1944, 80e anniversaire de la libération

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Chapeau

En 1944, les débarquements alliés sur les côtes de Normandie et de Provence marquaient les débuts des combats pour la libération du territoire national. En 2024, le ministère des Armées et ses partenaires vous convient à de nombreux rendez-vous, partout en France, pour commémorer cette année décisive.

Membres de la Résistance française en embuscade contre les Allemands sur le plateau des Glières en Savoie, début 1944. © Tallandier / Bridgeman Images
Texte

Le 6 juin 1944, un nouveau front s’ouvre à l’Ouest alors même que les troupes du Reich ne cessent, à l’Est, de perdre du terrain face à l’Armée rouge. En France, les débarquements de Normandie puis de Provence, les 6 juin et 15 août 1944, précédés par d’audacieuses opérations aéroportées, forcent les fortifications allemandes, tandis que, partout, les résistants sortent de l’ombre et joignent leurs efforts à ceux des soldats alliés pour contraindre l’occupant à évacuer le territoire national. En Normandie et le long de la vallée du Rhône, en France mais aussi partout ailleurs en Europe, les combats sont rudes, la population payant un lourd tribut et les Nazis multipliant massacres et déportations. Celles-ci se poursuivent durant toute l’année 1944 et, dans les lieux de mise à mort, l’activité exterminatrice ne faiblit pas.

Au cœur du dispositif mémoriel

L’année 2024 constitue un temps fort du cycle commémoratif du 80e anniversaire de la Seconde Guerre mondiale. Elle est l’occasion de renforcer la cohésion morale du pays en rappelant les valeurs qui le fondent et au nom desquelles il a combattu sur son sol en 1944. Deuxième acteur culturel de l’État, le ministère des Armées, à travers sa Direction de la mémoire, de la culture et des archives (DMCA), organise de nombreuses cérémonies commémoratives et manifestations d'hommage aux combattants qui se sont illustrés ou qui sont tombés pendant cette période. Au service de la mémoire des conflits contemporains, la DMCA oeuvre en étroite collaboration avec les collectivités locales, les associations d'anciens combattants et les fondations de mémoire. Elle anime également le Réseau des musées et mémoriaux des conflits contemporains (RMMCC), qui comprend notamment les hauts lieux de la mémoire nationale, placés sous la responsabilité du ministère et gérés par l’Office national des combattants et des victimes de guerre (ONaCVG). En 2024, le mémorial du Mont-Valérien (Hauts-de-Seine), le Centre européen du résistant déporté (ancien camp de Natzweiler-Struthof, Bas-Rhin), le mémorial des martyrs de la déportation (Paris), le mémorial national de la prison de Montluc (Rhône), le mémorial du débarquement et de la libération de la Provence, au Mont-Faron (Var) seront plus particulièrement sollicités.

Des temps forts sur tout le territoire

Mis en place en septembre 2023, le Groupement d'intérêt public (GIP) « Mission du 80e anniversaire des débarquements, de la Libération de la France et de la Victoire », dit « Mission Libération », est, dans ce cadre, chargé de préparer et de coordonner les cérémonies de commémoration des événements de 1944 et 1945. Son équipe travaille avec tous les ministères concernés, ainsi qu’avec les acteurs régionaux, les partenaires nationaux et internationaux, pour organiser et promouvoir des actions commémoratives, à toutes les échelles. De fait, les initiatives se multiplient d’ores et déjà, partout en France. Ainsi, dans la Drôme, des cérémonies seront organisées pour commémorer les combats qui se sont déroulés sur le plateau du Vercors, mais aussi les massacres commis par les occupants, en juillet 1944, à l’encontre des civils et des résistants, dans les villages de Vassieux-en-Vercors et la Chapelle-en-Vercors. Non loin, le plateau des Glières, en Haute-Savoie, accueillera aussi de nombreuses cérémonies. Il avait été choisi comme terrain de parachutage par les Alliés et, en mars 1944, les résistants y ont mené des combats très difficiles, dans la neige et sans armes lourdes, contre les troupes allemandes. 155 maquisards furent tués, 30 portés disparus, 160 faits prisonniers, dont la plupart furent torturés avant d’être fusillés ou déportés. L’année 2024 est aussi l’année des 80 ans du massacre de la population d’Oradour-sur-Glane (Haute-Vienne) par une unité de la division SS Das Reich, le 10 juin 1944. Devenu un symbole de la barbarie nazie, il s’agit du plus important massacre de civils commis en France pendant la Seconde Guerre mondiale. Le Centre de la mémoire d’Oradour prépare un vaste programme de manifestations artistiques et culturelles, destinées à un large public et gratuites, pour accompagner cette commémoration. Dans l’Ain, tout au long de l’année, le musée mémorial de la Maison d’Izieu met les arts au coeur de son hommage. Les Journées de la Mémoire, organisées du 4 au 7 avril dans les grandes villes de la région Auvergne-Rhône-Alpes, permettront de rassembler un large public autour du souvenir des enfants raflés et déportés, en avril 1944, sur ordre de Klaus Barbie.

Un parcours mémoriel en Italie

En 1944, la France est aussi engagée militairement aux côtés de ses Alliés en Italie. Les troupes du Corps expéditionnaire français (CEF), commandées par le général Juin, s'illustrent particulièrement durant cette terrible campagne. Leur engagement a été déterminant pour percer la ligne de défense allemande sur le Garigliano et donner un élan décisif à la libération de Rome, puis de la péninsule. La mémoire de ces combats et des maints soldats français disparus, parmi lesquels de très nombreux combattants nord-africains, sera célébrée au printemps au cimetière militaire de la ville de Venafro, à Rome et à Sienne.

Transmettre

Le sens d’une commémoration réside dans le projet qu’elle transmet et l’histoire qu’elle véhicule. Pour être comprise, cette histoire doit être enseignée et expliquée, notamment aux plus jeunes générations. La DMCA du ministère des Armées soutient ainsi quotidiennement, dans le cadre de ses partenariats avec les ministères chargés de l’Éducation nationale, de la jeunesse, de l’Agriculture et de la Mer, mais aussi des Affaires étrangères, de nombreuses actions pédagogiques menées par les enseignants. Elle met à disposition, sur la plateforme Educ@def du site Chemins de mémoire, des ressources variées permettant d’aborder en classe les questions de la défense et de la sécurité nationale. Elle participe ainsi à la diffusion d’une culture et d’un socle de valeurs communs que les commémorations en cours ont précisément pour but d’entretenir et de raviver.


Auteur
La rédaction

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