2021, commémorer les premières résistances
Après une année 2020 sous le signe du 80e anniversaire de l’année 1940 et de l’hommage à de Gaulle, le ministère des armées et ses partenaires commémoreront ces prochains mois l’action des premiers mouvements de résistance et les combats de la France libre.
C’est en 1941 que des femmes, des hommes, des territoires ou des villes s’engagèrent, quel qu’en fût le prix, dans un combat de tous les instants. Le serment de Koufra du colonel Leclerc jurant de libérer la France, l’union des territoires ultramarins pour délivrer la métropole du joug nazi, ou encore le sacrifice d’Honoré d’Estienne d’Orves et de Berty Albrecht, qui payèrent de leur vie leur opposition à l’occupant, sont des exemples de cet esprit de résilience et de résistance qui sera célébré cette année. Dans la continuité de l’année mémorielle 2020, la direction des patrimoines, de la mémoire et des archives (DPMA) du ministère des armées et ses partenaires accompagnent et soutiennent les initiatives commémoratives, patrimoniales et pédagogiques s’inscrivant dans la poursuite du cycle du 80e anniversaire de la Seconde Guerre mondiale.
Un cycle qui mobilise largement, des territoires à l’international
Sous réserve d'une amélioration de la situation sanitaire, cette année mémorielle 2021 verra la mobilisation de nombreux acteurs, qu’ils soient associatifs, culturels ou institutionnels. Les musées et lieux de mémoire tout d’abord s’emparent du sujet afin de saisir les spécificités et enjeux de cet ensemble bigarré que constituent les premiers mouvements de résistance. À titre d’exemple, le Centre d’histoire La Coupole (Saint-Omer, Pas-de-Calais) propose à ses visiteurs de découvrir ou redécouvrir, jusqu’au 30 juin 2021, l’exposition temporaire "1940, De Gaulle, la Résistance en Nord-Pas-de-Calais". Réalisée avec le soutien de la DPMA, elle revient sur les victoires des Forces françaises libres, notamment la prise de l’oasis de Koufra, le 1er mars 1941. Par ailleurs, le Mont-Valérien, Mémorial de la France combattante, présente dès ce mois de mars une exposition sur l’année 1941 et les premiers fusillés.
C’est aussi à l’initiative des associations que ce cycle commémoratif sera ponctué de temps forts mettant en lumière l’ancrage local de la mémoire de 1941. Ainsi par exemple, l’Amicale Châteaubriant Voves Rouillé Aincourt rendra hommage aux fusillés de Châteaubriant le dimanche 17 octobre 2021.
Enfin, la saison mémorielle 2021 a vocation à s’étendre au-delà de l’hexagone. En effet, cette mémoire a une forte résonance à l’étranger, qu’il s’agisse des combats de la France Libre au Liban et en Syrie, de l’opération Barbarossa en Russie ou encore de l’entrée en guerre des États-Unis le 8 décembre 1941, donnant l’occasion à la France et à son partenaire outre-Atlantique de commémorer leur combat commun contre le nazisme et pour la liberté.
Le ministère des armées, acteur et chef d’orchestre
Les projets les plus remarquables, portés par les associations, les collectivités territoriales, les établissements scolaires ou encore le réseau diplomatique de défense à l’étranger, pourront être soutenus, accompagnés et valorisés par le ministère des armées, notamment à travers l’attribution d’un label « Année mémorielle 2021 ». Au regard de son patrimoine et de la mémoire combattante ravivée à l’occasion de cet anniversaire, le ministère des armées se doit aussi d’être l’un des moteurs essentiels de ce cycle mémoriel. Aussi, la DPMA préparera et organisera plusieurs temps forts commémoratifs, tels que l’hommage à deux Compagnons de la Libération, Honoré d’Estienne d’Orves, fusillé le 29 août 1941 au Mont-Valérien, et Berty Albrecht, décédée le 31 mai 1943 à la prison de Fresnes.
Le ministère œuvre par ailleurs à rendre disponibles de nouvelles ressources. En témoignent la publication de ce numéro de la revue Les Chemins de la mémoire ou encore le prolongement de l’espace numérique consacré au cycle commémoratif. Créé sur le site internet www.cheminsdememoire. gouv.fr en 2020, ce dernier est régulièrement alimenté avec de nouveaux contenus historiques, pédagogiques et audiovisuels. Il permet également de mettre en avant les initiatives des membres du réseau des musées et mémoriaux des conflits contemporains (MMCC), dont la DPMA assure l’animation, et de partenaires privilégiés comme les fondations mémorielles.
La mission pédagogique au cœur du cycle mémoriel
La dimension pédagogique ne saurait être absente de ce cycle en ce qu’elle est considérée, depuis plusieurs années désormais, comme l’un des vecteurs essentiels à la transmission de cette mémoire de la Résistance. En attestent les programmes scolaires de l’enseignement secondaire qui, malgré les réformes successives, rendent obligatoire l’étude de celle-ci pour tous les élèves français. À ce titre, la DPMA a adapté ses ressources à la récente évolution des programmes scolaires, avec la mise en ligne de contenus inédits sur la plateforme d’enseignement de défense Educ@def.
Toujours dans le cadre de son partenariat étroit et privilégié avec le ministère de l’éducation nationale, de la jeunesse et des sports et le ministère de l’agriculture et de l’alimentation (au titre de l’enseignement agricole), la DPMA a lancé, pour l’année scolaire 2020-2021 et en cohérence avec les attendus pédagogiques, un appel à projets à destination des enseignants et leurs élèves intitulé « Les Résistances en Europe ».
D’autres partenaires sont pleinement engagés dans la mise à disposition de ressources pédagogiques numériques, à l’instar du musée de la Résistance en ligne ou encore des fondations partenaires du Concours national de la Résistance et de la Déportation (CNRD) dont le thème « 1940. Entrer en résistance. Comprendre, refuser, résister. », reconduit en 2020/2021, peut inciter des classes à s’intéresser aux premiers mouvements de Résistance. Le concours célèbrera d’ailleurs cette année le 60e anniversaire de sa création avec la réalisation d’un documentaire et d’une exposition nationale. Sous forme d’une rétrospective, ils retraceront son histoire, analyseront ses enjeux et mettront en lumière son actualité. Une manière de construire la mémoire d’un défi scolaire qui a contribué et contribue encore à perpétuer la mémoire des résistants et déportés.
Entre transmission de savoirs académiques et temps commémoratifs impliquant les acteurs français et leurs homologues étrangers, le dynamisme autour de l’année 1941 atteste de l'empreinte de cette mémoire de la Seconde Guerre mondiale 80 ans plus tard.
En savoir plus
Espace consacré au cycle commémoratif sur le site internet www.cheminsdememoire.gouv.fr
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