Joseph Joffre

1852-1931

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Le Maréchal Joffre Photo SHAT

 

Né à Rivesaltes, le 12 janvier 1852, Joseph Joffre s'avéra un élève brillant qui entra à l'École Polytechnique à 17 ans.

Embrassant la carrière militaire, il choisit l'arme du génie correspondant le mieux à ses capacités d'ingénieur. Après la guerre de 1870-71, il servit aux fortifications de Paris agrandies par le général Séré de Rivières d'où, en 1874, il partit " aux colonies ".

En 1885, il était capitaine en Indochine où il participa à la campagne du Tonkin, décoré de la Légion d'Honneur en septembre 85. Sapeur, il fortifia l'île de Formose, alors base de la flotte de l'amiral Courbet.

En 1892, il créait au Soudan français des voies ferrées puis, dans le cadre des opérations contre le sultan Samory, il conquit Tombouctou. Plus tard, colonel, sous le général Gallieni, il fortifia le port de Diego-Suarez, à Madagascar.

Devenu général de division, en 1905, il accéda au poste de directeur du génie au ministère de la Guerre . après d'autres importantes affectations telles que chef du 2e corps d'armée, il devenait membre du Conseil supérieur de la Guerre puis nommé en 1911 chef d'état-major de l'armée, futur générallissime en cas de conflit. Depuis ce poste suprême, il remania l'armée, réforma la doctrine, les règlements, le matériel, les effectifs, la mobilisation, etc, aucun aspect ne lui échappant.

Il renforçait la défense du pays, conscient d'une menace allemande de plus en plus pesante. Dans ce but, il fut un vif acteur de l'alliance militaire avec la Russie impériale qu'il raffermit en 1913. Les hostilités avec le II e Reich éclatèrent le 3 août 1914 lorsque l'Allemagne déclara la guerre à la France. Les opérations se déclenchèrent à l'Est comme à l'Ouest en un conflit généralisé rapidement mondial. Joffre lança son plan XVII de l'Alsace à la Belgique. Il essuya de durs revers lors des batailles dites "des Frontières ", ne reprit le dessus des opérations d'une manière offensive que lorsque les armées ennemies avaient atteint la grande banlieue parisienne, la Marne et au-delà, stoppées sur l'Ourcq, à Verdun et sur la ligne de front en avant de Nancy, Epinal, Belfort. Ses armées et ses généraux gagnèrent la bataille de la Marne du 5 au 12 septembre 14, avec l'appui de l'armée anglaise . bataille qu'il a conduite avec son grand-état-major, à l'initiative du général Gallieni, gouverneur de Paris.

Il dressa ensuite une barrière de troupes, après la " Course à la mer ", grâce au général Foch, qui aboutit à fermer la route de Calais, à Dixmude et sur l'Yser, aux côtés des Belges et des Britanniques. Le 26 novembre 14, Joffre était décorée de la Médaille Militaire. Stabilisée, la lutte s'enlisa sur 770 km de front, devint une guerre de siège qu'il dirigea depuis son G.Q.G. de Chantilly, affrontant aussi la crise des munitions, la crise du matériel, réussissant à doter ses troupes de meilleurs armes, uniformes, notamment du casque Adrian, du mortier de 58 mm de tranchée, de grenades à main, du masque à gaz, du fusil-mitrailleur Chauchat, du fusil Berthier, des chars lourds Schneider, Saint-Chamond, etc.

En 1916, il commandait l'ensemble des armées françaises et non plus le seul front du nord-est mais il coordonnait depuis des mois ses opérations offensives avec celles des alliés anglais, italiens, russes, persuadé de l'avantage d'imposer aux Centraux des actions décidées en commun. Il mena en 1916 une défense imperturbable à Verdun grâce aux généraux de Castelnau et Pétain, puis il passa à l'offensive sur la Somme avec Haig, Foch et Fayolle. Lançant à Verdun les offensives Nivelle-Mangin, il reprenait Fleury, Douaumont, Vaux, à l'automne.

Malgré tout, en décembre 16, le président du Conseil, Aristide Briand, le remplaça par le général Nivelle. Joffre était élevé à la dignité de maréchal de France.

 

Gardant sa renommée incontestée auprès des Alliés, Joffre fut utilisé en 1917 par le gouvernement français comme conseiller militaire auprès de la mission Viviani chargée d'intégrer les Américains activement dans le conflit, puis il fut nommé inspecteur général des troupes U.S. en France où il jugea de leurs progrès dans l'apprentissage du combat de tranchées, dans l'utilisation d'armes nouvelles.

Le 13 novembre 18, les États-Unis le décoraient de la Distinguished Service Medal.

La guerre gagnée, la paix signée, Joffre chevaucha en tête du défilé de la Victoire du 14 juillet 1919 à Paris.

Se consacrant ensuite à ses mémoires, à des voyages, élu à l'Académie française, il travailla jusqu'à s'éteindre en 1931, âgé de 79 ans.

Honoré d'obsèques nationaux, il fut inhumé dans sa propriété de Louveciennes ( Yvelines ) où il repose toujours actuellement.

 

Source MINDEF/SGA/DMPA Pierre Hervet

Adolphe Guillaumat

1863-1940

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Le général Guillaumat Photo SHAT

Guillaumat, Adolphe Marie Louis (Bourgneuf, Charente-Maritime : 4 janvier 1863 - Nantes, Loire-Atlantique : 18 mai 1940)

Fils de Louis Guillaumat, officier, et de Marie Noémie Fleury, il entre à Saint-Cyr en 1882, dont il sort major le 1er octobre 1884 choisissant de servir au 65e régiment d'infanterie (R.I.) à Nantes. Capitaine en 1893, il passe en avril 1895 au 2e régiment d'infanterie étranger et s'embarque pour le Tonkin en septembre 1897.

Guillaumat s'y fait remarquer par l'occupation de Kouang-Tchéou-Wan (Guangzhouwan), cédé à bail par le Chine à la France. À l'occasion d'une de ses missions dans l'Empire du milieu, lors de la guerre des Boxers, il prend part, sous les ordres du Général Voyron, à la marche sur Tien-Tsin (Tianjin) et au combat du 23 juin 1900 mené par la colonne internationale devant l'arsenal de la ville, ouvrant la route de Pékin qu'ils atteignent le 14 août. Commandant de la garnison française, il est blessé en défendant la place, héroïsme qui lui vaudra d'être promu Chef de bataillon en décembre 1900.

De retour en métropole, il enseigne en 1903 l'histoire militaire à Saint-Cyr et décroche en 1905 le brevet direct d'état-major avec la mention très bien avant d'intégrer l'École supérieure de guerre en 1906. Il épouse le 17 juillet de cette même année Louise Bibent.

Lieutenant-colonel en 1907, professeur de tactique d'infanterie, Guillaumat est nommé en septembre 1908 commandant du Prytanée militaire. Colonel le 28 septembre 1910, chef de corps du 5e R.I., il rejoint, en janvier 1913, la direction de l'infanterie au ministère de la Guerre. Général de brigade le 8 octobre 1913, il continue sa carrière au ministère de la guerre avant d'être nommé, le 14 juin 1914, chef du cabinet militaire du ministre de la Guerre Messimy.

La guerre déclarée, le Général rejoint la IVe armée en septembre, prenant le commandement de la 33e division d'infanterie (D.I.) avec laquelle il participe à la première bataille de la Marne (6 au 11 septembre 1914) et aux combats sanglants de Vitry-le-François avant de tenir un secteur en Champagne. Affecté à la 4e D.I., devenu général de division à titre temporaire en décembre 1914, il prend, le 25 février 1915, le commandement du Ier corps d'armée (C.A.) aussi appelé le "Groupement Guillaumat", qu'il mènera à la première bataille de Champagne, à celle de la Woëvre (en avril), et avec lequel il tiendra le secteur de Champagne. Son unité participe à la bataille de Verdun en février 1916, avant d'être envoyée en août 1916 renforcer la VIe armée française qui, au nord de la Somme, doit soutenir l'aile droite des armées anglaises. Le 15 décembre 1916, Guillaumat reçoit le commandement de la IIe armée et, à la tête de 650 000 hommes, retourne sur le front de Verdun, arrêtant les attaques allemandes au printemps de 1917. Il part, le 20 avril, à l'assaut des positions ennemies, portant les lignes françaises au nord de la Côte 304 et du Mort-Homme.

Guillaumat succède au Général Sarrail, le 14 décembre 1917, dans les Balkans et prend ainsi le commandement en chef des armées alliées d'Orient. Devant faire face à une situation militaire difficile, il réorganise les forces alliées, rétablissant la confiance et la discipline dans ses rangs. Mettant à profit le transfert de troupes ennemies sur le front de l'Ouest suite à la paix de Brest-Litovsk (3 mars 1918) et de Bucarest (5 mars 1918), Guillaumat lance les troupes françaises et helléniques, rompant ainsi avec la politique défensive du Conseil supérieur de la guerre aligné sur la stratégie anglo-américaine de maintient d'une ligne de front Stavros-Monastir. Il met en place un plan d'offensive générale devant servir de base aux opérations de Franchet d'Esperey, son successeur, et contraindre les armées bulgares à demander un armistice. Mais son principal mérite sur le front d'Orient est d'avoir fait du commandement des armées alliées, qui s'apparentait jusqu'à son arrivée à un état-major supérieur des forces françaises, un outil adapté au commandement d'une force multinationale, outil qui se révélera déterminant lors de l'ambitieuse offensive de septembre 1918.

La deuxième défaite du Chemin des Dames fin, mai 1918, porte les Allemands à 75 km de Paris et motive le retour de Guillaumat en France. Nommé gouverneur et commandant du camp retranché de Paris le 15 juin 1918, il fait accepter le plan d'offensive sur le front d'Orient. La capitale hors d'atteinte, Guillaumat est placé à la tête de la Ve armée, qu'il engage en octobre-novembre 1918 dans la seconde bataille de la Marne puis en Champagne, jusqu'à la Meuse.

Guillaumat est élevé la dignité de grand-croix de la Légion d'honneur le 10 juillet 1918 et reçoit la médaille militaire le 3 octobre 1918.

Inspecteur général en juin 1919, membre du Conseil supérieur de la Guerre en 1920, il commande l'armée d'occupation du Rhin à partir du 11 octobre 1924 et exerce le commandement supérieur des forces alliées des territoires rhénans. Parallèlement, il préside les commissions de défense du territoire de 1922 à 1931 - la première, créée en 1922 par le ministre de la Guerre, André Maginot, dans le but d'élaborer une organisation défensive du territoire, est remplacée par une commission de défense des frontières, préfigurant la C.O.R.F. ( commission d'organisation des régions fortifiées ) et la "Ligne Maginot".

Ministre de la Guerre dans le cabinet Briand-Caillaux du 23 juin au 20 juillet 1926, il reprend son commandement jusqu'à l'évacuation de la Rhénanie le 30 juin 1930. Continuant à participer aux travaux du Conseil supérieur de la Guerre, il est mis hors-cadre sans emploi le 4 juin 1933. Partisan d'une politique de rigueur, Guillaumat ne cessera d'attirer l'attention de la classe politique sur les dangers d'un réarmement allemand et sur la nécessité pour la France de conduire une politique militaire : allongement du service national, construction d'ouvrages défensifs aux frontières, modernisation des armées.

Retiré à Nantes, où il décède en 1940, ses cendres rejoignent le caveau des gouverneurs (Hôtel national des Invalides) en novembre 1947.

 
Sources : R. d'Amat et R. Limouzin-Lamothe, Dictionnaire de biographie française, Paris, Letouzey, 1965, tome 16, col. 138-139
J.-P. Gomane, "L'expédition internationale contre les Boxers et le siège des légations (juin-août 1900)", Revue historique des armées, 230, 2003 (n°1), pp. 11-18. B. Hamard

Biographies associées :
- Noel Léon Un Chef, Le Général Guillaumat, éditions Alsatia, 1949
- Paul Guillaumat, Correspondance de guerre du Général Guillaumat, éditions L'harmattan, 2006
- "Les commandements français des Armées alliées d'Orient et la défense de la crédibilité du front balkanique (1917-1918), Revue historique des armées, 201, 1995 (n°4), pp. 108-117

Raymond Séré de Rivières

1815-1895

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Raymond Séré de Rivières Photo SHAT

 

Né a Albi le 20 mai 1815, Polytechnicien, officier du génie, Général de brigade en 1871.

 

1862 : il organise la place de Nice.

1864-68 : il construit quatre forts à Metz.

1869 : il fortifie Langres.

1870 : il fortifie Lyon.

1871 : commande le génie de l'armée de l'Est . puis participe aux opérations menées contre la Commune de Paris en assiégeant des fortifications. Il a ensuite la tâche d'instruire le procès du maréchal Bazaine.

1872 : il est nommé secrétaire du Comité de défense créé par le président de la République A. Thiers.

1874 : nommé chef du service du génie de l'Armée, il peut dès lors appliquer ses principes de fortification. Promu général de division, il érige de 1874 à 1880 un système fortifié de Dunkerque à Toulon, qui porte son nom. Ce système avait pour but de couvrir la mobilisation et d'obliger les éventuels envahisseurs à s'engager dans les couloirs géographiques prédéterminés, sous le feu de points d'appui défensifs.

1880 : en janvier, à 65 ans, il est remplacé par son successeur, le général Cosseron de Villenoisy, qui achève ses travaux.

Le général Séré de Rivières repose à Paris au cimetière du Père Lachaise : division 95, allée 4, monument 59

 

Source MINDEF/SGA/DMPA Pierre Hervet

André Maginot

1877-1932

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André Maginot Photo ECPAd

 

André Maginot est né à Paris le 17 février 1877 et meurt à Paris le 6 janvier 1932.

Auditeur au conseil d'État à 23 ans, André Maginot est élu député de la Meuse en 1910. Il se spécialise dans l'étude des questions militaires. Plusieurs fois secrétaire d'Etat et ministre, il est sous-officier durant la Grande Guerre, et est très grièvement blessé.

En tant que ministre de la Guerre de 1922 à 1924 et de 1929 à 1932, il active la réalisation du programme de fortifications. Le 28 décembre 29, il présente aux députés son projet de loi de financement qui est voté le 14 janvier 1930 accordant sur cinq ans 2 900 millions de francs pour la défense terrestre des frontières. Par des additifs, le total des crédits s'élève à 3 442 millions à la fin de 1930 avec cette répartition en coûts de travaux : 55 % pour la Lorraine, 26 % pour l'Alsace, 10 % pour les Alpes.

Fin 1936, le système défensif est terminé, baptisé " ligne Maginot " par les journalistes, ayant coûté environ 5 milliards de francs soit 1,6 % des dépenses budgétaires de la période 1930-36.

Il meurt en 1932, emporté en quelques jours par la typhoïde.

 

Source MINDEF/SGA/DMPA Daniel Bax, Pierre Hervet

François Haxo

1774-1838

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François Haxo. Source : SHD

Né lorrain, originaire de Lunéville ( Meurthe-et-Moselle ), capitaine à 22 ans, François Nicolas Benoît Haxo participe aux campagnes de 1794 et 1795 dans les armées de la République.

En 1796, il est élève de la toute nouvelle École Polytechnique, créée deux ans auparavant. Ingénieur, il entreprend des travaux de fortifications aux frontières. Sous le premier empire, en 1810, il mène les travaux du fort de Bard ( Jura ) puis des fortifications en Italie, suivies d'autres pour améliorer la défense du détroit des Dardanelles, en Turquie.

C'est en 1811 que Napoléon Ier le nomme à la tête du génie de l'armée d'Allemagne où il exécute de gros travaux à Meldin, à Dantzig où il créée des batteries casematées. Gouverneur de la place de Magdebourg puis chef du génie de la Garde impériale en 1813, sa carrière ne s'arrête pas à la chute de l'Empire car, sous la Restauration, il exerce les fonctions d'inspecteur général des fortifications. Durant plusieurs années, il oeuvre aux fortifications frontalières, à la remise en état de forteresses essentielles à la défense du royaume.

 

MINDEF/SGA/DMPA Daniel Bax et Pierre Hervet

Sébastien Le Prestre de Vauban

1633-1707

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Vauban à Cambrai Photo SHAT

 

Sébastien Le Prestre de Vauban est né le 4 mai 1633 dans le Morvan, à Saint-Léger-de-Foucherets. Agé de dix-huit ans, il est cadet au régiment de Condé. C'est l'époque de la Fronde des Princes animée par Louis de Bourbon dit le Grand Condé, le vainqueur de Rocroi en 1643, en rébellion contre la reine régente Anne d'Autriche et son premier ministre, le cardinal Mazarin.

Vauban se rallie à Mazarin et au jeune roi Louis XIV après l'arrestation de Condé en 1650. Il peut diriger son premier siège de ville en Argonne puis il obtient d'être nommé, grâce aux études qu'il mène, ingénieur du roi en 1655.

Joignant théorie et pratique, il s'attèle aux problèmes de défense sur les pas des ingénieurs des fortifications d'Henri IV, les Errard, Chastillon, de Beins, de Bonnefons. Il améliore, invente, met en place . écrit aussi son traité sur l'attaques des forteresses en 1705.

Nommé lieutenant-général en 1688, il reçoit la dignité de maréchal de France le 14 janvier 1703. Sa carrière tout entière est consacrée au roi et au royaume : il construit ou réaménage plus de 300 forteresses, dirige plus de 50 sièges . ses prises de places sont célèbres : Tournai, Douai, Lille, Maastricht, Mons, Besançon, Namur, Luxembourg, etc.

Dès 1673, il fortifia le royaume qu'il nomma " le pré carré " en Flandres et dans le Nord, en Ardennes, Alsace, Rhénanie, en Franche-Comté, Alpes, Bretagne, Roussillon, sans omettre la façade maritime. Il créée des places-fortes avec des échelonnements de défense à Lille, Besançon, Belfort, etc.

Il fut bâtisseur, urbaniste ainsi qu'ingénieur de l'armement, stratège et tacticien, gestionnaire et économiste, comme ingénieur civil. Il écrit et fait publier son Projet de dîme royale, en 1707, préconisant l'impôt unique. Il a écrit aussi un mémoire en 1689 où il désapprouve la révocation de l'Edit de Nantes, au nom de la liberté de conscience.

Épuisé par sa vie de labeurs immenses, il décède le 30 mars 1707 à Paris.

Son corps repose en l'église de Bazoches ( Nièvre ), près de son château acquis en 1675, tandis que son coeur se trouve déposé en l'église du Dôme, aux Invalides, à Paris, par décision de l'Empereur Napoléon, depuis le 28 mai 1808.


« Le Roi me tenant lieu de toutes choses après Dieu, J'exécuterai toujours avec joie tout ce qui lui plaira de m'ordonner. Quand je saurais même y devoir perdre la vie. »

Vauban, Lettre de Vauban à Chamillart, Paris, 16 janvier 1706.

Ville assiégée par Vauban : ville prise.

Ville défendue par Vauban, ville imprenable.

 

Source : MINDEF/SGA/DMPA

Robert, Georges Nivelle

1856-1924

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Né à Tulle dans une famille protestante franco-britannique par sa mère, le 15 octobre 1856, Robert Nivelle se révèle être un bon élève en plus de son bilinguisme. Il intègre l'Ecole Polytechnique (promotion 1876) dont il sort diplômé dans le corps des artilleurs en 1878.

Nivelle commence sa carrière militaire en Outre-Mer. Il rejoint le corps expéditionnaire français envoyé en Chine lors de la révolte des Boxers (été 1900), et sert ensuite en Afrique où il est particulièrement apprécié pour ses qualités relationnelles.

Devenu colonel au début de la Première Guerre mondiale, il se fait à nouveau remarquer par sa conduite exemplaire en Alsace et, en septembre 1914, lors de la bataille de l'Ourcq. Il lance en effet son infanterie contre les lignes du 4e corps de la 1e armée du général von Kluck, autour de Meaux, sauvant ainsi la capitale de la menace allemande. Il est alors promu général de brigade en même temps que Philippe Pétain, en octobre 1914.

Devenu général de division l'année suivante, Robert Nivelle reçoit le commandement de la IIe armée française au mois de mai 1916, alors qu'il sert sur le front de Verdun à la tête du 3e corps de ladite armée depuis février.
    
Ayant succédé à Pétain le 19 avril 1916, il conduit les engagements victorieux de Vaux, de la cote 304, et la reprise du fort de Douaumont, le 24 octobre 1916, aux cotés de son subordonné, le général Mangin. Ces victoires ponctuelles lui valent une popularité grandissante auprès des troupes malgré le peu de respect pour les vies humaines qu'il manifeste alors, lançant sans relâche ses hommes à l'assaut.

À la suite de ces victoires, Robert Nivelle apparaît comme le successeur désigné de Joffre, jugé trop statique après deux ans de combats de tranchées et élevé à la dignité de maréchal de France. Le général Nivelle bénéficie également de contacts très étroits avec l'état-major anglais en raison de son origine familiale. Il prend ses fonctions de commandant en chef de l'armée le 12 décembre 1916 en promettant une victoire rapide à la commission de l'Armée à la Chambre. Guidé par sa foi dans la rupture, il décide de rompre avec la guerre de position pour revenir à une offensive dynamique en attaquant de front les lignes allemandes fortifiées du secteur du Chemin des Dames avec l'appui de troupes britanniques dont Lloyd George lui a confié le commandement.

Bravant les réticences de ses généraux arguant le manque de préparation des soldats, mais aussi de nombreux chefs militaires comme Lyautey, éphémère ministre de la guerre, et surtout Pétain et des autorités politiques, inquiètes de la possibilité d'un revers, il lance l'offensive du Chemin des Dames le 16 avril 1917. Cet assaut, qu'il espérait éclair, tourne court : les Allemands, ayant saisi une copie de son plan d'attaque dans une tranchée qu'ils avaient conquise, ont renforcé leurs positions et opposent une résistance farouche . l'opération est un échec coûteux en hommes (350.000 hommes hors de combat pour un gain de terrain insignifiant) et en matériel. George Nivelle s'obstine, suspend l'assaut le 21 avril avant de le reprendre au début du mois de mai. Les troupes sont démoralisées, elles perdent la confiance en leurs chefs . les premières mutineries éclatent. Nivelle est remercié et remplacé le 15 mai 1917 par Philippe Pétain.

Une commission d'enquête est alors instituée. Dirigée par le général de division Henri Joseph Brugère, elle statue sur la responsabilité du général Nivelle : "Pour la préparation comme pour l'exécution de cette offensive, le général Nivelle n'a pas été à la hauteur de la tâche écrasante qu'il avait assumée".

Tombé en disgrâce, il rejoint l'Afrique du Nord en décembre 1917 afin d'y prendre la tête du 19e corps d'armée à Alger en qualité de commandant des troupes françaises d'Afrique du Nord, fonction qu'il assume jusqu'à sa retraite en 1921 . il retourne alors en métropole, s'installe à Paris où il décède trois ans plus tard.

 

Source : MINDEF/SGA/DMPA

L'armée coloniale 1914-1918

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Travailleurs indochinois, Vailly-sur-Aisne, près du Chemin des Dames, 12 juin 1917. ECPAD
Travailleurs indochinois, Vailly-sur-Aisne, près du Chemin des Dames, 12 juin 1917. © ECPAD/Marcel Lorée

Les troupes indigènes qui servaient sous l'ancre (ex-troupes de marine, devenues "coloniales" en 1900) étaient composées de tirailleurs recrutés sous tous les cieux de l'empire français d'outre- mer.

Le programme du CNR

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Drôle de guerre

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©Photographe inconnu / SCA / ECPAD / 1940

Saluons les JO de Pyeong Chang et ses sports d’hiver avec cette photographie de course de ski de randonnée dans le Jura, datée de l’extrême fin de l’hiver 1939-1940, hiver aux températures très rudes.