Le commandement : dans les coulisses du CPCO

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Par l'état-major des armées

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Forum international de la Cyber sécurité, Lille, 2017. © H. Cortinat

En 2015, dans un contexte opérationnel exceptionnel, le commandement des armées a connu une grande transformation avec le regroupement des états-majors et services du ministère à Balard, Paris 15e. Le chef d’état-major des armées voit désormais son équipe de commandement regroupée en un même lieu autour de lui et le centre de planification et de conduite des opérations situé au cœur de ce nouveau pôle opérationnel.

 

Corps 1

Le CPCO au cœur de son nouvel environnement

Implanté au centre de "l’Hexagone" de Balard depuis l’été 2015, le centre de planification et de conduite des opérations (CPCO) est une structure à part dans les mains du chef d’état-major des armées (CEMA). Il répond au besoin de concentrer et de rationaliser l’organisation du commandement au profit du CEMA dans ses responsabilités de conseiller militaire du gouvernement et de commandant opérationnel des forces françaises engagées.

Il a été positionné au cœur du Pôle Opérations, bâtiment ultrasécurisé qui a bénéficié lors de sa construction d’une attention toute particulière et a profité d’une coordination étroite entre les architectes et les futurs utilisateurs. En dernier lieu, il permet à tous ses agents de bénéficier d’une ergonomie moderne et d’outils fonctionnels de dernier cri.

À la fois état-major d’aide à la décision et centre de commandement permanent, le CPCO est situé à proximité immédiate des autres entités de la "Communauté des opérations" : états-majors opérationnels des trois armées, Opérations spéciales, Cyber défense, Forces nucléaires, Commandement interarmées de l’espace. Ce regroupement renforce la synergie des différents acteurs, facilite la planification et la conduite des opérations, et optimise le processus décisionnel.

Un atout maître dans les mains du CEMA

Le CPCO se trouve à la charnière entre le pouvoir politique et le haut commandement militaire. Il traduit ainsi les directives et orientations gouvernementales en termes de planification et de réponse opérationnelle incombant aux armées. Il sert également de courroie de transmission indispensable pour préserver la liberté d’action du président de la République dans sa décision d’engagement des armées. Cette originalité française autorise une grande réactivité dans l’engagement des forces et amène le CPCO à agir vite, tout en maîtrisant la complexité d’un environnement interministériel.

 

Opération "Sentinelle" à Balard. © C. Lebertre/DICOD

 

De par ses fonctions d’anticipation stratégique, il a la responsabilité d’éclairer le CEMA et de contribuer à la définition de sa stratégie militaire, en développant une planification pré-décisionnelle, orientée vers l’engagement des forces armées.

De par ses fonctions de planification, il assure le recueil et l’actualisation des éléments d’information nécessaires au CEMA dans ses responsabilités politico-militaires et lui propose autant que de besoin des réponses militaires aux crises potentielles ou en cours.

De par ses fonctions de conduite des opérations, le CPCO apporte au CEMA son savoir-faire opérationnel et l’expérience accumulée au fil des opérations extérieures menées par les armées françaises depuis la fin de la guerre d’Algérie.

Une organisation flexible

Adapté à son temps, le CPCO agit dans une logique tridimensionnelle interarmées, interministérielle et multinationale. Il accueille en son sein une douzaine d’officiers de liaison de nations alliées et peut décliner à partir de sa ressource un état-major européen de niveau stratégique pour commander une mission dans le cadre de la politique de sécurité et de défense de l’Union.

Dans un contexte d’insécurité accrue et face au terrorisme djihadiste, aux nouvelles menaces qui se développent dans le cyberespace, dans un continuum de conflictualité qui s’étend du Sahel au Levant et jusque sur le territoire national, ses 250 militaires de tous grades et de toutes les armées, directions et services, œuvrent 24 heures sur 24, sept jours sur sept, pour assurer la permanence et la continuité du commandement stratégique des engagements opérationnels des armées françaises.

Certaines crises nécessitent un suivi spécifique renforcé. L’organisation matricielle du centre par zones géographiques et par bureaux métiers permet de monter à la demande des cellules dédiées selon des besoins circonstanciels.

Entre 2015 et 2016, trois cellules de crise ont été armées successivement et ont fonctionné en même temps dans la durée : la cellule de crise Levant, la cellule de crise pour la République centrafricaine et la cellule de crise Territoire national, constituée dès les attentats de janvier 2015 et renforcée après les attentats du 13 novembre 2015.

 

Opération "Sentinelle" sur la BA 721, Rochefort. © M. Buis/Armée de l'Air

 

Perspectives d’évolutions

Outil stratégique au service du CEMA totalement dédié aux opérations, le CPCO s’adapte en permanence au contexte politique et géopolitique, à l’évolution des menaces et des risques, évoluant sans cesse dans son organisation et ses processus, grâce au développement des outils d’information et de commandement que son Centre de veille et de situation opérationnelle (CSVO) contribue à fédérer.

Témoignent de sa capacité d’adaptation, l’intégration en son sein depuis 2016 d’un officier général Cyber et d’un centre opérationnel de cyber défense ou encore l’évolution des processus qui permettent de mieux intégrer les différents contrôleurs opérationnels répartis sur les théâtres d’opérations.

"Cœur nucléaire" des opérations interarmées du niveau stratégique, planifiées et mises en œuvre tant sur le territoire national qu’au-delà de nos frontières, le CPCO conduit aujourd’hui trois missions majeures – "Barkhane" au Sahel, "Chammal" au Levant et "Sentinelle" en France - et oriente la contribution des armées françaises dans une dizaine d’autres opérations.

Source : État-major des armées