Mémorial des Guerres en Indochine

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©Cyrielle Sicard/ECPAD/Défense

Le Mémorial des Guerres en Indochine de Fréjus perpétue le souvenir des soldats morts pour la France en Indochine, entre 1940 et 1954. Il permet de mieux comprendre l’histoire de la présence française en Indochine, qui débute véritablement en 1858, mais aussi les grandes phases de la guerre d’Indochine de 1945 à 1954.


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Érigé à la sortie nord-est de Fréjus le long de la Route Nationale 7, sur l’emplacement d’un ancien camp des troupes coloniales, le Mémorial des Guerres en Indochine, dont la gestion est confiée à l’Office National des Combattants et Victimes de Guerre (ONaCVG), constitue en un large cercle de 110 mètres de diamètre inauguré par le président de la République François Mitterrand le 16 février 1993, à proximité d’un monument préexistant élevé en 1983 par des associations et au milieu d’un terrain de douze hectares.

Cette enceinte circulaire comprend dans son axe plusieurs rangées d’alvéoles orientées en direction de la mer, route de l’Indochine, accueillant les ossements de 17 255 militaires identifiés et de 3 152 soldats inconnus tués principalement lors de la guerre d’Indochine (1945-1954) mais aussi durant la Seconde Guerre mondiale (1940-1945) au cours des combats contre les Japonais, rapatriés des cimetières indochinois entre octobre 1986 et octobre 1987 suite aux accords franco-vietnamiens du 1er août 1986. Ceux provenant du nord-Viêt-Nam reposent en partie supérieure et ceux venant du sud en partie inférieure. S’y ajoutent 62 corps provenant de la nécropole de Luynes où ils avaient été inhumés avant 1975. 

Un « Mur du souvenir », érigé parallèlement aux rangées d’alvéoles, comporte sur 438 plaques les noms des 35 000 soldats morts pour la France qui n’ont pas été retrouvés, car portés disparus, ou qui ont été restitués à leur famille.
À titre exceptionnel pour une nécropole nationale, les corps de 3 539 civils identifiés et 79 inconnus qui avaient été inhumés à côté des sépultures militaires d’Indochine, ont également été rapatriés et reposent désormais dans la partie civile du site au sein d’un columbarium. À l’intérieur de l’enceinte, un lieu cultuel destiné à la méditation et au recueillement a été aménagé en 1996, consacré aux quatre principales religions des soldats de l’armée française d’Indochine (chrétienne, musulmane, israélite et bouddhiste).
Le Mémorial est complété par le « Jardin du souvenir » à l’extérieur de la promenade circulaire, simple carré de terre délimité par des pierres blanches destiné à recevoir les cendres d’anciens combattants d’Indochine qui ont souhaité reposer près de leurs frères d’armes. A proximité, se trouvent les cendres du général Marcel Bigeard, décédé en 2010, au sein d’une urne funéraire déposée le 20 novembre 2012, jour anniversaire de l’opération aéroportée « Castor » sur Diên Biên Phu.

Tous les 8 juin depuis 2005, la Journée d’hommage aux morts pour la France en Indochine est célébrée dans ce Haut Lieu de la Mémoire Nationale.

 


 

 

 

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Infos pratiques

Adresse

862, avenue du général d'armée Jean Calliès 83600
Fréjus
04 94 44 42 90

Tarifs

Entrée libre et gratuite

Horaires d'ouverture hebdomadaires

8h30 à 16h00 du lundi au vendredi

Site Web : www.onac-vg.fr

La Coupole

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©La Coupole

Située à 5 km de Saint-Omer, La Coupole figure parmi les vestiges les plus impressionnants de la Seconde Guerre mondiale. En quelques chiffres, c’est un dôme colossal de 71 mètres de diamètre, 55.000 tonnes de béton armé et 5,5 mètres d’épaisseur !


Consulter l'offre pédagogique du centre >>>  Saint-Omer

 

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Par sa masse écrasante, par le caractère souterrain de ses installations, par la souffrance des travailleurs forcés qui l’ont édifié, le site constitue un lieu symbolique de la folie nazie.

Il s’agit de l’une des « constructions spéciales » édifiées par l’armée allemande, en 1943-1944, pour permettre la mise en opération de nouveaux systèmes d’armes V destinés à frapper l’Angleterre.

Cet immense bunker, construit par l’organisation Todt en 1943-1944, était destiné à stocker, préparer et lancer vers le centre-ville de Londres l’arme secrète de Hitler : la fusée V2.

Ce furent les bombardements, puis la percée des troupes anglo-américaines en Normandie, à la fin juillet 1944, qui incita les Allemands à abandonner le chantier de La Coupole, à quelques semaines de son achèvement. Ainsi, aucune fusée V2 n’a pu décoller d’un site conçu comme la première base de missiles stratégiques de l’Histoire.

Réhabilité en 1997, le Centre d’Histoire présente deux circuits de visite : « Les Armes secrètes d’Hitler : V1 et V2 » et « Le Nord de la France dans la main allemande » sur les grandes périodes de l’Occupation : l’invasion, l’exode, la vie quotidienne, la Résistance, la collaboration et la Libération.

Vous découvrez également que derrière cette arme, il y a le parcours d’un jeune ingénieur allemand, Wernher von Braun, inventeur de la fusée V2, récupéré par les Américains au lendemain de la guerre et qui mettra au point, l’immense fusée Saturn V qui enverra l’Homme sur la Lune….

La conquête spatiale débute donc bien ici sur les traces des premiers pas de l’Homme sur la Lune et elle se poursuit au Planétarium où vous serez plongés dans l’univers en totale immersion grâce à une technologie 10K-3D unique au monde !

Munis de lunettes actives dernière génération vous serez plongés parmi les étoiles grâce à l’écran à 360° de 15 mètres de diamètre.

 


 

 
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Infos pratiques

Adresse

Rue André Clabaux 62570
Wizernes
03 21 12 27 27

Tarifs

Voir site internet

Horaires d'ouverture hebdomadaires

De 9h à 17h30 se septembre à mars / De 9h à 18h d’avril à juin / De 9h à 19h en juillet et en août

Fermetures annuelles

Fermeture les 25/12 et 1/01 et les deux premières semaines de janvier

Enseigner la défense (n° 260)

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Après la guerre, quelle Europe ? (CM n° 250)

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1945, reconstruire la France ( CM n° 249)

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Edgard de Larminat

1895-1962

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Portrait de Edgard de Larminat. Source : SHD

(29 novembre 1895 : Alès, Gard - 1er juillet 1962 : Paris)

Admissible à Saint-Cyr en 1914, promotion "Grande Revanche", Edgard de Larminat, dont le père était officier des Eaux et Forêts, perpétue la tradition familiale, remontant au XVIIème siècle, de vie au service de l'Etat.

Élevé chez les Jésuites à Montfré et aux Postes, il a fréquenté les lycées de Gap, de Troyes et s'engage à l'âge de 19 ans comme simple soldat au 27e régiment d'infanterie. Affecté au 134e, il suit les cours spéciaux des élèves de Saint-Cyr puis rejoint successivement les 321e et 121e régiments d'infanterie. Promu capitaine en septembre 1917, il termine la guerre avec quatre citations à l'ordre du jour, trois blessures dont une par les gaz (mars 1918), en ayant fait preuve d'un courage exemplaire devant le fort de Vaux où il a été blessé par un éclat d'obus en juin 1916. A ce titre, il sera distingué par la Légion d'honneur.

Doté d'un caractère indépendant et curieux des horizons lointains, il rejoint les troupes de marines (armée coloniale) en 1919, sa formation de saint-cyrien achevée. Envoyé au Maroc pour mettre en oeuvre la politique du maréchal Lyautey, il montre toute sa mesure à commander le 13e bataillon de tirailleurs sénégalais d'Ouezzane, qualité qui lui vaut une nouvelle citation.

Son commandement du cercle de Kiffa en Mauritanie, de 1923 à 1926, laisse une empreinte durable, de même que sa mission en Indochine de 1928 à 1931.

Chef de bataillon en 1929, il suit les cours de l'Ecole supérieure de Guerre, de 1933 à 1935, se faisant remarquer par l'étendue de sa culture et ses capacités à appréhender les questions militaires. Lieutenant-colonel, il est affecté au Levant en janvier 1936 pour exercer les fonctions de chef d'état-major du général commandant en chef le théâtre d'opérations du Moyen-Orient.

Colonel en mars 1940, De Larminat refuse de rendre les armes : alors que le général Mittelhauser décide de suivre les ordres du gouvernement de Bordeaux, il prépare le passage en Palestine des troupes voulant continuer la lutte. Mis aux arrêts et emprisonné, il s'échappe et gagne Damas le 1er juillet puis la France Libre qu'il sert avec une ardeur sans relâche. En Egypte, il regroupe les contingents français de Syrie puis va seconder le général Legentilhomme à Djibouti. Apprenant au cours d'un séjour à Londres la situation insurrectionnelle au Tchad, au Cameroun et en Afrique Equatoriale française, il se rend à Léopoldville d'où il prépare la reddition de la garnison de Brazzaville le 28 août, déposant le gouverneur général et commandant des troupes et prenant le commandement civil et militaire des territoires ralliés.

Promu général de brigade, il exerce les fonctions de commandant supérieur et gouverneur général, puis Haut-commissaire jusqu'en juillet 1941, date à laquelle, nommé général de division, il retourne en Syrie auprès du général Catroux. En décembre commence son aventure en Afrique du Nord. Commandant les Forces françaises en Libye, il prend part à la campagne du Western Desert, s'illustrant aux batailles de Gazalla (mai 1942) et d'El-Alamein (octobre-novembre 1942) face à Rommel.
Il organise la 1re Division Française Libre à la tête de laquelle il représente brillamment la patrie pendant les dernières opérations de la campagne de Tunisie, à Takroune et au Djebel Garci, en mai 1943, gagnant ainsi ses étoiles de général de corps d'armée.

De chef d'État-Major général des Forces Françaises Libres auprès du Comité français de la Libération nationale en juin-juillet, il prend le commandement du 2e corps d'armée en août 1943 avec lequel il mène la campagne d'Italie en mai-juin 1944 comme adjoint du commandant du Corps Expéditionnaire Français en Italie. A sa tête, du 10 juin au 4 juillet, il signe les pages les plus glorieuses de cette opération entre Viterbo et Sienne, en Toscane, décrochant une nouvelle citation et la cravate de commandeur de la Légion d'honneur. Le 16 août, De Larminat débarque en Provence avec le 2e corps d'armée, combat devant Marseille, libère Toulon, ouvrant la voie à la reconquête du territoire national.

D'octobre 1944 à juin 1945, il dirige le Détachement d'Armée de l'Atlantique au Commandement des Forces de l'Ouest et joue un rôle décisif dans la réduction des poches de résistance allemandes de Lorient, La Rochelle, Rochefort et la Pointe de Grave. Durant l'hiver 1944-1945, il procède également à la transformation en unités régulières des unités des Forces Française de l'Intérieur, issues du maquis. L'armée, la résistance et la Nation lui fourniront la matière de trois ouvrages : L'Armée dans la Nation . Bertie Albrecht, Pierre Arrighi, général Brosset, D. Corticchiato, Jean Prévost, 5 parmi d'autres . Que sera la France de demain ?

Compagnon de la Libération, il exerce les fonctions d'Inspecteur Général des Forces d'Outre-Mer de novembre 1945 à juillet 1947, est nommé membre titulaire du Conseil supérieur de Guerre en 1950, préside le Comité militaire de la Communauté européenne de Défense (1951-1954) - sujet qu'il traite dans L'Armée européenne -, est promu au grade de général d'armée en 1953, officie en qualité d'Inspecteur des troupes coloniales en 1955, puis passe au cadre de réserve le 29 novembre 1956.

Rappelé en juin 1962, alors qu'il vient d'achever Chroniques irrévérencieuses (livre de souvenirs de ses débuts à la fin de la Seconde Guerre mondiale), De Larminat se voit confier la présidence de la Cour militaire de Justice chargée d'instruire le procès des instigateurs de la rébellion d'Alger d'avril 1961. Le procès doit s'ouvrir le 2 juillet sur fond de fin de guerre d'Algérie, d'une nation déchirée, d'un pouvoir contesté, de virulentes campagnes de presse. Patrie, Armée, fidélité au gaullisme ... le dilemme emporte De Larminat qui met fin à ses jours la veille de la première audience.

Le 6 juillet, le général Dio prononce son éloge funèbre dans la cour des Invalides et termine ainsi son panégyrique : "Que le Dieu des Armées, mon Général, vous ait en sa garde. Et que la terre de votre petit village du Jura vous soit douce. Vos anciens compagnons d'armes qui vous sont attachés par tant de souvenirs, garderont pieusement votre mémoire"

Le général Edgard de Larminat repose au cimetière de Montain, dans le Jura.

 

Source : MINDEF/SGA/DMPA

 

Sur le suicide de De Larminat : www.larminat-jm.com Historia, n° 610, 615, 620, 632 Philippe Oulmont, dir., Larminat, un fidèle hors série, Fondation Charles de Gaulle/Éditions LBM. Diffusion Ouest France, 2008

Jean-Marie de Lattre de Tassigny

1889-1952

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Portrait du maréchal de Lattre de Tassigny. Source : www.lesfeuillants.com/Vivre/site_150eme/p7.htm

 

Né le 2 février 1889 à Mouilleron-en-Pareds en Vendée d'une vieille famille aristocratique des Flandres françaises, Jean-Marie de Lattre de Tassigny reçoit une éducation de qualité au collège Saint Joseph de Poitiers.

 

Carrière militaire

De 1898 à 1904 il prépare l'École navale et Saint-Cyr où il est reçu en 1908. Il effectue ses classes au 29e Dragons à Provins. Il est élève de Saint-Cyr de 1909 à 1911, dans la promotion « Maurétanie » où il en sort 4e de promotion. Il entre en 1911 à l'école de cavalerie à Saumur. En 1912 il est affecté dans le 12e Dragons à Pont-à-Mousson puis sur le front.

Pendant la Première Guerre mondiale il est capitaine du 93e régiment d'infanterie et termine la guerre avec 4 blessures et 8 citations. Il est ensuite affecté au 49e régiment d'infanterie de 1919 à 1921 à Bayonne.

En 1921 il est envoyé au Maroc dans le 3e bureau et dans l'état-major de la région de Taza jusqu'en 1926. De 1927 à 1929 il suit les cours de l'école de guerre avec la 49e promotion.

Il se marie avec Simone de Lamazière en 1927 et obtient d'elle un fils en 1928.

En 1929 il devient chef de bataillon au 5e régiment d'infanterie à Coulommiers.

En 1932 il est promu à l'état-major de l'armée puis à celui du général Maxime Weygand, vice-président du Conseil Supérieur de la Guerre au titre de lieutenant-colonel. En 1935 il devient colonel, commandant le 151e régiment d'infanterie à Metz. Entre 1937 et 1938 il suit des cours au centre des hautes études militaires et devient en 1938 chef d'état-major du gouverneur de Strasbourg.

 

Seconde guerre mondiale

Promu général de brigade le 23 mars 1939 il est chef d'état-major de la 5e armée le 2 septembre 1939.

Le 1er janvier 1940 il prend le commandement de la 14e division d'infanterie qu'il commande pendant les affrontements avec la Wehrmacht à Rethel, où sa division résiste héroïquement, jusqu'à la Champagne et l'Yonne, et conserve miraculeusement sa cohésion militaire au milieu du chaos de la débâcle.

De juillet 1940 à septembre 1941, il est adjoint au général commandant la 13e région militaire à Clermont-Ferrand puis devient général de division commandant des troupes de Tunisie jusqu'à la fin 1941. Par la suite il commande la 16e division à Montpellier et est promu général de corps d'armée.

Lorsque la zone libre est envahie par les troupes allemandes il refuse l'ordre de ne pas combattre et est arrêté. Il est condamné à 10 ans de prison par le tribunal d'État de la section de Lyon. Parvenant à s'évader de la prison de Riom le 3 septembre 1943 il rejoint Londres puis Alger où il arrive le 20 décembre 1943 après avoir été promu au rang de général d'armée le 11 novembre 1943 par le général de Gaulle.

En décembre 1943 il commande l'armée B, qui devient la première armée française. Il débarque en Provence le 16 août 1944, prend Toulon et Marseille, remonte la vallée du Rhône, puis le Rhin, libère l'Alsace, et entre en Allemagne jusqu'au Danube. Il représenta la France à la signature de l'armistice du 8 mai 1945 à Berlin au quartier général du Maréchal Joukov.

 

Après la guerre

Entre décembre 1945 et mars 1947, il est inspecteur général et chef d'état-major général de l'armée. En mars 1947 il est inspecteur général de l'armée, puis inspecteur général des forces armées.

D'octobre 1948 à décembre 1950, il est commandant en chef des armées de l'Europe occidentale à Fontainebleau.

Il devint haut-commissaire et commandant en chef en Indochine et commandant en chef en Extrême-Orient (1950-1952) et met sur pied une armée nationale vietnamienne.

Épuisé par le surmenage auquel il s'est astreint tout au long de sa carrière et que n'a pas arrangé sa blessure reçue en 1914, très affecté par la mort de son fils Bernard, tué au cours de la campagne d'Indochine, et atteint d'un cancer, il meurt à Paris le 11 janvier 1952 des suites d'une opération.

Il est élevé à la dignité de maréchal de France, à titre posthume, lors de ses funérailles le 15 janvier 1952. Il est inhumé dans son village natal de Mouilleron-en-Pareds.

 

Sources : un article de l'encyclopédie Wikipédia - Vidéo : ©ECPAD 2015 - Tous droits réservés

 

Henri Queuille

1884-1970

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Alger. Henri Queuille, commissaire d'Etat. Source : DMPA/SHD

 

Fils de François Queuille et de Maris Masson de Saint-Félix, Henri naît dans une famille bourgeoise de province.

A la mort de son père, pharmacien, en 1895, les Queuille s'installent à Tulle où l'adolescent fréquente le lycée à partir de 1896. Le jeune bachelier entreprend des études de médecine à Paris, se liant alors d'amitié avec Maurice Bedel et Georges Duhamel, avant de s'installer en 1908 dans sa ville natale. Il épouse en 1910 Margueritte Gratadour de Sarrazin dont il a deux enfants : Suzanne et Pierre. Il connaît une rapide ascension politique : conseiller municipal en 1912, maire et conseiller général de Corrèze l'année suivante, député en 1914.

Pendant la première guerre mondiale ses états de service de médecin dans diverses ambulances du front de l'est lui valent la Croix de guerre 14-18.

Membre modéré du parti radical, il entre au gouvernement d'Alexandre Millerand en juillet 1920 comme sous-secrétaire d'Etat à l'Agriculture. Reconnu par ses pairs, il multiplie les portefeuilles (Agriculture, Santé, Postes, Travaux publics, ravitaillement), étant ainsi nommé dix-neuf fois ministre de 1920 à 1940. Il est le principal initiateur de la politique agricole française de d'entre-deux guerres (création du génie rural, création et organisation de l'enseignement agricole, développement technique des campagnes, etc.) . il préside notamment la Fédération nationale de la mutualité et de la coopération agricole.

Il procède à la nationalisation des chemins de fer et à la création de la SNCF, et dirige l'Office national des mutilés, combattants, victimes de guerre et pupilles de la nation (1937). En 1939 il publie : Le Drame agricole : un aspect de la crise économique.

Républicain convaincu, conciliant avec les socialistes, il devient un proche d'Edouard Herriot, mais refuse refus de voter les pleins pouvoirs au maréchal Pétain le 10 juillet 1940. Il est alors révoqué de ses fonctions de maire de Neuvic. L'engagement de son fils Pierre dans la Résistance facilite ses contacts avec la France libre. Hettier de Boislambert le persuade de partir pour le Royaume-Uni.

Il gagne Londres en avril-mai 1943, en compagnie d'Astier de la Vigerie, de Daniel Mayer et de Jean-Pierre Levy, en dépit de sa méfiance envers de Gaulle. En mai il lance à la BBC un appel aux paysans de France, puis est nommé président de la commission du débarquement chargée de mettre au point les mesures à prendre dès la Libération. Deux mois plus tard, le gouvernement de Vichy prend un décret aux termes duquel Henri Queuille est déchu de la nationalité française et de son mandat de sénateur. En août, il part pour Alger, où de Gaulle, en rassembleur des partis politiques, le fait entrer au Comité français de Libération nationale (CFLN) en novembre 1943. Queuille se fait décharger de ses fonctions en septembre 1944, alors que le gouvernement s'installe à Paris, pour retourner à sa carrière politique, élu alors maire en octobre 1945 puis député aux élections législatives de 1946.

Les souvenirs des années de guerre du médaillé de la Résistance paraissent dans Journal 1939/1945.

Fidèle d'Édouard Herriot, il officie au gouvernement de la IVe République entre juillet 1948 et juin 1954. Etant par trois fois président du Conseil, il endigue l'agitation sociale, la montée du gaullisme et l'instabilité gouvernementale en menant une politique qualifiée d' "immobilisme", n'hésitant pas à, employer le force (en octobre-novembre 1948) et à retarder les élections . une politique cependant qui permet à la République de se maintenir.

Son activité en matière de politique étrangère aboutit à la signature en mars 1949 d'un accord franco-vietnamien, quasi-reconnaissance de l'indépendance de la colonie, à l'adhésion de la France au pacte Atlantique et la mise en oeuvre du plan Marshall le mois suivant.

Battu aux élections législatives de 1958, Henri Queuille s'en retourne à une vie politique locale. Il transforme sa commune en station de loisirs, y crée un lycée agricole et un collège technique. Continuant son travail de mémoire entrepris dès 1944, il rassemble archives, documents, témoignages et objets sur la Seconde Guerre mondiale et la Résistance, constituant ainsi le principal fonds du musée qui porte son nom.

 

Source : MINDEF/SGA/DMPA

Charles de Gaulle

1890-1970

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Portrait de Charles de Gaulle. Source : Photo SHD

Général et homme politique français (1890-1970), Charles de Gaulle est le premier à avoir prôné la nécessité pour la France de disposer d'un corps de bataille de blindés.

Animateur de la Résistance française pendant la Seconde Guerre mondiale, il est le père fondateur de la Vème république, celle-ci se caractérisant notamment par l'élection du président au suffrage universel direct (1962).

Charles de Gaulle est né à Lille le 22 novembre 1890 dans une famille catholique et patriote. Il passe son enfance à Paris, fait ses études chez les Jésuites et opte très tôt pour la carrière des armes. Il est reçu en 1908 à l'École spéciale militaire de Saint-Cyr. Après quatre années d'études il est nommé à Arras en 1912 comme sous-lieutenant.

Durant la Première Guerre mondiale, il est blessé trois fois au combat et est laissé pour mort lors de la bataille de Douaumont (1916). Fait prisonnier par les Allemands il tente à cinq reprises de s'évader, mais il est chaque fois repris. Il ne sera libéré qu'à l'Armistice, le 11 novembre 1918.

Poursuivant sa carrière militaire, le capitaine de Gaulle est envoyé en mission dans plusieurs pays (Pologne, Liban).

Durant l'entre-deux-guerres, il publie plusieurs ouvrages dans lesquels il critique la politique française de Défense : il soutient en particulier que l'armée doit être soumise aux décisions des hommes politiques et qu'il est nécessaire, pour la défense de la France, de constituer un corps de blindés susceptibles de faire face à la puissance mécanisée allemande (Le fil de l'Epée publié en 1932 et Vers l'armée de métier publié en 1934).

Parallèlement il commence à s'initier aux affaires de l'Etat : en 1931 il est en effet affecté au secrétariat général de la Défense nationale à Paris. Colonel en 1937, de Gaulle se voit confier le commandement du 507e régiment de chars à Metz.

Lors de la déclaration de guerre de la France et de l'Angleterre à l'Allemagne le 3 septembre 1939, il est nommé commandant par intérim des chars de la 5e Armée. Au moment de l'invasion allemande de Gaulle s'illustre à plusieurs reprises à la tête de son unité, arrêtant notamment les Allemands à Abbeville (27-30 mai 1940). Nommé général le 1er juin 1940, de Gaulle devient quelques jours plus tard sous-secrétaire d'État à la Défense nationale et à la Guerre, dans le gouvernement de Paul Reynaud.

Le 17 juin de Gaulle part pour Londres afin de poursuivre la guerre ; il lance un appel à la résistance sur les ondes de la BBC, le 18 juin. Général rebelle, il est condamné à mort par contumace en août. Reconnu par Churchill " chef des Français libres ", de Gaulle organise des forces armées qui deviendront les Forces françaises libres (FFL). Par ailleurs, il dote la France libre d'un gouvernement, le Comité national français, qui deviendra le Comité français de la Libération nationale (CFLN) le 3 juin 1943, après son arrivée à Alger.

À partir de 1942, de Gaulle charge Jean Moulin d'organiser en France le Comité national de la Résistance (CNR) dans lequel toutes les tendances des partis politiques, des syndicats et des mouvements de résistance doivent être représentées, afin de coordonner la lutte. Après le débarquement en Normandie, le 6 juin 1944, de Gaulle insiste auprès du général Eisenhower, commandant en chef des armées alliées, pour que Paris soit libéré rapidement, alors que la stratégie prévoyait d'aller directement vers l'est sans passer par la capitale. Finalement la 2e DB du général Leclerc libère Paris le 25 août.

 

Une fois les combats terminés, de Gaulle entreprend, à la tête du gouvernement provisoire (GPRF), de reconstruire le pays. Il prend plusieurs mesures importantes (nationalisations des secteurs clés de l'économie, création de la Sécurité sociale). Mais, le 20 janvier 1946, il quitte le pouvoir, car il est en désaccord avec les orientations constitutionnels prises par la IVe République naissante. De fait, la Constitution adoptée en octobre 1946 le mécontente profondément. Il la critique à plusieurs reprises (discours de Bayeux, juin 1946), lui reprochant la faiblesse du pouvoir exécutif. Dès lors, de Gaulle entre dans l'opposition. En 1947, il lance un mouvement, le Rassemblement du peuple français (RPF), qui malgré de nombreuses adhésions et des succès nombreux lors des élections municipales  de 1947 décline dès les législatives de 1951. Commence alors, pour plusieurs années, « la traversée du désert » : de Gaulle se retire à Colombey-les-Deux-Églises, rédige ses mémoires et voyage.

La France est confrontée depuis 1954 à une guerre de décolonisation en Algérie. Le 13 mai 1958, les Français d'Algérie lancent une insurrection à Alger pour affirmer leurs positions. Ils appellent de Gaulle au pouvoir.

Le président de la République française, René Coty, craint que cette crise dégénère en guerre civile. Sous la pression des événements, il propose à de Gaulle de devenir président du Conseil. De Gaulle accepte de revenir au pouvoir d'avoir les mains libres pour modifier les institutions. Pendant l'été 1958, il inspire la rédaction d'une nouvelle Constitution : celle-ci est approuvée lors d'un référendum le 28 septembre 1958, par près de 80 % des suffrages. La Ve République est née. Le 21 décembre 1958, Charles de Gaulle est élu président de la République française au suffrage universel indirect.

La tâche la plus urgente concerne l'Algérie. De Gaulle propose en 1959 l'autodétermination aux Algériens et organise en 1961 un référendum sur ce thème : 75% des Français disent " oui " à l'autodétermination de l'Algérie. Les partisans de l'Algérie française, mécontents, tentent en avril 1961 à Alger un putsch qui échoue. Les négociations entre Français et Algériens finissent par aboutir aux accords d'Evian, signés le 22 mars 1962, acceptés par référendum en France et en Algérie.

L'année 1962 marque un véritable tournant, tout d'abord sur le plan institutionnel : le Général propose l'élection du chef de l'État au suffrage universel. Cette réforme suscite une vive opposition, mais le référendum sur la révision constitutionnelle, avec 62,2 % de « oui », est un succès. En 1965, l'élection présidentielle au suffrage universel direct est mise en pratique pour la première fois.

Mis en ballottage au premier tour (avec 43,7% des voix), de Gaulle est finalement élu au second tour face à Mitterrand, avec 54,8% des voix.

Vis-à-vis de l'extérieur, de Gaulle mène une politique d'indépendance nationale, en dotant la France de ses propres moyens de défense : la première bombe atomique française éclate à Reggane, au Sahara, en février 1960. De Gaulle refuse la tutelle des Etats-Unis et retire en 1966 la France du commandement intégré de l'OTAN - mais la France reste membre de l'Alliance atlantique.

Dans le même temps, la France entre dans la Communauté économique européenne (CEE) le 1er janvier 1959.

Le pays est confronté à une crise très importante en mai 1968. Les étudiants organisent de vastes manifestations, rejoints par les ouvriers qui déclenchent une grève générale. De Gaulle réussit à apaiser la situation en accordant certains avantages aux ouvriers. Le 27 avril 1969, il soumet aux Français un projet sur la régionalisation et la réforme du sénat. Sa proposition est rejetée par référendum par 52,4% des voix. Désapprouvé par les Français, il estime n'avoir plus leur confiance et préfère démissionner.

Charles de Gaulle se retire à Colombey-les-Deux-Églises et poursuit l'écriture de ses Mémoires ; il meurt le 9 novembre 1970.

Conformément à son testament, de Gaulle ne reçoit pas de funérailles nationales. Il est enterré auprès de sa fille Anne, avec une simple inscription sur sa tombe : Charles de Gaulle 1890-1970.

 

Source : MINDEF/SGA/DMPA Photos Service historique de l'armée de terre