Le fort de Cormeilles

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Façade bâtiment du fort de Cormeilles. ©Jean-Noël Lafargue

1870 - Le fort de Cormeilles a pour mission de verrouiller la presqu'île d'Argenteuil, zone de cultures maraîchères indispensable à un éventuel nouveau siège de Paris.

Après la défaite de la guerre de 1870 face à l'Allemagne, la France se trouve amputée de l'Alsace et d'une partie de la Lorraine. Elle est également condamnée à payer cinq milliards de francs-or d'indemnités de guerre, et ne possède plus aucune défense sur ses frontières orientales. D'autre part, les progrès techniques accomplis par l'artillerie depuis 1858 (chargement par la culasse et rayures des canons) ont augmenté considérablement sa portée et sa précision : les fortifications existantes, dont celles de Paris, sont désormais complètement dépassées.

Le gouvernement d'Adolphe Thiers réagit énergiquement à cette situation, et charge le général Raymond Séré de Rivières d'établir un rapport sur la défense de la France. Le nouveau plan de défense de Paris comprend la construction d'une ceinture de quarante-trois ouvrages, éloignés de six à huit kilomètres de la ceinture de 1841. Le budget prévu de quatre cent millions-or sera dépassé de trente-trois millions !

Le fort de Cormeilles est considéré comme prioritaire, les Prussiens ayant utilisé la Butte du Parisis comme observatoire et position d'artillerie en 1870. Il a pour mission de verrouiller la presqu'île d'Argenteuil, zone de cultures maraîchères indispensable à un éventuel nouveau siège de Paris, et de protéger l'accès au val de Montmorency, et à la route et la voie ferroviaire vers Pontoise et Rouen, en croisant ses feux avec le fort de Montlignon.

Il est construit de 1874 à 1878, pour un coût de 3,3 millions-or, ce prix comprenant l'achat des terrains et les travaux de construction par des entreprises de travaux publics sous le contrôle du Génie.

Le fort affecte la forme d'un trapèze irrégulier, dont le fossé long de 1,2 kilomètre est battu par trois caponnières.

Fort de la première génération (à massif central et à batterie haute), il possède deux fronts tournés vers l'attaquant, et deux flancs vers Paris, de manière à économiser des terrassements, et pour faciliter une éventuelle reprise du fort. A l'origine, l'entrée du fort est protégée par une grille suivie d'une fosse battue par deux créneaux de fusillade, aujourd'hui comblée. Un pont roulant permettait de franchir l'obstacle, en s'escamotant à gauche à l'aide d'un treuil.

Le pavillon des officiers était protégé par un massif central, comportant sept caves à canon abritant des mortiers destinés à battre les pentes de la butte non visible de la crête d'artillerie. La garnison de l'ouvrage comptait trente-six officiers, plus d'un millier d'hommes, et vingt-quatre chevaux de trait pour l'artillerie. Ce fort étant l'un des premiers construits de la ceinture édifiée par Séré de Rivières, il sert de témoin, et ses plans sont diffusés dans les chefferies du Génie à titre d'exemple.

Dès 1855, il est cependant dépassé en raison de la crise de l'obus-torpille. Les ingénieurs militaires modifient les éléments constitutifs de nombreux ouvrages de type Séré de Rivières, mais celui de Cormeilles ne bénéficie d'aucun programme de modernisation.

Lors du premier conflit mondial, il sert de dépôt, et de batterie anti-aérienne contre les Zeppelins venus bombarder Paris.

Durant la brève campagne de 1940, les pièces d'artillerie de l'ouvrage ouvrent le feu, et abattent notamment plusieurs avions ennemis. Occupé par les troupes allemandes, l'édifice sert de dépôt de munitions pour la Kriegsmarine, et abrite désormais des batteries antiaériennes de 20 mm Flack en lieu et place des anciens canons de 75 mm.

Libéré par les FFI de la région, le fort est ensuite utilisé comme prison pour y enfermer des prisonniers de guerre, des collaborateurs, et des trafiquants du marché noir. Le dernier officier allemand quitte le lieu en 1955, et la prison ferme en 1956. En 1967, l'ouvrage est affecté au 23ème régiment d'infanterie de marine, et accueille un centre d'initiation commando qui fonctionnera de façon permanente jusqu'à la dissolution de ce régiment au début des années quatre-vingt, notamment pour de nombreuses unités de réserve. Cédé par le ministère de la défense au Conseil régional d'Ile-de-France, le fort est aujourd'hui géré par l'association des amis du fort de Cormeilles, actuellement à la recherche d'objets et de documents relatifs à l'ouvrage, de manière à enrichir les collections d'un musée militaire dont l'installation au coeur du fort est à l'étude.

 

Le fort de Cormeilles

Les amis du fort de Cormeilles

1, Route stratégique 95240 Cormeilles-en-Parisis

Tél. 06.80.92.48.57

E-mail : jean-pierre.mazier@wanadoo.fr

 

Visites : L'association des amis du fort de Cormeilles organise des visites guidées de l'ouvrage

chaque premier dimanche du mois à quinze heures.

 

Accès à Cormeilles-en-parisis

Par la route : à quarante kilomètres de Paris par l'A 115 en direction de Cergy-Pontoise via Franconville

(sortie n°2 Ermont-Cernay, Franconville, Sannois).

Par le RER : la gare SNCF de Cormeilles est reliée par une navette à la gare RER (A) de Sartrouville

aux heures de pointe, et à la gare RER (C) de Montigny-Beauchamps toute la journée.

Par le train : à un quart d'heure de la gare Saint-Lazare, direction Pontoise ou Mantes-la-Jolie.

 

Fort de Cormeilles

 

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Infos pratiques

Adresse

1, Route stratégique 95240
Cormeilles-en-Parisis
Tél. 06.80.92.48.57

Horaires d'ouverture hebdomadaires

Visites guidées de l'ouvrage chaque premier dimanche du mois à quinze heures.

Les forts de la rade de Cherbourg

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Le fort de Querqueville. Photo ECPAD

Le système défensif du port de Cherbourg s'articule autour de plusieurs ouvrages fortifiés présentant un intérêt historique exceptionnel.

Au coeur des mille cinq cent hectares de la plus grande rade artificielle de France, le système défensif du port de Cherbourg s'articule autour de plusieurs ouvrages fortifiés, navires de guerre à jamais pétrifiés présentant un intérêt historique exceptionnel.

L'inspection des défenses de la baie de Cherbourg par Louis XIV en 1786 marque le début du renforcement de la protection des côtes. Au cours du XIXème siècle, les ouvrages édifiés sont adaptés aux évolutions de l'artillerie, toujours plus puissante.

Lors du second conflit mondial, une partie du dispositif est opérationnelle, et chargée de verrouiller un point de passage stratégique vers la Grande-bretagne et les ravitaillements alliés. Lorsque Cherbourg tombe le 30 juin 1944, les installations portuaires ont subi d'importants dégâts, comme en témoignent les nombreux impacts de balles et d'obus qui marquent à jamais les pierres de granit.

 

Le fort de Querqueville

Dès 1787, les fondations du fort de Querqueville sont coulées sur l'emplacement d'un modeste fortin semi-circulaire datant de la guerre de Sept ans. L'édification du fort est interrompue avant l'achèvement de l'ouvrage, lorsque le passage des navires est décalé d'un kilomètre vers l'est.

Le fort de Querqueville, contraint d'effectuer des tirs lointains donc imprécis, voit sa vocation stratégique considérablement réduite. Les travaux engagés sont tout de même achevés en 1795, et donnent naissance à un ouvrage se présentant sous la forme d'un hémicycle casematé, ouvert sur une cour centrale, et fermé par une caserne à deux niveaux.

Côté terre, la batterie semi-circulaire de cinquante-trois casemates est défendue par un bastion détaché de l'ouvrage.

Au milieu du XIXème siècle, un polygone d'artillerie est implanté aux abords du fort. Il sert de champ de tir aux canonniers de la Marine, avant d'accueillir en 1895 une caserne vouée au logement de troupes coloniales. Des batteries de côte de gros calibres sont élevées aux deux extrémités de l'ouvrage vers 1879.

Une base aéronavale voit le jour en 1925 à proximité du fort, d'où s'envolent pendant la campagne de 1940 des appareils qui tenteront en vain de s'opposer à l'avancée des troupes ennemies dans le Cotentin. Le fort accueille plus tard l'Ecole de Sécurité de la Marine Nationale. La terrasse du fort, les alvéoles du premier étage, le front bastionné avec ses saillies, ses rentrants, et ses douves, ont souffert lors des bombardements de la Seconde Guerre mondiale.

Cependant, le fort de Querqueville est sans nul doute l'ouvrage le mieux conservé de la rade de Cherbourg, et est régulièrement ouvert à la visite lors des journées du patrimoine.

 

Le fort de Chavagnac

Vers 1784, le Comte de Chavagnac réalise des sondages des eaux profondes de la rade de Cherbourg pour étudier la future implantation de la grande digue, et découvre plusieurs îlots rocheux. Plus tard, les ingénieurs militaires du milieu du XIXème siècle utilisent une de ces barres rocheuses pour ancrer un ouvrage défensif à proximité de la passe de l'ouest de la rade.

Elevé à partir de 1854, le fort de Chavagnac est un édifice de forme triangulaire aux angles arrondis, destiné à croiser ses feux avec la batterie ouest de la pointe de la digue. Il reçoit des coupoles tournantes cuirassées, puis est renforcé par un parapet en maçonnerie et un mur brise-lames. Comme tous les principaux ouvrages fortifiés de la rade, il est bétonné à la fin du XIXème siècle, puis électrifié. Le fort est aujourd'hui laissé à l'abandon, et ne peut être admiré que depuis la mer.

Les pierres assemblées d'une première batterie élevée à la fin du XVIIIème siècle ne résistent pas aux assauts dévastateurs d'une violente tempête en 1808. Presque entièrement reconstruit à partir de 1811, le fort du centre s'organise autour d'un phare ceinturé par des casernes et des bâtiments à vocation logistique.

Ouvrage de forme elliptique, il dispose d'une terrasse dominant deux niveaux de casemates, et dissimule une vaste cour intérieure. A l'origine, le niveau de feu supérieur, batterie à ciel ouvert, permettait de tirer à barbette (au-dessus du parapet grâce à la surélévation du terre-plein).

Cependant, la hauteur de l'ouvrage est réduite à la fin du XIXème siècle, suite aux progrès de l'artillerie. Le phare est détruit, la cour centrale bétonnée, et deux casernes extérieures sont construites. Sous l'occupation allemande, les troupes ennemies aménagent l'ouvrage, et y installent une puissante garnison servant des pièces d'artillerie destinées à défendre les passes de l'ouest et de l'est. De cette époque où il a connu l'épreuve du feu, le fort du centre a conservé jusqu'à aujourd'hui un poste de direction de tir avec ses portes blindées, un monte-charge acheminant les munitions jusqu'aux poste de tirs, et un canon de 37 mm dans son encuvement. En état de dégradation avancée, le fort n'est pas accessible au public.

 

Les forts dits de l'ouest et de l'est.

Achevés au milieu du XIXème siècle, les forts dits de l'ouest et de l'est s'élèvent au-dessus des flots à l'extrémité des digues encadrant la rade de Cherbourg. A l'origine, ils se présentent sous la forme d'ouvrages à trois niveaux de feu, dont deux sont casematés.

Ces deux ouvrages sont construits autour d'une cour circulaire, et surmontés de deux étages de casemates surplombés par une batterie à ciel ouvert, avec parapet en terre enveloppé d'une chemise en brique. Les rez-de-chaussée sont voués au logement de la garnison, et renferment également des magasins à poudre. Bétonnés à la fin du XIXème siècle, ils assurent la défense des côtes lors de la campagne de 1940. Menacée par la rapide avancée ennemie, l'armée française fait sauter le 18 juin 1940 la batterie de marine installée au sein du fort de l'est, entraînant ainsi la destruction de l'ensemble de l'ouvrage, dont il ne reste aujourd'hui que quelques blocs de béton.

 

Le fort de l'île Pelée

Elevé à partir de 1779 sur un amas rocheux à l'emplacement d'un ancien fortin, le fort de l'île Pelée est voué à renforcer la défense de la passe est de la rade de Cherbourg. L'ingénieur Pierre-Jean de Caux, directeur des fortifications de Basse Normandie, supervise les travaux d'édification, et fait réaliser un ouvrage concentrant de nombreuses bouches à feu dans un espace restreint, s'inspirant en cela des théories d'architecture militaire du marquis de Montalembert.

Hémicycle irrégulier aux formes arrondies pour offrir moins de prise aux tirs ennemis, le fort est articulé autour d'une cour centrale, et compte à l'origine deux niveaux. Au rez-de-chaussée sont disposés des bâtiments destinés à l'entrepôt de vivres et des munitions, protégés par une porte d'entrée monumentale desservie par une rampe d'accès. Au niveau supérieur, des batteries casematées sont prêtes à ouvrir le feu sur les assaillants. L'ensemble est surmonté d'une terrasse retranchée derrière un parapet crénelé.

Les progrès de l'artillerie de la fin du XIXème siècle nécessitent un réaménagement du fort. Il est bétonné et voit disparaître ses créneaux désormais inefficaces. Un petit port protégé par deux épis en maçonnerie et doté d'un plan incliné en granit est ajouté devant l'ouvrage. Longtemps lieu d'enfermement pour détenus politiques, le fort de l'île Pelée est modernisé par les troupes d'occupation allemandes, qui installent une centrale électrique au sein de ses murs. A l'origine reliés à la terre ferme via un promontoire rocheux, l'île Pelée et son fort ne sont pas ouverts à la visite, seuls les remparts de l'ouvrage pouvant être contemplés depuis les flots.

 

Cité de la mer et Le Redoutable

L'ancienne gare maritime transatlantique de Cherbourg est un fleuron de l'architecture des années trente. Construite en béton armé à partir de 1928 par l'architecte René Levavasseur, en collaboration avec les ingénieurs Chalos et Fleury, elle arbore une exceptionnelle décoration intérieure de style Art Déco due aux ateliers de Marc Simon. Inaugurée en 1933 par le Président de la République Albert Lebrun, la gare est partiellement détruite par les Allemands en 1944.

Elle accueille aujourd'hui la Cité de la mer, vaste espace de découverte de l'aventure humaine dans les grands fonds marins. Proposant des salles d'exposition permanente consacrées à l'exploration des océans, la Cité de la mer accueille également le tout premier sous-marin français à propulsion nucléaire, Le Redoutable. Lancé en 1967 à l'arsenal de Cherbourg, ce SNLE (sous-marin nucléaire lanceur d'engin) y est revenu en 1990 pour y être démantelé, et privé de la tranche contenant la chaufferie nucléaire.

Installé au flanc du bâtiment du pavillon des expositions permanentes, les visiteurs peuvent désormais le parcourir de la poupe à la proue, guidés par un commentaire diffusé dans des écouteurs individuels ( en langues française ou anglaise), et bercés par des ambiances sonores reconstituant la vie des sous-mariniers. Les visiteurs à mobilité réduite bénéficient d'un accès à l'ancienne machine de guerre, où une borne interactive est mise à leur disposition pour découvrir le submersible.

 

Renseignements

Office de Tourisme Cherbourg Cotentin

56 Quai de Caligny  - 50100 Cherbourg-Octeville

tél. 0805 320 200

e-mail est contact@ot-cotentin.fr

Site internet : www.encotentin.fr

 

Cité de la mer Gare maritime transatlantique

50100 Cherbourg-Octeville

tél. 02.33.20.26.26

fax. 02.33.20.26.27

Site de la Cité de la mer de Cherbourg

 

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Infos pratiques

Adresse

56 quai de Caligny 50000
cherbourg
0805 320 200

Horaires d'ouverture hebdomadaires

ouvert toute l’année

Site Web : www.encotentin.fr

Navarrenx

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Navarrenx. Vue sur l'entrée Saint-Antoine. Source : http://jerome.jauffres74.free.fr

Au coeur des Pyrénées-atlantiques, Navarrenx s'éleve dès 1316 au rang de bastide. Elle est la première cité bastionnée sur le sol du futur Royaume de France...

Capitale de la pêche au saumon, ville étape sur les chemins de Saint-Jacques de Compostelle, Navarrenx est également la première cité bastionnée sur le sol du futur Royaume de France. Au coeur des Pyrénées-atlantiques, au sud-ouest de la plaine béarnaise, Navarrenx est élevée dès 1316 au rang de bastide. Après l'assaut des troupes espagnoles de Charles Quint qui s'emparent de la ville en 1523, Henri II d'Albret, roi de Navarre, décide de renforcer la protection de la rive droite du gave d'Oloron. De 1538 à 1546, des travaux de fortification sont menés par les maîtres maçons béarnais François Girard et Arnaud de Mirassor, selon des plans conçus par l'ingénieur architecte italien Fabricio Siciliano.

Moins d'un siècle avant la naissance de Vauban, Navarrenx est ainsi transformée en place forte moderne bastionnée "à l'italienne", sur le modèle de la citadelle de Lucas en Toscane. Dans un second temps, l'élévation d'une poudrière permet de stocker jusqu'à 25000 livres de poudre : construction carrée d'un peu plus de neuf mètres de côté, elle est ceinturée à l'origine par un mur dont une partie du tracé reste visible au sol. Cette enceinte aujourd'hui disparue, l'épaisseur des murs (1,4m), et la faible hauteur du bâtiment (6 m) devaient empêcher les tirs directs des assaillants.

Les fortifications sont éprouvées dès le règne de Jeanne d'Albret lors des guerres de religion, où la garnison commandée par le baron d'Arros résiste victorieusement à un siège de trois mois, en 1568. La place est à nouveau aménagée au XVIIIème siècle, notamment par la construction de la porte Saint-Antoine édifiée par l'ingénieur De Salmon sur les ruines d'une ancienne église. Orientée vers l'Espagne, elle doit son nom à une chapelle accueillant les pèlerins, détruite lors de la construction des remparts. Dotée de trois arcades massives, elle est commandée par un pont-levis, dont on peut encore observer le passage des chaînes. Au XIXème siècle, des travaux de voirie conduisent à la destruction de l'ancienne porte Saint-Germain, orientée vers la France.

L'enceinte fortifiée de Navarrenx a conservé au fil des siècles l'essentiel de son aspect. Elle dessine un polygone renforcé à chacun de ses cinq angles par un bastion. Deux sur cinq sont pourvus de galeries à contremine, tandis qu'un glacis et des ouvrages de terre renforcent la place à l'est, en avant du fossé. Plusieurs casernes ont été élevées à l'intérieur de l'enceinte pour installer la garnison, l'une d'entre elles accueillant désormais le syndicat d'initiative. Du haut des remparts, par exemple depuis la plate-forme à créneaux surplombant la porte Saint-Antoine, une agréable vue s'offre aux regards sur la chaîne pyrénéenne et, en contrebas, sur les arches du pont de Navarrenx (XIIIème siècle).

 

Navarrenx

Office du tourisme de Navarrenx L'Arsenal

Rue Saint-Germain 64190 Navarrenx

tél. 05.59.66.14.93

fax. 05.59.66.54.80

e-mail : navarrenx@tourisme-bearn-gaves.fr

 

Visites

Les 1818 mètres de pourtour de la place sont libres d'accès. Sur les murs de la ville sont apposés des plaques signalétiques bilingues (français-anglais) retraçant l'historique de chaque bâtiment. Les renseignements pour les visites guidées peuvent être obtenus auprès de l'office de tourisme intercommunal de Navarrenx

 

Accès A 80 km de Bayonne via Peyrehoarde et Escos par l'A 64/E 80 (sortie n° 6 Peyrehoarde), puis la D 936 et la D 115.

A 40 km de Pau via Tarsacq, Noguères, et Mourenx, par la D 2, la D 281, puis la D 111. A 60 km de Saint-Jean-Pied-de-Port par la D 933 en direction de Sauveterre-de-Béarn, puis la D 936.

A 6 km de Gurs par la D 947 et la D 936.

 

site portail commun aux quatre cantons du Béarn des Gaves

 

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64190
Navarrenx
tél. 05.59.66.14.93Fax. 05.59.66.54.80

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Accessible toute l'année

Le fort de la croix de Bretagne

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Le fort de la croix de Bretagne. Source : ECPAD

Le fort de la croix de Bretagne a été construit à la fin du XIXe siècle pour protéger les frontières des vallées françaises des Alpes, menacées par l'Italie.

Le fort de la Croix de Bretagne fait partie des trois forts détachés prévus par le Comité de Défense pour la réorganisation de la défense de Briançon, après l'apparition de l'artillerie rayée. Construit de 1876 à 1879, c'est un parfait exemple de la nécessaire adaptation de l'architecture militaire aux reliefs les plus tourmentés. Il est complété par la position de la Grande Maye, destinée à empêcher le contournement de la position des Gondrans et protéger les frontières des vallées françaises des Alpes, menacées par l'Italie.

Le fort, construit tout en longueur, est protégé par de courtes tours carrées. Il occupe une crête inclinée qui culmine à 2 016 mètres et s'étage sur plusieurs niveaux desservis par une route intérieure en lacets. Il offre une vue dégagée sur la fort des Têtes et le Mont Prorel. La garnison de quatre cent quatre-vingt-seize hommes logeait dans une caserne casematée à deux niveaux et un pavillon d'officiers. Le bâtiment B également casematé et découvert sur deux faces, était occupé par une écurie pour quarante chevaux, une infirmerie pouvant accueillir dix malades et une boulangerie.

Approuvé le 25 juillet 1879, l'armement comportait sept pièces de 155, cinq de 138, quatre mortiers répartis sur des plates-formes d'artillerie et douze canons. La plus importante, au sommet du fort, tirait sur le plateau des Gondrans. Maintenu en service jusqu'en 1940, le fort appartient toujours au domaine militaire.

 

Site de l'Office briançonnais du tourisme

 

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Adresse

05100
Briançon
04 92 21 05 27

La redoute des Salettes

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Fort des Salettes vu de Briançon. Source : ©MOSSOT - License Creative Commons - Libre de droit

Imaginé par Vauban dès sa première visite en 1692, elle se situe au dessus de la ville haute sur les premiers lacets qui mènent à la Croix de Toulouse.

La ville de Briançon, verrou sur la Durance, n'a pas échappé à la sagacité du maréchal de Vauban.

Il dote la ville d'une citadelle et fortifie la ville en installant des points de défense sur les hauteurs, telle la redoute des Salettes qui inaugure une tradition de fortification qui voit s'implanter de nouveaux éléments de défense jusqu'à 2500 m aux XIXe et XXe siècles.

 

Vauban à Briançon : fortifier la ville "à la moderne".

Projet des ouvrages en 1692.

Le site lui paraît difficile à aménager car entouré de toutes parts de hauteurs dominantes : "On ne peut rien imaginer de plus inégal, ce sont des montagnes qui touchent aux nues et des vallées qui descendent aux abîmes..." (Vauban en 1692).

La ville est déjà protégée par une enceinte bastionnée rudimentaire, conçue entre 1689 et 1691 par Hue de Langrune, ingénieur en place. Trop proche de la courtine médiévale, elle est dépourvue d'ouvrages extérieurs. À ses yeux, "la nouvelle enceinte de la place ayant été faite en vue de sauver des insultes des Barbets et non pour soutenir un siège réglé...", il reste tout à faire.

Le 21 novembre 1692, il établit son projet des ouvrages à faire à la ville et au château de Briançon. Il demande la réalisation de deux demi-lunes, ainsi que d'une fausse braie au front d'Embrun.

Cet ouvrage, rendu obligatoire par la forte déclivité, est une sorte de gradin au tracé bastionné placé en contrebas qui permet d'obtenir des feux beaucoup plus rasants, donc plus efficaces. Il prescrit divers aménagements : approfondir les fossés, consolider les courtines, placer des corps de garde, faire des embrasures, traverses et poternes, voûter la porte, construire des poudrières.

Pour épargner aux habitants le logement des gens de guerre, il projette la construction de casernes. Vauban s'inquiète aussi des problèmes d'adduction d'eau, les sources alimentant la ville venant toutes de l'extérieur. Il demande l'approfondissement du puits de la place d'Armes. Vauban s'interroge sur un projet d'importance pour le château, puis y renonce. D'une part, il craint de ne pas obtenir les fonds nécessaires et d'autre part, Briançon, alors loin de la frontière, est couverte par d'autres places fortes.

Contrôler l'avancée des travaux et adapter les projets.

Mémoire de 1700.

Lors de son second voyage à Briançon, Vauban inspecte les travaux et rédige un nouveau mémoire, daté du 24 août 1700, prenant en compte la perte de la place forte de Pignerol : "Les considérations de cette place sont fort accrues depuis le rasement de Pignerol" (Vauban en 1700).

Il imagine un agrandissement de la ville sous la porte d'Embrun, pour pouvoir y loger tous les bâtiments militaires que l'exiguïté de la ville ne permet pas d'implanter à l'intérieur des remparts (projet restant sans suite). Il prescrit l'édification d'un pont sur la Durance, la réalisation d'une route pour le Montgenèvre, l'occupation du plateau des Têtes et la construction d'une redoute sur la montagne des Salettes. Il rédige 99 articles concernant le château pour finalement conclure "qu'on ferait beaucoup mieux d'abattre totalement cette mauvaise et vieille médaille... et de le rebâtir tout de neuf".

La lenteur des travaux conduit les ingénieurs en place à s'autoriser des modifications qui suscitent la colère de Vauban, en particulier le projet d'une contregarde, à propos de laquelle il écrit en 1704 : "Je vois une espèce de fausse braie ou chemin couvert... dont il n'a pas été mention jusqu'à présent dans le projet général... je vois avec surprise que le sieur Guillyn s'en est donné à coeur joie en ajoutant retranchant ou réformant ce qui lui a plu... si j'étais plus jeune je m'offrirais d'aller de temps en temps redresser cela sur les lieux."

Tenir les hauteurs

Projets pour le château Vauban donne cette description du château de Briançon lors de son premier voyage en 1692 : "Le château est assis sur un rocher fort élevé au-dessus de la ville, naturellement escarpé..., sa vieille enceinte n'a que deux pieds et demi d'épaisseur, elle n'est point terrassée... les quatre tours sont assez bonnes (...) Il n'y a dans le château (...) qu'une grosse et vieille tour carrée de trois étages qui servent de magasins et d'arsenal, (...) un corps de garde, une citerne petite et assez mauvaise, deux ou trois vieux communs prêts à tomber en ruine, dix vieilles chambres de casernes et six de modernes, point de puits ni de latrines, une très mauvaise porte qui n'a ni planchette ni pont-levis..."

Vauban fait donc renforcer ce qui existe et ordonne des aménagements : une deuxième citerne, des latrines, des souterrains.

La redoute des Salettes

Vauban, dans son premier projet, propose la création d'une redoute à mâchicoulis sur la montagne du Poët. L'ouvrage est destiné à empêcher les ennemis de s'emparer de cette position qui a un commandement important sur la ville et le château. Il est fort probable que Vauban ait repris une proposition de l'ingénieur Delabat, datant de janvier 1692.

En février 1704, il se plaint que les travaux ne sont pas encore commencés. Ils ne débuteront qu'en 1709, deux ans après la mort de Vauban, sous la direction de l'ingénieur Tardif, et se prolongeront jusqu'en 1712.

L'ouvrage se présente comme une tour réduit, entourée d'un fossé et d'une contrescarpe munie d'une galerie à feux de revers. Son originalité réside dans le fait que l'accès à la galerie n'est possible que par l'intermédiaire d'un souterrain partant du réduit. La tour elle-même est un bâtiment carré à pans coupés, à deux niveaux, couvert d'une toiture pyramidale. L'accès se fait par le premier étage à l'aide d'une passerelle enjambant le fossé.

La galerie à feux de revers, voûtée en berceau, interdit à l'ennemi le franchissement du fossé intérieur. Sous la monarchie de Juillet, cette redoute sera transformée en fort par l'adjonction d'une enveloppe bastionnée, de six casemates de type Haxo et d'une poudrière. La tour sera renforcée par un toit terrasse et mieux dotée en artillerie.

Continuer l'oeuvre de Vauban : protéger la nouvelle frontière.

La fin du règne de Louis XIV est marquée par la guerre de Succession d'Espagne, de 1701 à 1714, où, une nouvelle fois, la France s'oppose à une partie de l'Europe.

La région de Briançon devient le territoire d'affrontements franco-savoyards.

En 1713, le traité d'Utrecht met fin en partie au conflit. Malheureusement, il s'avère désastreux pour le territoire des Escartons. La frontière, jusqu'alors située bien au-delà des monts, est déplacée au col de Montgenèvre, au pendant des eaux.

La France perd le Val Cluson, la Varaïta et une partie du Val de Suse, et reçoit en échange l'Ubaye. La ville devient alors une zone frontalière qu'il est nécessaire de protéger. La construction d'une véritable barrière de forts commence sous la Régence, en juillet 1721, et se poursuit pendant treize étés sous le règne de Louis XV. Claude François Bidal, marquis maréchal d'Asfeld, émule et successeur de Vauban, commandera les travaux en qualité de directeur général des fortifications de France. En renforcement des fortifications de la ville et de la redoute des Salettes, sept ouvrages "à la Vauban" seront bâtis autour de la ville : les forts des Trois-Têtes, du Randouillet, Dauphin, d'Anjou, la redoute du Point du Jour, la Communication Y et le pont d'Asfeld.

 

La redoute des Salettes
Route de l'Italie 05100 Briançon
Tél. : 04.92.21.08.50 Fax : 04.92.20.56.45
Les visites sont animées par les guides conférenciers du service du patrimoine



Ville de Briançon - Service du Patrimoine Porte de Pignerol

05100 Briançon
Tél : 04 92 20 29 49 Fax : 04 92 20 39 84

E-mail : patrimoine@mairie-briancon.fr

 

Le Club du Vieux Manoir restaure et anime les Forts des Salettes et du Château, propriétés de la Ville pendant la période estivale.
Ancienne Abbaye du Moncel

60700 Pontpoint

Tél : 03 44 72 33 98

 

Site de l'Office briançonnais du tourisme

 

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Infos pratiques

Adresse

05100
Briançon
04 92 21 08 50

Tarifs

Plein tarif: 6-7 € Tarif réduit: 4,50-5,50 € Gratuit : Enfant de moins de 12 ans

Horaires d'ouverture hebdomadaires

Du 18 au 30 juin et du 1er au 18 septembre: le mercredi, jeudi et vendredi de 11h à 18h. Du 1°Juillet au 31 Août: tout les jours sauf le dimanche, de 11h à 18h

Fermetures annuelles

Fermé du 18 septembre au 18 juin

Citadelle de Mont-Dauphin

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Mont-Dauphin, place fortifiée par Vauban. Source : GNU Free Documentation License

Entièrement construite par Vauban à partir de 1693, la citadelle est destinée à interdire l'accès de la vallée de la Durance aux troupes du Duc de Savoie.

Entièrement construite par Vauban à partir de 1693, la citadelle de Mont-Dauphin est baptisée ainsi en hommage au fils de Louis XIV.

Elle est destinée à interdire l'accès de la vallée de la Durance aux troupes du Duc de Savoie.

Face au fort des Salettes, au pied du col de l'Infernet, il s'agit d'un ouvrage à plusieurs niveaux avec deux fronts bastionnés, placé sur un promontoire rocheux (1400 m) présentant d'imposantes défenses naturelles. Sa particularité vient d'un imposant mur (2,20 m de large sur 9,30 m de haut) qui traverse le fort dans le sens de la longueur et sur lequel est adossé le seul bâtiment de casernement.

Ce poste avancé, construit en lisière de forêt assurait la surveillance du Vallon du Fontenil et la protection du Fort des Têtes. Il permettait avec son vis-à-vis le Fort des Salettes de verrouiller parfaitement la route de l'Italie.


La citadelle de Mont-Dauphin

05100 Briançon

 

Office du tourisme de Mont-Dauphin

Tél. : 04.92.45.17.80

 

Ville de Montdauphin

 

Site de l'Office briançonnais du tourisme

 

Quizz : Forts et citadelles

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Infos pratiques

Adresse

05100
Briançon
04 92 45 42 40

Tarifs

Plein tarif: 7,50 € Tarif réduit: 4,50 € Groupe (+ de 20 personnes) : 6 € Groupes scolaires(35 élèves maximum): 30 €

Horaires d'ouverture hebdomadaires

Visite guidée En juin et septembre: 10h et 15h En juillet et août:10h, 15h et 16hDe octobre à mai: 15h (sauf le lundi)

Fermetures annuelles

Fermé le 1er janvier, 1er mai, 1er et 11 novembre, 25 décembre.

Le fort du Randouillet

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Fort du Randouillet. Source : ©Thomas Grollier - License Creative Commons - Libre de droit

Du haut de ses 1604 mètres d'altitude, le fort du Randouillet avait vocation à protéger le fort des Têtes, tout en surveillant l'accès à la vallée de Cervières.

Du haut de ses 1 604 mètres d'altitude, le fort du Randouillet avait vocation à protéger le fort des Têtes d'éventuels assaillants, tout en surveillant l'accès à la vallée de Cervières.

La partie supérieure de l'ouvrage est composée d'un donjon, au sein duquel sont regroupés les principaux éléments de défense. Le niveau inférieur du fort abritait les bâtiments de casernement.

À partir de 1724, cet ensemble de fortifications est renforcé par des travaux entrepris sous la direction du marquis d'Asfeld. Galerie couverte longue de deux cent mètres, la " communication Y " barre le vallon de Fontchristiane pour relier le fort du Randouillet et le fort des Têtes. La ville est reliée à ces deux forts par le pont d'Asfeld, qui enjambe les deux rives de la Durance, au fond d'une gorge de cinquante mètres de profondeur. La connexion des ouvrages constitue désormais une véritable barrière de fortifications.

Cependant, les progrès de l'artillerie et les tensions avec le voisin italien entraînent dès 1882 l'édification de nouveaux ouvrages, afin de protéger les passages des cols les plus importants.

 

Le fort du Rendouillet

05100 Briançon

 

Office briançonnais du tourisme Des visites sont fréquemment organisées pour vous faire découvrir la ville fortifiée, les forts d'altitude et les monuments briançonnais.

Tél. 04.92.21.08.50

Fax 04.92.20.56.45

E-mail : office-tourisme-briancon@wanadoo.fr

 

Quizz : Forts et citadelles

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05100
Briançon
04 92 21 08 50

Le fort des Têtes, Briançon

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Fort des Têtes, Briançon, Hautes-Alpes, France. Vue depuis la Croix de Toulouse. Source : GNU Free Documentation License - Libre de droit

Au coeur des Alpes du sud, Briançon commande à plus de 1300 m d'altitude la vallée de la Durance, de la Guisane, de la Clarée, et le col de l'Izoard et du Mont Genèvre...

Surplombant les vallons du Fontenil et de Fontchristiane, le fort des Têtes constitue le pivot de la défense fortifiée de la ville et l'ouvrage le plus important de la partie du dispositif construite au XVIIIe siècle.

Les plissements et les gradins des défenses du fort soulignent l'obstination des ingénieurs à défendre résolument Briançon, devenue une place de première ligne à la suite de la perte du Dauphiné transalpin lors du traité d'Utrecht en 1713.

Déjà, en 1700, Vauban avait repéré l'importance du plateau des Trois Têtes qui surplombe la ville au-delà de la Durance. En 1709, le maréchal de Berwick y établit un camp retranché, qui s'avéra fort utile en 1711 et 1712. De 1721 à 1733, le marquis d'Asfeld, directeur général des fortifications, les ingénieurs Tardif et Nègre réorganisèrent cet ouvrage de campagne en fort permanent à fronts bastionnés. Plus étendu que la place de Briançon, le fort pouvait abriter un millier d'hommes et du matériel.

L'utilisation du relief comme obstacle, le compartimentage des défenses imposant des sièges successifs, la puissance de feu des soixante-douze embrasures combinées avec les forts voisins témoignent de l'extraordinaire maîtrise de la fortification de montagne acquise par les ingénieurs du roi.Accès. Briançon se situe à l'intersection des N91 et N94, à 87km de Gap, 116km de Grenoble et 125km de Turin (Italie).

 

Office briançonnais du tourisme
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Le lion de Belfort

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Place Denfert-rochereau, Paris XIVème.

Installé en 1880, le lion de la place Denfert-Rochereau, est une réduction, au tiers de sa grandeur, du fameux lion de Belfort de Bartholdi.

Au Salon de Paris de 1878, Bartholdi expose le modèle définitif en plâtre, au tiers de sa grandeur de son Lion de Belfort. Une oeuvre qui l'oppose d'ailleurs depuis quelques années à la ville de Belfort. Mais ce conflit, cette controverse ne semble pas toucher le conseil municipal de Paris qui, très attiré par le lion, en fait l'acquisition pour la somme de 20 000 frs. La sculpture, une ronde-bosse, est alors confiée à la maison Monduit - exécuteur de la « statue de la liberté » - pour être répliquée en cuivre martelé et installée, en 1880, place Denfert-Rochereau.

Un lieu qui n'est pas exactement celui qu'avait rêvé Bartholdi comme en témoigne une correspondance de 1879 adressée à un ami: " Je voulais vous voir ce matin pour vous annoncer la bonne nouvelle. Le conseil municipal de Paris a décidé l'acquisition du Lion de Belfort . il sera très probablement érigé aux Buttes-Chaumont. Je crois que cela pourra offrir des horizons nouveaux et nous essaierons de faire quelque chose avec la vente de photographies (...). La décision du conseil municipal n'est pas simplement une acquisition d'oeuvre d'art intéressante . c'est un hommage au patriotisme alsacien . c'est indirectement un hommage au patriotisme de la population de Paris pendant le siège. C'est un souvenir du passé mis sous les yeux de la population, en vue de l'avenir... Il peut être bon d'entamer un peu l'olifant sur cette belle matière, pour moi sculpteur dans l'intérêt de l'oeuvre, pour nous Français pour y attacher le véritable sentiment patriotique que cela doit entretenir sous les yeux du public. A vous de souffler dans l'olifant là ou vous pouvez. La décision a été votée à l'unanimité du Conseil... Zing... Boum... peut-être fera-t-on un fête patriotique, et cela embêtera les bons Allemands et leurs amis les bonapartistes ".

Le monument, de 4 mètres de haut et 7 mètres de long, remporte un vif succès dans la capitale, d'autant que la fête du 14 juillet, dont la première célébration a lieu l'année de son installation, attire place Denfert une foule nombreuse venue participer aux réjouissances : défilés, concerts, attractions en tous genres.

Un succès qui ne s'est pas démenti en plus d'un siècle, comme en témoigne ces mots d'Agnès Varda (journal Libération en date du 22 août 2003) :  « Par le boulevard Raspail et passant par la Fondation Cartier on arrive à la place Denfert-Rochereau. C'est la place de l'Etoile du XIVe, avec ses avenues en pétales. C'était la barrière d'Enfer au temps des octrois. Il y a eu allitération de hasard de l'Enfer à Denfert. Ce lion, bien installé au milieu de la place, est une copie de celui sculpté par Bartholdi, à même le rocher de Belfort en hommage au colonel Denfert-Rochereau qui avait défendu la ville (en 1870). Mais pourquoi ce lion franc-comtois à Paris ? Et là ? A un questionnaire «Que faire pour embellir les monuments de Paris ?», André Breton avait répondu : «Donner un os à ronger au Lion de Belfort et le tourner vers l'ouest.» Vers l'ouest, c'était fait. Quant à l'os, on a pu le voir, l'espace d'un matin, quand j'ai tourné le Lion volatil (2000 et 2003), 12 minutes. Une apprentie cartomancienne et un employé des catacombes ont la place Denfert comme décor de leur idylle et le lion comme témoin de sa fin (les catacombes se visitent, on y entre par un des bâtiments d'octroi construits par Ledoux). On jouera sûrement mon court métrage au Denfert, le petit cinéma culte du quartier. Les Guichard y font une programmation pointue et variée. En donnant les Glaneurs... et Deux ans après une fois par semaine, ils prolongent l'exclusivité de mon documentaire depuis juillet 2000. Salut les voisins ! Et salut à tous les marcheurs des manifs qui partent de Denfert ! J'habite donc Paris XIVe et pas Paris. Par commodité ou paresse, je tourne souvent près de chez moi. J'aime le Lion de Belfort et les cartes postales le représentant. Je serai enterrée là où repose Jacques, il y a dix battements d'aile de corbeaux entre notre maison et notre demeure finale »

En 2001, le lion, usé par le temps, la pollution et les manifestations estudiantines a fait l'objet d'une importante restauration. Et si vous décidez un jour de venir découvrir cette oeuvre, n'oubliez pas de faire un petit détour par le cimetière Montparnasse, afin de vous rendre sur la tombe du sculpteur Frédéric-Auguste Bartholdi.

 

Site du musée Bartholdi de Colmar

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Infos pratiques

Adresse

place Denfert-Rochereau 75014
Paris

Horaires d'ouverture hebdomadaires

Accessible toute l'année

Musée Bartholdi

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Entrée du musée. Source : Office de Tourisme de Colmar - ©Christian Kempf/STUDIO K

Le musée Bartholdi conserve une considérable collection d'ébauches, maquettes, sculptures... du créateur de la "Liberté éclairant le monde" érigée à New York et du Lion de Belfort.

Fortement marqué par le conflit franco-allemand de 1870-1871 auquel il prit une part active, notamment aux cotés de Garibaldi, meurtri par la perte de l'Alsace, sa région d'origine, Auguste BARTHOLDI (1834 - 1904) a réalisé de nombreuses oeuvres se rapportant à cette guerre. Petite présentation de ces réalisations et du musée consacré à l'un des représentants majeurs de l'art statuaire du XIXe siècle...

Aménagé au 30, rue des marchands, dans la maison natale du sculpteur - un vaste hôtel particulier du XVIIIe siècle au centre de Colmar - le musée Bartholdi conserve la plus considérable des collections d'ébauches, de maquettes, de sculptures mais également de dessins, de photographies et peintures du créateur de la statue de la liberté et du lion de Belfort.

La décision de créer un musée consacré au célèbre statuaire remonte au 25 juin 1907 lorsque Jeanne-Emilie Bartholdi, veuve de l'artiste, décida de léguer à la ville de Colmar la demeure ancestrale de la rue des Marchands, à charge pour la ville d'y aménager un musée qui abriterait tous les "meubles, oeuvres de sculpture, d'architecture, peintures, gravures, objets d'art, bibliothèque etc ..." se trouvant, à son décès, dans sa maison du 82 rue d'Assas à Paris, adresse de l'ultime appartement et atelier du sculpteur.

Jeanne Bartholdi décéda le 12 octobre 1914 mais il fallut attendre le 18 novembre 1922 pour que soit inauguré le nouveau musée. Il occupait alors, sur trois niveaux, les ailes nord et ouest de l'immeuble. Une série de photographies heureusement préservées, témoigne des premiers aménagements des salles d'expositions permanentes qui visaient essentiellement à reconstituer, dans sa maison natale, le cadre de vie parisien et opulent de l'artiste. Mais, dans un souci muséographique déjà digne d'éloges, la grande salle du rez-de-chaussée, dite "salles des maquettes", fut dévolue à la présentation soignée des forts nombreuses maquettes de statues et monuments (terres cuites, terres grises et plâtres) du sculpteur. Hélas, le désintérêt progressif et largement répandu que manifesta pour l'art du XIXe siècle en général, grand nombre d'intellectuels et la plupart des visiteurs de musées au cours du Xxe siècle, motiva l'affectation de la "salle des maquettes" aux expositions temporaires de peintres régionaux contemporains, et fut cause de la relégation des oeuvres de Bartholdi en diverses réserves, non sans dommages et pertes. Fermé "provisoirement", l'établissement sera réouvert en 1979. Depuis cette date, rénovations et extension des salles d'expositions permanentes, restauration et acquisition d'oeuvres, organisation d'expositions thématiques avec catalogues à l'appui, contribuent à la sauvegarde des collections de même qu'au rayonnement du nom d'Auguste Bartholdi.

Le visiteur pénètre dans la cour du musée par un passage couvert. Au centre de celle-ci se dresse les "Grands soutiens du Monde" (la Justice, le Travail et la Patrie), groupe en bronze de Bartholdi exposé au Salon de Paris en 1902. A droite de la cour s'ouvre l'entrée principale du musée. Elle est constituée d'une porte Renaissance, rapportée et installée dans la seconde moitié du XIXe siècle par Bartholdi lors de travaux de réaménagement de la demeure et surmontée de Trois sculptures en béton moulé, oeuvres de Bartholdi, représentant deux lions héraldiques flanquant un bélier à attitude humaine. A l'intérieur, le musée occupe 3 niveaux et une surface de 700 m2. Au rez-de-chaussée, la Salle des oeuvres alsaciennes et colmariennes regroupe les réalisations de Bartholdi en rapport avec sa province natale - La borne frontière, la malédiction de l'Alsace ou bien encore la Suisse secourant les douleurs de Strasbourg - ainsi que les maquettes et certains éléments originaux des monuments érigés à Colmar (Monument Rapp, Le Petit Vigneron, Les Grands Soutiens du Monde, ...).

Au 1er étage, dans l'aile gauche, s'étend l'appartement de Bartholdi comprenant le cabinet de travail, le salon de musique, et surtout la salle à manger dont le plafond à caissons est incrusté de porcelaines de Chine. C'est dans cette pièce que sont également rassemblés les portraits des ancêtres de Bartholdi, du XVIIe au XIXe siècle. Sur la table centrale et les dessertes sont rassemblés plats en porcelaine de Chine et céramiques signées Théodore Deck, directeur de la manufacture de Sèvres et ami du sculpteur. Enfin, dans le salon Napoléon III se trouve le grand portrait de Charlotte Bartholdi, la mère de l'artiste, peint en 1855 par Ary Scheffer, puis ceux d'Auguste Bartholdi et de son épouse, peints par l'artiste mulhousien Jean Benner.


L'aile droite s'ouvre sur la bibliothèque, puis l'on découvre les salles des oeuvres orientalistes dévolues aux oeuvres réalisées par l'artiste pendant et après son premier séjour en Orient (Egypte-Yémen, 1855-1856). C'est également à cet étage que se trouve l'impressionnante salle de maquettes dans laquelle sont rassemblées les maquettes de la plupart des statues et monuments publics réalisés par Bartholdi pour des villes françaises, à l'exception de Colmar : Vauban (Avallon, 1873), Gribeauval (Paris, cour de l'Hôtel des Invalides, 1876), le Lion de Belfort (1880), Rouget de Lisle (Lons-le-Saunier, 1882), Diderot (Langres, 1884), Gambetta (Sèvres, 1892), Fontaine monumentale (Lyon, place des Terreaux, 1892).Y sont également exposées de nombreuses esquisses préparatoires en terre cuite et une série de bronzes : Le Lion de Belfort, Statuette équestre de Vercingétorix, Les Sept Souabes (1855), Le Génie dans les griffes de la Misère (1859), Statuette de Vauban (1870), Statuette du fondeur Thiébaut (1899).

Enfin, le deuxième étage est tout entier consacré aux oeuvres américaines. L'on y trouve notamment les maquettes originales, estampes et photographies anciennes concernant la fontaine du capitole (New-York), les bas-reliefs de Battle Street Church (Boston), le monument à La Fayette et Washington (New-York et Paris), sans oublier, bien entendu « la liberté éclairant le monde » (New-York), plus connue sous le nom de statue de la Liberté. Loin de certains musées aseptisés que l'on construit aujourd'hui, celui consacré à Bartholdi possède une âme. Par le biais des oeuvres présentées, il replonge le visiteur dans l'histoire du XIXe siècle, au coeur de la IIIe République née du conflit franco-allemand de 1870-1871.

 

Visites guidées pour groupes en français, allemand, anglais, italien, japonais, sur rendez-vous auprès de l'Office du Tourisme Horaires d'ouverture du musée : Ouvert tous les jours, sauf le mardi de 10 à 12 heures et de 14 à 18 heures Fermé en janvier et février ainsi que les 1 mai, 11 novembre et le 25 décembre Tarifs : (caisse fermée 1h avant la fermeture du musée) Individuels Adultes : 4 € Étudiants : 2,50 € Groupes (à partir de 10 personnes) Adultes : 2,60 € Étudiants : 1,50 € Gratuité pour les enfants de moins de 12 ans

 

Musée Bartholdi

30, rue des Marchands - 68000 Colmar

Tél. : 03 89 41 90 60 - Fax :03 89 23 50 77

Email : musees@ville-colmar.com

 

Musée Frédéric-Auguste Bartholdi

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Infos pratiques

Adresse

30 rue des Marchands 68000
Colmar
tél. : 03 89 41 90 60Fax :03 89 23 50 77

Tarifs

Tarifs individuels Adultes : 4 € Étudiants : 2,50 € Tarifs groupes (à partir de 10 personnes) Adultes : 2,60 € Étudiants : 1,50 € Gratuité pour les enfants de moins de 12 ans

Horaires d'ouverture hebdomadaires

Ouvert tous les jours, sauf le mardi de 10 à 12 heures et de 14 à 18 heures

Fermetures annuelles

Fermé en janvier et février ainsi que les 1 mai, 11 novembre et le 25 décembre