La nécropole nationale de Revigny-sur-Ornain

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Nécropole de Revigny-sur-Ornain. © ECPAD

 

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Aménagée près d’un ancien hôpital de campagne, la nécropole nationale de Revigny-sur-Ornain est créée en 1915 en vue d’inhumer les soldats ayant succombé à leurs blessures reçues sur les fronts de Champagne ou de Verdun. Agrandi dès 1922 pour y rassembler les corps d’autres soldats, ce cimetière militaire regroupe 1 313 soldats de la Grande Guerre dont 72 reposent en ossuaire. Parmi ces hommes figurent près d’un millier d’hommes tués lors des combats de Vassincourt qui se déroulèrent à l’été 1914. Au centre de la nécropole, se dresse un monument honorant le souvenir de ceux de la Champagne et de Verdun.

 

La bataille de Revigny, septembre 1914

Lors de la bataille de la Marne, Verdun et sa ceinture de forts forment un camp retranché sur lequel s'appuie solidement la 3e armée du général Sarrail. L'ennemi tente de faire tomber ce môle en lançant deux attaques l’une à l'ouest contre Revigny-sur-Ornain et l’autre à l’est contre le fort de Troyon. Ces deux actions échouent.

Le 5 septembre 1914, après avoir entamé un mouvement rétrograde, l’armée française reçoit, du général Joffre, l’ordre d’attaquer les troupes allemandes. Dans ce secteur, les hommes de la 3e armée du général Sarrail se préparent au choc. Au soir, de violents combats se déroulent. Du 6 au 10 septembre 1914 au cours de la bataille de la Marne, cette confrontation oppose la Ve armée allemande du Kronzprinz et la 3e armée. Comme l’ensemble des autres armées françaises, cette dernière manœuvre vers l'ouest par la trouée de Revigny en vue d’atteindre la forêt d’Argonne. Appuyés par le feu de leur artillerie de campagne, les Allemands progressent et s’emparent de nombreux villages abandonnés par les Français. Ainsi, Villers-aux-Vents, Brabant-le-Roi, Revigny, Laimont sont aux mains de l’ennemi. Le 7, cet effort se porte vers Saint-Dizier et la Marne en vue de contourner les Français. D’un seul élan, ces derniers ripostent et parviennent à contenir la poussée de la Ve armée. Au terme de plusieurs jours de violents combats visant à rompre le front, les Allemands se replient après avoir brièvement occupé la région.

Au cours de cet épisode, la ville est bombardée et saccagée. À la hâte, de nombreux habitants ont été évacués mais une soixantaine d’habitants et les blessés les plus atteints y demeurent, accompagnés par l’abbé Halbin.

La bataille de Verdun, 1916

Durant toute l'année 1915, le saillant de Saint-Mihiel et le massif forestier de l'Argonne sont successivement attaqués. Ces combats locaux s'enlisent et se transforment en un terrible grignotage très coûteux en effectifs.

Le 21 février 1916, l'opération Gericht est lancée à Verdun. Après un violent bombardement de la rive droite de la Meuse et de la ville, les Allemands, avancent sur un terrain ravagé. En quatre jours, ils progressent rapidement. Le 25, l’ennemi s’empare du fort de Douaumont, tandis que la 2e armée du général Pétain, se charge de défendre Verdun. Celui-ci organise le front et le ravitaillement. La route Bar-le-Duc-Verdun devient la grande artère, la "Voie Sacrée", qui alimente, jour et nuit, la défense de Verdun.

En mars, le front est élargi à la rive gauche de la Meuse, la cote 304 et le Mort-Homme. Seuls obstacles naturels contrôlant l'accès à Verdun, ces deux crêtes sont alors les positions les plus disputées de la rive gauche de la Meuse. L’offensive franco-anglaise du 1er juillet déclenchée sur la Somme contraint les Allemands à dégarnir progressivement le front de Verdun en y puisant troupes et canons. Le dernier assaut d’envergure a lieu les 11 et 12 juillet et vient buter contre le fort de Souville, à trois kilomètres seulement de Verdun. Le 24 octobre, le fort de Douaumont est repris. Le 2 novembre, le fort de Vaux est aux mains des Français. Ainsi, de février à novembre 1916, Français et Allemands vont s'affronter au cours de l'une des plus terribles batailles de l'histoire de la Grande Guerre.

Revigny, une ville de l’arrière-front

À l’arrière des fronts de Champagne et de Verdun, Revigny constitue un pivot essentiel dans l’organisation du front français. C’est pourquoi, le 21 février 1916, premier jour de l’offensive à Verdun, trois zeppelins allemands survolent la ville et ont pour objectif le nœud ferroviaire de Revigny. Pris sous les faisceaux des projecteurs, ces appareils sont la cible d'automitrailleuses de la 17e section d’auto canons. L’un d’eux, le L.Z. 77 est abattu. Parmi les 22 membres d'équipage, il n'y eut aucun survivant. Servant la propagande, la presse de l’époque relata ce premier combat anti-aérien de l’histoire. Quant aux servants de cette batterie, ils reçurent les honneurs du président Poincaré. Ce fait d’armes permit de garantir le fonctionnement de la Voie Sacrée ferroviaire, Le Meusien. Cette voie étroite permit d’assurer l’acheminement du front de Verdun.

Située à proximité de la Voie Sacrée et éloignée de la zone du front, la ville de Revigny, comme Lemmes-Vadelaincourt, accueille de nombreux blessés, près de 700 par jours. Un train chargé de blessés arrivait toutes les trente minutes. Au sein de cette unité sanitaire installée dans l’ancienne école des filles ou dans des baraquements, ces hommes sont soignés. Les plus atteints succombent à leurs blessures, tandis que les autres, les plus valides, sont évacués vers d’autres hôpitaux de l’Arrière. Parmi ces hommes décédés à Revigny figurent les officiers supérieurs, le lieutenant-colonel Jean-Louis Bourgeois du 147e régiment d’infanterie (Mort le 28 mai 1918), le colonel Raphaël Guillochon du 281e régiment d’artillerie lourde (RAL) (Mort le 2 mai 1918, et le lieutenant-colonel Louis Compadre du 86e (Mort le 30 novembre 1916). Son corps repose aujourd’hui à la nécropole de Revigny (Tombe 470). Selon la loi du 29 décembre 1915, ce sont les terres appartenant à Léon Camille Flise et Émile Hannion qui sont cédées à l'État pour créer le cimetière militaire. Y sont inhumés des combattants de Champagne, Argonne et Verdun.

 

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Revigny-sur-Ornain
Au nord-ouest de Bar-le-Duc, D 995

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Monument aux morts 1914-1918

La nécropole nationale de Pargny-sur-Saulx

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Nécropole nationale de Pargny-sur-Saulx. © ECPAD

 

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D’une superficie de 1 459 m², la nécropole nationale de Pargny-sur-Saulx regroupe les dépouilles de 284 soldats français morts au cours de la bataille de la Marne en septembre 1914. Créée en 1919, elle est aménagée en 1920. Par ailleurs, le cimetière rassemble les corps de trois soldats français et d’un pilote australien morts lors de la Seconde Guerre mondiale. Depuis 1931, un monument commémoratif dédié au souvenir des soldats français tombés au cours des combats de Pargny-sur-Saulx y est érigé.

 

La Bataille de la Marne - 6 - 12 septembre 1914

Le 25 août 1914, trois semaines après la déclaration de guerre et l'échec de la bataille des frontières, le général Joffre ordonne le repli général, afin de stopper la progression vers Paris de l'aile marchante de la Ire armée allemande. Malgré leur épuisement, les armées françaises font volte-face et tiennent une ligne de résistance de presque trois cents kilomètres dont Verdun constitue le pivot. Au centre du dispositif, se trouvent les 5e et 9e armées françaises, soutenues par le corps expéditionnaire britannique.

Le champ de bataille fait l’objet d’intenses bombardements et d’offensives incessantes durant lesquels les soldats se battent, parfois au corps-à-corps, pour quelques mètres carrés de terrain. Les marais de Saint-Gond, au confluent du Grand et du Petit-Morin, font ainsi l’objet de combats d’une violence extrême ; Français et Allemands occupent à tour de rôle le terrain à grand renfort d’artillerie.

Dans cette région de Pargny-sur-Saulx, l’adversaire accentue sa poussée vers l’est. Les Français, retranchés derrière le canal de la Saulx, s'opposent aux Allemands qui cherchent à franchir cet obstacle. La poussée ennemie est puissante et l’armée française ne peut tenir ses positions. À la hâte, le village est partiellement évacué. Dès le 7 septembre, les tirs d’artillerie et les bombardements détruisent une grande partie du village. Au cœur du champ de bataille, les ruines de Pargny-sur-Saulx sont occupées successivement par les Français et Allemands. La situation est critique, en particulier pour les hommes du 72e et du 128e régiment d'infanterie engagés dans de violents combats de rue. Derrière chaque mur, se dissimule une mitrailleuse. Chaque maison doit être enlevée à la baïonnette. Au cours de l'un de ces assauts, le capitaine Mordant meurt à la tête de ses hommes. Son corps repose aujourd'hui dans la nécropole.

Le 10 septembre, bien qu’en difficulté sur d’autres secteurs du front, les troupes allemandes s’emparent à nouveau de Pargny-sur-Saulx. Livré aux flammes, le village est pillé et saccagé. Pourtant, dès le lendemain, les Français le reprennent définitivement et s'élancent à la poursuite de l'ennemi. En effet, craignant que ses armées soient coupées de leurs arrières, l’État-major allemand ordonne alors le repli, dans l’Aisne où ils occupent des positions précédemment fortifiées.

Du 5 au 12 septembre, la bataille de la Marne permet de redresser une situation militaire gravement compromise et d’arrêter le plan allemand d’invasion de la France. Paris est sauvée. Mais, en dépit de ce succès militaire, les troupes anglaises et françaises, épuisées, ne trouvent pas la force de repousser l’envahisseur au-delà des frontières. Au cours des mois d’août et septembre 1914, 250 000 jeunes Français meurent, sont blessés ou portés disparus. Dans un ultime sursaut, chacun des belligérants se lance dans une course effrénée afin de prendre l’armée adverse à revers. Sans succès, ils échouent sur les rivages de la Mer du Nord. La guerre de mouvement s'enraye. Le conflit s’installe alors pour quatre ans au fond des tranchées, jusqu’à la victoire alliée en novembre 1918.

Après ce supplice de 1914, le village de Pargny-sur-Saulx est cité à l'ordre de l'armée et reçoit, le 2 juillet 1922, la croix de guerre.

 

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Pargny-sur-Saulx
À l’ouest de Bar-le-Duc, D 395

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Monument aux morts 1914-1918

Nécropole nationale de Thil

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Nécropole nationale de Thil. © ECPAD

 

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Située à 15 km de Longwy, la nécropole nationale de Thil est érigée à l’emplacement de l’ancien camp annexe (Kommando) du camp de concentration de Natzweiler-Struthof. Le camp de Thil était la seule infrastructure de ce modèle construite par les nazis sur le territoire français non annexé. En novembre 1946, la crypte, érigée sur le four crématoire conservé en l’état, est inaugurée. Elle contient également des cendres de déportés, une maquette du camp et des objets rappelant la déportation. En 1984, la crypte est reconnue nécropole nationale.

 

Thil, Kommando du camp de concentration  de Natzweiler-Struthof

En août 1943, après la destruction du site de fabrication d’armes secrètes (V1 et V2) de Peenemunde (Allemagne), les Allemands décident de disperser leurs sites de production et de les enterrer.

L’ancienne mine de fer du Tiercelet à Thil est choisie, comme  d’autres lieux (Dora, Ebensee), pour installer une usine. L’organisation Todt est chargée des travaux qui débutent fin 1943. Une main d’œuvre forcée et hétéroclite, constituée de Nord-Africains, de Russes, d’Ukrainiens, de Polonais, Yougoslaves et de Hongrois, afflue dans le secteur. Ces travailleurs sont internés dans les camps d’Errouville et de Morfontaine près de Thil où ils sont amenés chaque jour par train.

Fin  mars 1944, 1 600 Russes et Ukrainiens (1 200 hommes et 400 femmes)  arrivent à Errouville. Les conditions de vie et de travail sont effroyables. De nombreux décès sont signalés. Les corps sont soit enterrés, soit brûlés à l’air libre. Des mineurs sans emploi de la région ainsi que des requis du service du travail obligatoire (STO) complètent les besoins en travailleurs.

Le 1er juin 1944, un camp annexe du Konzentrationslager Natzweiler-Struthof est créé sur place. C’est un cas exceptionnel à double titre : alors que le camp principal de Natzweiler-Struthof est situé en Alsace annexée de fait par le IIIème Reich, le camp annexe de Thil est le seul ouvert en France occupée. Une vingtaine d’hommes du KL Natzweiler viennent constituer l’équipe de l’auto-administration détenue. Ils sont hébergés dans les baraques déjà construites par les travailleurs forcés.

Le 20 juin 1944, 500 Juifs en provenance du KL Auschwitz sont chargés des gros travaux d’aménagement extérieurs et intérieurs : terrassement, bétonnage, transport et installation des machines qui arrivent à la gare de Thil. En même temps, les détenus construisent de nouvelles baraques. Un four crématoire est installé (date inconnue) dans l’enceinte du camp. Il provient d’une usine d’équarrissage située à Villerupt. Il semble qu’il était utilisé pour brûler les corps des déportés du Kommando mais également ceux des prisonniers d’Errouville.

Un deuxième convoi, composé de Juifs hongrois, arrive le 7 juillet du KL Neuengamme. Mis à l’écart des autres détenus, ils sont spécifiquement affectés au travail des machines. Choisis en fonction de compétences professionnelles bien précises, les deux convois de détenus juifs sont majoritairement constitués d’ouvriers de la métallurgie. Ils sont d’abord chargés des travaux d’aménagement  et ensuite de la production des V1 et V2. Occupant une place à part parmi les détenus de Thil, ils sont logés à l’écart des autres et ne sont pas évacués en même temps. Ils forment un Kommando spécial, baptisé "Minette".

L’importance réelle de la production faite sur place reste incertaine, mais elle semble mineure. Ce transfert d’une usine à l’Ouest, alors que les armées alliées se rapprochent, est étrange : les évènements militaires ont-ils été mal estimés ? Plus vraisemblablement, la lourdeur bureaucratique n’a pas pu empêcher un transfert, programmé depuis un certain temps.

Le 1er septembre 1944, devant l’avance des troupes alliées, les nazis donnent l’ordre d’évacuer le KL Natzweiler. Tous les kommandos du camp situés à l’ouest du Rhin sont concernés. Le jour même, 557 hommes du Kommando de Thil partent en direction de Coblence ; en chemin, ils sont déviés vers le camp annexe de Kochendorf. Les 300 spécialistes du deuxième convoi partent quelques jours plus tard en direction du KL Dora.

Au total, une quarantaine de déportés sont morts durant la brève existence du Kommando de Thil.

 

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Le  camp de Natzweiler-Struthof est le seul camp de concentration construit par les nazis sur le territoire français.  Haut lieu de la mémoire nationale du ministère des armées, ce site est aujourd’hui ouvert au public et présente, au travers du centre européen du résistant déporté, l’histoire de toute les Résistances qui se dressèrent contre l’occupant nazi.

 

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Thil
Au sud-est de Longwy, D 26

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Crypte-ossuaire - monuments aux déportés 1939-1945 - Restes mortels d’inconnus

La nécropole nationale de Pierrepont

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Nécropole nationale de Pierrepont. © ECPAD

 

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La nécropole nationale de Pierrepont regroupe les dépouilles de soldats morts pour la France lors des batailles des frontières en août 1914. Créée en 1920, elle témoigne de l’extrême violence des combats du 22 et 23 août 1914 autour de Pierrepont, qui furent les plus meurtriers de la Grande Guerre. Aménagé successivement en 1920-1921, puis de 1932-1936 pour rassembler les corps exhumés de cimetières militaires provisoires de la région de Longwy et de la Crusnes, de Spincourt, de l’Othain, et du Loison, cette nécropole regroupe les corps de 3 758 Français, dont 1 416 en tombes individuelles. Deux ossuaires conservent les restes mortels de 2 342 hommes. À leurs côtés reposent également 493 Russes, 141 Belges, 2 Britanniques et 1 Roumain. Plusieurs soldats morts pendant le Seconde guerre mondiale, dont 20 Français, 55 Soviétiques et 1 Tchèque sont inhumés en ce lieu.

 

La bataille des Frontières, 14-25 août 1914

En août 1914, les troupes allemandes déploient un vaste mouvement tournant par la Belgique en vue d'envelopper l’armée française. Après avoir concentré ses forces à la frontière, le général Joffre, appliquant le plan XVII, décide de porter ses efforts en Alsace et en Lorraine. Pour leur part, plus au nord, les 3e et 5e armées françaises ainsi que le corps expéditionnaire britannique doivent contenir la manœuvre allemande. C'est la bataille des frontières.

La Lorraine est ainsi au cœur des premiers enjeux militaires de la guerre où s'affirment déjà, l'artillerie et l'aviation. Du 14 au 18 août, la 3e armée du général Ruffey attaque en direction d'Arlon. Malgré un terrain accidenté, boisé et difficile, les Français marchent rapidement. Le 5e corps porte ainsi ses avant-gardes dans le secteur de Gorcy et Cosnes. Loin de soupçonner l'importance des forces ennemies, les Français se heurtent en réalité à un adversaire bien supérieur en nombre qui, placé en embuscade, harcèle leur progression. La bataille des Frontières est une succession de combats localisés et trés éprouvants. Pour l'armée française, le 22 août 1914 est ainsi la journée la plus meurtrière de la Première Guerre mondiale. Plus de 20 000 hommes sont tués. Parmi eux, disparaît notamment l'aspirant Germain Foch, fils du général Foch. Le corps de cet officier repose aujourd'hui à Gorcy.

Dès le 23, les Français sont contraints d'entamer prématurément un repli, abandonnant la frontière et portant la guerre sur le territoire national. Pour les Français, animés d'un esprit purement offensif, ils négligent les mesures de sûreté essentielles. Privés souvent de l'appui de leur artillerie et faute de renseignements précis, ils lancent souvent des attaques téméraires infligeant des pertes importantes.

La bataille des Frontières apparaît donc comme l'un des premiers succès de l'adversaire. Pour autant, cette victoire n’est pas totale. Les Français ont ainsi pu se replier en bon ordre et ces combats ont mobilisé des forces qui auraient pu être plus utiles, à l'ouest, dans la manœuvre tournante conçue par les Allemands. Cet élan général s'est ainsi brisé, attirant les armées du centre à progresser plus vers le sud. Celles-ci vont devoir livrer sur la Meuse, les 27 et 28 août, une autre bataille qui retardera encore leur marche vers Paris. Progressivement, en Lorraine, le front se fige. Joffre ordonne à ses hommes, désormais talonnés, de se replier. Bien que harassés, du 6 au 12 septembre 1914, ils trouveront les ressources morale et physique pour reprendre l'initiative sur la Marne.

La Tour-lanterne de Pierrepont

Érigée, en 1922, au centre de la nécropole, cet imposant monument est dédié au souvenir des soldats alliés disparus lors des combats de Pierrepont du 22-23 août 1914. Les pierres de cette Tour-lanterne proviennent d’une ancienne cheminée de la manufacture de draps démontée pierre par pierre et remontée dans le cimetière. La taille de ce monument s’explique par la volonté d’égaler le monument qui domine le cimetière allemand voisin où reposent 3 017 soldats. Une première plaque rappelle la mémoire des soldats tombés à Pierrepont ainsi que les noms des enfants de la ville, morts pour la France au cours de la Grande Guerre. La seconde porte les régiments de la 42e division d'infanterie ayant participé à la bataille de Pierrepont.

 

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Pierrepont
Au sud de Longwy, D 66

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Tour-lanterne aux morts des 22 et 23 août 1914

La nécropole nationale de Villy-La-Ferté

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Nécropole nationale de Villy-La-Ferté. © ECPAD

 

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La nécropole nationale de Villy-la-Ferté regroupe les restes de 107 soldats morts pour la France lors de la Deuxième Guerre mondiale. Composant la garnison de l'ouvrage de la Ferté, ces hommes ont disparu lors des violents combats du 16 au 18 mai 1940. L'origine des hommes inhumés est diverse car d’autres combattants issus notamment des 14e et 15e régiments de tirailleurs algériens mais aussi du 11e régiment étranger d'infanterie (REI). Plusieurs semaines après cet assaut ennemi, les corps de ces défenseurs ont été relevés par une compagnie disciplinaire allemande. Treize d'entre eux furent enterrés hâtivement dans des trous d'obus. Le lieu d'inhumation de ces hommes ne fut jamais révélé avec précision, laissant les familles dans le désarroi. Ce n’est qu’en 1973, sur indication d'un ancien combattant allemand, que leur sépulture est découverte, apportant ainsi des informations précieuses sur le sacrifice du lieutenant Bourguignon et de ses hommes.

 

La Ligne Maginot

En juin 1919, le Traité de Versailles est signé. Pour garantir le tracé de ses frontières, la France crée une ligne de fortification moderne et dissuasive. Définie au cours des années 1920, cette conception défensive résulte du traumatisme de la Grande Guerre, de la diminution du service militaire votée en 1920 puis en 1923 et doit aussi permettre de faire face aux classes creuses attendues pour 1935-1939. Il faut économiser les troupes, protéger les bassins industriels des zones frontalières et couvrir les nœuds ferroviaires. L'opinion publique se berce alors de cette illusion, renforçant le mythe de l'inviolabilité de la Ligne Maginot. Au total, plus de cent ouvrages renforcés de casemates et d'observatoires sont construits. Mais bientôt, en raison de son coût, le projet initial est modifié. En 1932, faute de crédits suffisants, l'extension au front du Nord est rejetée, puis en raison de contingences diplomatiques avec la Belgique dont la neutralité a été proclamée. Aussi, ce rempart réputé infranchissable n'est donc pas continu.

Dès le départ, certains parlementaires expriment leurs doutes quant à l'efficacité défensive de cette ligne car les voies traditionnelles d'invasion de la France ont été négligées. Il en va de même pour quelques militaires qui redoutent un emploi intensif des avions, réduisant la portée stratégique de la Ligne Maginot. Sitôt adopté ce programme est donc critiqué. Fin 1930, le total des crédits accordés s'élève à 3 442 millions de francs. En 1935-1936, avec le rétablissement du service militaire et la motorisation de la Wehrmacht, l'Allemagne se fait plus menaçante. En raison de la crise économique, le programme est réorienté. Désormais sont construits des ouvrages plus modestes dits des "nouveaux fronts", dont le secteur de Montmédy fait partie. Néanmoins, au cours de l'hiver 1940, les travaux s'intensifient. Cette "Muraille de France" présente donc une valeur défensive inégale.

Les combats sur la Ligne Maginot

Le 13 mai 1940, après avoir franchi la Meuse à Sedan, les Allemands traversent les Ardennes puis atteignent, le 20 mai, la Mer du Nord. Très vite, le choix stratégique définit par la France se révèle inadapté aux réalités de la guerre moderne où l'arme blindée et l'aviation triomphent. Pour autant, les combats autour de chaque ouvrage de la Ligne Maginot se révèlent difficiles et particulièrement meurtriers. Mais, la Ligne Maginot est progressivement prise à revers, notamment à partir du 12 juin 1940, date à laquelle intervient l'abandon du secteur fortifié de Montmédy.

Le 18 mai, l’ensemble du secteur comprenant l'ouvrage de la Ferté est pilonné par 265 pièces d'artillerie. Pris au piège par le retrait progressif des troupes d’intervalles puis la chute de la position défensive du village de Villy, l’équipage se réfugie dans la galerie de liaison reliant les deux blocs où il va trouver la mort.

En dépit de la reddition française et de l’armistice du 22 juin 1940,  la Ligne Maginot est encore tenue par près de 25 000 hommes. Tous tiennent à résister. Pourtant le 1er juillet, devant les menaces allemandes de ne pas évacuer Lyon, Saint-Etienne et Clermont-Ferrand, ils sont contraints d'abandonner leurs ouvrages. Les derniers irréductibles tels les défenseurs du Michelsberg quittent, le 4 juillet, leurs ouvrages, invaincus, pour le chemin de la captivité.

Le petit ouvrage de Villy-La-Ferté

Construit, de 1935 à 1937, sur la cote 215, cet ouvrage est constitué de deux casemates reliées par une galerie de liaison souterraine. Il assure la protection ouest du secteur fortifié de Montmédy. Il n'y a ni caserne, ni usine souterraine. Pour autant, ce site est un ouvrage emblématique de l'histoire de la Ligne Maginot car c'est le seul ouvrage pris d'assaut en mai 1940. A l'issue de ces violents combats, il n'y a aucun survivant parmi les 107 membres de l'équipage. A l’exception de trois hommes tués dans la cloche GFM du bloc 2, les autres ont été asphyxiés. Faute de témoignages probants, à l'exception de celui du capitaine Aubert, officier au 155e régiment d'infanterie et commandant le gros ouvrage voisin du Chesnois, les circonstances de la disparition de ces hommes sont restées longtemps mystérieuses. Par ailleurs, en dehors de fouilles répétées, de nombreuses dépouilles, en particulier celle du lieutenant Bourguignon, commandant de l'ouvrage, sont, longtemps, restés introuvables.

En juillet 1973, à l'invitation des familles, Monsieur Peinemann, ancien combattant allemand affecté au bataillon disciplinaire qui avait nettoyé l'ouvrage se rendit sur le site où il désigna les trois entonnoirs où avaient été inhumés les derniers corps. Il a expliqué qu'en raison des violents bombardements, ces corps, évacués des blocs I et II, ont été alors déposés dans des trous d'obus qui progressivement se sont rebouchés. Dix-sept corps ont ainsi été relevés. Douze d'entre eux ont pu être identifiés par leurs plaques d'identité mais non individualisés. Grâce à sa plaque, les restes de son uniforme où figuraient des galons d'officier, la dépouille du lieutenant Bourguignon a été reconnue formellement et est, à l'issue, inhumée individuellement dans la nécropole de Villy-la-Ferté. En 1990, trois nouveaux corps sont découverts dans le fossé diamant du bloc 2.

 

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Villy
Au sud-est de Sedan, D52

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La nécropole nationale de Torcy

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Nécropole nationale de Torcy. © ECPAD

 

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Créé lors des combats de Sedan-Carignan en août 1914, la nécropole nationale de Torcy regroupe 2 909 corps. Aménagé en 1923, ce lieu de mémoire rassemble, au titre de la Première Guerre mondiale, 2 794 Français dont 2 050 reposent en ossuaire, 45 Britanniques, 38 Russes dont 29 en tombe collective, 24 Roumains dont 1 en tombe individuelle, 4 inconnus Italiens. Pour la Seconde Guerre mondiale, huit Français et six aviateurs du Commonwealth reposent aussi dans ce cimetière. Parmi ces hommes, est inhumée la dépouille de Camille Tassigny (tombe n° 682). Après avoir renoncé à la nationalité française pour s'engager dans l'armée belge, il est fait prisonnier le 23 août 1914 à Namur. Après quatre ans de captivité, il est, en raison de son état de santé, hospitalisé à l'ambulance n°3/64 à Charleville-Mézières où il décède le 14 janvier 1919 des suites de broncho-pneumonie.

 

La bataille des Ardennes, août 1914

Pour soutenir le mouvement en Alsace-Lorraine, le général Joffre engage les 3e et 4e armées   dans les Ardennes en vue de contenir l'ennemi. Cette bataille se déroule au centre et à l'est du massif forestier des Ardennes où les communications entre les armées sont particulièrement difficiles. En raison de cet isolement, le haut-commandement français ne peut avoir une vision intégrale des opérations.

Constituant déjà en 1870 une position stratégique, le bois de la Marfée est le théâtre d'âpres combats, au cours desquels s'illustrent les Vendéens du 11e corps d'armée. Retranché sur le plateau de Chaumont et la ferme Saint-Quentin, le 137e régiment d'infanterie parvient, localement, à conduire une action victorieuse. Au cours de celle-ci, cette unité réussit à s'emparer, le 27 août, du drapeau du 28e régiment d'infanterie de réserve. Pour autant, après plusieurs jours de combats des plus meurtriers, la bataille des Frontières est perdue.

En raison de cet échec et de celui d'Alsace-Lorraine, Joffre donne l’ordre aux troupes de se replier sur Verdun, Stenay et Sedan. Au cours de ce mouvement rétrograde, les Français sont engagés dans de rudes combats d’arrêt pour empêcher notamment l’accès de l’Aisne. Entre le 27 et le 30 août, entre Signy-l'Abbaye et Rethel, la division marocaine lutte ainsi pied à pied pour repousser les assauts successifs de la IIIe armée allemande. Au 28 août, la division marocaine déplore la perte de plus de 3 000 hommes. Sedan est occupée. Le quotidien des habitants va alors, comme toute ville occupée, devenir de plus en plus difficile. Réquisitions et privations se multiplient alors que l'ennemi réprime violemment toute opposition. Le 30, l'ennemi atteint Rethel. Écrasés par le par le feu de l’artillerie allemande les Français s’accrochent aux hauteurs de Bertoncourt, de Novy, de Faux. Mais au soir du 30, Rethel tombe. Ne pouvant tenir davantage leurs positions et les points de franchissement, les Français se replient, en bon ordre, derrière l’Aisne, puis sur la Marne. À partir de cette nouvelle ligne de résistance, ils reçoivent l'ordre de ne plus reculer plus et repoussent les Allemands jusqu’aux bords de l’Aisne où le front se fige.

Une nécropole typique du début de la guerre

Renfermant les restes mortels de combattants français inhumés en grand nombre dans un ossuaire, la nécropole de Sedan-Torcy est caractéristique des cimetières militaires du début de la Première Guerre mondiale, et du traitement des corps des soldats défunts par les autorités militaires françaises. En effet, à cette époque, les officiers sont généralement enterrés en tombes individuelles, alors que les hommes de troupe sont inhumés en fosse collective. Ce principe subsiste jusqu'en 1915, mais le recours aux tombes individuelles se généralise pour tous les combattants. La loi du 29 décembre 1915 accorde aux soldats morts pour la France le droit à être inhumé en sépulture individuelle.

 

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Adresse

Sedan
À l’est de Charleville-Mézières, D 977, D 6

Horaires d'ouverture hebdomadaires

Visites libres toute l’année

Nécropole nationale de Noyers-Pont-Maugis, La Marfée

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Nécropole de Noyers-Pont-Maugis en Ardennes, "La Marfée". © Guillaume Pichard

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette panneau la Marfée

 

Situé sur la commune de Noyers-Pont-Maugis, le cimetière national de "La Marfée" regroupe les dépouilles de soldats morts pour la France lors de la bataille des Ardennes en août 1914 et lors de l'ultime mouvement offensif de 1918 vers la Meuse. Créé au lendemain des combats, le cimetière est réaménagé en 1920, puis rassemble d’autres corps de soldats inhumés dans le secteur de Sedan. Cette nécropole regroupe aujourd'hui 1 723 corps dont 1 202 en ossuaire et quelques étrangers (Britanniques, Roumains…). Elle jouxte un cimetière allemand créé en 1922 et comprenant 14 055 sépultures de soldats allemands de 1914-1918 et 12 788 de 1939-1945.

 

La bataille des Ardennes – Août 1914

La bataille des Ardennes se déroule au centre et à l'est du massif forestier des Ardennes où les communications entre les armées sont particulièrement difficiles. En raison de cet isolement, le Haut commandement français comme les commandants d'armées ne peuvent avoir une vision intégrale des opérations. Celles-ci opposent la Ve armée du prince Frédéric-Guillaume et la IVe du duc de Wurtemberg, pivot de la manœuvre ennemie, à la 3e armée française du général Ruffey et la 4e armée conduite par le général de Langle de Cary.

Pour soutenir son offensive en Alsace-Lorraine, le général Joffre, commandant en chef de l'armée française, ordonne un mouvement de la 3e et de la 4e armée à travers les Ardennes. Chargées de progresser vers le nord, elles doivent attaquer l'ennemi pour le détruire ou le rejeter vers la Meuse.

Constituant déjà en 1870 une position stratégique, le bois de la Marfée est le théâtre d'âpres combats,au cours desquels s'illustre le 11e corps d'armée. Retranché sur le plateau de Chaumont et la ferme St Quentin à 5 kms au sud de Sedan, cette unité composée d'un grand nombre de Vendéens parvient, localement, à une action victorieuse. Au cours de celle-ci, le 137e régiment d'infanterie réussit à s'emparer, le 27 août, du drapeau du 28e régiment d'infanterie de réserve.

Pour autant, après quelques jours d’accrochages meurtriers, la bataille des Frontières est perdue. Le 23 août, Longwy est assiégée. En raison des échecs en Lorraine et dans les Ardennes, Joffre, sous la pression des troupes ennemies, ordonne un mouvement de retrait. La 3e armée se repli en direction de Verdun, et la 4e armée vers Stenay et Sedan. Sur le terrain, talonnés par l'ennemi, les Français ignorent la réalité de ce désastre.

Au terme des combats de La Marfée, les Allemands entrent dans Sedan. Occupée pendant quatre ans, la cité ardennaise subit réquisitions et privations. De janvier 1917 à novembre 1918, l'ennemi réprime violemment toute opposition. A ce titre, la vieille citadelle devint un lieu d’internement.

Sanctionné pour ses échecs, Ruffey est limogé par le général Sarrail. Sur le terrain, la situation est critique : la résistance de l’armée de Langle de Cary sur la Meuse menace d’élargir une brèche de plusieurs dizaines de kilomètres entre les 4e et 5e armées françaises à l’ouest. Devant ce danger, Joffre renforce ce dispositif en intégrant dans l'urgence trois corps d’armée. Conduit par le général Foch, ce détachement provisoire constitue le fondement de la future 9e armée qui s'illustrera sur les champs de bataille de la Marne.

 

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Adresse

Noyers-Pont-Maugis
Au sud de Sedan, D 6, D 229

La nécropole nationale de Floing

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Nécropole nationale de Floing. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_necropole

 

La nécropole nationale de Floing regroupe 2 237 corps de victimes des deux guerres. Créé en 1960, ce cimetière est aménagé pour rassembler les corps exhumés dans les cimetières communaux du département des Ardennes. Pour 1914-1918, 333 soldats français, et pour 1939-1945, 1 957 militaires français, dont des résistants, deux Serbes et un Espagnol y reposent.

 

L’offensive française en Argonne en octobre 1918

En octobre 1918, le front ennemi est rompu. Après leur succès en Champagne, les armées françaises soutenues par la 1ère armée américaine atteignent les positions de la ligne Hindenburg qui sont progressivement franchies. Malgré des pertes importantes, l’ennemi résiste vigoureusement. Le 14 octobre, le 85e régiment d’infanterie (RI) reçoit l’ordre de couvrir le flanc droit de la division, en liaison à gauche avec le 27e RI notamment lors de la prise du cimetière communal de Le Thour. Les Français s’installent alors dans ce village, situé à l’intersection de plusieurs petites vallées. Dominant le cimetière et ses abords, le terrain permet le déploiement d’une action combinée en vue d’atteindre rapidement les éléments de tranchées occupés par l’ennemi. Le régiment occupe ce secteur jusqu’au 21 octobre. Le 24, l’ennemi tente une contre-attaque infructueuse. Le lendemain, les 95e RI, 27e et 85e RI doivent enlever une partie de la Hunding Stellung, ligne de défense allemande située au nord de l’Aisne. Cette position allemande est protégée par un important réseau de fils de fer. L’attaque est un succès.

Au cours des opérations des 25 et 29 octobre, plus de 800 soldats allemands, dix canons, une batterie complète de 150 mm et une centaine de mitrailleuses sont saisis. L’ordre est donné de poursuivre l’ennemi au nord de l’Aisne.

Mai 1940, la campagne de France

De septembre 1939 à juin 1940, les troupes de l’Empire sont mobilisées. Engagées au cours de la campagne de France, elles luttent contre l’invasion allemande. Le 11 mai, le 2e régiment de Spahis marocains est ainsi engagé sur la Semoy en Belgique. Le 14, cette unité s’illustre à Vendresse et à La Horgne. Pendant deux jours, les troupes coloniales d’Afrique du Nord tentent de bloquer la 1re division blindée allemande. Les pertes sont énormes. Les survivants combattent ensuite à Terron puis mènent des combats de retraite à l’ouest de l’Argonne.

L’armistice du 22 juin 1940 débouche sur une réorganisation de l’armée française. Cadres et hommes de troupe sont, pour beaucoup, démobilisés et de nombreuses unités sont désarmées. Dorénavant, les effectifs de l’armée de l’armistice se limitent aux troupes utiles au maintien de l’ordre dans la zone non occupée.

Des combattants de l’ombre et de la Liberté

Parmi les résistants inhumés à Floing repose notamment le corps d’Emile Paris. Celui-ci, aux côtés de son frère Adrien, est l’un des premiers à rejoindre le maquis d’Autrecourt, première organisation clandestine des Ardennes, fondée par Ernest Cardot en février 1943. Il y assure des missions de ravitaillement. Arrêté en juin 1943, après la mort d’Ernest Cardot, Emile Paris est condamné, le 31 août, à la peine de mort par le tribunal militaire allemand de Charleville. Le 1er novembre 1943, sur le plateau de Berthaucourt à Mézières, il est fusillé. Alphonse Masier, dessinateur industriel, résistant au sein de l’Organisation civile et militaire (OCM) est fusillé le 23 septembre 1943. Tous deux reposent au sein de la nécropole de Floing.

Aux côtés de combattants de l’ombre, est inhumé Robert Rouyer, lieutenant au régiment d’infanterie de marine du Pacifique. Mort le 17 juin 1944 à Acquapendente (Italie), son corps est transféré à la nécropole de Floing en 1963.

 

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Adresse

Floing
Au nord de Sedan, D 205

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La nécropole nationale de Vitry-le-François

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Nécropole nationale de Vitry-le-François. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_Vitry-le-François

 

Créée en 1921 afin d’y regrouper les corps de soldats exhumés de cimetières militaires provisoires ou de tombes isolées de la région du Perthois ou des hôpitaux militaires de la ville, la nécropole de Vitry-le-François rassemble près de 4 000 corps de soldats morts pour la France, dont 2 558 reposent en ossuaire. Sept soldats britanniques morts en 1914-1918 y sont également inhumés. Au titre de la Seconde Guerre mondiale, issus de la région et de la Haute-Marne, les corps de 62 combattants français y ont été réunis.

 

Les combats du Mont-Moret, 6-10 septembre 1914

Le 25 août 1914, trois semaines après la déclaration de guerre et l'échec de la bataille des frontières, les armées françaises déploient un mouvement rétrograde. Bien qu’épuisées, elles sont prêtes dès le 5 septembre à contre-attaquer sur une ligne de résistance de près de trois cent kilomètres, où va se jouer le sort de la France.

Le 6, dans la région de Vitry-le-François, les combats sont d’une rare violence notamment au Mont-Moret. Les Allemands s’emparent notamment de cette colline stratégique surplombant la Marne. Mais, les Français s’accrochent pour retenir l’ennemi, privé ainsi de franchir le fleuve. Les combats se prolongent. Contenant avec difficulté les assauts répétés des troupes saxonnes, les coloniaux et les fantassins auvergnats de Brive-la-Gaillarde repoussent l’ennemi. Le 8, le Mont-Moret est aux mains des Français qui essuient de violents bombardements. Le 10 septembre sur l’ensemble du front, l’armée allemande amorce sa retraite. Les Français remontent plus au nord. A leur tour, les Auvergnats entament la poursuite et rejoignent, le 11 septembre, les villages de Blacy, Loisy et Couvrot.

Au cours de ces combats, Vitry-le-François est occupée mais épargnée de la destruction. Les Allemands y installent d’importants cantonnements mais aussi près de dix hôpitaux dont celui de la Collégiale.

Vitry-le-François, une ville-hôpital dans la guerre

Ville où le général Joffre conduit, en août 1914, les premières opérations de la Grande Guerre, Vitry-le-François est au cœur des combats de la première Bataille de la Marne. À l’issue de la victoire française, elle devient l’un des plus importants centres de secours du conflit. Située à 60 km en arrière du front, cette ville-hôpital accueille, au sein d’une dizaine de structures médicales, près de 2 à 3 000 blessés lors des grandes offensives. Première étape pour les blessés de l’Argonne, de Champagne ou de Verdun, plusieurs dizaines de soldats français, alliés et allemands y sont soignés jusqu'en 1918. Le tout dernier hôpital, le "dépôt des éclopés", ferme en juin 1919.

La nécropole nationale de Vitry-le-François

Au cours de la guerre, l’autorité militaire se charge de l’inhumation des soldats décédés, mais les habitants de Vitry-le-François entretiennent les tombes, accueillent et renseignent les familles endeuillées. En 1920-1921, conformément au vœu du chanoine Nottin, alors archiprêtre de Vitry-le-François au moment de la bataille de la Marne, une chapelle dédiée à la Vierge Marie Immaculée est érigée. Se dressant au centre de la nécropole, ce monument rassemble, dans ses fondations, les restes mortels de 1 127 soldats inconnus, exhumés des cimetières de Blesmes et du Mont-Moret. Une plaque sur le dôme rappelle le souvenir des 304 vitryats morts pour la France en 1914-1918.

Les fusillés de Saint-Amand-sur-Fion

Au cours de l’automne 1914, la justice militaire française devient plus sévère. Les conseils de guerre spéciaux sont créés. Le recours en révision comme le droit de grâce sont provisoirement supprimés. Obéissant à des logiques spécifiques, la justice militaire vise à punir les crimes et délits des soldats tels que l’espionnage, l’insoumission… L’automutilation est condamnée. En effet, dès septembre 1914, les blessures volontaires aux mains et aux pieds se multiplient et se prolongent tout au long de la guerre. Le médecin émet un diagnostic qui peut innocenter le suspect ou le conduire au peloton d’exécution. En avril 1915, après les violents combats des Hurlus, quatre hommes sont accusés de mutilation volontaire. Jugés pour "abandon de poste", ils sont fusillés au matin du 3 avril 1915 à Saint-Amand-sur-Fion. L’écrivain-combattant, Maurice Bedel, prix Goncourt en 1927, rapporte le récit de cette exécution. Témoin aux côtés de 6 000 autres combattants, il évoque le supplice de ces quatre hommes, appartenant aux 174e, 72e, 127e et 8e régiments d’infanterie (RI). Jugés par le Conseil de guerre de la IVe armée, ils n'ont pas été réhabilités.

Parmi les soldats français inhumés au sein de la nécropole de Vitry-le-François, reposent notamment les dépouilles de ces quatre hommes, Lucien Mervelay, soldat au 174e RI âgé de 29 ans, Louis Grard soldat au 127e RI âgé de 22 ans, Charles Cailleretz, soldat de 1re classe au 8e RI âgé de 25 ans et Marcel Pollet, soldat au 72e RI âgé de 25 ans. Précédemment inhumés au cimetière militaire provisoire de Courdemanges, ces quatre soldats reposent dans l'ossuaire de la nécropole nationale depuis août 1922. À la même date, 379 militaires connus ont été transférés de Courdemanges vers Vitry-le-François et placés en ossuaire.

 

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Adresse

Vitry-le-François
Au sud-est de Châlons-en-Champagne, N 44

Horaires d'ouverture hebdomadaires

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En résumé

Eléments remarquables

Chapelle-ossuaire 1914-1918

La nécropole nationale de Minaucourt-Le Mesnil-Les Hurlus

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Nécropole nationale de Minaucourt. © Guillaume Pichard

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici   vignette necropole_Minaucourt-Le Mesnil

 

Située sur la commune de Minaucourt-Le Mesnil-Les Hurlus, la nécropole nationale du Pont du Marson regroupe les dépouilles de soldats morts pour la France lors des différentes offensives qui se déroulèrent de 1914 à 1918 dans ce secteur âprement disputé. Elle fut aménagée par étapes successives de 1922 à 1929, sur l'emplacement du cimetière provisoire créé durant la bataille de Champagne, en 1915, alors dénommé le Pont du Marson. Le cimetière rassemble plus de 21 000 Français dont plus de 12 000 en ossuaires, 25 combattants tchèques et 2 Serbes. Un soldat français tué lors de la Seconde Guerre mondiale y est également enterré. Un monument dédié aux héros de la Grande Guerre y a été érigé à partir des pierres de l'ancienne église de Massiges.

 

Ce cimetière militaire témoigne du caractère meurtrier des offensives de Champagne et plus encore des combats qui eurent lieu sur le site de la Main de Massiges, à quelques kilomètres, dont la configuration naturelle rappelle la forme d'une main. Parmi les soldats français, repose notamment la dépouille de Georges Pancol (Tombe 4060). Jeune poète, il rejoint à sa demande le front alors qu'il était administrateur en Indochine. Sa dernière lettre destinée à sa fiancée évoque : "La canonnade gronde partout. Le temps est superbe et si doux. Je n'ai aucun pressentiment funèbre. Comment le pourrais-je par un tel soleil. Et pourtant... Comme le passé est loin et comme l'avenir est proche". Nommé au grade de lieutenant au 3e RIC,  il meurt, le 25 septembre 1915, dans le secteur de Ville-sur-Tourbe.

Les batailles de Champagne - 1914-1918

Après la contre-offensive franco-britannique de septembre 1914 sur la Marne et l’échec de la "Course à la mer", la guerre de mouvement disparaît sur le front ouest. Pour se protéger du feu de l'artillerie, les belligérants s’enterrent.

Dans la région, les Allemands occupent la position de la Main de Massiges contre laquelle un premier assaut est lancé. Le 21 septembre 1914, les ruines du village sont aux mains des Français. Le 21 décembre, les Marsouins du 1er corps colonial attaquent le secteur Beauséjour – Main de Massiges. En quelques semaines, les Français ont déjà perdu 12 000 hommes dans ce secteur.

Au cours de l’hiver 1915, le général Joffre lance en Champagne différents assauts qui se brisent contre les tranchées allemandes. Ces opérations de "grignotage", localisées notamment dans les secteurs de Souain, de Perthes, de Beauséjour et Massiges, sont particulièrement meurtrières. Le front reste figé. Du côté allemand, on a recourt à la guerre de mines, dont les explosions créent d'énormes cratères notamment à Perthes.

Au cours de l'été, pour rompre le front, le général Joffre décide de mener une nouvelle offensive. L’effort principal, appuyé par une autre action en Artois, se déploie dans la grande plaine aride et crayeuse de la Champagne pouilleuse. Long de 25 kilomètres, le front s'étend entre Aubérive et Ville sur Tourbe. Cette action est conduite par la 2e et 4e armée. En face, les Allemands de la IIIe armée sont installés dans de solides tranchées. Plus en retrait, située à contre pente se trouve une seconde position dissimulée des observations aériennes et hors de portée des canons français.

Après une préparation d'artillerie de trois jours, l'attaque est déclenchée le 25 septembre 1915. Les Français enlèvent facilement les premières lignes, à l’exception notamment à la butte du Mesnil. A l'est du dispositif, la division coloniale s'empare de "La Main de Massiges", point clé du dispositif allemand. En deux semaines, pour la possession de la Main, les Français subissent la perte de 15 000 hommes, prisonniers compris.

Mais cet élan se brise sur la deuxième position encore intacte. Les troupes s'épuisent et doivent faire face à de puissantes contre-attaques. Au cours de ces assauts, les deux armées perdent 138 000 hommes. En novembre, les conditions climatiques difficiles et l'importance des pertes obligent Joffre à renoncer à conduire de nouvelles attaques. Le front revient à un calme relatif.

L'offensive allemande de juillet 1918 replace ce front au cœur des opérations. Mais engageant la totalité de ses forces de la Meuse à la mer du Nord, le maréchal Foch, fort du soutien croissant des Américains, déploie à l'automne une large manœuvre. Pour la région de Reims, l’armée du général Gouraud s’empare successivement de Navarin, Tahure et de Sommepy. Dans le secteur de Minaucourt, les Français franchissent la Dormoise puis marchent vers les Ardennes jusqu'en novembre 1918.

Aujourd'hui, la région de Suippes, au travers des vestiges de villages de Perthes, Hurlus, Mesnil, Tahure et Ripont mais aussi de dix-huit nécropoles, conserve le souvenir de ces combats acharnés.

 

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Adresse

Minaucourt-le-Mesnil-les-Hurlus
Au nord-est de Châlons-en-Champagne D 66

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