Camps dans les Pyrénées-orientales (66)

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Camp provisoire près d'Amélie-les-Bains
Le camp d'Amélie-les-Bains. Source : Cartes postales APA
Corps 1



En raison de leur situation géographique (frontière pyrénéenne avec l'Espagne, littoral méditerranéen), les Pyrénées-Orientales ont joué un rôle de premier plan dans les politiques françaises à l'égard des réfugiés ou des personnes considérées comme indésirables sous le régime de Vichy. Les lieux suivant sont à jamais empreints de leurs parcours :

Amélie-les-Bains

Centre de rassemblement puis centre d'accueil pour Espagnols et membres des Brigades internationales, ouvert en février 1939.

 

Camp provisoire près d'Amélie-les-Bains. Source : Collection Rodriguez (fonds Chauvin).

Argelès-sur-Mer

Le Camp ou Centre d'hébergement, fonctionne de février 1939 à novembre 1941. Il était constitué d'abris creusés à même le sable, puis de baraquements construits par les internés. Il réunissait des hommes, des femmes et des enfants, Basques espagnols (5 000), ressortissants d'Europe centrale, latino-américains, coloniaux des colonies françaises ou espagnoles, Arméniens, au motif d'être des "étrangers en surnombre dans l'économie nationale", des "individus susceptibles de nuire à la sécurité nationale".

 

Argelès-sur-Mer.  Source : Cartes postales APA

Le Groupe de Travailleurs Etrangers n°427 était rattaché au camp d'Argelès. Il comprenait 400 personnes employées dans une usine de confection à Yzeaux. Son activité est connue entre janvier 1941 et juin 1942. La ville d'Argelès a décidé de créer un Centre de la Mémoire de la Retirada, des exils et des camps du Sud de la France de 1939. Ce lieu s'inscrit dans le cadre du programme INTERREG III A France-Espagne 2000-2006. Ce projet est mené en partenariat avec la ville de La Jonquera en Catalogne sud, qui crée de son côté le "Museu de l'Exili".

Arles-sur-Tech

Il s'agit d'un centre de rassemblement puis centre d'accueil pour Espagnols et membres des Brigades internationales. Il est ouvert en février 1939.

Le Barcarès

Le dispositif de Barcarès se compose :

  • d'un camp centralisateur, dont le fonctionnement est connu de février 1939 à juin 1942, et constitué d'abris creusés à même le sable, puis de baraquements construits par les internés, qui réunissaient des hommes, des femmes et des enfants espagnols au motif d'être des "étrangers en surnombre dans l'économie nationale" (février 1939 : 13 000 personnes, avril 1942 : 600 en raison d'une mortalité élevée pour cause de dysenterie) .
  • d'un Groupe de Travailleurs Etrangers n° 416 "camp du maréchal Joffre", dont l'activité est connue d'avril 1942 à juin 1942 .
  • d'un Groupe de Travailleurs Etrangers, n° 319, attesté en août 1942.

 

Républicains Espagnols au camp de Barcarès en 1939. Source photo : Inconnue

La Bouleternère

accueillait un Groupe de Travailleurs Etrangers.

Bourg-Madame

a été pourvue d'un centre d'accueil créé lors de la guerre civile espagnole, pour les Espagnols et les membres des Brigades internationales "indésirables soumis à des mesures de surveillance étroite" (décret-loi du 12 novembre 1939).

Canet Village

a connu un Groupe de Travailleurs Etrangers d'avril 1941 à octobre 1942.

Gèdre

Camp de prestataires (14, dont quelques uns à Luz-le-Sauveur), connu en août 1940.

Latour-de-Carol

a servi de centre de rassemblement pour Espagnols et les membres des Brigades internationales (connu en février 1939). Le Groupe de Travailleurs Etrangers 412 a été implanté à l'Ille-sur-Têt (attesté par la correspondance en septembre 1942).

Gare de Latour-de-Carol dans les années 20. Source : Carte postale

Mont-Louis

a été un centre de rassemblement pour Espagnols et les membres des Brigades internationales à partir de févier 1939.

L'Hôpital Saint-Louis de Perpignan

a accueilli des hommes, des femmes et des enfants Espagnols, ressortissants du Reich, d'Europe centrale et d'Amérique latine de février 1939 à novembre 1941 - il est encore utilisé en mars 1942. Le site était rattaché aux camps d'Argelès, du Barcarès et de Saint-Cyprien.

Prats-de-Mollo

fut un centre d'accueil pour Espagnols et membres des Brigades internationales (dès janvier 1939).

 

Enfants de réfugiés espagnols, autour du professeur José Brocca, à Prats en 1939. Source : GNU Free Documentation License.

Le Camp d'hébergement pour Espagnols (environ 80 000) de Saint-Cyprien, a fonctionné de février 1939 au 31 octobre 1940. Il a servi ensuite à l'Internement d'hommes, de femmes et d'enfants, Espagnols, des Brigades internationales, puis des ressortissants allemands, Juifs apatrides, Polonais, Hongrois, Tchèques, Belges et Hollandais, en raison de la guerre civile espagnole, puis de leur statut d'"étrangers en surnombre dans l'économie nationale" ou pour "espionnage en faveur du Reich". Les locaux ont été creusés à même le sable. Des cabanes "Adrian" par la suite.

Le camp était divisé en quatre îlots (100X70 m). Il avait une annexesà l'hôpital Saint-Louis de Perpignan. En mai 1940 on compte 5 000 internés, en août 1940 : 3 168 (en raison du rapatriement des ressortissants du Reich), en octobre 1940 : 6 000 personnes. La mortalité était élevée (262 décès) notamment chez les jeunes enfants, en raison de la diphtérie. En octobre 1940, 3870 hommes sont transférés vers le camp de Gurs avant leur déportation à Auschwitz. A l'été 1940, les autorités procédèrent au transfert de quelques volontaires vers les mines de sel de Theresienstadt (Pologne).

Camp Saint Cyprien. Source : Collection Yadvashem

Soler

a été dotée d'un Groupe de Travailleurs Etrangers entre avril 1941 et octobre 1942.

 

 Sources : Amouroux Henri, La grande histoire des Français sous l'Occupation. Carrasco Juan, Album souvenirs de l'exil républicain espagnol en France.
Klarsfeld, Serge, Mémorial de la déportation des Juifs en France. Laharie Claude, Le camp de Gurs. Vormeier Barbara, dans : Emigrés Allemandes en France 1685-1945.
Weill Joseph, Contribution à l'Histoire des camps d'internement dans l'Anti-France. Moine André, La déportation et la résistance en Afrique du Nord. Peschanski Denis, La France des camps (1938-1946)