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Die Sipo-SD

Aktie :

Mai 1944, des maisons en feu lors d'une opération militaro-policière allemande contre la Résistance. Copyright Archives allemandes
Corps 1

Si l'Abwehr est un service classique de contre-espionnage, la lutte contre la Résistance et, en général, contre tous les adversaires idéologiques du Reich (communistes, francs-maçons, juifs, réfugiés politiques…) est confiée à la police secrète de campagne (Feldgendarmerie), à la police de sûreté du Reich et au service de sécurité de la SS (Sicherheitspolizei und Sicherheintsdienst, Sipo-SD). A partir de juin 1942, ces services sont placés sous l'autorité de Carl-Albrecht Oberg, le chef supérieur de la SS et de la police (Höherer SS- und Polizeiführer, HSSPF). Ne comptant pas plus de 2 500 individus pour toute la France, la Sipo-SD (souvent confondue, à tort, avec la Gestapo) obtint des résultats importants dans la lutte contre la Résistance. Elle arrêta 22 356 personnes entre janvier et septembre 1943, le rythme des arrestations s'intensifiant ensuite en 1944. Généralisant l'usage de la torture, la Sipo-SD pouvait compter également sur des auxiliaires français (”Gestapo française” de Bonny et Laffont) pour infiltrer les réseaux de Résistance. Elle fut également un acteur de la déportation des juifs de France.

Lors des opérations menées contre les résistants, chaque compagnie de la Wehrmacht était accompagnée par un agent de la Sipo-SD à qui incombait la responsabilité des ”mesures policières”, autrement dit les exécutions et les actions de représailles. A quelques semaines du débarquement du 6 juin 1944, le partage des responsabilités changea : il revenait désormais au commandement militaire de prendre la décision d'incendier les bâtiments et d'exécuter les résistants capturés les armes à la main. La Sipo-SD prenait en charge les civils suspects et les prisonniers qui n'avaient pas été exécutés sur-le-champ. Ce partage des responsabilités s'appliquait probablement aussi lors des opérations militaires menées conjointement par la Waffen-SS et la Sipo-SD. Mais les faibles effectifs du Sipo-SD ne permettaient pas la présence systématique d'un de ses membres lors des toutes les actions contre la Résistance. De ce fait, il est parfois difficile de déterminer si la responsabilité des exécutions lors des terribles massacres de l'été 1944 incombait à la Wehrmacht, à la Sipo-SD ou à la Waffen-SS. On sait en revanche que parmi les dix plus grands massacres de civils de l'été 1944, deux sont directement imputables à la Sipo-SD : celui de Vassieux-en-Vercors (l'opération est menée par la 157e division de réserve commandée par le général Pflaum, les 72 victimes étant assassinées par les paras de la Kampfgeschwader 200 dirigée par le commandant de la Sipo-SD de Lyon) et celui de Mussidan (52 victimes, assassinées par le SD de Périgueux).

  • Août 1944, un membre du SD lors d'une opération militaro-policière en Bourgogne contre un maquis de la Résistance. Copyright Archives allemandes

  • Klaus Barbie, chef du SD de Lyon, responsable de la rafle des enfants juifs d'Izieu en 1944. Copyright Archives allemandes

  • À Mussidan, le 11 juin 1944, la répression est le fait des hommes de la 11e panzer division, de la Sipo-SD et des auxiliaires de la Brigade nord-africaine. Copyright Collection particulière