La nécropole nationale de Saint-Florent

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Nécropole nationale de Saint-Florent. © ECPAD

 

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Située sur la plage de Saint-Florent, au lieu-dit Cisternino, cette nécropole nationale, plus connue sous le nom de cimetière des Tabors, rassemble les restes mortels de soldats musulmans, pour la plupart Marocains, morts pour la France, lors des combats du col de Teghime pour libérer la Corse, à l’automne 1943. Les dépouilles de soldats du 2e groupement de tabors marocains ont été inhumées dans un cimetière provisoire, réaménagé en 1948 par la mairie de Saint-Florent. Propriété de l’État depuis 1969, il regroupe aujourd’hui 48 tombes musulmanes dont celle du lieutenant Jean Couffrant du 47e Goum, commandant la section de tête sur les pentes du col de Teghime. Ces hommes reposent aux côtés de 170 résistants corses dont l’action a aussi permis à la Corse d’être le premier département français libéré. Dans le cimetière communal, un carré militaire rassemble d’autres tombes de soldats français catholiques tombés lors des combats pour la libération de l’île.

 

La libération de la Corse : 9 septembre – 4 octobre 1943

Le 9 septembre 1943, alors que les Anglo-américains débarquent à Salerne, la résistance corse s’insurge. L’Italie s’effondre et appelle à soutenir désormais les Alliés. Un Comité de libération est créé à Ajaccio tandis qu’à Bastia, la population se soulève. Le 12, Hitler ordonne l'évacuation de la Sardaigne et de la Corse, mais non sans prévoir une période transitoire qui doit permettre le regroupement des forces allemandes et l'évacuation des stocks. Ce plan exige la reprise du contrôle des axes routiers de la Corse. Pour les patriotes, la situation est critique. Ils sollicitent alors le soutien des forces françaises libres basées en Algérie. Mobilisés par le débarquement en Italie, les Alliés acceptent pourtant de mettre à la disposition du général Henry Martin des navires français en vue de soutenir les insurgés et d’établir une tête de pont autour d’Ajaccio.

Dans la nuit du 12 au 13 septembre, débarqué du sous-marin Casabianca, un détachement de 109 hommes du 1er bataillon de choc s’empare des points stratégiques de la ville et du terrain d’aviation de Campo dell’Oro. Très vite, il est suivi par 400 autres commandos et par le 1er Régiment de tirailleurs marocains (RTM). En dix jours, des éléments du 2e Groupe de Tabors Marocains (GTM), du 4ème régiment de spahis marocains, du 69e régiment d’artillerie de montagne et du 82e bataillon du génie, débarquent. La marine française engage seize bâtiments dont le croiseur Jeanne d’Arc ou le contre-torpilleur Fantasque. Bientôt, la chasse française apparaît dans le ciel méditerranéen : une escadrille de Spitfires se pose le 24 septembre sur l’aérodrome de Campo dell’Oro et assure la protection du port.

Le général allemand von Senger prépare l’évacuation de ses 30 000 hommes venus d’Afrique du nord. Le 13 septembre, Bastia est à nouveau occupée. La côte orientale est aux mains des Allemands. Coups de mains et sabotages se multiplient contre les colonnes ennemies, au point que les Allemands accélèrent leur repli. Le 18, Sartène et Zonza sont libérées. Au terme de violents combats, les commandos et les maquisards libèrent ensuite Bonifacio et Porto-Vecchio avant de remonter vers le nord. Au centre de l’île, l’ennemi est sans cesse harcelé.

En effet, le général Martin veut entrer au plus tôt à Bastia pour empêcher le rembarquement des arrière-gardes allemandes. Si quelques éléments du 1er RTM sont acheminés à Corte, les effectifs les plus importants sont acheminés directement vers le nord de l’île, notamment dans la région de Saint-Florent, libérée le 30 septembre. L’offensive sur Bastia peut débuter. Son objectif est de déborder par la montagne les Allemands qui tiennent les axes routiers et les cols y accédant. Au nord, les goumiers marocains doivent attaquer sur un axe ouest-est, de la marine de Farinole vers le col de San Leonardo, puis du sud vers la Serra-di-Pignu et la cima Orcago, dominant le col de Teghime, tandis que le 1er RTM, parti du col de San Stefano, doit rejoindre Furiani et le Monte alla Torre au sud-ouest de Teghime.

Le 30 septembre, les goumiers atteignent le col de San Leonardo. Redescendant vers le sud, ils arrivent sur la Serra-di-Pignu, qui domine le col de Teghime. Le général Martin obtient du général Magli l’appui de l’artillerie, des camions et des sapeurs italiens. Le 2 octobre, au prix d’importants sacrifices, le 1er RTM tient le col de San Antonio et se prépare à prendre à revers le col de Teghime pour foncer ensuite sur Furiani. Le bataillon de choc prend le contrôle du Cap Corse non sans un accrochage avec les Allemands à Cagnano. Le 4 octobre à 5h45, le drapeau tricolore flotte sur le fronton de l’Hôtel de Ville de Bastia.

La Corse est le premier département libéré à la fois par ses habitants, par des soldats français dont beaucoup sont originaires d’Afrique et par les forces alliées. Les Allemands ont enregistré des pertes sévères : près de 1000 tués, 400 prisonniers, la destruction d’une centaine de chars, de 600 pièces d’artillerie et de 5000 véhicules divers. Côté Alliés, 637 soldats italiens, 3 soldats américains, 72 soldats français et 175 patriotes ont perdu la vie.

Au terme de ces opérations, la Corse est un atout stratégique pour les Alliés. Surnommée, l’U.S.S. Corsica, elle devient un véritable porte-avions insubmersible abritant vingt-cinq pistes d’envol alliées, permettant ainsi de contrôler les liaisons maritimes et aériennes qui sont conduites en Italie du Nord ou en France méridionale.

 

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Adresse

Saint-Florent
À l’ouest de Bastia, D 81

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Eléments remarquables

Plaque aux morts du 2e groupe de Tabors marocains tombés en septembre-octobre 1943

La nécropole nationale d’Eygalayes

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Nécropole nationale d’Eygalayes. © ECPAD

 

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La nécropole nationale d’Eygalayes regroupe les tombes des maquisards morts pour la France lors des représailles contre le maquis Ventoux, le 22 février 1944. Ce cimetière créé à l’initiative de l’abbé Roux, dans les jours qui ont suivi la tragédie, est situé à quelques kilomètres du principal lieu d’exécution. Il a été réaménagé en 1949 et 1984. Cette nécropole rassemble 35 tombes de maquisards.  Vingt d’entre elles, in memoriam, conservent le souvenir de résistants dont les dépouilles ont été exhumées puis inhumées en d’autres endroits.

Au sein de cette nécropole est planté un tilleul du souvenir au pied duquel ont été dispersées, en 2008, les cendres de Maxime Fischer, avocat radié du barreau de Paris en tant que juif. Réfugié à Carpentras, il avait créé avec Philippe Beyne le maquis Ventoux en accueillant de nombreux réfractaires au Service du Travail Obligatoire. Chef respecté, ce résistant est décédé en 2008.

À l’automne 1943, le maquis Ventoux, l’un des grands maquis de Provence s’installe à Izon-la-Bruisse. Malgré les dangers permanents, les 90 maquisards, trop confiants sans doute, ne respectent pas les règles les plus élémentaires de la vie clandestine. Le nombre élevé de résistants rassemblés au même endroit et les déplacements réguliers vers le village de Séderon, tout proche, mettent en péril la sécurité du maquis.

La tragédie du maquis d’Izon-la-Bruisse

Le lundi 21 février 1944, bien que prévenu, par des résistants de Montbrun-les-Bains et de Barret-de-Lioure, du passage de véhicules allemands en direction du Col de Macuégne, l’état-major du maquis rassemblé à Séderon se fait surprendre. En fin d’après-midi, un détachement de la Feldgendarmerie et de la SS contrôle ce village. Un couvre-feu est immédiatement instauré. Le lendemain tous les hommes valides sont rassemblés. Le gendarme Gamonet reconnu comme soutien du maquis d’Izon est exécuté par la Gestapo. Au terme de cette opération, les autres otages sont libérés.

Minutieusement préparée, elle se prolonge le 22 février.  Une unité de la division Brandburg avec en son sein des Français engagés dans l’armée allemande est chargée de l’opération contre le Maquis d’Izon. La réussite de la manœuvre, repose sur l’effet de surprise grâce aux renseignements fournis par un espion français infiltré. Dès 4h30, 60 hommes dont 40 Français se positionnent aux abords d’Izon-la-Bruisse et d’Eygalayes.

Simultanément, à 7h00, les deux campements d’Izon-la-Bruisse (école et ferme Jullien) et le poste de garde à la ferme Monteau en bas à Eygalayes sont attaqués. Les résistants installés dans l’école sont capturés sans qu’ils aient le temps de réagir. Ceux de la ferme Jullien se défendent et beaucoup parviennent à s’enfuir. A la Ferme Monteau, quatre hommes tombent les armes à la main, un autre en réchappe. Le plan d’attaque allemand, semble avoir voulu éviter la section installée à La Forestière dont le système de surveillance est mieux organisé. Ces hommes sont les seuls à échapper au massacre non sans avoir tenté de secourir leurs compagnons de l’école. Les assaillants incendient la mairie, l’église et la ferme Jullien. À l’école, la sentinelle, Maurice Coutand, Gabriel Mistral, le chef de section, et un blessé, Maurice Mauméjean, sont abattus. Les autres compagnons sont exécutés à la Ferme Monteau après avoir été contraints de transporter le butin rassemblé jusqu’à Eygalayes.

La neutralisation du maquis du Ventoux se solde par 40 victimes. À la mort des 34 maquisards dans l’attaque et du gendarme Gamonet, s’ajoute celle de Bruno Razzoli, de l’état-major du maquis. Arrêté à Villefranche-le-Château, il est emmené à Orange pour y être torturé, avant d’être ramené pour être exécuté le 28 février, devant la bergerie de La Geneste à Izon-la-Bruisse. Les Allemands, quittent Séderon dans l’après-midi du 22 février. En traversant Barret-de-Lioure, trois jeunes croisant leur route et sont abattus sur place. Ce même jour, la Feldgendarmerie, arrête sur dénonciation, quatre jeunes maquisards près du Col du Négron. Ils sont tous des réfractaires au Service du Travail Obligatoire (STO) et inscrits au maquis d’Izon-la-Bruisse. Ils sont déportés en Allemagne. Deux ne reviendront pas, Louis de Bougrenet de la Tocnaye et Jean Sidéri.

 

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Eygalayes
À l’est de Sisteron, D 170

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Croix de Lorraine monumentale

La nécropole nationale de Boulouris

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Nécropole nationale de Boulouris. © Guillaume Pichard

 

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Située sur le territoire de la commune de Saint-Raphaël, la nécropole nationale de Boulouris à Saint-Raphaël regroupe les corps de 464 soldats français morts pour la France lors des combats d’août 1944. De  toutes origines et de toutes confessions, ces soldats appartenaient à l’armée B, conduite par le général de Lattre de Tassigny, qui fut engagée en Provence.

En mars 1960, Raymond Triboulet, ministre des anciens combattants, accepte le don de la municipalité de Saint-Raphaël d’un terrain situé à Boulouris, à l’entrée de la forêt de l’Estérel, afin d’édifier une nécropole commémorant le débarquement de Provence du 15 août 1944. Les travaux se déroulent en 1962-1963. En mars 1964 débutent les opérations de regroupement des corps exhumés des cimetières communaux du Var (Draguignan, Toulon, Hyères, Cogolin, Saint-Tropez…). La nécropole est inaugurée le 15 août 1964 par le général de Gaulle, Président de la République, en présence de nombreux anciens combattants de France et d’Afrique réunis pour commémorer le 20e anniversaire du débarquement de Provence.

 

L’opération Anvil-Dragoon

Deux mois après le débarquement de Normandie du 6 juin 1944, les Alliés débarquent en Provence.

Malgré des désaccords stratégiques importants entre les Alliés, le principe d’un second débarquement dans le Sud de la France pour compléter l’opération Overlord, fut entériné dès novembre 1943. En effet, Winston Churchill préférait porter l’effort en Italie du Nord et dans les Balkans. Staline s’y opposa et retint l’option d’un débarquement en Provence qui soulagerait le front de l’Est. Pour le général de Gaulle, cette opération hâterait la libération du territoire. Le président américain Roosevelt trancha finalement en faveur d’une opération dans le sud de la France.

Sauvage et rocheuse, avec de petites plages, la côte provençale ne se prête guère à un débarquement de grande envergure. Mais les fonds relativement profonds proches du rivage permettent aux navires de tirer de près, et la proximité de la Corse autorise l’emploi massif de l’aviation. La libération de la Provence permettra surtout l’utilisation des ports en eau profonde de Marseille et Toulon, vitaux pour le ravitaillement des armées alliées en France.

Forte de 250 000 hommes, la XIXe armée allemande du général Wiese défend le Midi. Les troupes allemandes ont délaissé l’arrière-pays et les axes secondaires pour se concentrer sur les principaux axes de communication, comme la vallée du Rhône, et sur le littoral. Les moyens de la marine et de l’aviation sont très faibles, et les défenses côtières bien moins impressionnantes que celles du Mur de l’Atlantique, même si les ports de Toulon et Marseille, transformés en camps retranchés, sont solidement défendus. Les deux ports ne seront pris qu’après le débarquement qui ne les concerne pas directement. Celui-ci aura lieu entre le Lavandou et Agay, sur 70 km de côte.

15 août 1944 : les Alliés débarquent en Provence

Les troupes d’assaut sont confiées au général américain Alexander Patch, le vainqueur de Guadalcanal dans le Pacifique. Il commande la 7e armée américaine, composée du 6e corps américain du général Truscott et de l’armée B française (future 1re armée) du général de Lattre de Tassigny. La présence navale française est bien plus importante qu’en Normandie, avec le cuirassé Lorraine et une dizaine de croiseurs, dont le Montcalm et le Georges Leygues. Les Forces françaises de l’Intérieur (FFI), très organisées dans le Sud de la France et plus particulièrement dans les massifs alpins, sont chargées de faciliter le débarquement en harcelant les troupes allemandes dans l’arrière-pays.

Partie de Corse, d’Italie et d’Afrique du Nord, l’armada alliée (1 370 embarcations et 800 navires de guerre) transporte 500 000 hommes. Elle est appuyée par 1 500 avions. Dans la nuit du 14 au 15 août, plus de 5 000 parachutistes alliés sont largués derrière le massif des Maures, dans la région du Muy, tandis que des commandos prennent d’assaut des batteries ennemies sur la côte. À l’aube, un terrible bombardement aérien et naval s’abat sur la côte, et à 8 heures, les premières vagues d’assaut américaines débarquent sur les plages Alpha, Delta et Camel, entre Cavalaire et Saint-Raphaël. Malgré une farouche résistance ennemie dans le secteur de Saint-Raphaël, le succès du débarquement est total : une tête de pont d’environ 75 kilomètres sur 30 est établie au soir du 15 août.

La libération de Toulon et Marseille

Le 17 août, la XIXe armée allemande reçoit l’ordre de retraite générale, à l’exception des garnisons de Toulon et Marseille. Exploitant leurs premiers succès, les Américains se dirigent immédiatement vers la vallée du Rhône et la route Napoléon, laissant aux Français la difficile mission de prendre Toulon et Marseille, transformées en camps retranchés.

La bataille de Toulon dure du 18 au 28 août. La 1re division française libre prend Hyères et progresse par la côte. La 9e division d’infanterie coloniale manœuvre par la montagne, pendant que la 3e division d’infanterie algérienne prendra Toulon à revers tout en progressant vers Marseille. Les troupes françaises approchent de Toulon, soutenues par l’aviation et l’artillerie navale. Les combats pour prendre les forts de la ville sont acharnés. Ces derniers évoquent au général de Lattre le souvenir de ceux de Douaumont et de Thiaumont où il avait combattu en 1916. Retranchés dans la batterie du cap Cépet sur la presqu’île de Saint-Mandrier, les derniers soldats allemands capitulent le 28 août. Durant les combats de Toulon, les troupes de la 3e DIA ont avancé vers Marseille. Guidés par les résistants qui ont déclenché l’insurrection, les soldats français s’infiltrent jusqu’au cœur de la ville. Après de violents combats urbains, ils réduisent les nids de résistance et libèrent la ville le 28 août.

Empruntant la vallée du Rhône et la route Napoléon, la progression alliée vers le nord est foudroyante : Grenoble est libérée le 22 août, Lyon le 3 septembre. Le 12 septembre à Montbard (Côte-d’Or), la jonction est réalisée entre les troupes françaises de la 2e DB parties de Normandie et celles remontant de Provence.

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Boulouris

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Accès :

A l’est de Saint-Raphaël . N 98

Superficie : 5 920 m²
Nombre de corps : Tombes individuelles : 464
Nombre de morts : 464
1939-45 : 464 Français

Eléments remarquables

Plaque commémorant l’inauguration du 15 août 1964 par le général de Gaulle, président de la République

La nécropole nationale franco-italienne de Saint-Mandrier-sur-Mer

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Nécropole nationale franco-italienne de Saint-Mandrier-sur-Mer. © ECPAD

 

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Située sur la route du Sémaphore, la nécropole de Saint-Mandrier est créée en 1670 par Colbert. Dépendant de l’ancien hôpital de la Marine, il est pris en charge par le Ministère des Anciens Combattants, le 8 décembre 1948.

À l’intérieur de la partie française, reposent des soldats et marins tués au cours ou des suites de la Première Guerre mondiale, notamment sur le front d’Orient : 1024 Français, 22 combattants Serbes, 18 Grecs, 16 Russes, et 1 Bulgare reposent en tombes individuelles. Les restes mortels de 777 combattants français ont été rassemblés dans un ossuaire. En 1961, la partie sud-est a été cédée au gouvernement italien. Celui-ci a déposé, dans un columbarium, les restes de 975 soldats décédés dans le sud de la France au cours de la Seconde Guerre mondiale.

L’armée d’Orient : 1915-1918

Créée le 3 octobre 1915 avec des troupes franco-britanniques retirées des Dardanelles (Turquie), l’armée d’Orient a été placée sous le commandement du général Sarrail. Malgré les réserves du roi Constantin, celle-ci débarque à Salonique (Grèce) en vue d’aider l’armée serbe en cours de réorganisation sur l’île de Corfou après avoir été vaincue par les armées autrichiennes, allemandes et bulgares.

En raison de l’invasion des Bulgares à Uskub (26 octobre 1915), puis à Monastir, les Français entrent en Macédoine serbe. Incapables d’appuyer la retraite des Serbes vers l’Albanie, ils se replient par le Vardar et pénètrent en territoire grec. De leurs côtés, les forces armées des empires centraux cessent de progresser à l’approche de la frontière grecque car elles espèrent que Constantin Ier (souverain de la Grèce) leur apporte son soutien.

Retranchée à Salonique, l’armée d’Orient reçoit des renforts durant des mois malgré les attaques incessantes des sous-marins allemands. En Méditerranée, nombre de bâtiments alliés sont ainsi torpillés : transports de troupes, navire-hôpital, bateaux de ligne. Ces renforts sont français mais aussi anglais, italiens et russes. En mai 1916, 115 000 combattants serbes, reformés à Corfou et à Bizerte, débarquent à Salonique, commandés par le prince Alexandre de Serbie.

Le 9 août 1916, les Alliés mènent une offensive au lac Doïran tandis qu’une contre-attaque bulgare se développe le 17 vers Florina. Depuis le 11 août 1916, la direction des opérations est remaniée : le commandement des armées alliées (C.A.A.), récemment créé, est confié au général Sarrail, tandis que celui de l’Armée française d’Orient (A.F.O.) est confié au général Cordonnier.

Le 18 juin 1918, le général Franchet d’Espèrey devient chef des armées alliées opérant sur le front d’Orient. Il dispose d’environ 600 000 hommes. Le 14 septembre, à partir de huit heures, l’artillerie française écrase les positions ennemies durant vingt heures. L’avancée est fulgurante. Le 23, les armées alliées atteignent Prilep. Puis, c’est ensuite au tour d’Uskub, en Macédoine, de tomber, séparant ainsi les forces bulgares de la 11e armée allemande. La déroute est totale chez l’adversaire dont l’effondrement se précipite. Le 29, les Serbes entrent à Velès. Le même jour, le ministre Liapchev et le général Lioukov, envoyés du gouvernement bulgare de Sofia, signent à Salonique la reddition de leur armée, capitulation ratifiée le 5 octobre. Les Français occupent Sofia.

La rupture du front de Macédoine dès septembre 1918 précipite la défaite des Empires centraux, en provoquant la capitulation en chaîne de la Bulgarie (29 septembre), de la Turquie (30 octobre) et de l’Autriche-Hongrie (3 et 13 novembre). Au 11 novembre, l'armée d'Orient est étirée sur un front de 1 200 km, de la Thrace aux frontières nord de la Serbie en passant par la Roumanie. Appuyée vers l'ouest par les Serbes qui remontent le Danube par les Portes de Fer, l’armée du Danube  vers la général berthelot,  atteint Bucarest le 1er décembre.

À la fin de la campagne, du 18 au 25 décembre, une partie de l'armée d'Orient est redéployée à Odessa et Sébastopol. En Bessarabie comme en Crimée, les contacts avec les Bolcheviks dégénèrent souvent en échauffourées. Ce n'est qu'en 1919 qu'elle est rapatriée et démobilisée.

Les autres monuments érigés à l’intérieur de la nécropole

Une pyramide, haute de 8 mètres, ornée de deux sphinx, est érigée en septembre 1810. Elle renferme la dépouille mortelle du vice-amiral Latouche-Treville, commandant en chef des Forces Navales de la Méditerranée, décédé en rade de Toulon le 17 août 1804.

Un tombeau renfermant la dépouille mortelle de Marie-Nicolas Ravier, capitaine de l’armée d’Orient, "mort pour la France" le 8 octobre 1917 et portant l’inscription : "En reconnaissance des soins donnés à son fils Marie-Nicolas. Ravier de Dounemari a légué, le 8 janvier 1919, la moitié de sa fortune à l’Hôpital de Saint-Mandrier".

Un monument est érigé à la mémoire des officiers du Service de Santé de la Marine, du personnel soignant et des religieuses, décédées à l’Hôpital Maritime de Saint-Mandrier.

 

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Adresse

Saint-Mandrier-sur-Mer
Au sud de Toulon

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Eléments remarquables

Pyramide-tombeau de l’amiral La Touche Tréville, mort le 17 août 1804 à Toulon - Monument aux morts du service de santé 1670-1935 - Tombe et plaque des 4 victimes militaires de l’accident aérien du 14 octobre 1964

La nécropole nationale du Rayol – Canadel-sur-Mer

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Nécropole nationale du Rayol – Canadel-sur-Mer. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici  necropole_Le Rayol

 

Le cimetière national du Rayol – Canadel-sur-Mer, regroupe neuf dépouilles des membres du commando d’Afrique de l’adjudant-chef Texier qui trouvèrent la mort aux côtés de leur chef, en escaladant les falaises du Cap-Nègre. Aux premières heures du débarquement de Provence, ce commando, qui avait pour mission d’appuyer la progression alliée, subit de très lourdes pertes au Cap-Nègre.

D’une superficie de 220 m², ce cimetière est le plus petit des cimetières nationaux français. Parmi les neuf tombes, cinq sépultures sont In Memoriam, c'est-à-dire qu’elles conservent le souvenir de cinq combattants morts pour la France, dont les corps ont été restitués aux familles. A la demande du Général Bouvet, chef des Commandos d’Afrique et de M. Gola, Maire du Rayol-Canadel, ce cimetière fut maintenu par décision ministérielle du 22 juillet 1950.

L’opération Anvil-Dragoon

Malgré des désaccords stratégiques importants, le principe d’un second débarquement dans le Sud de la France pour compléter l’opération Overlord, est entériné dès novembre 1943. Si Winston Churchill préfèrerait porter l’effort en Italie du Nord et dans les Balkans, Staline s’y oppose et préfère l’option d’un débarquement en Provence. Pour le général de Gaulle, cette option hâterait ainsi la libération du territoire. Le président américain Roosevelt tranche finalement en faveur d’une opération dans le sud de la France.

Sauvage et rocheuse, avec de petites plages la côte provençale ne se prête guère à un débarquement de grande envergure. Mais les fonds relativement profonds proches du rivage permettent aux navires de tirer de près, et la proximité de la Corse autorise l’emploi massif de l’aviation. La libération de la Provence permet surtout l’utilisation des ports en eau profonde de Marseille et Toulon, vitaux pour le ravitaillement des armées alliées en France.

Forte de 250 000 hommes, la XIXe armée allemande du général Wiese défend le Midi. Délaissant l’arrière-pays, les troupes allemandes sont concentrées sur le littoral et sur les principaux axes de communication. Les moyens de la marine et de l’aviation sont très faibles, et les défenses côtières bien moins impressionnantes que celles du Mur de l’Atlantique, même si les ports de Toulon et Marseille sont solidement défendus. Le débarquement se déroule loin de ces deux objectifs majeurs et se déploie entre le Lavandou et Agay, sur 70 km de côte.

15 août 1944 : les Alliés débarquent en Provence

Les troupes d’assaut sont confiées au général américain Alexander Patch. Il commande la 7e armée américaine, composée du 6e corps américain du général Truscott et de l’armée B française (future 1re armée) du général de Lattre de Tassigny. La présence navale française est bien plus importante qu’en Normandie. Le cuirassé Lorraine et une dizaine de croiseurs sont engagés. Les Forces françaises de l’Intérieur (FFI), très organisées dans le Sud de la France doivent soutenir cette opération en harcelant les troupes allemandes.

Partie de Corse, d’Italie et d’Afrique du Nord, l’armada alliée transporte 500 000 hommes. Elle est appuyée par 1 500 avions. Dans la nuit du 14 au 15 août, plus de 5 000 parachutistes alliés sont largués dans la région du Muy, tandis que des commandos prennent d’assaut des batteries ennemies sur la côte. À l’aube, un terrible bombardement aérien et naval s’abat sur la côte, et à 8 heures, les premières vagues d’assaut américaines débarquent sur les plages Alpha, Delta et Camel, entre Cavalaire et Saint-Raphaël. Malgré la résistance ennemie dans le secteur de Saint-Raphaël, le succès du débarquement est total : une tête de pont d’environ 75 kilomètres sur 30 est établie au soir du 15 août.

Le 17 août, la XIXe armée allemande reçoit l’ordre de retraite générale, à l’exception des garnisons de Toulon et Marseille. Exploitant leurs premiers succès, les Américains se dirigent vers le nord, laissant aux Français la difficile mission de prendre Toulon et Marseille. Après de violents combats urbains, Toulon est libérée le 26 aout. Deux jours plus tard, la 3e Division d'infanterie algérienne du général de Montsabert pénètre dans la cité phocéenne. Empruntant la vallée du Rhône, la progression alliée est foudroyante : Lyon est libérée le 3 septembre. Le 12 septembre à Montbard (Côte d’Or), la jonction est réalisée entre les troupes françaises de la 2e DB parties de Normandie et celles remontant de Provence.

Les combats du Cap Nègre

Créé en juillet 1943 à Dupleix (Algérie), le Groupe de commandos d’Afrique est composé de volontaires d’Afrique de Nord, d’évadés de France ou d’Espagne et de tirailleurs d’Algérie et du Maroc. Après avoir pris part à la libération de l’ile d’Elbe (27-30 juin 1944, cette unité précède, avant l’aube, les vagues d’assaut et sera ainsi la première unité à débarquer sur le sol de France. Sous couvert de l'obscurité, le commando n°1 du capitaine Ducourneau doit détruire les batteries allemandes situées sur le Cap-nègre qui peuvent affliger de lourdes pertes aux navires alliés. Les autres membres du Groupe, après avoir débarqués, doivent forcer les positions ennemies, s’emparer rapidement de la route côtière et repousser d’éventuelles contre-attaques. Mais en raison d’une erreur de navigation, les hommes sont débarqués à deux kilomètres à l’ouest de leurs objectifs initiaux. A 0h30, les hommes du détachement Texier sont au pied du Cap Nègre. A la corde lisse et avec leur seul poignard, ils escaladent les pentes abruptes de ce promontoire. Mais au terme de cette difficile ascension de 60 mètres, l’adjudant-chef Texier est atteint par des éclats de grenade ennemie et succombe à ses blessures.

Malgré la perte de leur chef, ces derniers continuent leur progression et, aux côtés du commando Ducourneau, engagent le combat. Très vite, les Français parviennent à s’emparer de cette position et détruisent tour à tour les canons allemands qui balaient, de leurs feux, la plage où, dans quelques heures, vont débarquer les troupes alliées. Mais, pour l’heure, les autres hommes du Groupe atteignent la plage du Canadel, nettoient les la zone qui mène aux plages de Canadel et du Rayol et prennent le contrôle de la route côtière.

L’un et l’autre de ces objectifs sont pleinement remplis assurant en partie le succès du débarquement allié en Provence. Après ce succès, les commandos du Groupe s’illustrent dans la libération de Toulon et poursuivent leur élan jusqu’en Allemagne où ils sont engagés jusqu’en mai 1945. Au cours du conflit, les pertes des commandos d'Afrique sont évaluées à 300 tués au combat et une soixantaine de disparus.

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Adresse

Le Rayol-Canadel-sur-Mer
À l’est de Toulon, D 27, D 559

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Stèle des commandos d’Afrique - Plaque au général Bouvet

La nécropole nationale de Luynes

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Nécropole nationale de Luynes. © Guillaume Pichard

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette Luynes

 

C’est à la fin des années 1950 que fut prise la décision de construire à Luynes, en hommage aux combattants français de l’Empire, une nécropole regroupant les soldats morts dans le sud-est de la France pendant les deux conflits mondiaux.

Aménagée à partir de 1966, la nécropole nationale de Luynes regroupe les corps de plus de 11 000 militaires français morts pour la France pendant les deux guerres mondiales : 8 347 soldats morts pendant la guerre de 1914-1918, et 3 077 combattants de 1939-1945.

Les corps inhumés à Luynes ont été exhumés de cimetières provisoires situés dans les départements de l’Aude, des Alpes de Haute-Provence, des Alpes-Maritimes, des Bouches-du-Rhône, du Gard, de l’Hérault, du Var, du Vaucluse et des Pyrénées-Orientales. Conformément à la loi, les corps demandés par les familles leur ont été restitués pour être inhumés en sépultures privées, tandis que les autres ont été enterrés à Luynes : 8 402 corps sont inhumés individuellement, et 3 022 corps, faute d’identité, ont été rassemblés dans trois ossuaires. Cette opération s’est déroulée jusqu’en 1968. Le 27 septembre 1969, l’ancien résistant, chef des corps francs du nord du Loiret, Henri Duvillard, ministre des Anciens combattants, a inauguré cette nécropole.

1914-1918, l’Empire au secours de la métropole

Dès 1914, pour soutenir l'effort de guerre, la France fait appel à son Empire qui lui fournit soldats, travailleurs (près de 200 000 hommes) et matières premières. Fortes de 600 000 combattants, ces troupes viennent de tout l’Empire colonial : tirailleurs, spahis et zouaves nord-africains, tirailleurs d’Afrique noire et de Madagascar, soldats d’Indochine, des Antilles et du Pacifique. De la Marne à Verdun, de Champagne à l’Aisne, ces hommes combattirent sur les principaux fronts, y compris celui d’Orient.

Les soldats venus de l’Empire arrivaient en métropole par Marseille, tandis que d’autres y transitaient pour rejoindre le front d’Orient. Le camp de Sainte-Marthe fut créé en 1915 pour accueillir les troupes coloniales.

Peu habitués aux rigueurs de l’hiver, ces soldats sont sensibles aux maladies pulmonaires et aux gelures. La violence des combats, les mauvaises conditions climatiques et l’hygiène déplorable des tranchées causent la mort de plus de 78 000 d’entre eux.

L’hiver, les soldats coloniaux sont retirés du front et rejoindre principalement le midi pour y être cantonnés. Les nombreux blessés et malades de l’armée française évacués des différents fronts, et en particulier ceux des troupes coloniales, furent également soignés dans le Sud. Malgré les soins, plusieurs milliers d’entre eux décédèrent dans les hôpitaux de la région et furent dans un premier temps inhumés dans les cimetières locaux. 8 347 corps (dont 2 626 en ossuaires) ont été réinhumés à Luynes.

1939-1945, l’Empire français dans la guerre

Comme en 1914-1918, la France fait appel aux troupes de son Empire en septembre 1939, date à laquelle la France mobilise et déclare la guerre à l’Allemagne nazie. Aux côtés de leurs frères d’armes métropolitains, les soldats coloniaux s’illustrent au cours de nombreux combats. Parmi eux, les tirailleurs sénégalais (originaires malgré leur appellation de toute l’Afrique noire) se battent avec acharnement. Outre les pertes sévères qu’ils subissent, ils sont parfois victimes de représailles par les troupes allemandes, qui, exaspérées de  leur résistance, s’acharnent contre eux. Des exécutions sommaires sont alors commises comme à Chasselay (Rhône) ou à Chartres où sont massacrés les survivants du 26e régiment de tirailleurs sénégalais, crime dénoncé, à l’époque, par le préfet Jean Moulin.

À partir de juillet 1940, avec le ralliement de certains territoires de l’Empire à la France libre (en particulier l’Afrique équatoriale française), de nombreux volontaires venus de tous les horizons s’engagent dans les Forces françaises libres du général de Gaulle. Ils se sont particulièrement illustrés à la bataille de Bir Hakeim (Libye) en juin 1942, face aux troupes italiennes et allemandes de Rommel.

Après le débarquement anglo-américain en Afrique du Nord (novembre 1942), l’armée française d’Afrique fait son retour dans la guerre contre l’Allemagne et l’Italie. Elle prend part à la campagne de Tunisie qui s’achève par la reddition ennemie en mai 1943, libère la Corse en septembre et participe activement, à partir de novembre, à la campagne d’Italie au sein du Corps expéditionnaire français commandé par le général Juin. Les tirailleurs, spahis et goumiers nord-africains s’illustrent sur les pentes du Belvédère (février 1944) et ouvrent la route de Rome lors de la campagne victorieuse du Garigliano en mai 1944.

Deux mois après l’opération Overlord en Normandie, les Alliés débarquent en Provence le 15 août 1944. L’armée B française (future 1re armée) du général de Lattre de Tassigny est majoritairement composée de soldats africains. Après de violents combats, ces troupes libèrent le 28 août 1944 les ports de Toulon et Marseille. Situés en eaux profondes, ces ports sont essentiels pour soutenir le ravitaillement des armées alliées en France. Remontant le couloir rhodanien, la 1re armée française prend part à la bataille des Vosges et à l’offensive contre Belfort (automne 1944) où goums et tirailleurs subissent, en raison de la résistance ennemie et de mauvaises conditions météorologiques, des pertes importantes. Pourtant, au cours de l’hiver 1944-1945, ces hommes libèrent l’Alsace. Franchissant le Rhin, le 31 mars 1945, la 1re Armée pénètre au cœur de l’Allemagne nazie, et investit Karlsruhe et Stuttgart.

Les combattants de 1939-1945 inhumés à Luynes (3 077 hommes) sont majoritairement tombés lors des combats de la libération de Provence qui ont suivi le débarquement du 15 août 1944.

 

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Adresse

Luynes
Au sud d’Aix-en-Provence, D7, N8

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La nécropole nationale de Vassieux-en-Vercors

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Nécropole nationale de Vassieux-en-Vercors. © ECPAD


En 360°, partez à la découverte des nécropoles du Vercors (Drôme/Isère)


Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette necropole_Vassieux

 

La nécropole nationale de Vassieux-en-Vercors regroupe les tombes de 187 maquisards et civils morts pour la France lors des combats qui se déroulèrent sur le plateau du Vercors en juillet 1944. Créée en 1948 à l'initiative de l'Amicale nationale des Pionniers et Combattants volontaires du Vercors, cette nécropole rassemble les dépouilles des victimes des combats de 1944 dont les corps avaient été inhumés dans un cimetière provisoire situé aux Pouyettes, au nord du village de Vassieux. Ce cimetière, est devenu propriété de l'État.

À l'extérieur de l’enceinte, sont conservées les structures métalliques d’un DFS 230 et d’un Gotha 242, planeurs utilisés par la Luftwaffe, au cours d’opérations aéroportées notamment à Vassieux. Attenante à la nécropole, une salle du Souvenir conserve la mémoire de toutes les victimes du Vercors ; une plaque y rappelle que le corps du sergent Raymond Anne, maquisard de Vassieux, repose dans la crypte du Mont-Valérien, symbole du sacrifice de tous les morts des maquis de France. Une autre inscription affirme : "Ils ne veulent pas de nos regrets. Ils veulent survivre par notre courage et notre foi".

Le plateau du Vercors

Le Vercors, qui culmine à plus de 2 300 m d’altitude, représente une véritable forteresse naturelle de soixante kilomètres de long sur trente de large. Ce site devint un lieu de refuge pour toutes les victimes des mesures de discriminations politiques ou raciales de l’occupant et du régime de Vichy. Avec l’occupation de la zone sud, en novembre 1942, le Vercors devint aussi un lieu de résistance pour ceux qui refusaient l’idée d’une France soumise. Les réfractaires au Service de travail obligatoire vinrent grossir les rangs des maquis. Après la dissolution de l'armée d'armistice, des éléments du 11e régiment de cuirassiers, conduits par le lieutenant Geyer, s'installèrent dans la forêt de Chambarand. De son côté, le 6e bataillon de chasseurs alpins gagna les maquis de l'Isère. Ces deux unités participeront aux combats du Vercors.

En 1942, Pierre Dalloz et Jean Prévost eurent l’idée de transformer le massif en "Cheval de Troie pour commandos aéroportés", afin que le Vercors, situé sur les arrières de l’ennemi, appuie un débarquement allié attendu en Provence. Accepté par Jean Moulin et le général Delestraint, commandant de l’Armée Secrète, ce projet fut approuvé par la France Libre et devint le "plan Montagnards". Sa mise en œuvre fut confiée à Alain Le Ray puis, après Narcisse Geyer,  à François Huet, chefs militaires successifs du Vercors en liaison avec Eugène Chavant, chef civil du maquis. Au début 1944, le Vercors rassemblait près de 500 personnes, souvent très jeunes, ravitaillées par une population généralement favorable, approvisionnés en armes et en médicaments par de rares parachutages alliés.

Le 8 juin 1944, le Vercors répondit à l’ordre de mobilisation générale. Au fil des jours, plus de 3000 volontaires rejoignirent le Vercors. Le 3 juillet, Yves Farge et Eugène Chavant, rétablirent la République sur le massif. Les parachutages permirent progressivement d’équiper le maquis mais seulement en armes légères peu adaptées au combat en montagne. Les principales voies d’accès furent verrouillées et le massif devint pour l’ennemi un enjeu militaire symbolique.

Les combats du 21 au 27 juillet 1944

Le 21 juillet 1944, au travers de l’opération "Bettina", le général Karl Pfaum, commandant la 157ème division d’infanterie de réserve, engage plus de 10 000 hommes avec un appui aérien. Le massif montagneux est encerclé de toutes parts. Pendant que l’ennemi s’élance à l’assaut sur trois axes, la Luftwaffe largue une vingtaine de planeurs au-dessus de Vassieux et des hameaux environnants. La Résistance est prise au dépourvu d’autant que les maquisards, s’affairent à terminer l'aménagement d’un terrain d'atterrissage pour des avions de transport lourd, comme le Douglas DC3/C47/Dakota. Certains croient voir arriver les renforts alliés tant espérés. Les maquisards réagissent au mieux. Cependant, Vassieux tombe aux mains des commandos aéroportés. Ils abattent sans distinction résistants et civils. Au soir de cette intervention, 11 villageois ont été fusillés et 101 résistants tués. Face cette offensive générale, les groupes de résistants voisins alertés par les évènements à Vassieux, notamment des éléments du 11ème régiment de cuirassiers, contre attaquent et contraignent les Allemands à se retrancher dans les ruines du  village.

Dès l'après midi du 22 juillet, les conditions météorologiques sont mauvaises, interdisant tout renfort aérien en hommes et en matériel. Le 23, un nouveau raid aérien permet aux Allemands de recevoir des renforts. Les combats s’intensifient. Durant trois jours dans le village et aux alentours, les Allemands exécutent l’ordre reçu de "tout détruire". Sans distinction, combattants ou civils, hommes, femmes, enfants ou vieillards sont assassinés. Sur les 150 maisons du village, 140 sont complètement démolies. L'église, la mairie et l'école connaissent le même sort. Ce même 23 juillet, le verrou de Valchevrière au nord cède après d’âpres combats où tombe le lieutenant Chabal. Dans l’après-midi le commandement militaire donne l’ordre de dispersion et le retour au maquis. Cet ordre a sauvé un grand nombre de maquisards. Cependant, ceux qui tentèrent de franchir les lignes allemandes ont subit de lourdes pertes.

Le 24, les Pas de l’Est sont franchis par l’ennemi (Pré-Grandu) qui atteint d’autre part le col du Rousset. Les maquisards blessés mais valides évacuent la Grotte de la Luire, transformée en hôpital. Le 25, les différents détachements allemands font leur jonction. La Chapelle-en-Vercors est pillée, 16 otages exécutés. Le 27, les Alliés bombardent le terrain d'aviation de Chabeuil au sud du plateau, mais il est trop tard. Ce même jour, à la Grotte de la Luire, les grands blessés sont achevés par des éléments de la 157e DI qui conduit, partout, des actions répressives.

Après 56 heures de combats acharnés et inégaux, le Vercors est à genoux. Plus de 600 résistants et une centaine d’Allemands sont tués. La population civile paie un lourd tribut : 201 personnes sont tuées, 41 autres sont déportées, 573 maisons sont détruites. Cependant, le Vercors se relèvera : plus de 1500 maquisards reprirent le combat au sein des 6ème BCA et 11ème cuirassiers, unités du Vercors, tandis que la reconstruction du plateau sera engagée.

Pour le prix de son martyre, Vassieux-en-Vercors devient par décret du 4 août 1945, "ville compagnon de la Libération". Un honneur rare qui n'a échu qu'à quatre autres villes : Paris, Nantes, Grenoble et l'île de Sein.

 


 

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Adresse

Vassieux-en-vercors
Au nord de Die D 178

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La nécropole nationale de Saint-Nizier-du-Moucherotte

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Source : MINDEF/SGA/DMPA-ONACVG

 

Création en 1947 par l’association des pionniers et combattants volontaires du Vercors.

 

Combats du plateau du Vercors (juillet 1944).

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Adresse


Saint-Nizier-du-Moucherotte

La doua

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Source : MINDEF/SGA/DMPA-ONACVG

Création en 1952.

Hôpitaux de la ville (1939-1940) . résistance (1940-1945).

Aménagement de 1953 à 1984.

La Nécropole de la Doua a été inaugurée en 1954. Ce lieu honore la mémoire des combattants français, ressortissants des anciens territoires coloniaux et protectorats et alliés tombés lors des guerres de 1914-1918 et 1939-1945.

La Doua a été également un haut lieu de la Résistance française. Durant la Seconde Guerre mondiale, de nombreux détenus de Montluc arrêtés pour faits de Résistance y furent exécutés. Une plaque adossée au "Mur des fusillés" commémore le souvenir du sacrifice de 78 patriotes fusillés par les Allemands sous l'occupation, près de la butte située au centre de la Nécropole. Ce site abrite également les sépultures des militaires des contingents tués en Indochine, Algérie et au Liban.

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Infos pratiques

Adresse

30, avenue Albert-Einstein Villeurbanne 69100
Villeurbanne
Tel : 09 64 18 59 77

Horaires d'ouverture hebdomadaires

de 10H00 à 18H00

En résumé

Accès :
  • Prendre le Boulevard périphérique est de Lyon (boulevard Laurent Bonnevay) Sortir à Villeurbanne - Croix Luizet
  • Tram T1, arrêt IUT Feyssine
Superficie : 86 499 m²
Nombre de corps : Tombes individuelles : 6 040
Ossuaires (2) : 306
Nombre de morts : 6346
1914-18 : 3 209 Français
38 Belges
66 Italiens
55 Russes
2 Roumains
2 Serbes2 Tchécoslovaques
1939-45 : 2 616 Français
39 Britanniques
2 Soviétiques
1 Yougoslave
Autres conflits : Liban : 1 Français

Eléments remarquables

Mur du souvenir. Butte des fusillés.

La nécropole nationale de Thônes

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Nécropole nationale de Thônes. © ECPAD

 

Pour accéder aux panneaux d'information de la nécropole,
cliquer ici vignette_Thones_ 2 ici vignette_Thones_1 et ici vignette_Thones_3_Special

 

Dans la nuit du 27 au 28 mars 1944, après que le capitaine Anjot ait donné au maquis des Glières l’ordre de dispersion, vingt-cinq maquisards, conduits par les lieutenants Bastian et Jourdan, sont pris sous le feu des Allemands dans le défilé de Morette, sur le territoire de la commune de La Balme de Thuy. Une dizaine d’entre eux en réchappent. Les blessés et les prisonniers sont exécutés, les  corps abandonnés sur place.

Quatre jours plus tard, après que douze maquisards aient été fusillés à Thônes, au Villaret, un officier allemand  donne l’ordre au maire, Louis Haase, de faire disparaitre les corps dans une fosse commune. Ce dernier, sollicité pour les victimes de Morette par son homologue de La Balme de Thuy, François Deléan, veut donner à tous ces morts  une sépulture décente. Devant son insistance courageuse, le commandement allemand accepte que des obsèques aient lieu, mais de nuit et en seule présence du maire et du curé. 

Les premières tombes sont creusées dès le lendemain 1er avril à Morette, à la limite des deux communes de Thônes et de La Balme de Thuy, face aux cascades qui descendent du Plateau.

La nécropole des Glières

Dans les semaines qui suivent, discrètement, on y regroupe aussi les corps retrouvés dans les environs. Ainsi, le 2 mai, sont acheminées quatre dépouilles transférées du Plateau, dont celle de Tom Morel.

Au lendemain de la libération du département par les seules forces de la Résistance le 19 août 1944, Julien Helfgott, rescapé d’un peloton d’exécution, consacre durant plusieurs mois toute son énergie à l’identification et au regroupement des corps de ses camarades, tels ceux du capitaine Anjot et de ses compagnons, tombés à Nâves.

Dès l’automne 1945, le cimetière prend sa forme définitive ; on y compte 105 tombes, dont 88 sont celles de maquisards des Glières.

Le parcours de la plupart de ces hommes est retracé dans le musée édifié en ces lieux par les Rescapés à partir de 1962.

Le 5 février 1949 le site est reconnu comme "Cimetière Militaire National". En 1984, il devient la "Nécropole nationale des Glières à Morette" gérée par l’Office National des Anciens Combattants et Victimes de Guerre (ONACVG), établissement public du Ministère de la Défense en charge de ces lieux de mémoire.

Le maquis des Glières

Le 31 janvier 1944, aux ordres du lieutenant Morel, dit Tom, 150 hommes de l’Armée Secrète venus de Manigod se regroupent sur le plateau des Glières pour réceptionner les parachutages d’armes nécessaires aux maquis. Rejoints par un groupe de Républicains Espagnols, puis par deux groupes de Francs-Tireurs et Partisans français, renforcés d’autres formations de l’AS, les effectifs s’étoffent et atteignent 460 à la fin mars. Les forces de répression de Vichy sont partout repoussées.

Mais l’investissement du plateau par la Wehrmacht épaulée par la Milice contraint le capitaine Anjot, successeur de Tom Morel, tombé le 10 mars à Entremont, à ordonner la dispersion le 26 mars. Tués, fusillés ou déportés, 129 maquisards y laissent la vie mais les maquis se reconstituent et, après un nouveau parachutage sur Glières le 1er août, la Haute-Savoie est libérée par les seules forces de la Résistance dès le 19 août 1944.

L’esprit des Glières

Dès l’époque, Glières est magnifié depuis Londres par la radio de la France Libre, comme l’image de la vraie France à libérer, face à la France asservie et dévoyée de Vichy.

Avec ceux de l’Armée Secrète, largement issus des Jeunesses Catholiques et encadrés par les officiers et sous-officiers du 27e BCA, avec ceux des Francs Tireurs Partisans d’inspiration communiste, avec les Républicains Espagnols, avec les Réfractaires au Service du Travail Obligatoire, venus de toute la France, de tous milieux, de toutes opinions, de toutes religions, derrière leur devise "vivre libre ou mourir", les hommes des Glières relèvent les valeurs de la France, alors bafouées et trahies.

La Nécropole de Morette, avec ses étoiles de David parmi les croix latines et ses cocardes de la République espagnole aux côtés de la cocarde française en offre une émouvante illustration.

Assurer la pérennité d’un héritage

Dès l’automne 1944, sous l’impulsion du lieutenant Louis Jourdan, alias Joubert, seul officier survivant, les "Rescapés des Glières", comme ils se désignent, se constituent en association. Leur but est d’honorer la mémoire de leurs camarades disparus et d’aider les familles, mais aussi de faire vivre les valeurs dont ils sont porteurs. Ainsi aménagent-ils la Nécropole de Morette telle que nous la connaissons aujourd’hui. Ils y installent un musée de la Résistance. Ils y organisent des cérémonies riches de sens et d’émotion.

En 1973, sur le plateau des Glières, ils font ériger par le sculpteur Émile Gilioli un "Monument national à la Résistance", inauguré par André Malraux.

L’âge venu, pour assurer la pérennité de leur héritage, ils décident une large ouverture de leur Association, aujourd’hui "Association des Glières, pour la mémoire de la Résistance" et le don de leurs biens au Conseil Général de la Haute-Savoie, à charge pour celui-ci d’en assurer la gestion et de ménager un accueil  sur les sites de Morette et du plateau des Glières.

Au nom de l’État, propriétaire de  la Nécropole, l’Office National des Anciens Combattants et Victimes de Guerre, chargé de veiller à la reconnaissance et à la solidarité de la nation pour le monde combattant et au soutien des victimes de guerre, concourt à cette pérennité.

Faire vivre l’esprit des Glières

Aujourd’hui, avec l’appui de l’Association des Glières, les médiateurs du "service mémoire et citoyenneté" du Conseil Départemental accueillent et guident les milliers de visiteurs qui, chaque année, affluent en ces lieux.

Parmi eux, des milliers d’enfants des écoles sous la conduite de leurs enseignants reçoivent à Morette ou au plateau des Glières une contribution, toujours actuelle, à leur éducation à la citoyenneté : ces lieux inspirés leur disent ce qu’est la France où nous devons vivre au-delà de nos différences, la France de la liberté, de l’égalité et de la fraternité.

 

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Adresse

Thônes Morette
À l’est d’Annecy, D 909

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En résumé

Eléments remarquables

Mur du souvenir aux morts du bataillon des Glières - Monument aux morts des Glières