Le corps féminin de la France libre

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Par Sébastien Albertelli - Docteur en histoire

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Le général Charles de Gaulle rencontre le 1er contingent de volontaires de Saint-Pierre-et-Miquelon, Londres, 1942. © Tallandier/Bridgeman Images

En 1940, à l’instar des hommes, des femmes rejoignent Londres et le général de Gaulle pour continuer la lutte. C’est ainsi que se constitue le Corps des Volontaires françaises, qui comptera au cours de la Seconde Guerre mondiale environ 600 militaires. Bien que l’engagement de ces femmes soit protéiforme, il place celles-ci en position de pionnières d’une féminisation de l’armée française.

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L’historiographie de la France libre s’est longtemps focalisée sur la personne du général de Gaulle, avant que le regard s’élargisse progressivement et prenne en compte, au-delà même des grandes personnalités qui avaient entouré l’homme du 18 juin, les différentes communautés qui avaient composé le mouvement. Une réalité s’est progressivement imposée : la France libre avait été une aventure collective. Les femmes ont tardé à bénéficier de cet élargissement du regard. Certes, certaines individualités étaient régulièrement mentionnées, à l’image d’Élisabeth de Miribel, mais il était bien difficile de comprendre le rôle que les femmes avaient joué dans la France libre. Même une unité spécifiquement féminine, comme le Corps des Volontaires françaises, qui regroupa environ 600 femmes au cours de la guerre, restait dans l’ombre. Et pour cause : les traces de son histoire étaient ténues, faute du moindre fonds d’archives constitué. Pour contourner cet obstacle, il faut partir des cas individuels, mieux documentés, pour retracer une histoire collective et ainsi montrer que le parcours de ces femmes est révélateur du fonctionnement général du mouvement.

 

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Le général Charles de Gaulle rencontre le 1er contingent de volontaires de Saint-Pierre-et-Miquelon, Londres, 1942. © Tallandier/Bridgeman Images

 

Nature de l'engagement

L’histoire des femmes au sein de la France libre soulève la question des limites de l’engagement et du mouvement lui-même. Les efforts pour répondre à la question de savoir qui était membre de la France libre mettent en lumière l’existence de zones grises de l’engagement. On le sait, par exemple, les combattants originaires des colonies sont difficiles à dénombrer et le caractère volontaire de leur engagement est souvent contestable. On sait également que, pour d’évidentes raisons de sécurité, les volontaires engagés dans les réseaux clandestins en France ont pu avoir du mal à matérialiser leur engagement et sont donc, eux aussi, difficiles à dénombrer avec certitude. Le cas des femmes soulève d’autres difficultés.

Le Corps des Volontaires françaises (CVF) est une unité militaire féminine créée en octobre 1940 sous le nom de Corps féminin. D’après son règlement, les Volontaires signent le même engagement que les hommes, donc pour la durée de la guerre plus trois mois. Ces engagements s’accompagnent de l’attribution de numéros de matricule – pour l’essentiel dans la série des 70 000 – qui permettent de dresser la liste des Volontaires françaises sans grand risque d’erreur.

 

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Uniforme de volontaire du corps féminin des transmissions de l'armée française, 1943.
© Paris - Musée de l'Armée, Dist. RMN-Grand Palais/image musée de l'Armée

 

Ces femmes évoluent toutefois à Londres – et ailleurs dans le monde – aux côtés de beaucoup d’autres, plus nombreuses, dont le statut n’est pas aussi clair. La France libre est en effet beaucoup plus féminisée qu’il n’y paraît et l’immense majorité des femmes qui travaillent en son sein sont des civiles. Par définition, celles-ci n’appartiennent pas aux Forces Françaises libres (FFL), qui sont des forces militaires. Certains en déduisent que ce ne sont pas des Françaises libres. Ainsi, en 1942, les officiers qui interrogent France Auriol lui expliquent que "l’engagement pour le service civil n’existe pas", que "quand on s’engage, c’est à titre militaire" et que sinon, "ce n’est pas un engagement, [mais] un emploi." Cette affi rmation est discutable et la Commission interministérielle de reconnaissance de la qualité de "membre de la France libre" statuera au contraire, après la guerre, que les membres du personnel civil – femmes et hommes – pouvaient revendiquer cette qualité. Les femmes qui avaient très clairement exprimé leur volonté de s’engager en faveur d’un mouvement dont elles partageaient les orientations se montraient d’ailleurs à l’occasion très critiques à l’égard d’autres femmes dont l’engagement leur paraissait contestable et il est effectivement souvent difficile de faire la part des choses, entre les employées civiles qui se sont engagées en faveur d’un idéal et celles qui ont simplement occupé un emploi.

Départs contraints ou volontaires

Le cas des femmes souligne par ailleurs qu’en dépit des apparences, la notion même d’engagement n’a pas toujours la même dimension contraignante. Les spécialistes de la Résistance intérieure ont montré que l’engagement, rarement contractualisé, n’est pas nécessairement un phénomène linéaire et qu’il peut donner lieu à des retraits. Ce phénomène n’a guère retenu l’attention des spécialistes de la France libre car le retrait, c'est-à-dire la résiliation d’un engagement dans les FFL, est théoriquement impossible pour les hommes. Les quelques exceptions, qu’il s’agisse de l’amiral Muselier ou de Maurice Dufour, relèvent généralement du scandale. La situation est bien différente pour les femmes : une Volontaire sur sept (14 %, soit 73 des 522 Volontaires engagées avant le débarquement en Normandie) a en effet été rayée des cadres avant la libération de Paris en août 1944 et n’a donc pas honoré son engagement jusqu’à son terme. Si les femmes signent le même engagement que les hommes, force est donc de constater que celui-ci ne revêt pas exactement le même caractère contraignant.

Les raisons qui conduisent à la radiation sont multiples et reflètent souvent la place des femmes dans la société des années 1940. Dans les premiers temps, la radiation sanctionne une inaptitude décelée tardivement à servir dans une unité militaire, notamment, dans le cas des plus âgées, pour des raisons physiques. Par la suite, la radiation peut sanctionner un comportement jugé inacceptable ou un refus d’obéissance. Dans ce cas, elle témoigne qu’en l’absence de prisons, il semble ne pas vraiment y avoir d’alternative à l’exclusion pour sanctionner les femmes. Mais ce sont les radiations pour raisons familiales, les plus nombreuses, qui soulignent le mieux combien l’engagement féminin reste tributaire de la place des femmes dans la société de leur temps. Certaines résilient leur engagement à l’occasion de leur mariage. Ainsi, le lieutenant Claude Divonne de Boisgelin, chef du service de l’information des FFL, qui épouse Patricia de Choisy en 1941, refuse "catégoriquement qu’elle revienne au Corps féminin" et menace d’un scandale si on ne lui donne pas satisfaction. D’autres Volontaires obtiennent la résiliation de leur engagement en raison d’une grossesse, ou pour s’occuper de leurs parents dans le besoin.

Pallier le manque d'hommes

L’histoire des femmes au sein de la France libre souligne par ailleurs l’une des caractéristiques majeures du mouvement : l’écart abyssal entre l’ampleur de ses ambitions et la modestie de ses moyens.

Le recrutement des femmes dans les FFL, et plus généralement dans la France libre, témoigne beaucoup moins d’une volonté de modernité que de la difficulté du mouvement à recruter des hommes. En somme, la France libre est beaucoup trop pauvre en hommes pour pouvoir se permettre de négliger les femmes. Le recrutement de combattants constitue un défi majeur pour le général de Gaulle, dès 1940 et tout au long de la guerre. Il prend donc des mesures radicales pour affecter tous les hommes disponibles aux unités combattantes. Ainsi, il décrète fin janvier 1942 que les commissaires nationaux, civils et militaires, ne pourront plus, sauf cas exceptionnels, employer de Français âgés de 20 à 36 ans, ni dans les services centraux de Londres, ni dans les "formations non effectivement combattantes". Les services et unités concernés ont trois mois pour se mettre en conformité, en substituant aux hommes de cette catégorie d’âge des hommes plus âgés, ou reconnus inaptes au service dans une formation combattante ou… du personnel féminin. La demande de Volontaires françaises connaît donc mécaniquement une forte augmentation à partir de 1942, d’autant qu’un décret autorise en juin leur détachement dans les commissariats civils aussi bien que militaires.

 

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Défilé de Volontaires françaises devant le général d’Astier de La Vigerie, 14 juillet 1942.
© Paris Musées, musée de la Libération, Dist. RMN-Grand Palais/image ville de Paris

 

Le recrutement du CVF témoigne également des difficultés de la France libre à recruter dans la communauté française en Angleterre. Le général de Gaulle porte une ambition éminemment nationale : incarner la France qui poursuit le combat. Pourtant, toutes celles et tous ceux qui répondent à son appel ne sont pas français. Jean-François Muracciole décrit même la France libre comme une véritable tour de Babel. Dans son étude consacrée aux Espagnols de la France libre, Diego Gaspar Celaya avance même que la part des étrangers en son sein a jusqu’alors plutôt été sous-estimée. L’étude du CVF le confirme pour les Britanniques : 125 sont incorporées dans cette unité jusqu’au 31 juillet 1943, alors qu’on estimait généralement à 130 le nombre total de Britanniques – hommes et femmes – engagés dans les FFL. Au total une Volontaire sur trois n’est pas française. 80 % de ces étrangères sont britanniques. Cette présence témoigne des difficultés qu’éprouvent les responsables de l’unité – Simonne Mathieu puis Hélène Terré – à trouver des Françaises prêtes à s’engager, au moment où les besoins en personnel féminin augmentent. Amère, Hélène Terré prend régulièrement la parole en public pour condamner ce qu’elle appelle "la tiédeur et l’indécision" de ses concitoyennes. Le 16 juillet 1942, elle déclare : "Nous sommes 250 là où nous devrions être 500, nous serons peut-être 500 le jour où nous devrons être 2 000 pour débarquer en France. Françaises de Grande-Bretagne, ne nous remerciez pas d’être venues, nous ne sommes venues que pour vous chercher".

La mobilisation des femmes au sein de la France libre témoigne néanmoins de l’ambition du mouvement. Les Volontaires françaises trouvent en effet leur place dans le dispositif de propagande déployé par la France libre au service de l’idée qui sous-tend toute son action : la France mobilise l’intégralité de ses ressources pour participer activement à la victoire. La participation des Volontaires françaises aux défilés, cérémonies et manifestations officiels, aux côtés des hommes, donne à voir cette large mobilisation. De même, ces femmes font l’objet de reportages dans la presse écrite – française et britannique –, à la radio et dans les actualités filmées. Elles sont présentes dans les brochures éditées par la France libre et certaines participent à la propagande en direction de la France, en s’exprimant sur les ondes de la BBC. En insistant par exemple sur l’engagement de Raymonde Jore et Raymonde Rolly, venues de Nouvelle-Calédonie en 1941, on met notamment en avant l’idée de l’engagement de l’Empire derrière le général de Gaulle.

Une répartition genrée des rôles

Il serait pourtant vain de considérer la France libre comme le lieu d’une révolution silencieuse en faveur des femmes. Le mouvement perpétue largement les rapports traditionnels entre femmes et hommes, comme en attestent les rôles attribués aux Volontaires. À de très rares exceptions près, celles-ci se voient attribuer des rôles conformes à ceux acceptables pour une femme de l’époque. En mars 1942, sur 180 Volontaires, les 68 secrétaires et comptables forment de loin le plus gros contingent, suivies par les 23 employées des cantines, les 14 conductrices, les 13 plantons, les 12 infirmières et les 5 téléphonistes. À l’inverse, dans les FFL comme au sein de toutes les armées occidentales – et au contraire de ce qui se passe en URSS – le feu reste strictement réservé aux hommes. De ce point de vue, les photographies prises au cours de leur entraînement, alors qu’elles manient des armes, ne sont que des outils de propagande : elles n’auront par la suite aucune occasion de s’en servir… à de rares exceptions près.

Alors que la participation aux combats conventionnels leur est interdite, certaines femmes trouvent dans la clandestinité un autre moyen d’accéder à la lutte. Beaucoup de Volontaires françaises rêvent de partir en mission clandestine en France pour le compte des services secrets. Une vingtaine sont recrutées et entrainées à cet effet. En définitive, huit sont effectivement envoyées en territoire occupé. Elles ne forment qu’une infime minorité des 500 ou 600 agents envoyés en France par les services secrets gaullistes avant la fin de l’été 1944. Au demeurant, même dans l’action clandestine, les affectations restent largement soumises à une répartition genrée des rôles : les femmes sont agentes de liaison ou opératrices radio, une spécialité paradoxalement perçue comme féminine parce qu’elle prend place en intérieur, sans effusion de sang, même si elle nécessite un bagage technique dont bien peu de femmes disposent à cette époque. Jeanne Bohec, la seule à être parachutée en France comme instructrice de sabotage, une spécialité considérée au contraire comme éminemment masculine, est donc une exception. Celle-ci fait d’ailleurs long feu et son statut de femme ne tarde pas à la rattraper : au moment du débarquement, l’arrivée de parachutistes en uniforme, connaissant le matériel britannique mis à la disposition des résistants de Bretagne, la repousse définitivement dans un rôle jugé plus conforme à son sexe. Elle ne peut prendre part aux combats, ni même obtenir qu’on lui confie une arme, et doit se résigner à servir comme agent de liaison. Il existe ainsi, au sein de la France libre, une crainte que les femmes ne sortent du rôle qui leur est traditionnellement assigné. En 1942, le sort de deux femmes bien différentes en témoigne. D’un côté, Éliane Brault, chargée de monter un Corps des Assistantes sociales, quitte rapidement Londres, en mars 1942. Elle refuse de mettre les objectifs propres aux femmes entre parenthèses et entend au contraire tirer parti de la guerre pour élargir et valoriser leur place au sein de la France libre et de l'armée. Son attitude agace le général de Gaulle, qui n’a de cesse de l’éloigner. Au contraire, celui-ci sait gré à Hélène Terré de sa discrétion, en même temps que de son efficacité. En 1961, il dira qu’il avait eu pour elle "beaucoup d’admiration et de respect" parce qu’elle avait été "comme il fallait, quand il fallait, au moment voulu".

 

Terre

Hélène Terré entourée de Gioia Burdet (à gauche), d’Alla Dupont-Dumesnil et Doris Edange (à droite), 11 novembre 1940.
© Paris Musées, musée de la Libération, Dist. RMN-Grand Palais/image ville de Paris

 

Au sein de la France libre, les relations hiérarchiques qui se nouent à la faveur de contacts quotidiens entre officiers masculins et jeunes femmes soldats, peuvent par ailleurs poser problème et être biaisées. Simonne Mathieu et Hélène Terré se heurtent durement à certains officiers supérieurs masculins à ce sujet. Hélène Terré déclare sans détour à de Gaulle, à propos de la faiblesse de la solde des Volontaires françaises : "Cette solde, mon Général, mais c’est une prime à la prostitution" et elle ajoute qu’il ne faut pas compter sur elle pour fournir "un bordel de femmes". Comme les autres cadres féminins, elle estime que son devoir est de protéger les Volontaires contre des offi ciers masculins, dont elle se méfi e. En 1945, elle considère que seul un commandement féminin peut garantir le droit des femmes militaires "à se voir protégées dans leur personne". Elle explique à sa hiérarchie que "laisser le soin d'accorder les récompenses, ou au contraire de prononcer les punitions, à des personnels masculins conduirait à des pratiques sur lesquelles il semble inutile d'insister".

Poser les premiers jalons

Néanmoins, la France libre initie bel et bien un changement dans la place que les femmes occupent dans l’armée. Les Volontaires accèdent en effet pour la première fois à un véritable statut militaire. Par ailleurs, l’expérience fait évoluer les revendications féminines, comme en témoigne l’attitude d’Hélène Terré. Pendant la guerre, celle-ci ne présente jamais le CVF comme le premier pas vers une présence pérenne des femmes dans l’armée. Au contraire, l’idée dominante est que la guerre est un moment exceptionnel qui ne brouille que temporairement la répartition traditionnelle des tâches entre les sexes. Dans ces conditions, il semble acquis que, sitôt la paix revenue, les femmes abandonneront de nouveau la sphère militaire aux hommes. Ainsi, Hélène Terré écrit en novembre 1943 : "Ce petit monde-là n’aime pas l’uniforme, mais il le respecte. Ce n’est pas un bataillon de garçons manqués. Cela rêve de maisons, de foyers, et c’est justement parce que la vie militaire est pour nous contre nature que nous la supportons, que nous la voulons contre nature". Pourtant, la commandante des Volontaires françaises évolue. En octobre 1943, elle gagne Alger avec la volonté ferme de protéger les acquis des Volontaires en étendant leur statut militaire à toutes les femmes engagées en Afrique du Nord. Or, elle constate vite que les autorités d’Alger ne se sont pas engagées dans cette voie : "Les femmes en uniforme d’Afrique du Nord […] sont plutôt considérées comme des civiles. […] Les grades sont considérés uniquement comme des assimilations et jamais comme des titres de commandement".

 

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Laissez-passer d'Anna Marly, compositrice du Chant des partisans, 11 février 1942. © Paris - Musée de l'Armée, Dist. RMN-Grand Palais/Emilie Cambier

 

Furieuse, elle comprend que certains veulent profiter de la fusion entre les FFL et l’Armée d’Afrique pour clore la parenthèse londonienne qu’incarnent les Volontaires françaises et revenir au temps où les femmes ne pouvaient véritablement s’engager dans l’armée et n’avaient donc pas accès aux galons d’officier. En coulisse, une lutte sourde s’engage, qu’Hélène Terré finit par emporter en avril 1944. Ses efforts débouchent sur la création de l’Arme féminine de l’armée de Terre (AFAT) : toutes les formations féminines sont désormais dotées d’un statut commun et d’un cadre de commandement féminin. Il y a un peu plus de 11 000 AFAT à la fin de la guerre. Dès lors, Hélène Terré soutient que les femmes qui souhaitent continuer à servir dans l’armée y ont toute leur place. Mais le contexte de la Libération n’est pas favorable à une telle évolution. La culture patriotique qui s’exprime héroïse les combattants qu’incarnent maquisards, parachutistes SAS ou conducteurs de chars de la 2e DB. L’image de la soldate reste marginale. Pour le plus grand nombre, elle demeure une transgression majeure. Il n’est donc pas question de pérenniser la présence de femmes militaires. En janvier 1946, le ministre de la Guerre décide de renvoyer toutes les AFAT dans leurs foyers, à l’exception des volontaires pour l’Indochine, ce qu’il assimile à une mesure "d’assainissement". Pourtant, il n’est en réalité plus possible de se passer des femmes dans l’armée. On crée donc le service du Personnel féminin de l’armée de Terre (PFAT). Contrairement aux Volontaires françaises puis aux AFAT, ses membres sont toutefois administrées par un officier supérieur masculin : c’est la fin de l’expérience d’une unité féminine sous commandement féminin.

 

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Personnel féminin de l'armée de Terre à la caserne d'Orléans d'Alger, 26 octobre 1954. © Auteur inconnu/ECPAD/Défense

 

Découragée, Hélène Terré choisit de se faire démobiliser en 1947. La brèche ouverte en 1940 par les Volontaires françaises est donc en passe d’être refermée, mais elle ne le sera jamais vraiment. La création du CVF et l’extension d’un certain nombre de ses innovations au Corps des AFAT à Alger, en 1944, marquent bien le point de départ d’une longue bataille pour faire des femmes des personnels militaires à part entière.

 

Sébastien Albertelli - Docteur en histoire