Jean-Louis Crémieux alias Brilhac

1917-2015

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© SHD

Né le 22 janvier 1917 à Colombes, Jean-Louis Crémieux est le fils d'un haut fonctionnaire du ministère des Travaux publics. Il fait des études supérieures littéraires à la Sorbonne et devient membre du Comité de vigilance des intellectuels antifascistes à 17 ans. 
Quand la guerre éclate, en 1939, il vient d’achever sa préparation d’élève officier à Saint-Cyr. 

En juin 1940, il est fait prisonnier par les Allemands sur la Marne puis expédié dans un camp d’officiers prisonniers en Poméranie. Le 1er janvier 1941, il réussit à s’évader de l’Allemagne par l’Est. Une fois la frontière franchie, les Soviétiques l’arrêtent à nouveau, le soupçonnant d’être un espion et se retrouve emprisonné dans les geôles de Staline avec 217 autres Français évadés comme lui des camps allemands. Il y reste jusqu’à l’invasion de l’URSS par la Wehrmacht, en juin 1941, et en fera le récit dans son livre Prisonniers de la liberté (Gallimard, 2004).

Le 12 septembre 1941, Jean-Louis Crémieux débarque en Écosse et se rallie à la France libre. À Londres, sous le pseudonyme de lieutenant Brilhac, il est chef de la diffusion clandestine en France occupée, au sein du Commissariat national à l’Intérieur, et officier de liaison de la France libre à la BBC. Il n’a alors que 27 ans.

Daniel Cordier

1920-2020

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© Musée de l’Ordre de la Libération

Alias : BIP W - BX10 - Alain - Michel - Benjamin- Talleyrand - Toussaint - Charles Daguerre - Dandinier - Patrice.

Daniel Bouyjou-Cordier est né le 10 août 1920 à Bordeaux (Gironde) dans une famille de négociants.

Il fait ses études dans plusieurs collèges catholiques ; militant de l'Action française, il fonde à 17 ans à Bordeaux le Cercle Charles Maurras.

Il n'a pas encore 20 ans et attend son incorporation prévue le 10 juillet, lorsque, près de Pau où réside sa famille, il entend l'annonce de demande d'armistice faite à la radio par le maréchal Pétain le 17 juin 1940.

Révolté par ce discours, il décide de continuer la lutte, et rassemble 16 volontaires, parmi lesquels son ami Philippe Marmissolle-Daguerre, avec lesquels il embarque le 21 juin depuis Bayonne sur un navire belge, le Leopold II, pour l'Afrique du Nord. Dérouté vers l'Angleterre, il atteint Falmouth le 25 juin.

Daniel Cordier s'engage avec ses camarades dans la « Légion de Gaulle » le 28 juin 1940. En transit pendant quelques jours à l'Olympia Hall, il y est affecté au Bataillon de Chasseurs alors en formation. Il arrive début juillet à Delville Camp, où il suit un entraînement jusqu'à la fin du mois. Le Bataillon de Chasseurs est ensuite installé à Camberley puis au camp d'Old Dean où Daniel Cordier poursuit sa formation militaire.

Le Bataillon étant dissous, il est affecté à un peloton d'élève officier. Promu aspirant en août 1941, alors que le départ prévu pour le théâtre d'opérations africain ne se concrétise pas, il brûle de passer à l'action et obtient d'être affecté, à l'été 1941, au service « Action » du Bureau central de Renseignements et d'Action (BCRA), c'est-à-dire les services secrets de la France libre à Londres.

Pendant un an, il suit un entraînement spécial dans les écoles de l'Intelligence Service sur le sabotage, la radio, les atterrissages et parachutages. Daniel Cordier, sous le nom de code de Bip W, est parachuté en France près de Montluçon le 26 juillet 1942, comme radio et secrétaire de Georges Bidault, chef du Bureau d'Information et de Presse (BIP), agence de presse clandestine.

À Lyon, le 1er août, il rencontre pour la première fois Rex, alias Jean Moulin, représentant du général de Gaulle et délégué du Comité national français, qui l'engage pour organiser son secrétariat à Lyon. Il met sur pied un état-major clandestin, sans moyen ni personnel - surtout au début - avant d'être assisté par Laure Diebold, puis par Hugues Limonti notamment.

En mars 1943, Daniel Cordier organise et dirige à Paris, selon les directives de Jean Moulin, son secrétariat de zone nord.
Après l'arrestation de ce dernier le 21 juin 1943 à Caluire, il poursuit sa mission en zone nord comme secrétaire de la Délégation générale en France auprès de Claude Bouchinet-Serreulles, successeur par intérim de Jean Moulin.

À son poste jusqu'au 21 mars 1944, pourchassé par la Gestapo, il s'évade par les Pyrénées. Interné en Espagne, à Pampelune puis à Miranda, il est de retour en Angleterre fin mai 1944 et est nommé chef de la section des parachutages d'agents du BCRA.

Intégré à la Direction générale des Études et Recherches (DGER) en octobre 1944, il dépouille, avec Vitia Hessel, les archives du BCRA pour permettre la rédaction, dont se charge Stéphane Hessel, du Livre blanc du BCRA.

Chef de cabinet du colonel Passy, directeur de la DGER, il démissionne après le départ du général de Gaulle en janvier 1946.
Après la guerre, Daniel Cordier désire consacrer sa vie à la peinture et commence une collection d'art contemporain.

En 1956, il ouvre une galerie d'art à Paris et à New York jusqu'en 1964. En 1979, il est nommé membre de la commission d'achat du Centre Georges Pompidou auquel, en 1989, il fait don de sa collection dont une partie se trouve au Musée d'Art Moderne de Toulouse, « Les Abattoirs ».

Depuis le début des années 80, Daniel Cordier s'est fait historien pour défendre la mémoire de Jean Moulin ; abandonnant ses activités artistiques, il se consacre à des recherches historiques sur Jean Moulin dont il publie depuis 1983 une colossale biographie en six tomes.

Daniel Cordier est membre du Conseil de l'Ordre de la Libération depuis septembre 2005. En octobre 2017, il est nommé chancelier d’honneur de l’Ordre de la Libération.

Daniel Cordier est décédé le 20 novembre 2020 à Cannes dans les Alpes-Maritimes. Il est inhumé au cimetière du Père Lachaise à Paris.

 

par le Musée de l'Ordre de la Libération


• Grand Croix de la Légion d'Honneur
• Compagnon de la Libération - décret du 20 novembre 1944
• Croix de Guerre 39/45
• Membre de l'Ordre de l'Empire britannique


Les Unités / Réseaux / Mouvements d'appartenance du Compagnon
• Délégation Générale
• BCRA
• Bataillon de Chasseurs


Bibliographie

  • Jean Moulin et le Conseil national de la Résistance, éditions du CNRS, Paris 1983.
  • Jean moulin, l'inconnu du Panthéon, JC Lattès.
  • T. 1 Une ambition pour la République 1899-1936, Paris 1989.
  • T. 2 Le choix d'un destin 1936-1940, Paris 1989.
  • T. 3 De Gaulle capitale de la Résistance 1940-1942, Paris 1993.
  • Jean Moulin, la République des catacombes, Gallimard, Paris 1999.
  • Alias Caracalla, Gallimard, Paris 2009.
  • De l'Histoire à l'histoire, Gallimard, Paris 2013.
  • Les Feux de Saint-Elme, Gallimard 2015.
  • La Victoire en pleurant. Alias Caracalla (1943-1946), Gallimard, Paris 2021.
     

1940. Répondre à l’Appel

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Le général de Gaulle au micro de la BBC à Londres, 30 octobre 1941. © SHD/Vincennes
Le général de Gaulle au micro de la BBC à Londres, 30 octobre 1941. © SHD/Vincennes
 

Si l’appel du 18 juin est aujourd’hui considéré comme l’acte fondateur de la Résistance, celle-ci, dont les débuts sont tâtonnants en 1940, n’est alors que l’affaire d’initiatives individuelles. Néanmoins, c’est bien dès 1940 que les premiers noyaux de résistance se constituent et que naît le symbole du chef de la France libre.

Musée de la Déportation et de la Résistance de Tarbes et des Hautes-Pyrénées

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©Ville de Tarbes

Grâce à ses objets, affiches, photographies et maquettes, le musée de la Déportation et de la Résistance des Hautes-Pyrénées aborde le plus largement possible le second conflit mondial. C’est aussi toute l’Histoire locale des années 1930 et 1940 que le musée expose : celle des prisonniers de guerre, évadés, déportés, internés, mais également celle des diverses organisations résistantes à l'image des réseaux de passage, du Régiment de Bigorre ou du Corps Franc Pommiès, très actif dans le Sud-Ouest. 

Au sein d’une ancienne école du 19e siècle, le musée de la Déportation et de la Résistance des Hautes-Pyrénées est un lieu-clé pour la compréhension des événements du second conflit mondial, tant sur le plan international que local. 

Plusieurs décennies après la fin de la Seconde Guerre mondiale, les survivants haut-pyrénéens et leurs proches se lancent dans la création d’une exposition temporaire destinée à circuler dans les établissements scolaires du département. 

En 1985, plusieurs associations haut-pyrénéennes veulent pérenniser ce travail de mémoire en créant un musée : leur exposition itinérante pose ses valises dans une partie du bâtiment de l’école Victor-Hugo (construite un siècle plus tôt par Gustave-Joseph Labat). En plus de l’apport des objets provenant d’ancien(e)s déporté(e)s et résistant(e)s, les fondateurs conçoivent tout le mobilier de cette nouvelle exposition et réunissent un nombre considérable de textes et de reproductions photographiques. 

Le musée de la Déportation et de la Résistance de Tarbes et des Hautes-Pyrénées finit par ouvrir ses portes en 1989. En 1992, les associations fondatrices cèdent le musée à la Ville de Tarbes. Depuis, le suivi et l’enrichissement des collections, la conception d’actions de médiation culturelle et la mise en œuvre de la programmation relèvent du service des Musées de la Ville

Sur 100 m², l’exposition permanente du musée présente une multitude de photographies, de coupures de presse, d’affiches, de timbres, etc. ayant trait à la Seconde Guerre mondiale. Les objets exposés sous vitrine (tenues de déportés, objets fabriqués dans les camps, armes, objets de la Résistance) sont tous des originaux, rapportés par les anciens déportés et résistants.

C’est en s’appuyant sur quatre grands axes que les fondateurs du musée ont pu proposer une exposition la plus complète possible : 

•            L’embrasement de l’Europe (1919-1939) & mainmise sur la France (1940-1942) ;

•            Résistances et répressions (1943-1944)

•            La Déportation (1933-1945)

•            L’écrasement de l’Axe (1943-1945).

 

Afin de compléter les thèmes développés dans son exposition permanente, le musée propose également chaque année une programmation de plusieurs expositions temporaires (des créations du musée ou bien des emprunts auprès d’autres structures), conférences et autres rendez-vous, plus insolites.

Des visites commentées gratuites sont proposées aux scolaires et aux groupes, sur réservation.

Pour les communes du département et les établissements scolaires, le musée peut également prêter trois expositions et des valises à lire.

Pour les étudiants, les chercheurs ou les élèves préparant le Concours National de la Résistance et de la Déportation, le musée ouvre sa bibliothèque et dévoile ses archives, sur réservation uniquement.


 

 

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Infos pratiques

Adresse

63 rue Georges-Lassalle 65000
Tarbes
05 62 51 11 60

Site Web : www.tarbes.fr

Les enjeux de la libération de Paris : rétablir la légalité républicaine et restaurer le rang

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Le général de Gaulle et Winston Churchill descendent les Champs-Elysées devant une foule immense lors de la cérémonie du 11 Novembre 1944 à Paris. © Jacques BELIN/ECPAD/Défense

En dotant dès l’automne 1940, avec le Conseil de défense de l’empire, la France libre d’institutions politiques, le général de Gaulle entend non seulement imposer la souveraineté de son mouvement sur les territoires ralliés mais aussi procéder à l’établissement d’un État, à la fois continuateur de la légitimité nationale et instrument de rénovation. Toute son action politique jusqu’à la capitulation des forces de l’Axe, repose sur ce leitmotiv : incarner la légitimité de la France au combat, ne pas être le chef d’une quelconque « légion de combattants » au service des Britanniques mais bien le représentant d’institutions françaises dotées des attributs du pouvoir régalien.

15 août 1944. Le débarquement de Provence

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Août 1944. Italie, golfe de Tarente, soldats de l'Armée B en partance pour les côtes de Provence à bord d'un chaland LCT (Landing Craft Tank). ©SCA/ECPAD

Le débarquement allié sur les côtes provençales qui commence dans la nuit du 14 au 15 août 1944 est très loin d’être improvisé. Le projet et son opportunité sont débattus à plusieurs reprises lors des conférences interalliées de 1943. Il est de nouveau évoqué à la conférence Eureka de Téhéran, en novembre-décembre 1943, à laquelle participe, pour la première fois, l’Union Soviétique en la personne de Joseph Staline.

Opération « Bettina » : l’attaque allemande du maquis du Vercors

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21-23 juillet 1944. Opération « Bettina » : l’attaque allemande du maquis du Vercors. Secteur D. Camp du Villard. 1ère et 2ème section. Don du colonel Terrasson-Duvernon / © Service historique de la Défense, Vincennes, fonds du Comité d'histoire de la deuxième guerre mondiale

21-23 juillet 1944. Le plus grand affrontement entre maquisards et troupes allemandes sur le front occidental. 

Le Vercors représente l’un des maquis français les plus connus, à la fois du fait du site choisi (un plateau à 1000 mètres d’altitude avec des défenses naturelles), parce qu’il concentra l’un des plus grands rassemblements de maquisards sur le territoire français en juin 1944 (4000 hommes) et parce qu’il fut le théâtre de la plus importante opération militaire allemande contre un maquis dans toute l’Europe de l’Ouest fin juillet 1944, l’opération "Bettina".
 

Le massacre du village d'Oradour-sur-Glane

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Carte postale du village d'Oradour-sur-Glane. © Domaine public.

Jusqu’au 10 juin 1944, le bourg d’Oradour-sur-Glane, situé à une vingtaine de kilomètres à l’ouest de Limoges, vit une existence tranquille à l’abri des violences de la guerre. Ses habitants ne sont pourtant pas hors du temps et l’arrivée de nouvelles populations les rappelle au contexte troublé de l’époque.

Le débarquement de Normandie et l’opération Overlord

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Troupes du 7e corps d'armée américain débarquant sur la plage d'Utah Beach. © IWM (EA 51046)

On résume souvent, et faussement, l’opération Overlord au seul débarquement en Normandie, du 6 juin 1944 : cette représentation est en partie forgée par le film The Longest Day (« Le jour le plus long ») adapté du bestseller de Cornelius Ryan et sorti en 1962. La mise en scène insiste logiquement sur les combats du Débarquement, suggérant que le succès d’Overlord s’est joué le premier jour, sur les plages.

Musée Départemental de la Résistance du Vercors

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©MRV

Vercors… un nom empreint d’imaginaire, symbole d’héroïsme, de drames et qui, aujourd’hui encore, résonne.

A Vassieux, commune Compagnon de la Libération, au cœur de ce massif véritable « forteresse naturelle », dans un musée fondé en 1973 par un ancien maquisard, Joseph La Picirella, et rénové en 2010, découvrez l’histoire du Vercors Résistant du maquis aux combats de 1944, et plus largement l’histoire du Vercors au 20e siècle de la naissance du tourisme aux commémorations.

Retrouvez :

- Les témoignage du fondateur et d’anciens maquisards.

- Un parcours varié avec une riche collection d’objets (plus de 1 000 objets), des supports interactifs (bornes   tactiles, écran vidéo…) et une organisation en trois temps : 

1. « Le Vercors avant le Vercors » : contexte local et international de 1918 à 1942

2. « Le maquis du Vercors » : histoire mise en contexte du maquis fin 1942 à août 1944

3. « Le Vercors après le Vercors » : l’après-guerre, la reconstruction du Vercors, les commémorations et les constructions mémorielles.

Des activités pour tous :

- Des manipulations d’objets d’époque dans le cadre de visites guidées familiales.

- Des visites « Hors les murs » dans le village de Vassieux, à la découverte d’un paysage histoire.

- Des activités ludiques pour les jeunes : escape game, jeux de piste dans le village, jeux en autonomie, ateliers…

- Des activités culturelles : projection de films, rencontres, concerts, causeries, pièces de théâtre, des week-ends reconstitution…

- Des expositions temporaires

- Des accueils de nombreux scolaires de tout niveau avec des prestations variées permettant notamment de manipuler des objets issus des collections.


 

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Infos pratiques

Adresse

40 rue fourna 26420
Vassieux-en-Vercors
04 75 48 28 46

Site Web : www.ladrome.fr