Une carte de membre du réseau du Musée de l’Homme

Source : collection Maurice Bleicher

 

L’objet de la semaine permet de faire le lien entre le cycle mémoriel qui vient de s’achever et celui qui commence, entre 1940 et 1941.

 

Le réseau du musée de l’Homme, fondé dès l’été 1940 par un jeune linguiste du musée, Boris Vildé, s’étoffe progressivement sur la base des relations personnelles entretenues par ses membres et agrège bientôt d’autres groupes clandestins.

Il s’engage alors dans de multiples activités, monte des filières d’évasion vers l’Angleterre, collecte des renseignements au profit des Britanniques et essaie d’agir sur l’opinion en imprimant tracts et journaux. Le premier numéro du journal Résistance – il y en aura cinq – paraît ainsi le 15 décembre 1940. L’éditorial débute en ces termes : "Résister ! C’est le cri qui sort de votre cœur à tous, dans la détresse où vous a laissés le désastre de la Patrie. C’est le cri de vous tous qui ne vous résignez pas, de vous tous qui voulez faire votre devoir." Les trois derniers numéros paraissent entre janvier et mars 1941.

Dès le début de l’année 1941, en effet, la répression allemande s’abat sur le groupe : entre janvier et avril, 19 personnes sont arrêtées, dont Boris Vildé et Anatole Lewitsky qui seront fusillés au Mont-Valérien le 23 mars 1942. D’autres réseaux prennent alors le relais, dont celui du colonel Hauet jusqu’en juillet 1941, ce qui explique la présence de son nom sur la carte présentée.

Après 1942 et l’arrestation de Germaine Tillion, dernière dirigeante du réseau, les survivants rejoindront d’autres groupes, dont Ceux de la Résistance fondé par Jacques Lecomte-Boinet.

 

La carte elle-même est datée du 3 mars 1947 et distingue un ancien combattant du mouvement, en l’occurrence une femme. Après la Libération, dès l'automne 1944 et jusque dans les mois et les années qui suivent, de nombreux réseaux d'anciens résistants se constituent en effet en associations et amicales. Ils délivrent à leurs membres des documents qui les aident à faire valoir leurs droits d’anciens combattants et valent reconnaissance de leur engagement au service de la France. L’objet ici présenté en est un témoignage.

 

 

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