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Les maquis des gorges de la Haute Dordogne

Membres du GTE de Neuvic - été 1944. En uniforme, le capitaine Moulinet, responsable du GTE et fondateur de la 1re compagnie de l'Armée Secrète de Haute-Corrèze.
Membres du GTE de Neuvic - été 1944. En uniforme, le capitaine Moulinet, responsable du GTE et fondateur de la 1re compagnie de l'Armée Secrète de Haute-Corrèze. Source : Musée de la Résistance Henri Queuille
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La Corrèze et plus particulièrement, en raison de sa géographie modelée par les gorges de la Dordogne, la Haute Corrèze, qui elle-même déborde sur le sud-ouest du Puy-de-Dôme et le nord du Cantal, est reconnue comme une terre de maquis. Si Le maquis a débuté en 1943 avec le STO, de nombreux signes de Résistance se font jour dès les débuts de l'Occupation. Henri Queuille ne vote pas les pleins pouvoirs à Pétain, et son fils Pierre s'engage dès décembre 1940 dans le réseau «Copernic», qui sera bientôt complété par le réseau Alliance, dont l'influence rayonne sur la région d'Ussel.

 

Jean Melon, du réseau Buckmaster, essayant un poste émetteur. Printemps 1944. Source : Musée de la Résistance Henri Queuille

 

Le 14 juillet 1942, le sabotage du panneau de la Légion à Neuvic est la première d'une longue série d'actions contestataires visibles. L'installation à Neuvic du 881e groupe de travailleurs étrangers du capitaine Moulinet, puis l'occupation du barrage de Marèges, intensifient la Résistance, encouragée depuis Londres par Henri Queuille, qui a rallié le général de Gaulle. Le maquis affronte l'hiver noir 43-44 : attaques de plusieurs camps (camp du Chambon, camp de La Bessette, camp des Trois Faux) grande rafle du 19 octobre.

 

Membres du GTE de Neuvic - été 1944. En uniforme, le capitaine Moulinet, responsable du GTE et fondateur de la 1re compagnie de l'Armée Secrète de Haute-Corrèze.
Source : Musée de la Résistance Henri Queuille

 

Les arrestations se multiplient au début de l'année 1944, pendant laquelle se forment pourtant la 2e compagnie de la M.O.I. et la 1ère compagnie de l'Armée Secrète (A.S.), issue du 881e groupement de travailleurs étrangers. A partir du 1er mai, des opérations de sabotage des lignes de haute-tension de Marèges débutent faisant de ce centre de production hydro-électrique un enjeu de guerre économique.

 

Membres de l'Armée Secrète au printemps 1944. Gorges de la Dordogne. Source : Musée de la Résistance Henri Queuille

 

Les FFI, entre juin et août 44, libèrent le département en obligeant les garnisons allemandes à se rendre ou à capituler sans conditions, au terme de rudes batailles, à Ussel, à Egletons, tandis que la colonne Jesser subit un harcèlement intensif sur la R.N. 89.

 

Unité allemande en opération en juillet 1944 près de Neuvic. Source : Musée de la Résistance Henri Queuille

 

Sur cette terre propice à la guérilla, les Allemands ont vécu avec la hantise de cette guerre particulière, la seule possible. Un seul rappel : la réserve générale de la Wehrmacht, la division d'élite des parachutistes venant en man?uvre au camp de La Courtine d'avril 1943 à avril 1944 eut comme thème général des manoeuvres la recherche et la destruction des "bandes terroristes", sur le plateau de Millevaches. Pour réduire une centaine de maquisards AS et FTP, plusieurs milliers de parachutistes ratissèrent les cantons de Bugeat et de Sornac, mais en vain.

 

Trois jeunes de l'Armée Secrète avant le départ au maquis. Printemps 1943. Source : Musée de la Résistance Henri Queuille

 

Source : Musée de la Résistance Henri Queuille