Camp d'internement de Gurs

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Situé dans les Basses-Pyrénées – aujourd’hui les Pyrénées-Atlantiques – le camp de Gurs, est ouvert au printemps 1939. Il fonctionne jusqu’en 1945, à la fin de la seconde guerre mondiale sous l’autorité de l’administration française. Plus de 60 000 personnes de 52 nationalités y sont internées, dans un camp entouré de 250 kilomètres de barbelés. 

Les mémoires de Gurs sont plurielles et convergentes. La chronologie les distingue, mais ne doit pas les diviser ou les séparer : l'histoire les unit. C'est donc une page de l'histoire européenne qui se lit ici, de la guerre d'Espagne aux heures sombres de l'Occupation. Comme un écho de l'histoire mondiale qui résonne encore de nos jours aux confins du Béarn. 

Inscrit dans le réseau des lieux de mémoire de la Shoah, le site du camp de Gurs est ouvert à la visite. Et si peu de traces originelles subsistent, un parcours mémoriel rend hommage aux internés comme il commémore les horreurs de l’internement et de la déportation.


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Un camp béarnais, une histoire universelle

Construit en 42 jours entre avril et mai 1939, le camp de Gurs occupe une surface de 2 kilomètres de long sur 400 mètres de large. Il est composé de 13 îlots de baraquements pour une capacité de 18 000 internés qui est souvent dépassée.

Les Espagnols et les volontaires des Brigades Internationales sont les premiers à subir les conséquences de cette politique d'exclusion que le camp de Gurs incarne et concrétise. 

D'autres suivent. Les « Indésirables » de la IIIème République et les opposants politiques aux premières heures du régime de Vichy. Puis les populations juives, déportées du Sud-Ouest de l'Allemagne notamment. Gurs devient alors l’antichambre de la mort, étape sur un trajet mortifère vers les camps de concentration et d'extermination à l’Est de l’Europe. A la Libération, quelques prisonniers de guerre et des collaborateurs peuplent pour un temps les baraques, ainsi que des guérilleros de retour de l’opération du Val d’Aran. En 1945, à la Libération, le camp de Gurs est entièrement démantelé. Les baraques et hangars sont détruits ou vendus. Une forêt est plantée en lieu et place des anciennes installations.

Tous les internés font le même chemin. Arrivés en train à la gare d'Oloron Sainte-Marie, les futurs internés sont amenés en camion jusqu'au camp de Gurs. Là, les conditions de vie sont terribles. La boue, omniprésente sur la lande marécageuse. La faim et les maladies, conditions de vie misérables. Les puces, les poux, les punaises et les rats comme compagnons de chambrée, avec les 59 autres internés qui étaient parqués ensemble dans une seule baraque, alignés sur les paillasses, à même le sol.

Les 3 907 déportés directement à Auschwitz et Maïdanek inscrivent le camp de Gurs dans la mécanique meurtrière et implacable de la Shoah. Les 1073 tombes, certaines de nouveau-nés, témoignent de l'horreur des conditions de vie du camp. 

Mais le camp de Gurs, ce sont aussi 50 naissances. La place et le rôle des associations caritatives, œuvres de secours est essentiel lorsque l’on parle de la vie du camp, peut-être un peu plus encore quand on s’attache au vécu des femmes et des enfants.

Enfin, à Gurs comme dans les autres lieux concentrationnaires, il y a eu des milliers de créations artistiques, dessins, peintures ou partitions musicales qui illustrent toute la résistance dont ont su faire preuve celles et ceux à qui on avait alors tout enlevé, jusqu’à la dignité. 

Ces témoignages nous rappellent la force de l'espoir qui anime celles et ceux qui ne se résignent pas. Au nom d'un idéal, pour un enfant, pour croire en un avenir meilleur. Ils nous enseignent aussi combien la culture est importante. Celle qui crée de la beauté et de l'émotion. Celle qui réunit. Celle qui offre la possibilité d'aller vers l'autre pour le rencontrer, partager.

Le mémorial national

En 1994 a été inauguré le mémorial national du camp d'internement de Gurs. L'artiste israélien Dani Karavan l'a conçu comme un parcours de réflexion en trois temps sur l'internement dans les camps français pendant l’Occupation. A l'extrémité de la route centrale du camp, la charpente d'une baraque rappelle au visiteur les rudes conditions de vie des internés, entassés à plus de soixante dans ces étroits bâtiments. Une voie ferrée longue de 180 mètres part de cette baraque pour symboliser l'ultime voyage vers les camps de la mort, dernière destination de nombreux internés Gursiens. A l'entrée du camp, les rails viennent s'échouer sur une dalle de béton entourée de barbelés représentant les camps de concentration et d'extermination nazis.

 

Le cimetière du camp

Il rassemble plus d'un millier de tombes des internés morts au camp de Gurs entre 1939 et 1943. Restauré en 1961 par les villes et le Consistoire israélite du Land de Bade, il comporte deux stèles : l'une en hommage aux Espagnols et Brigadistes et l'autre dédiée à la mémoire des Juifs, pour la plupart expulsés par les nazis des Länder de Bade, du Palatinat et de la Sarre en octobre 1940 vers Gurs, avant la décision de la solution finale.

La route centrale du camp et les chemins adjacents

Reliant l'ancienne entrée du camp située sur la route de Mauléon et le cimetière, la route du camp s'étend sur près de deux kilomètres, parallèlement à la D 936. L’allée des internés, monumentale installation dont la sobriété des formes n’a d’égal que le poids des mémoires qu’elle honore, rend un vibrant hommage à tous les internés. Au milieu des arbres et des fourrés qui recouvrent désormais le site, le visiteur peut également découvrir la restitution d’une baraque réalisée en 2007 par des classes de Terminales du lycée professionnel des métiers du bâtiment de Gelos (64). 
 


 

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    Infos pratiques

    Adresse

    Rue des Pyrénées / D836 64190
    Gurs
    05 59 38 00 33

    Tarifs

    Visites libres gratuites / Visites guidées sur réservation payantes

    Horaires d'ouverture hebdomadaires

    7j/7 – 24h/24

    Site Web : www.campgurs.com