1939-1945.

 

La résistance alliée au Friedensturm, la seconde bataille de la Marne

Au printemps 1918, les Allemands peuvent, à la faveur du traité de Brest-Litovsk, concentrer tous leurs moyens sur le front occidental. Exploitant les divisions entre les Alliés, le général allemand Ludendorff cherche à repousser les Britanniques sur les côtes de la Manche en exécutant une manœuvre rapide et brutale. Au matin du 21 mars, après un bref bombardement, les troupes allemandes attaquent. En une seule journée, le front britannique est enfoncé. Une brèche s'ouvre alors à la jonction des armées britanniques et françaises. Après quatre ans d’immobilisme, le front, sous les coups de buttoir, est rompu, dans la Somme et dans l’Oise.

Tout au long du printemps 1918 les Allemands poursuivent leur effort. Le 27 mai mobilisant toutes leurs ressources, ils lancent, sur un front de 90 kilomètres, une nouvelle offensive sur le Chemin des Dames et en Champagne en vue de séparer les armées alliées du nord de celles de l'est. Sous cette pression, les lignes françaises sont, à leur tour, enfoncées. À Bligny, les Français cherchent à enrayer le mouvement ennemi qui cherche à atteindre la Marne, s’emparer de Reims pour s’ouvrir la route de Paris. Assurant la défense de la Montagne de Reims, les Français soutenus par les Britanniques et les Italiens résistent aux assauts répétés des Allemands qui perdent les terrains nouvellement conquis.

Le 15 juillet, Ludendorff engage ses dernières forces. De Longpont à Bligny, ce sont trente divisions qui sont concentrées. Devant Reims, de Bligny à Prunay, on en recense quinze. Au terme d’un violent bombardement, d’un seul élan, les fantassins allemands atteignent la Marne sur laquelle des passerelles ont été jetées, depuis Gland jusqu’à Mareuil, sur un front de 20 kilomètres. Devançant cet assaut, les Français avaient abandonné leur 1re ligne pour se replier sur d’autres positions. Quelques postes d’observation et îlots de résistance persistent afin de signaler l’avancée des colonnes ennemies prises sous le tir des contre-batteries. Les Français appuyés par leurs alliés infligent de lourdes pertes aux Allemands dont le mouvement s’enraye.

Face à eux, occupant ce secteur depuis avril 1918, le 2e corps d'armée italien s’oppose violemment aux Allemands. En effet, du 11 au 13 juin, cette unité déployée le long de la rivière Ardre (Marne) parvient à stopper l'offensive au prix de 4 000 morts et 4 000 prisonniers, préservant ainsi la route d’Epernay.

Le 17, Ludendorff doit admettre que son offensive est un échec. Le 18 juillet, une vaste et puissante contre-attaque alliée est lancée. Faute de ressources humaines et matérielles, les Allemands sont débordés et lâchent progressivement leur position. A l’automne, les Alliés entament, sur un front de 400 kilomètres, la poursuite de l’ennemi jusqu’au 11 novembre 1918.

 

Le cimetière militaire italien de Bligny, symbole de l’amitié franco-italienne

Dès l'été 1914, de nombreux volontaires italiens, parmi lesquels figure le jeune Lazare Ponticelli, dernier poilu français décédé en 2008, s’engagent au sein de la Légion étrangère. Ces derniers s’illustrent en Argonne où un monument dédié aux Garibaldiens rappelle, à la Lachalade, le sacrifice de ces hommes. Les corps de ces volontaires ont été transférés à Bligny.

Situé à une quinzaine de kilomètres à l’ouest de Reims, le cimetière italien rassemble 3 440 corps de soldats du IIe corps d'armée du général Alberico Albricci engagés en juillet 1918. Parmi eux, repose la dépouille du général Ugo Bagnani, mort le 7 février 1917 à Cassel (Nord) lors d’une mission du gouvernement italien auprès de l'armée britannique. Au centre de ce lieu majeur de la mémoire italienne est érigé un autel dédié aux 5 000 soldats italiens morts sur le sol français au cours de la Grande Guerre. Par ailleurs, une stèle rappelle que d'avril à novembre 1918, 41 000 soldats italiens ont combattu sur le front français. En effet, à la demande du commandement interallié, 41 000 hommes sont engagés à la hâte pour contrer les offensives allemandes en Champagne et sur le Chemin des Dames. D’avril à novembre 1918, cette prestigieuse unité perd 9 000 hommes.

 

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Bligny 51170
À 17 km au sud-ouest de Reims, sur la RD 380

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La nécropole nationale de Soupir n° 2

Nécropole nationale de Soupir n° 2. © Guillaume Pichard

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_2_Soupir

 

La nécropole nationale de Soupir n°2 regroupe les dépouilles de soldats morts pour la France lors des différentes batailles du Chemin des Dames. Édifié en 1934 pour inhumer les corps de combattants que l’on continuait de découvrir dans le secteur, ce cimetière rassemble 2 829 corps de soldats tombés lors des deux conflits mondiaux. Parmi ces sépultures, 2 216 Français dont 250 en ossuaire, 26 Russes, cinq Belges (dont quatre victimes civiles), deux Britanniques inconnus. Pour la Seconde Guerre mondiale, 545 Français sont enterrés ainsi que 33 Belges dont 30 victimes civiles. À leur côté, repose également le corps de Pierre Muller, sous-lieutenant au 9e bataillon de tirailleurs algériens, décédé le 17 septembre 1958 en Algérie (tombe n° 2361).

 

Le Chemin des Dames, un secteur majeur du front de la Grande Guerre

Dès les premières semaines, le plateau du Chemin des Dames est un enjeu pour les belligérants qui peuvent, en occupant cette position stratégique, observer les plaines de Reims et de Soissons. Après le sursaut allié sur la Marne, l'ennemi se replie sur le plateau qui est progressivement fortifié. Dès l'automne 1914, de violents combats se déroulent dans le secteur de Vailly-sur-Aisne, Crouy ou sur la cote 132.

À la veille du printemps 1917, les Français projettent de déployer une puissante offensive dans ce secteur épargné. Mais, le repli allemand sur la ligne Hindenburg impose au général Nivelle de revoir les orientations de cette opération. Au matin du 16 avril, après un intense bombardement dont l'efficacité est limitée, les premières vagues s’élancent. Après avoir gravi les pentes du plateau, elles se heurtent aux barbelés souvent intacts et sont fauchées par les mitrailleuses allemandes. Au prix d'importants sacrifices, les Français atteignent la crête du plateau. Le 17, malgré des conditions météorologiques difficiles, ils poursuivent leur effort. Faute de succès, l’autorité de Nivelle s’effondre. Du 16 au 30 avril, 147 000 hommes sont tombés dont 40 000 morts.

Au bord de l’effondrement le moral des Français vacillent. Devant l'échec de cette offensive, des mouvements de mutineries éclatent dans les rangs de quelques unités, qui refusent de monter en première ligne. Devant l'amplification de cette contestation en mai 1917, les autorités militaires réagissent. Les arrestations sont nombreuses. Les soldats considérés comme les plus actifs sont jugés et condamnés par des tribunaux militaires.  Plus de 500 condamnations à mort sont prononcées, puis commuées par le pouvoir politique. Près de trente sont, pourtant, exécutés. En parallèle, un système de rotation plus efficace et de permissions est instauré.

Au cours de l'été, de nouvelles attaques aux objectifs plus limités sont lancées contre les positions stratégiques du Plateau, notamment à Craonne et Laffaux. Durant cette bataille, des ambulances sont ouvertes dans ce secteur. Peu à peu, les brancardiers enterrent en ce lieu les dépouilles de soldats décédés dans ce secteur.

Au printemps de 1918, le Chemin des Dames est à nouveau âprement disputé. Le 27 mai 1918, les Allemands déferlent, bousculant les positions françaises. Ils occupent rapidement le Chemin des Dames. Le front est rompu. Mais, le 18 juillet, ce mouvement s'enraye. Les Alliés contre-attaquent, repoussant l'ennemi. Au cours des semaines suivantes, les combats font rage. Les Allemands abandonnent définitivement le 10 octobre, un mois avant l'armistice, le plateau aux troupes françaises et italiennes.

 

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Soupir 02160
À 25 km à l'est de Soissons, en bordure du CD 925 (Soissons/Neufchâtel-sur-Aisne)

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