Newsletter

Le diplôme de l’Ordre de la Libération attribué à Félix Éboué

Issu d’une famille d’anciens esclaves émancipés par l’abolition de 1848, premier haut-fonctionnaire guyanais, gouverneur du Tchad précocement rallié à la France libre dès le mois d’août 1940, inhumé au Panthéon en 1949 le même jour que Victor Schoelcher…, Félix Eboué occupe une place particulière dans l’histoire française.

Le 26 août 1940, il est le premier gouverneur colonial à reconnaître l’autorité du général de Gaulle, conférant ainsi à la France libre une base à partir de laquelle, et sur laquelle, peut concrètement s’exercer la souveraineté française. Le ralliement du Tchad, vite suivi des autres établissements de l’Afrique Equatoriale Française, permet également le recrutement de plusieurs milliers d’hommes dans des bataillons autochtones qui s’illustreront au Levant et à Bir Hakeim. L’armée coloniale devient ainsi l’armée de la France libre et le ralliement d’une partie de l’empire, parce qu’il offre des moyens militaires et financiers, fournit au général de Gaulle les moyens du gouvernement, ceux d’un début d’autonomie vis-à-vis des alliés britanniques.

Le diplôme ici présenté témoigne du rôle important joué par Félix Eboué dans cette renaissance française : le 29 janvier 1941, il figure en effet parmi les premières personnes décorées de l’Ordre de la Libération par le général de Gaulle.

Le brevet lui-même est plus tardif : ce n’est en effet qu’en 1965 que Claude Hettier de Boislambert, Chancelier de l'ordre de la Libération estime que "ses Compagnons seraient heureux de posséder un document officiel qui, tout en authentifiant leur titre, ait un caractère héraldique et artistique". Il adresse alors à tous les Compagnons, aux familles de Compagnons à titre posthume ou décédés après leur nomination, comme Félix Eboué, ainsi qu'aux unités militaires et communes Compagnon, ce diplôme. Décoré sur son pourtour d'une bordure aux couleurs du ruban de la croix de la Libération, il est orné en son centre du collier de l'Ordre.


 

Pour en savoir plus :