Les leçons de la défaite de 1870 : le développement de la pratique sportive dans les armées françaises
Sous-titre
Sylvain Villaret, Maître de conférences en STAPS, Le Mans Université

En 1871, au lendemain du traité de Francfort, le terrible bilan de la guerre franco-prussienne interroge non seulement l’organisation de l’outil militaire, la préparation physique du fantassin, mais, plus largement, l’état physique de la population française. Quelles grandes leçons tirer de l’expérience désastreuse de la guerre de 1870-71 ?
Loin de signer la perte d’influence d’une institution qui a failli, la défaite de 1870 ouvre l’armée, et la préparation physique qu’elle organise, à de nouvelles perspectives. Et pour cause, l’humiliation de 1870 nourrit un profond sentiment décadentiste. Celui-ci se décline tant sur le plan moral que physique. Pour nombre de contemporains, plus que l’inadaptation de l’armée française aux formes modernes de conflit, les causes de la débâcle sont à chercher plus largement dans la dégénérescence de la "race française".
Face à la diversité des propositions de gymnastiques mais aussi à l’implantation croissante du sport en France, la question du choix des exercices physiques à enseigner à la jeunesse, masculine en premier lieu, se pose avec acuité aux responsables tant militaires, que politiques et éducatifs. Précisément, quelle place réserver et quels rôles donner aux nouvelles activités physiques venues d’Outre-Manche, les sports en l’occurrence ?
Le tournant éducatif de masse de l’armée
L’armée s’impose alors comme le nécessaire "ferment d’unité qui doit assurer le relèvement moral de la nation" (Éric Desmons). Cette conviction largement partagée, du côté des Républicains comme de celui des Conservateurs, signe le tournant éducatif de l’institution militaire. Selon l’expression du marquis Prosper de Chasseloup-Laubat (1872), rapporteur de la Commission de réorganisation de l’armée, celle-ci est appelée à devenir la "grande école du pays", une école forgeant les corps tout en formant les esprits.
Adoptant pour partie le modèle prussien, cette conception justifie "d’élargir singulièrement les bases sur lesquelles doit reposer désormais l’organisation armée [du] pays" (loi du 27 juillet 1872). De fait, elle signe le passage d’une armée de métier à une armée de conscription. Cette évolution se fait cependant par étapes, scandées par les lois du 15 juillet 1889 et du 27 mars 1905, date à laquelle le service, d’une durée de deux ans, devient universel. Elle conduit donc l’armée à s’adresser, et donc adapter sa préparation physique, à un nouveau public, plus large, plus hétéroclite, plus faible physiquement aussi. Comme le souligne Alain Ehrenberg, l’homme fort n’est plus la référence, ni même l’homme-moyen : ce sont les sujets médiocres qui se retrouvent au cœur de toutes les attentions. Cette position met à bonne distance de l’institution militaire les pratiques sportives, jugées trop élitistes, qui se diffusent alors en France.
Suivant cette volonté de généralisation, "l’arche sainte" (l'armée, la société et la République) incarne un modèle éducatif transversal. L’armée s’ouvre sur la société. Elle se démultiplie, développe ses ramifications sur fond de patriotisme républicain partagé. Plus que jamais, le militaire, l’écolier et le gymnaste doivent marcher main dans la main, unis autour de l’enjeu de formation d’un citoyen qui se définit par son aptitude à défendre la patrie par les armes.
Les bases de la formation militaire doivent ainsi être transmises à l’école, fixées lors du service national, développées ou entretenues au sein des sociétés conscriptives, notamment de gymnastique, d’escrime et de tir. Si la défaite n’invente pas les structures "préparatistes", déjà présentes depuis les années 1860, elle en stimule sensiblement l’essor, porté par la mise en place, en 1873, de l’Union des sociétés gymnastiques de France (USGF).
Une continuité en termes d’entrainement physique se dessine. Elle repose, notamment, sur l’usage, plus ou moins adapté, d’une même gymnastique : celle en vigueur dans l’armée, formalisée au sein de l’École normale de gymnastique de Joinville-Le-Pont (1852) et intégrée dans les manuels militaires. Sous la plume de Jules Simon, ministre de l’Instruction publique et des Beaux-arts, paraissent en 1872 plusieurs textes visant à dynamiser la pratique de la gymnastique et des exercices militaires dans l’enseignement secondaire, mais, fait notable, au sein également de l’école élémentaire. Les effets sont cependant limités. Ce relatif échec tient non seulement à une assise culturelle de la gymnastique encore fragile mais aussi aux hésitations et atermoiements des gouvernements qui se succèdent. Les financements manquent.
C’est donc avec l’arrivée au pouvoir en 1879 de la gauche républicaine et la stabilisation du régime politique né en 1870 que le thème de la revanche comme ferment de la nation et de la République finit par s’imposer. L’unité en matière de formation physique entre armée, école et sociétés de gymnastique peut prendre alors véritablement corps.
Fédération des sociétés de gymnastique du 12e corps d’armée, affiche du concours national illustrée par Carl Happel, 1897.
© Bibliothèque nationale de France
Le sport dans l’ombre de la gymnastique (1880-1900)
Avec les Républicains opportunistes aux manettes, on entre de plain-pied dans le temps du volontarisme concernant la politique adoptée en matière de gymnastique et de préparation militaire. Pour Jules Ferry, la "gymnastique est inséparable de l’éducation militaire [qui en] est le but". Elle en est tout autant la base que le principe, ce qui justifie de faire de l’instituteur "un professeur des exercices militaires". On retiendra tout particulièrement le vote de la loi George, le 27 janvier 1880, généralisant, après le secondaire en 1869, l’obligation de l’enseignement de la gymnastique à toutes les écoles de garçons. On retiendra encore la mise en place, par le décret du 6 juillet 1882, des éphémères bataillons scolaires - ils seront finalement supprimés en 1892. Enfin, on ne saurait négliger le soutien financier considérable apporté par l’État et les collectivités aux sociétés conscriptives. Cet engagement révèle, in fine, la centralité des enjeux de militarisation dans le projet républicain. Une centralité qui se prolonge bien après que les Républicains opportunistes aient quitté le pouvoir.
Ouvrage coédité par l’Union des sociétés de tir de France et le ministère de l’Instruction publique, 1903.
© Union des sociétés de tir de France / Mousquet.net
Dans ce contexte, l’armée assoit l’enracinement de la gymnastique en France. Et pour cause, depuis 1869 et la création du Certificat d’aptitude à l’enseignement de la gymnastique (CAEG), c’est la seule institution habilitée à préparer à ce diplôme exigé par les établissements scolaires. Elle fournit, de plus, l’essentiel des effectifs des enseignants de gymnastique mais aussi des instructeurs prenant en charge les bataillons scolaires ou les exercices purement militaires enseignés à l’école. D’ailleurs, bien que la gymnastique scolaire soit rattachée au ministère de l’Instruction publique, elle dépend aussi de celui de la Guerre. C’est dire qu’en matière d’éducation physique, l’armée demeure une référence. C’est elle qui porte la "méthode française" de gymnastique, conçue sur la base des propositions de Francisco Amoros et structurée autour d’une "gymnastique d’assouplissement" précédant son homologue "appliquée" (Manuel de gymnastique, 1877). Ne perdons pas de vue que la pratique des agrès s’inscrit alors dans une perspective collective et de contrôle qui l’éloigne sensiblement d’une modalité sportive guidée par la performance individuelle. L’exécution simultanée est plus qu’une norme, elle constitue un véritable modèle pédagogique.
À propos du sport, force est de constater qu’il est encore tenu à l’écart. Le Manuel de gymnastique du 26 juillet 1877, "approuvé par le ministre de la Guerre", n’en fait pas mention. Il en va de même pour celui qui lui succède le 1er février 1893. Si l’on trouve recommandée la pratique de la natation, celle-ci n’est enseignée qu’à visée utilitaire, focalisée sur le sauvetage de soi et des autres. Même cas de figure pour la canne, le bâton et la boxe française qui relève d’une gymnastique plus qu’autre chose. Au reste, en 1877, ces trois activités sont facultatives pour la troupe. En 1893, elles intègrent la "gymnastique d’assouplissement", ce qui les éloigne de toute perspective sportive.
Le sport, tel qu’il est pratiqué à l’époque, semble encore trop étranger aux principes de discipline, d’ordre, d’esprit collectif, jugés essentiels à la formation du fantassin. Plus encore son caractère excessif, considéré par Pierre de Coubertin comme l’essence même de sa valeur éducative, suscite la méfiance. De fait, si le ministère ne "[songe] nullement à interdire la participation de l’armée aux courses, carrousels, rallye-paper…", il la règlemente pour se garder des "conséquences déplorables qui pourraient résulter pour l’instruction professionnelle de la troupe et pour la conservation des chevaux d’armées, d’un excès d’ardeur et d’un entraînement exagéré" (La France militaire, 18 février 1886). Cette disposition prise avec la circulaire du 24 novembre 1874 est ainsi rappelé dans celle du 16 février 1886. Ce rappel à l’ordre témoigne cependant du fait que des officiers toujours plus nombreux cèdent aux sirènes du sport au détriment de la gymnastique promue.
La période 1880-1900 n’est cependant pas exempte d’évolutions, quoi que timides encore. Plusieurs raisons à cela. Tout d’abord parce que la gymnastique scolaire, sur fond de campagne des hygiénistes et de critiques pédagogiques, s’émancipe progressivement du cadre militaire omniprésent pour se vouer à une approche tout à la fois scientifique et médicale. Un premier tournant est pris avec la publication en 1891 par le ministère de l’Instruction publique et des Beaux-arts du Manuel d’exercices gymnastiques et de jeux scolaires. Destiné aux élèves du primaire comme du secondaire, il fait une place accrue non seulement aux jeux mais aussi, pour les plus âgés, aux sports.
La gymnastique scolaire tend ainsi à devenir une source d’influence pour une armée confrontée à une population toujours plus large et plus jeune. De fait, la gymnastique militaire doit, à son tour, prendre un caractère attrayant, sans renoncer à son corset disciplinaire. Cet enjeu porte la perméabilité de l’institution militaire aux jeux et aux sports mais aussi au discours scientifique. Elle l’ouvre aussi à la gymnastique suédoise de Pehr Henrik Ling, plébiscitée par les médecins pour son caractère rationnel, rigoureux et adaptée aux sujets les plus faibles. L’officier doit se transformer en pédagogue, en éducateur, pour jouer pleinement son rôle social.
De la même manière que l’on assiste à l’intégration d’exercices gymnastiques et militaires dans les clubs sportifs, les sociétés de gymnastiques se sportivisent. À côté des mouvements "exécutés à l’ensemble" donnant la priorité au groupe, de nouvelles logiques fondées sur la prouesse individuelle, sur la figure du champion, sont à l’œuvre. Les chemins de l’armée et des sociétés de gymnastique tendent à s’écarter. Ce décalage amène l’institution à réfléchir sur ses contenus.
Cette réflexion est aussi portée par l’essor du mouvement sportif lui-même. Après la phase pionnière d’implantation des pratiques physiques anglo-saxonnes du XIXe jusqu’aux années 1880, on entre de plain-pied, à la Belle Époque, dans la phase d’institutionnalisation du sport, marquée par la création de l’Union des sociétés françaises de sports athlétiques (USFSA) en 1889, de la Fédération gymnastique et sportives des patronages de France (1898). Il faut d’ailleurs distinguer les prises de positions concernant la formation des conscrits de celles relatives aux gradés. À partir du modèle gymnastique, l’armée est progressivement amenée à organiser ses propres concours sportifs et à en parrainer certains, notamment les épreuves hippiques et de tir, jugées favorables à l’amélioration de la race chevaline.
Le concours de tir à Satory. Le général Saussier tirant le premier coup de fusil. Petit journal supplément illustré, 25 juin 1892.
© Archives communales de Versailles, 11 Fi 23
Fruit tardif des leçons de la défaite, on ne saurait enfin oublier l’avènement d’un nouveau modèle de combattant, invalidant le caractère principalement disciplinaire de gymnastique militaire. Confrontée à la nouvelle puissance de feu des armées, la stratégie du choc des troupes paraît désormais dépassée. La figure du fantassin isolé, voire du franc-tireur se dégage progressivement. Pour faire face à la décentralisation du combat, il convient donc d’avoir des soldats aptes à faire preuve d’autonomie, de prise de décisions. Il apparaît ainsi de plus en plus nécessaire de développer leurs capacités d’initiative et, de ce point de vue, les sports sont vus sous un nouveau jour.
Le combattant, un « athlète complet » (1900-1914)
Ce n’est cependant qu’à partir du début du XXe siècle que l’on assiste à une accélération sensible de la prise en compte du sport dans l’armée. Une étape significative est d’ailleurs franchie en 1902 avec la parution, le 22 octobre, d’un nouveau manuel et la réforme de l’École de Joinville-le-Pont visant à en faire un centre, non seulement de formation mais aussi de recherche, à vocation internationale, en matière de méthodes d’éducation physique.
Le Manuel de gymnastique de 1902 vise en effet à réconcilier gymnastique militaire et gymnastique scolaire. Pour ce faire, l’enseignement militaire s’inspire du manuel scolaire de 1891. Il "introdui[t] dans l’armée les jeux de plein air" et ouvre, par là-même, la voie aux sports dans la formation du conscrit. Ne nous y trompons pas. Certains jeux de plein air promus relèvent directement de la pratique sportive. On fait ainsi cas des "jeux violents et de courte durée" impliquant l’action de courir et de sauter. Parmi l’éventail des possibilités évoquées figurent les courses au clocher, rallyes et consorts. Au reste, si le doute persistait encore, la référence qui est faite au "sport" dans le manuel est loin d’être anecdotique puisque l’armée s’engage, en unissant ses efforts et ses procédés à ceux de l’école, à en propager "le goût dans la nation" à dessein de régénérer la "race".
Le nouveau règlement de 1910, dit cette fois d’éducation physique, enfonce le clou. Tout en confirmant le recours aux jeux de plein air, à dimension éminemment sportive pour certains, il introduit en sus des gymnastiques éducative et d’application une "gymnastique de sélection". Elle repose sur l’exécution d’un "travail intense sous une forme attrayante", combinée au fait "d’exciter l'amour-propre". Fort logiquement, elle comprend "des exercices athlétiques et des sports spéciaux". Référence est faite au football, au rugby, au hockey, à la lutte, au ski. La liste n’est pas exhaustive. On parle également d’exercices athlétiques aux agrès. Reste que cette gymnastique - qui n’en est plus strictement une - ne concerne que les éléments en bonne santé et ne doit, en aucun cas, porter préjudice "aux aptitudes nécessaires au soldat en campagne".
Marche de l’Armée, arrivée des concurrents à la Galerie des Machines, Paris 1904.
© Collection Société d’Histoire du Vésinet
Cette ouverture au sport est confirmée par son usage croissant dans la formation des cadres militaires accueillis au sein de l’école de Joinville, en particulier à partir de 1904. On ne saurait d’ailleurs manquer de repérer la floraison de championnats sportifs militaires, tant à l’échelle locale que nationale, stimulé par les initiatives de l’Union Chéron et de l’USGF.
En 1906, la commission militaire de l’USFSA organise le 6 juillet les championnats militaires de courses à pied et de concours athlétiques. On déplore cependant que la participation de soldats se limitent à "quelques parcelles du territoire militaire" (Les Sports, 14 juin 1906) conquises à la cause sportive par "des officiers éclairés". Les Joinvillais ne manquent pas d’ailleurs de s’illustrer dans les compétitions militaires et civiles qui fleurissent alors. La presse s’enthousiasme pour ces héros alliant sens du devoir et sens sportif, comme lors de la Marche de l’armée qui se déroule le 29 mai 1904 autour de Paris.
Cette perméabilité au sport se poursuit avec l’adhésion de responsables militaires à différentes structures sportives. Il en va ainsi du commandant F. Duponchel, connu pour ses ouvrages sur l’éducation physique dans l’armée, qui fait partie des membres la Société de gymnastique utilitaire, dite aussi des sports utilitaires, fondée en 1905 par Pierre de Coubertin.
Après 1905, le recours au sport dans l’institution militaire est également sensiblement dynamisé par les propositions de formation physique qui se diffusent depuis l’école de gymnastique de la Marine, localisée à Lorient. En effet, c’est à partir de là que le lieutenant de vaisseau Georges Hébert développe sa Méthode naturelle d’éducation physique. Loin de la restreindre aux militaires de "la Royale", son ambition est de l’imposer dans tous les corps d’armée, voire même dans l’école et les sociétés de préparation militaire.
Très critique sur l’importance accordée à la gymnastique suédoise dans la formation du soldat, sa proposition tranche non seulement par le dévêtissement qu’elle impose mais aussi par son caractère éminemment sportif. Les "exercices naturels et utilitaires" s’enchainent, sollicitant les différents facteurs de la valeur motrice : force, résistance, adresse… La séance est également l’occasion de rétablir "les conditions même de vie naturelle" à dessein de former intégralement l’individu. Avec Hébert s’affirme dans l’armée la figure de l’athlète intégral, complet, complétude sur laquelle repose son utilité sociale, mais aussi, pour le soldat, son efficacité au feu. Hébert présente ainsi sa méthode comme le moyen idéal de former ce nouveau type de combattant dont l’armée a besoin dans les guerres modernes. En 1913, il en brosse les qualités, tout comme celles des officiers-instructeurs qui doivent les forger, dans son ouvrage La culture virile et les devoirs physiques de l'officier combattant.
Couverture de L’éducation physique virile et morale par la méthode naturelle de G. Hébert, 1902-1919 [article] / Gilbert Andrieu / Revue historique des Armées, 2002.
© SHD
Ce modèle d’individu, et la formation qui en est la source, sont largement médiatisés avec l’organisation par Le Journal, en 1912, du concours de l’athlète complet, inspiré des propositions d’Hébert. Il l’est d’autant plus que ce dernier prend en 1913 la direction du collège d’athlètes de Reims, institution visant à préparer les athlètes français en vue des Jeux olympiques de Berlin en 1916. Le parcours d’Hébert, et l’écho grandissant obtenu par sa méthode, illustre alors la perméabilité croissante des cultures corporelles militaires aux sports avant que le premier conflit mondial ne se déclenche.
Lors de la Grande Guerre, le sport poursuit sa trajectoire ascendante au sein de l’armée. Au sortir du conflit, il s’y impose à la faveur des Jeux interalliés de 1919 et participe à son rayonnement. Poursuivant ses missions de recherche en matière d’éducation physique, l’école de Joinville-le-Pont prend aussi les allures de centre de formation d’entraineurs sportifs et de préparation des athlètes de haut niveau venus y effectuer leur service militaire.
La période 1870-1914 a ainsi jeté les bases de l’enracinement du sport dans l’institution militaire. Avec le temps, l’armée devient si ce n’est "la grande école" mais une des grandes écoles du sport, contribuant sensiblement à son enracinement dans la population française. La figure du héros sportif militaire, tel Jean Bouin, recordman du monde de l’heure, fervent hébertiste, tombé au champ d’honneur en septembre 1914, y puise sa vitalité.
Par Sylvain Villaret,
Maître de conférences en STAPS, Le Mans Université