Un jeton de présence au siège de Paris

©Collection Maurice Bleicher

 

La capitulation de Sedan et la défaite de l’armée impériale en septembre 1870 ne marquent pas la fin de la guerre franco-prussienne. La République nouvellement proclamée entend en effet poursuivre le combat, elle lève en hâte des troupes et met en défense la capitale pour empêcher son investissement.

Au soir du 19 septembre 1870, Paris est toutefois encerclé. Les troupes françaises, garde nationale et troupes de ligne mêlées, s’illustrent bientôt aux batailles de Châtillon, de Buzenval, du Bourget et de Champigny, mais ne parviennent pas à desserrer l’étau allemand.

Le 5 janvier, les batteries prussiennes commencent à bombarder Paris. La situation apparaît vite sans issue alors que les conditions de vie de la population civile prise sous les obus (froid et rationnement) se dégradent rapidement. Après l’échec des dernières tentatives de percée, une convention d’armistice et un cessez-le-feu sont conclus le 28 janvier.

La médaille présentée évoque ces moments terribles du siège de Paris

Le Moniteur du Puy de Dôme du 26 janvier 1871 nous renseigne sur son origine : "On a frappé à Paris une médaille commémorative du siège, uniquement destinée aux personnes qui n'ont pas quitté la capitale au moment du danger. Elle est en bronze, sur l'une des faces se trouve un groupe symbolique représentant Paris repoussant l'étranger, sur l'autre on lit : République française, jeton de présence. Un espace libre permet à chaque citoyen d'y faire inscrire son nom."

Frappé par la Monnaie de Paris en argent et en cuivre, ce jeton pouvait être acquis par les civils ou militaires qui avaient été présents lors du siège.

Cette pièce, attribuée à Hyppolite Huot, est une variante particulière de ce jeton puisqu’elle a été spécifiquement frappée à la demande du lieutenant-colonel Saunier, chef de corps du 4ème régiment de Paris, pour les militaires de la 2ème compagnie du 9ème bataillon de cette unité.

Le 4ème régiment de Paris est un des régiments de guerre de la garde nationale de la Seine. Créé en décembre 1870, il est constitué des 9ème, 22ème et 150ème bataillons parisiens, ainsi que du bataillon de Versailles et de Saint-Cloud. Il témoigne de la part prise par la garde nationale dans les combats durant la phase républicaine de la guerre.

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