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Les réseaux

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Poste radio d'un maquis de résistants. Copyright Collection particulière
Corps 1

Créés pour la plupart par les services secrets britanniques ou par ceux de la France Libre, les réseaux sont de véritables organisations paramilitaires. Ils se focalisent d'abord sur le renseignement. Ils mettent aussi en place des filières d'évasion de prisonniers de guerre et de soldats alliés, en particulier d'aviateurs de la Royal Air Force (RAF) abattus par la Flak allemande. Ils pratiquent également le sabotage.

Dès juillet 1940, de Gaulle confie les missions de renseignement de la France Libre au capitaine du génie André Dewavrin, alias Passy. Il monte un service de renseignement puis d'action baptisé Bureau central de renseignement et d'action (BCRA). Opérant de concert avec les Britanniques, le BCRA envoie en France métropolitaine des agents chargés de constituer des réseaux de renseignements précieux pour les Britanniques. On estime à 5 700 le nombre de membres du BCRA ayant opéré en France.

Parmi les réseaux les plus actifs, citons Confrérie Notre-Dame (CND) créé par Gilbert Renault, alias Rémy. Autre figure emblématique de l'histoire des réseaux, Honoré d'Estienne d'Orves est chef du 2e Bureau de l'état-major des Forces navales de la France Libre (FNFL) lorsqu'il est envoyé en Bretagne pour monter le réseau de renseignement Nemrod, fin décembre 1940. Trahi par son radio, il est arrêté par les Allemands le 21 janvier 1941 et fusillé le 29 août suivant au Mont-Valérien. Citons encore le réseau Alliance dont l'un des dirigeants fut une femme, Madeleine Fourcade.

Les premières opérations de sabotage (voies ferrées, centrales électriques…) sont organisées au printemps 1941, à la fois par la France libre et par le Special Operations Executive (SOE), le réseau monté par les Britanniques pour s'attaquer à la machine de guerre du Reich. Certains réseaux surent adapter leurs actions aux priorités du moment, passant par exemple de l'évasion de prisonniers de guerre au renseignement sur l'ennemi. Après-guerre, 266 réseaux furent homologués, dont 254 reconnus comme unités combattantes où s'engagèrent quelques 150 000 agents.

  • Affiche allemande annonçant l?exécution d?Honoré d?Estiennes d?Orves, chef du réseau de renseignements Nemrod, de Maurice Barlier et de Jan Doorlik, le 29 août 1941. Copyright MRN

  • Les renseignements des réseaux permettent d?organiser des attentats contre les usines qui travaillent pour l?armée allemande, ici à Bagnères-en-Bigorre. Copyright Collection particulière

  • Un réseau de renseignement breton transmet à Londres des plans sur la défense allemande côtière. Copyright Collection particulière

  • Le Lysander, avion de transport, permet de faire évader de France des prisonniers de guerre, des résistants. Copyright Collection particulière

  • Marie-Madeleine Fourcade, chef du réseau Alliance, l?un des plus importants de France. Copyright Collection Méric