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Les soldats d'Algérie blessés

Capacité d'adaptation de l'armée française : l'exemple de la guerre d'Algérie

Un convoi d'AM M8 de la compagnie saharienne portée de l'oued R'Hir en 1956. © Raymond Varoqui/ECPAD/Défense

À peine sortie du conflit indochinois, l’armée française doit faire face en Algérie à sa deuxième grande guerre de décolonisation tout en entretenant des forces modernes dans le cadre de l’OTAN. Ce conflit voit l’armée et ses techniques de combat évoluer considérablement.

La bataille de Saint-Privat

Bataillon Nr. 9, les chasseurs de Lauenburg, à Gravelotte, Ernst Zimmer (1864-1924), 1910. Source : Kreismuseum Ratzeburg

La guerre franco-prussienne de 1870

"Défense de la porte de Longboyau, château de Buzenval, 21 octobre 1870", Alphonse de Neuville, 1879

La guerre de 1870/1871 oppose la Confédération allemande à la France durant six mois. Les conséquences immédiates qui en résultent sont considérables chez les belligérants : d’un côté, chute du second empire français, guerre civile de la Commune, avènement de la République ; de l’autre, création de l’empire allemand sous l’égide de la Prusse.

 

Musée de la Libération de Cherbourg-Octeville

Le Fort du Roule, musée de la Libération, au sommet de la montagne du Roule. Photo © D. Sohier

Le musée de la Libération se dresse au sommet de la montagne du Roule à Cherbourg. Il est aménagé dans un fort du Second Empire, occupé par l’armée allemande pendant la Seconde Guerre mondiale. Le musée retrace le rôle joué par Cherbourg – premier port libéré – au cours du second conflit mondial, en mettant l’accent sur le quotidien des civils et des militaires.

Le musée de la Libération s’est installé au fort du Roule construit au sommet de la montagne du même nom qui domine la ville. Le fort, culminant à 117 mètres, a été reconstruit sous Napoléon III entre 1853 et 1857. Sa position stratégique, dominant la rade et formant un éperon central entre les deux seules voies de pénétration de l’intérieur des terres vers la ville (les vallées de la Divette et du Trottebecq), en faisait la clé de la défense de Cherbourg, d’où l’expression «qui tient le Roule, tient Cherbourg».

En juin 1940, il fut l’un des lieux phares de la Résistance française devant l’invasion allemande. Pris par les Allemands, le fort est transformé en véritable camp retranché et des souterrains sont creusés dans le roc. Cherbourg devient une forteresse. Le 26 juin 1944, après d’âpres combats, le fort est repris par les Américains, faisant de Cherbourg le premier port libéré de France. Pendant quelques mois, Cherbourg sera le plus important port du monde, avec 25 000 tonnes de matériel débarquées chaque jour !

En 1949, un historien local, M. Lemaresquier, lance l’idée de perpétuer sur ce  lieu les souvenirs du Débarquement et de la Libération de l’Europe. En 1954, avec l’appui de l’Ambassade des Etats-Unis, le musée de la Libération voit le jour avec un parcours retraçant l’histoire du port de Cherbourg depuis le Moyen-Âge et comprenant les salles militaires, plus spécifiquement dédiées à la commémoration de la Seconde Guerre mondiale.

En 1994, à l’occasion du 50e anniversaire du Débarquement, le musée est entièrement rénové et sa muséographie revue. Aujourd’hui, les collections, riches d’environ 500 objets et documents, s’étendent sur 780 m² répartis sur deux niveaux.
Baigné dans la pénombre, le sous-sol évoque l’Occupation, entre 1940 et 1944. Six salles racontent l’exode et la Résistance, la propagande, le quotidien des civils et les préparatifs du Débarquement. L’étage retrace, en pleine lumière, le Débarquement et la Libération. Il permet de découvrir le rôle joué par Cherbourg, premier port libéré, dans l’avancée des troupes alliées. En effet, la prise de Cherbourg, seul port en eau profonde de la région, constitue un objectif stratégique vital pour les troupes américaines débarquées à Utah Beach. La ville est libérée le 26 juin 1944. Elle devient alors le centre d’un impressionnant effort logistique : le port permet le ravitaillement du front par la route, le rail et le Pipe Line Under the Ocean (PLUTO) qui alimente les troupes en pétrole. Cartes, photographies, enregistrements sonores, maquettes, objets et multimédia évoquent l’histoire de la ville.


 

 

 

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Practical information

Address

Musée de la Libération – Fort du Roule 50100
Cherbourg-en-Cotentin
02 33 20 14 12

Site Web : www.cherbourg.fr

La nécropole nationale d’Airvault

Nécropole nationale d’Airvault. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_Airvault

 

La nécropole nationale d’Airvault regroupe les dépouilles de soldats morts pour la France au cours de leur internement au Fronstalag 231. Créé en 1945, ce cimetière réunit 26 sépultures de prisonniers coloniaux dont les corps ont été découverts, à la Libération, sur l’emplacement de l’ancien camp de Veluché. Une stèle de pierre rappelle l’origine de cette nécropole édifiée par le Souvenir Français, avec l’aide la population Airvaudaise.

 

Novembre 1939 - février 1941. Le camp de Veluché : du camp des Polonais au Fronstalag 231

En septembre 1939, la Pologne est envahie par l'Allemagne nazie et l'URSS. Le 3, la France déclare la guerre au Reich. De nombreux Polonais immigrés en France veulent rejoindre leur pays. Avant leur départ, ces volontaires sont regroupés dans des camps afin d'y recevoir une instruction militaire. En novembre 1939, à proximité d'Airvault, le camp de Veluché est ainsi ouvert et accueille les premiers volontaires. Mais au bout de quelques semaines, la Pologne est aux mains des nazis et des Soviétiques.

Le 10 mai 1940, la France est envahie par l’Allemagne. Les premières unités polonaises opérationnelles sont engagées aux côtés des armées françaises et britanniques. Sous la pression ennemie, le front est rompu. Malgré des combats d'arrêt comme celui de la Horgne, les Alliés se replient toujours plus loin. Au lendemain de l'opération Dynamo à Dunkerque, sans allié, l'armée française a perdu tout potentiel offensif. La domination du ciel est définitivement perdue. Désormais, on se bat pour l'honneur. Le gouvernement quitte Paris pour Tours. L’armée française, sans réserves, désorganisée, recule sur l'ensemble du front.  Le 12, au conseil des ministres, le général Weygand annonce que la guerre est perdue. Désormais, l'ordre de retraite général est proclamé. Le 14, les Allemands entrent dans Paris. Après l'armée française, c'est au pouvoir politique de s'effondrer. Succédant à Paul Reynaud, le maréchal Pétain devient Président du Conseil. Il entame les négociations d'armistice alors que des unités luttent encore. Le 17, Pétain demande à l'armée de cesser le combat. Au terme de quarante-cinq jours de violents combats, la France est humiliée, meurtrie et au deux tiers occupée. Dans ces conditions, l’état-major polonais décide de rapatrier le reste de ses effectifs vers l’Angleterre pour poursuivre la lutte.

Plus d'un million de soldats sont faits prisonniers. Le commandement allemand est débordé devant un tel afflux. Les camps comme celui de Veluché sont réquisitionnés avant que d'autres ne soient aménagés hâtivement. Bien vite, les prisonniers de guerre français se voient infliger un traitement différent en fonction de leur origine raciale. Les soldats métropolitains sont ainsi séparés de leurs compagnons d’armes issus du Maghreb ou d'Afrique Noire. Si les premiers sont transférés vers des camps en Allemagne, les 90 000 prisonniers de l’armée d’Afrique sont maintenus dans ces camps de fortune. Autant par haine raciale que par crainte d’une propagation de maladies tropicales, les autorités nazies refusent de voir ces soldats coloniaux sur le sol allemand. Ils restent donc dans ces camps hors des frontières du Reich, appelés les Fronstalags.

À l’été 1940, le camp de Veluché devient le Fronstalag 231 où sont dénombrés près de 1 500 prisonniers coloniaux. Si les tirailleurs marocains et algériens y sont majoritaires, quelques combattants sénégalais et tunisiens partagent leur captivité. Au dénuement le plus total, s’ajoutent les brimades des gardiens. Les conditions d’internement y sont particulièrement difficiles. Les prisonniers sont contraints au travail forcé dans les champs ou les usines. Dans ces conditions, les décès sont courants. Ils sont causés par le manque d’hygiène, les épidémies (tuberculose ou dysenterie) mais aussi par les représailles lors de tentatives d’évasion.

En 1941, les troupes d’occupation procèdent au regroupement des Fronstalags. À partir de février, Veluché est évacué. Les prisonniers sont transférés au Fronstalag 230 à Poitiers. En 1944, les corps de 26 prisonniers sont retrouvés sous un tumulus de caillou au pied du château d’eau de l’ancien Fronstalag 231. Ils sont inhumés sur le site même avant d’être enterrés dans le « cimetière marocain ».

 

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Practical information

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Rue du Fief d'Argent, 79600
Airvault
05 49 70 84 03

Weekly opening hours

Visites libres toute l’année. Fermé entre 13h et 14h.

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Eléments remarquables

Monument aux Français d’Outre-Mer morts pour la patrie

La nécropole nationale de Belles-Forêts - Bisping

Nécropole nationale de Belles-Forêts - Bisping. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_Bisping

 

Après la bataille de Sarrebourg, l'armée allemande regroupe, en août 1914, les corps des soldats français et allemands au sein d'un même cimetière. À la fin de la guerre, ce site est aménagé par l'administration française afin d'y réunir les corps de soldats exhumés de cimetières militaires provisoires de la région de Bisping, Fribourg, Hertzing et Saint-Georges. En effet, le conseil municipal de Bisping adresse une requête au ministre de la Guerre en décembre 1921 pour que subsiste dans le village le cimetière militaire car Bisping était le siège de l’état-major du 16e corps d’armée.

Aujourd’hui, à proximité d'un cimetière militaire allemand réunissant 528 corps, la nécropole nationale de Belles-Forêts – Bisping rassemble 380 corps de soldats français dont cinquante sont inhumés en tombes individuelles. Au sein de cette nécropole est érigé un monument dédié aux morts du 16e corps d’armée engagés à Bisping du 18 au 20 août 1914.

Dans le cimetière communal, repose le colonel Pierre Lamole, du 142e RI, tombé à la tête de ses hommes, le 18 août 1914 en défendant les lisières du village. Une stèle a été érigée à son nom à Mende, dans un square éponyme implanté à l’emplacement de la caserne du 142e RI.

 

18-20 août 1914. La bataille des frontières dans le secteur de Bisping 

Suite au traité de Francfort du 10 mai 1871 réglant les modalités de la défaite française de la guerre 1870-1871, Sarrebourg et la Moselle sont des territoires annexés par l’Allemagne. Dans le cadre du plan XVII, définissant l'emploi des forces françaises, la ville est l’objectif de la 1ère armée qui se regroupe de l'autre côté de la frontière. Après quitté la Lozère, les hommes du 342e régiment d'infanterie (RI), appartenant au 16e corps d’armée (CA), s'installent alors à Lunéville. Le 18 août 1914, ils sont engagés en Lorraine annexée et manœuvrent aux côtés des fantassins du 142e RI en vue d'atteindre les villages de Loudefing et de Mettersheim et pour contrôler le débouché du canal de Salines. En face d'eux, soutenu par de nombreuses pièces d'artillerie, l'ennemi, solidement organisé, dispose aussi de mitrailleuses qui occasionnent des pertes importantes dans les rangs français. Dès les premières opérations, les Français déplorent ainsi la disparition du colonel Lamolle, chef de corps du 142e RI et de son adjoint le lieutenant-colonel Jean Rouhan. Mais, la progression des troupes est entravée par les marécages de l’étang de Vape-Waser où les hommes s’enlisent. Sur les autres flancs, les autres compagnies engagées dans la bataille sont décimées par les bombardements. Le 2e bataillon du 142e RI essaie d’enlever Mettersheim, sans obtenir, malgré l'abnégation des combattants français, le résultat escompté. On déplore la perte de 27 officiers et de 1 150 combattants. À la nuit tombée, du côté français, la retraite est générale. L'ennemi exploite ce succès en talonnant les Français notamment les éléments du 142e RI qui se retranchent à Bisping. De violents combats s'y déroulent. À la hâte, le 81e RI est engagé en vue de ralentir la progression de la VIe armée allemande commandée par le prince Rupprecht de Bavière.

Le 19 août, la situation militaire est accablante pour les Français. Supérieurs en nombre et mieux armés, les Allemands bousculent les positions françaises. Très vite, les Français sont menacés d'encerclement par des forces venues de Phalsbourg. La progression française est stoppée par les troupes de la Landwehr bavaroise. Le choc entre les deux armées se prolonge en d'intenses mêlées au cours desquelles de nombreux officiers et soldats disparaissent. Dans l'affolement et la confusion, nombre de blessés français sont abandonnés aux mains de l'ennemi. Le 20, le les éléments du 142e RI ne peuvent plus progresser. Ils doivent alors se replier à deux kilomètres à l'ouest de Bisping et s'installent sur la cote 260. Au cours de cette manœuvre, la totalité des personnels du service de santé s'est égarée. Au soir de cette journée épouvante, toute la division reçoit l'ordre de reculer sur Mazières et Moussey. Le 21, dans l'autre sens, elle franchit une nouvelle fois la frontière et entame, sous une torride chaleur, son repli jusqu'à Lunéville.

 

Une nécropole typique du début de la guerre

Renfermant principalement les restes mortels de combattants français dans deux ossuaires, la nécropole de Belles-Forêts - Bisping est caractéristique des cimetières militaires du début de la Première Guerre mondiale, et du traitement des corps des soldats défunts par les autorités militaires françaises. En effet, à cette époque, les officiers sont généralement enterrés en tombes individuelles, alors que les hommes de troupe sont inhumés en fosse collective. Ce principe subsiste jusqu'en 1915, mais le recours aux tombes individuelles se généralise pour tous les combattants. La loi du 29 décembre 1915 accorde aux soldats morts pour la France le droit à être inhumé en sépulture individuelle. À Bisping, reposent, en tombes individuelles, la dépouille du colonel Pierre Lamole, chef de corps au 172e régiment d'infanterie (RI), (tombe 1), celle du lieutenant-colonel Jean Rouhan, officier au 142e RI, et celle du capitaine René Willan, officier au 210e RI (tombe 19).

 

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Practical information

Address

Belles-Forêts 57930
Au nord-ouest de Sarrebourg, D. 27,
03 87 86 55 64

Weekly opening hours

Visites libres toute l’année

La nécropole nationale de Ly-Fontaine

Nécropole nationale de Ly-Fontaine. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_necropole_Ly-Fontaine

 

Cette nécropole nationale rassemble 46 soldats français morts pour la France lors des combats du 29 août 1914. Les corps de ces soldats ont été inhumés initialement dans une fosse commune. Après la guerre, en 1921, un monument est édifié sur l’emplacement de cette sépulture collective pour rendre hommage à ces combattants en particulier à ceux du 236e régiment d’infanterie (RI). Ce monument sert également de monument aux morts de la commune et rappelle ainsi le souvenir de huit habitants du village morts au cours de la guerre. Une autre plaque rappelle la mémoire des quinze hommes tués en avril 1917 dont les corps reposent aujourd'hui dans le cimetière communal.

 

La bataille de Guise - 28-30 août 1914

Après l'échec de la bataille des frontières et la perte de Charleroi, le haut-commandement français veille à ralentir l’avancée des troupes allemandes qui progressent vers Paris. Après avoir été engagée en Belgique, la 5e armée du général Lanrezac entame un mouvement rétrograde pour s'opposer aux troupes allemandes du général von Bülow.

Au soir du 27 août 1914, la situation est délicate. La 5e armée est menacée sur ses deux flancs. Lanrezac envisage déjà l'éventualité d'une retraite sur Laon. Le 28 août, après le désastre de Mons, le général Haig, commandant le 1e corps britannique, informe Lanrezac que l'armée anglaise ne peut plus combattre et entame son repli. Pourtant, le général Joffre prescrit à la 5e armée de surprendre son recul pour attaquer en direction de Saint-Quentin, que les Allemands occupent. A la hâte, des troupes de réserve sont engagées notamment à Renansart. Le 10e corps d'armée (CA) supporte l'effort mais ne peut contenir la poussée allemande. Aussi, cherche-t-il à se déployer plus au sud pour dégager Saint-Quentin. Mais faute de moyens, cette initiative échoue. L'ennemi progresse encore. Le 1er CA, après une intense préparation d'artillerie, est engagé sur le front de Jugueuse à Vervins. Face à cette attaque, l'ennemi décroche. Poursuivant son effort, le 1er CA conquiert Jonqueuse, Bertaignemont, Clanlieu, Puisieux et refoule le Xe corps allemand sur Guise. Grâce à ce soutien, le 10e CA reprend la Garde, Saint Richaumont, Colonfay et le Sourd. Mais, la présence de troupes allemandes au sud de l'Oise le 29 août oblige Lanrezac à engager les combats sur l'Oise.

Au terme de ceux-ci, les Français permettent à ralentir le rythme de la progression allemande. Pour autant, la 5e armée reste toujours menacée sur ses ailes. De plus, le corps expéditionnaire britannique poursuit son repli. En dépit des ordres de Joffre, Lanrezac abandonne ses positions si chèrement conquises. En conséquence, malgré ce succès moral et l’inflexion de l'itinéraire défini par le plan d'invasion allemande, Lanrezac est limogé le 3 septembre. Faute de moyens suffisants, Saint-Quentin reste aux mains de l'ennemi jusqu'au 2 octobre 1918. L'occupation y est des plus difficiles. Pillée, bombardée la ville de Saint-Quentin est citée à l'ordre de l'armée en octobre 1919.

 

L'engagement du 236e régiment d'infanterie à Ly-Fontaine

Après les combats du 24 août 1914 dans le secteur de Maubeuge, le 236e RI, régiment de réserve du 36e RI, se replie vers le sud. Les hommes dont beaucoup proviennent de Normandie sont fatigués et n'ont guère le moral. Pourtant, le 29 août, ils reçoivent l'ordre de conquérir Hinacourt et Benay et garder les passages de l’Oise. Mais, faute de soutien le régiment est submergé par une force ennemie supérieure en nombre. Grâce à l'engagement de la 23e compagnie qui résiste à Ly-Fontaine pendant deux heures, le régiment parvient à se replier sans trop de pertes sur Renansart. C'est au cours de ces combats qu'est grièvement le commandant Brémond. Malgré leur état de fatigue, les Normands sont engagés dans un nouvel assaut entre Bethenicourt et Alaincourt et sur Séry-les-Mézières. Ils doivent aussi interdire le franchissement de l'Oise. Mais cette fois, les pertes sont importantes. Débordés par le nord, les hommes, malgré leur dévouement, sont contraints d'abandonner leurs positions. Au terme de deux jours de combats, le 236e RI perd la moitié de ses effectifs. Il est alors contraint de se replier vers le sud et gagne la forêt de Saint-Gobain en vue d'être reconstitué.

Le 17 octobre 1920, la commune de Ly-Fontaine, citée à l'ordre de l'armée, est décorée de la Croix de guerre.

 

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Practical information

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Ly-Fontaine 02440
À 16 km au sud de Saint-Quentin, D 34

Weekly opening hours

Visites libres toute l’année

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Eléments remarquables

Monument-ossuaire - Monuments aux morts du 236e RI tombés aux combats du 29 août 1914

La nécropole nationale de Boulouris

Nécropole nationale de Boulouris. © Guillaume Pichard

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette Boulouris

 

Située sur le territoire de la commune de Saint-Raphaël, la nécropole nationale de Boulouris à Saint-Raphaël regroupe les corps de 464 soldats français morts pour la France lors des combats d’août 1944. De  toutes origines et de toutes confessions, ces soldats appartenaient à l’armée B, conduite par le général de Lattre de Tassigny, qui fut engagée en Provence.

En mars 1960, Raymond Triboulet, ministre des anciens combattants, accepte le don de la municipalité de Saint-Raphaël d’un terrain situé à Boulouris, à l’entrée de la forêt de l’Estérel, afin d’édifier une nécropole commémorant le débarquement de Provence du 15 août 1944. Les travaux se déroulent en 1962-1963. En mars 1964 débutent les opérations de regroupement des corps exhumés des cimetières communaux du Var (Draguignan, Toulon, Hyères, Cogolin, Saint-Tropez…). La nécropole est inaugurée le 15 août 1964 par le général de Gaulle, Président de la République, en présence de nombreux anciens combattants de France et d’Afrique réunis pour commémorer le 20e anniversaire du débarquement de Provence.

Le 15 août 2019, la Nécropole nationale de Boulouris a été choisie par le Président de la République pour être désormais le lieu officiel français de la commémoration du Débarquement de Provence, chaque 15 août.

 

L’opération Anvil-Dragoon

Deux mois après le débarquement de Normandie du 6 juin 1944, les Alliés débarquent en Provence.

Malgré des désaccords stratégiques importants entre les Alliés, le principe d’un second débarquement dans le Sud de la France pour compléter l’opération Overlord, fut entériné dès novembre 1943. En effet, Winston Churchill préférait porter l’effort en Italie du Nord et dans les Balkans. Staline s’y opposa et retint l’option d’un débarquement en Provence qui soulagerait le front de l’Est. Pour le général de Gaulle, cette opération hâterait la libération du territoire. Le président américain Roosevelt trancha finalement en faveur d’une opération dans le sud de la France.

Sauvage et rocheuse, avec de petites plages, la côte provençale ne se prête guère à un débarquement de grande envergure. Mais les fonds relativement profonds proches du rivage permettent aux navires de tirer de près, et la proximité de la Corse autorise l’emploi massif de l’aviation. La libération de la Provence permettra surtout l’utilisation des ports en eau profonde de Marseille et Toulon, vitaux pour le ravitaillement des armées alliées en France.

Forte de 250 000 hommes, la XIXe armée allemande du général Wiese défend le Midi. Les troupes allemandes ont délaissé l’arrière-pays et les axes secondaires pour se concentrer sur les principaux axes de communication, comme la vallée du Rhône, et sur le littoral. Les moyens de la marine et de l’aviation sont très faibles, et les défenses côtières bien moins impressionnantes que celles du Mur de l’Atlantique, même si les ports de Toulon et Marseille, transformés en camps retranchés, sont solidement défendus. Les deux ports ne seront pris qu’après le débarquement qui ne les concerne pas directement. Celui-ci aura lieu entre le Lavandou et Agay, sur 70 km de côte.

 

15 août 1944 : les Alliés débarquent en Provence

Les troupes d’assaut sont confiées au général américain Alexander Patch, le vainqueur de Guadalcanal dans le Pacifique. Il commande la 7e armée américaine, composée du 6e corps américain du général Truscott et de l’armée B française (future 1re armée) du général de Lattre de Tassigny. La présence navale française est bien plus importante qu’en Normandie, avec le cuirassé Lorraine et une dizaine de croiseurs, dont le Montcalm et le Georges Leygues. Les Forces françaises de l’Intérieur (FFI), très organisées dans le Sud de la France et plus particulièrement dans les massifs alpins, sont chargées de faciliter le débarquement en harcelant les troupes allemandes dans l’arrière-pays.

Partie de Corse, d’Italie et d’Afrique du Nord, l’armada alliée (1 370 embarcations et 800 navires de guerre) transporte 500 000 hommes. Elle est appuyée par 1 500 avions. Dans la nuit du 14 au 15 août, plus de 5 000 parachutistes alliés sont largués derrière le massif des Maures, dans la région du Muy, tandis que des commandos prennent d’assaut des batteries ennemies sur la côte. À l’aube, un terrible bombardement aérien et naval s’abat sur la côte, et à 8 heures, les premières vagues d’assaut américaines débarquent sur les plages Alpha, Delta et Camel, entre Cavalaire et Saint-Raphaël. Malgré une farouche résistance ennemie dans le secteur de Saint-Raphaël, le succès du débarquement est total : une tête de pont d’environ 75 kilomètres sur 30 est établie au soir du 15 août.

La libération de Toulon et Marseille

Le 17 août, la XIXe armée allemande reçoit l’ordre de retraite générale, à l’exception des garnisons de Toulon et Marseille. Exploitant leurs premiers succès, les Américains se dirigent immédiatement vers la vallée du Rhône et la route Napoléon, laissant aux Français la difficile mission de prendre Toulon et Marseille, transformées en camps retranchés.

La bataille de Toulon dure du 18 au 28 août. La 1re division française libre prend Hyères et progresse par la côte. La 9e division d’infanterie coloniale manœuvre par la montagne, pendant que la 3e division d’infanterie algérienne prendra Toulon à revers tout en progressant vers Marseille. Les troupes françaises approchent de Toulon, soutenues par l’aviation et l’artillerie navale. Les combats pour prendre les forts de la ville sont acharnés. Ces derniers évoquent au général de Lattre le souvenir de ceux de Douaumont et de Thiaumont où il avait combattu en 1916. Retranchés dans la batterie du cap Cépet sur la presqu’île de Saint-Mandrier, les derniers soldats allemands capitulent le 28 août. Durant les combats de Toulon, les troupes de la 3e DIA ont avancé vers Marseille. Guidés par les résistants qui ont déclenché l’insurrection, les soldats français s’infiltrent jusqu’au cœur de la ville. Après de violents combats urbains, ils réduisent les nids de résistance et libèrent la ville le 28 août.

Empruntant la vallée du Rhône et la route Napoléon, la progression alliée vers le nord est foudroyante : Grenoble est libérée le 22 août, Lyon le 3 septembre. Le 12 septembre à Montbard (Côte-d’Or), la jonction est réalisée entre les troupes françaises de la 2e DB parties de Normandie et celles remontant de Provence.

 

En résumé

Visites libres toute l’année.
Superficie : 5 920 m².
Nombre de corps (tombes individuelles) : 464.
Nombre de morts : 464.
Guerre de 1939-1945 : 464 Français.

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Practical information

Address

Route des Carrières 83700
Boulouris
04 94 50 55 50

Summary

Eléments remarquables

Plaque commémorant l’inauguration du 15 août 1964 par le général de Gaulle, président de la République

La nécropole nationale de Luynes

Nécropole nationale de Luynes. © Guillaume Pichard

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette Luynes

C’est à la fin des années 1950 que fut prise la décision de construire à Luynes, en hommage aux combattants français de l’Empire, une nécropole regroupant les soldats morts dans le sud-est de la France pendant les deux conflits mondiaux.

Aménagée à partir de 1966, la nécropole nationale de Luynes regroupe les corps de plus de 11 000 militaires français morts pour la France pendant les deux guerres mondiales : 8 347 soldats morts pendant la guerre de 1914-1918, et 3 077 combattants de 1939-1945.

Les corps inhumés à Luynes ont été exhumés de cimetières provisoires situés dans les départements de l’Aude, des Alpes de Haute-Provence, des Alpes-Maritimes, des Bouches-du-Rhône, du Gard, de l’Hérault, du Var, du Vaucluse et des Pyrénées-Orientales. Conformément à la loi, les corps demandés par les familles leur ont été restitués pour être inhumés en sépultures privées, tandis que les autres ont été enterrés à Luynes : 8 402 corps sont inhumés individuellement, et 3 022 corps, faute d’identité, ont été rassemblés dans trois ossuaires. Cette opération s’est déroulée jusqu’en 1968. Le 27 septembre 1969, l’ancien résistant, chef des corps francs du nord du Loiret, Henri Duvillard, ministre des Anciens combattants, a inauguré cette nécropole.

 

1914-1918, l’Empire au secours de la métropole

Dès 1914, pour soutenir l'effort de guerre, la France fait appel à son Empire qui lui fournit soldats, travailleurs (près de 200 000 hommes) et matières premières. Fortes de 600 000 combattants, ces troupes viennent de tout l’Empire colonial : tirailleurs, spahis et zouaves nord-africains, tirailleurs d’Afrique noire et de Madagascar, soldats d’Indochine, des Antilles et du Pacifique. De la Marne à Verdun, de Champagne à l’Aisne, ces hommes combattirent sur les principaux fronts, y compris celui d’Orient.

Les soldats venus de l’Empire arrivaient en métropole par Marseille, tandis que d’autres y transitaient pour rejoindre le front d’Orient. Le camp de Sainte-Marthe fut créé en 1915 pour accueillir les troupes coloniales.

Peu habitués aux rigueurs de l’hiver, ces soldats sont sensibles aux maladies pulmonaires et aux gelures. La violence des combats, les mauvaises conditions climatiques et l’hygiène déplorable des tranchées causent la mort de plus de 78 000 d’entre eux.

L’hiver, les soldats coloniaux sont retirés du front et rejoindre principalement le midi pour y être cantonnés. Les nombreux blessés et malades de l’armée française évacués des différents fronts, et en particulier ceux des troupes coloniales, furent également soignés dans le Sud. Malgré les soins, plusieurs milliers d’entre eux décédèrent dans les hôpitaux de la région et furent dans un premier temps inhumés dans les cimetières locaux. 8 347 corps (dont 2 626 en ossuaires) ont été réinhumés à Luynes.

 

1939-1945, l’Empire français dans la guerre

Comme en 1914-1918, la France fait appel aux troupes de son Empire en septembre 1939, date à laquelle la France mobilise et déclare la guerre à l’Allemagne nazie. Aux côtés de leurs frères d’armes métropolitains, les soldats coloniaux s’illustrent au cours de nombreux combats. Parmi eux, les tirailleurs sénégalais (originaires malgré leur appellation de toute l’Afrique noire) se battent avec acharnement. Outre les pertes sévères qu’ils subissent, ils sont parfois victimes de représailles par les troupes allemandes, qui, exaspérées de  leur résistance, s’acharnent contre eux. Des exécutions sommaires sont alors commises comme à Chasselay (Rhône) ou à Chartres où sont massacrés les survivants du 26e régiment de tirailleurs sénégalais, crime dénoncé, à l’époque, par le préfet Jean Moulin.

À partir de juillet 1940, avec le ralliement de certains territoires de l’Empire à la France libre (en particulier l’Afrique équatoriale française), de nombreux volontaires venus de tous les horizons s’engagent dans les Forces françaises libres du général de Gaulle. Ils se sont particulièrement illustrés à la bataille de Bir Hakeim (Libye) en juin 1942, face aux troupes italiennes et allemandes de Rommel.

Après le débarquement anglo-américain en Afrique du Nord (novembre 1942), l’armée française d’Afrique fait son retour dans la guerre contre l’Allemagne et l’Italie. Elle prend part à la campagne de Tunisie qui s’achève par la reddition ennemie en mai 1943, libère la Corse en septembre et participe activement, à partir de novembre, à la campagne d’Italie au sein du Corps expéditionnaire français commandé par le général Juin. Les tirailleurs, spahis et goumiers nord-africains s’illustrent sur les pentes du Belvédère (février 1944) et ouvrent la route de Rome lors de la campagne victorieuse du Garigliano en mai 1944.

Deux mois après l’opération Overlord en Normandie, les Alliés débarquent en Provence le 15 août 1944. L’armée B française (future 1re armée) du général de Lattre de Tassigny est majoritairement composée de soldats africains. Après de violents combats, ces troupes libèrent le 28 août 1944 les ports de Toulon et Marseille. Situés en eaux profondes, ces ports sont essentiels pour soutenir le ravitaillement des armées alliées en France. Remontant le couloir rhodanien, la 1re armée française prend part à la bataille des Vosges et à l’offensive contre Belfort (automne 1944) où goums et tirailleurs subissent, en raison de la résistance ennemie et de mauvaises conditions météorologiques, des pertes importantes. Pourtant, au cours de l’hiver 1944-1945, ces hommes libèrent l’Alsace. Franchissant le Rhin, le 31 mars 1945, la 1re Armée pénètre au cœur de l’Allemagne nazie, et investit Karlsruhe et Stuttgart.

Les combattants de 1939-1945 inhumés à Luynes (3 077 hommes) sont majoritairement tombés lors des combats de la libération de Provence qui ont suivi le débarquement du 15 août 1944.

 

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