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La nécropole nationale de Dugny-sur-Meuse

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Nécropole nationale de Dugny-sur-Meuse. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_Dugny-sur-Meuse

 

La nécropole nationale de Dugny-sur-Meuse regroupe 1 386 Français morts pour la France, notamment lors de la bataille de Verdun. Créée en 1916, puis aménagée jusqu'en 1934, elle rassemble les dépouilles de soldats inhumés initialement en tombes isolées ou dans des cimetières militaires provisoires comme celui de Thierville. Les restes mortels de 124 combattants parmi lesquels ceux des victimes de l'incendie du tunnel de Tavannes ont été rassemblés dans un ossuaire. Depuis 1962, ont été réunies, en ce lieu, les 135 dépouilles des soldats morts en 1940 dans le département, notamment ceux du 9e régiment de tirailleurs marocains (RTM) tués en mai-juin.

Parmi les soldats inhumés à Dugny repose le corps du général Ernest-Jean Aimé, commandant la 67e DI, tombé le 6 septembre 1916 au fort de Souville, inhumé tombe n° 1665. Cet officier-général, né en 1858, choisit, à l’âge de 11 ans, la vie militaire. Colonel au début de la guerre, il reçoit le commandement de la 21e brigade d'infanterie, puis celui de la 67e division d'infanterie. Le 6 septembre 1916, assurant une mission de reconnaissance près du fort de Souville, il est blessé mortellement par un éclat d’obus. A titre posthume, il est cité à l'ordre de l'Armée : Officier Général de la plus haute valeur militaire et morale. Tué glorieusement sur le champ de bataille, alors qu'il allait sur la ligne de feu, reconnaître le terrain du combat et soutenir le moral de ses troupes qui étaient sur le point de se lancer à l'assaut.

La bataille de Verdun, 21 février 1916 – 2 novembre 1916

Le 21 février 1916 l'opération Gericht conçue par le général Falkenhayn est lancée contre les positions françaises. De février à novembre 1916, Français et Allemands vont s'affronter au cours de l'une des batailles les plus emblématiques de l'histoire de la Première Guerre mondiale.

Après avoir bombardé la rive droite de la Meuse et de la ville de Verdun, les Allemands avancent sur le terrain ravagé et progressent de 6 km en quatre jours malgré la résistance du 30e corps d’armée (CA), qui défend le bois des Caures, où tombe le colonel Driant. Le 25 février, l’ennemi s'empare du fort de Douaumont. Le même jour, le général Pétain est chargé de défendre et d'organiser ce front. La route Bar-le-Duc/Verdun devient la Voie Sacrée, axe sur lequel sont transportés, jour et nuit, renforts et munitions.

Bloquée devant Vaux et de Douaumont, la Ve armée allemande élargit alors son action à la rive gauche de la Meuse. Mais, le 9 avril, accrochés à la cote 304 et au Mort-Homme, les Français repoussent les Allemands. La bataille devient pour les troupes engagées, "l’enfer de Verdun". Le duel d'artillerie se fait plus intense. Tranchées et abris sont écrasés. Attaques et contre-attaques se succèdent où les fantassins luttent pied à pied. Du 21 février au 15 juillet, près de 40 millions d’obus de tous calibres sont consommés. La bataille de Verdun devient une bataille d'usure où, sans relâche, les unités françaises se succèdent. Au bout de quelques jours, les survivants sont relevés. Au total, les trois quarts de l’armée sont engagés à Verdun. Au 15 juillet, Français et Allemands enregistrent la perte de 275 000 tués, blessés ou prisonniers. Le 6 juin, après jours de résistance, le fort de Vaux est enlevé par les Allemands. Au Mort-Homme et à la cote 304, la lutte continue. Le 23, 80 000 fantassins allemands, précédés d’un déluge d’obus à gaz prennent le village de Fleury. Le 11 juillet, l'ultime offensive allemande échoue contre le fort de Souville. En effet, depuis le 1er juillet, les Allemands sont obligés de dégarnir le front en raison de l’offensive franco-anglaise sur la Somme.

Le 24 octobre, le fort de Douaumont est repris, tout comme le fort de Vaux en novembre. En août 1917, les Français reprennent la cote 304 et le Mort-Homme, dégageant ces positions de la pression ennemie.

Le village de Dugny-sur-Meuse, base arrière à la bataille de Verdun

En 1874, un ouvrage fortifié est construit à Dugny afin d'assurer la protection de Verdun. Durant la guerre, il n’a pas de rôle militaire prépondérant car il abrite essentiellement les états-majors des unités impliquées dans les combats du secteur de Verdun. Après la chute de Douaumont, il est régulièrement bombardé et partiellement détruit. La prise du fort de Vaux l'expose davantage aux pilonnages. Au cours de la guerre, situé à six kilomètres au sud de Verdun, sur la rive gauche de la Meuse, ce village sert de base logistique pour les Français. Le 25 février 1916 au moment de l'attaque, le général Herr, commandant la région fortifiée de Verdun (RVF) puis le général Pétain installent leur quartier général avant que celui-ci soit installé en mairie de Souilly. Le poste de commandement de Herr est implanté dans le château de La Tour-Loisel à Dugny, tandis que celui du général Pétain est installé à L’hôpital, aménagé dans la commune. Le 18 août 1917, il est bombardé et plusieurs blessé et membres du personnel sanitaire y trouvent la mort.

L’incendie du tunnel de Tavannes 1914-1918

Du 4 au 5 septembre 1916, un incendie, aux origines encore inconnues, se déclare dans le tunnel reliant Tavannes à Souville. Protégés de l'artillerie ennemie, de nombreux soldats y vivent et y travaillent, dans des conditions déplorables, au sein du poste de communication, du poste de secours, ou au sein du dépôt de munitions et de marchandises. Les flammes gagnent très vite les dépôts. Les déflagrations et les fumées sont telles que l’évacuation est impossible. Des centaines de soldats décèdent asphyxiés. Après une semaine d'incendie, on relève plus de 500 victimes, parmi lesquelles le personnel médical et paramédical de la 73e division d'infanterie (DI). Aujourd'hui, leurs corps reposent au sein de la nécropole nationale de Dugny-sur-Meuse.

 

  • Nécropole nationale de Dugny-sur-Meuse. © ECPAD

  • Nécropole nationale de Dugny-sur-Meuse. © ECPAD

  • Nécropole nationale de Dugny-sur-Meuse. © ECPAD

  • Nécropole nationale de Dugny-sur-Meuse. © ECPAD

  • Nécropole nationale de Dugny-sur-Meuse. © ECPAD

  • Nécropole nationale de Dugny-sur-Meuse. © ECPAD

  • Nécropole nationale de Dugny-sur-Meuse. © ECPAD

  • Intérieur du central téléphonique et télégraphique du quartier général de la région fortifié de Verdun,13  janvier 1916. © Collections BDIC

  • Soldats russes engagés sous uniforme allemand qui après avoir désertés leur position sont intérrogés par un gendarme français, janvier 1916. © Collections BDIC

  • Cuisine du 8e Génie, février 1916. © Collections BDIC

  • Bivouac français installé à Dugny, avril 1917. © Collections BDIC

  • Soldats lavant leur linge au lavoir de Dugny, avril 1917. © Collections BDIC

  • Cimetière militaire provisoire à Dugny, avril 1917. © Collections BDIC