Le casque de Jacqueline Retourné porté lors des combats du Mont-Mouchet

© Coll Musée de la Résistance Nationale à Champigny-sur-Marne (AAMRN)/Fonds Jacqueline Retourné-de Chambrun,2016.29

Le maquis du Mont-Mouchet (Haute-Loire) est, avec celui du Vercors, le rassemblement de maquisards le plus important, composé essentiellement des résistants des Mouvements unis de Résistance (MUR) et de l’Armée secrète (AS) du Puy-de-Dôme. Rassemblés avant le Débarquement, ils sont attaqués et dispersés dès le 10 juin 1944.

Le casque présenté est celui de Jacqueline de Chambrun, née Retourné (20 décembre 1920 à Casablanca – 24 décembre 2013 à Marjevols, en Lozère), lieutenant « Christine Noëlle » dans la Résistance et Jacqueline Rabat dans la clandestinité.
 

Cet objet rend hommage à la création des Mouvements unis de Résistance (MUR), créés le 26 janvier 1943.


En 1938, Jacqueline obtient une bourse pour poursuivre des études de Médecine à Montpellier (Hérault). Elle entre dans la Résistance en 1941 et rejoint le mouvement Combat en décembre 1942. Affectée au service sociale, elle y rencontre Gilbert de Chambrun (un des responsables du mouvement) qui devient son époux en 1945. À partir de janvier 1943, elle est chef régional du service social et prend à partir de janvier 1944 des responsabilités sur le plan national. À cette date, recherchée par la Gestapo, elle gagne les maquis du Cantal et de la Haute-Lozère. Sous le nom de « Lieutenant Noëlle », elle participe aux combats du Mont-Mouchet (Haute-Loire) où elle s’illustre le 11 juin 1944 en sauvant plusieurs blessés. Par la suite, elle assure au cours d’un dur combat à Pradelles une liaison dont l’exécution nécessite le passage dans une zone située sous le feu ennemi. À la Libération, elle devient responsable régionale des femmes du Mouvement de Libération nationale (MLN) de la région du Languedoc-Roussillon. Elle s'enrôle en décembre 1944 dans le 81ème régiment d’infanterie du général de Lattre de Tassigny commandé par son mari, Gilbert de Chambrun.

Elle poursuit après-guerre son engagement dans sa vie professionnelle et dans le secteur associatif. Devenue pédiatre, c’est sous son impulsion qu’est créé en 1968 le premier centre de protection maternelle et infantile (PMI) de Seine-Saint-Denis, dont elle sera le médecin responsable pendant dix-neuf ans. Liant prévention, éducation, soutien aux familles, elle en fait un modèle dans la profession. Très mobilisée sur le terrain des bidonvilles où se concentrent à l'époque les populations immigrées, elle milite aussi à partir des années 1970 en faveur de la contraception et de l'avortement et ouvre des consultations avec le planning familial.

 

Pour en savoir plus :

  • © Coll Musée de la Résistance Nationale à Champigny-sur-Marne (AAMRN)/Fonds Jacqueline Retourné-de Chambrun,2016.29
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