Hommage à Charlotte Delbo

Née le 10 mars 1913 à Vigneux-sur-Seine, Charlotte Delbo est sténo-dactylo, adhérente aux Jeunesses communistes dès 1932 ainsi qu’à l’Union des Jeunes Filles de France en 1936.

En 1934, elle rencontre Georges Dudach, journaliste, fervent militant communiste, qu’elle épousa en 1936. La même année, elle commença à écrire des articles dans la revue Les Cahiers de la Jeunesse dont Georges Dudach était le rédacteur en chef.

A l’occasion d’un dossier sur le théâtre pour la revue, elle rencontra Louis Jouvet au théâtre de l’Athénée, et devint, dès novembre 1937, sa secrétaire personnelle et son assistante.

En septembre 1941, alors que la troupe se trouvait en Argentine, Charlotte Delbo apprit que l’un de ses amis résistant, Jacques Woog, condamné à mort avait été guillotiné.Elle décide alors, de rejoindre Paris lui déclarant "Il faut que je rentre. Je ne peux pas supporter d’être à l’abri pendant qu’on guillotine les camarades. Je n’oserai plus regarder personne après".

Elle retrouva son mari à Pau, puis ils regagnèrent séparément Paris.Dès cet instant, le couple entra dans la clandestinité sous le faux nom de M. et Mme Delépine. Charlotte Delbo écoutait la radio, Londres et Moscou, elleprit des notes, tapa les textes que son mari lui apportait en particulier ceux de la revue des Lettres françaises dont Jacques Decour était le rédacteur et le co-fondateur avec Jean Paulhan.

Georges Dudach organisa la résistance dans les facultés, en liaison avec Georges Politzer, dès septembre 1940, pour tenter de rassembler des intellectuels. Il fut l'adjoint national pour les groupements du Front National des intellectuels et leurs journaux tels que L'Université Libre et Les Lettres Françaises.

Le 2 mars 1942 les Brigades Spéciales de la police française arrêtèrent Georges Dudach et Charlotte Delbo à leur domicile, rue de la Faisanderie dans le XVIe arr.

Charlotte Delbo fut incarcérée à la prison de la Santé, Georges Dudach à la prison du Cherche-Midi puis à la Santé.

Le 23 mai 1942, elle fit ses adieux à son mari dans une cellule de la prison de la Santé. Georges Dudach condamné à mort, fut fusillé le matin même à 9h40 au Mont-Valérien.

Charlotte Delbo restitua ce dernier rendez-vous sous la forme d’un récit, "Une scène jouée dans la mémoire", puis d’une pièce de théâtre "Ceux qui avaient choisi".

Charlotte Delbo fait partie des 230 déportées politiques qui partirent de Compiègne vers Auschwitz-Birkenau au matin du 24 janvier 1943. Après une année, elle est envoyée à Ravensbrück. Libérée le 23 avril 1945, Charlotte Delbo est l’une des 49 rescapées de ce convoi.