Madame Mélanie Volle

Témoignage - Résistante Autrichienne de 93 ans *

 

> Que représente le CNRD pour vous ?

 

En 1938, les nazis étaient entrés en Autriche et menaient une dure répression envers les opposants allemands et autrichiens. À partir de là, j’ai commencé à lutter clandestinement. Après la guerre j’ai été très active dans nombre d’associations comme celle des amis de la résistance, mais le CNRD me tient beaucoup à cœur.    

 

Depuis plus de 50 ans, c’est-à-dire quasiment depuis sa création, je m’investis auprès des jeunes qui préparent ce concours, pour défendre le devoir de mémoire. Mon mari, Lucien Volle était journaliste, grande figure de la résistance, (groupe LAFAYETTE) du Puy-en-Velay. Il est décédé voici 3 ans, mais de son vivant, nous nous sommes tous les deux engagés à perpétuer le souvenir de la Résistance, à apprendre et expliquer aux jeunes, à éveiller leur conscience. Depuis, je continue sans lui, et si je n’aime pas beaucoup parler de moi, je dois perpétuer ce témoignage, comme un hommage aux amis qui sont tombés pour défendre notre cause.

 

 

> Quelle est selon vous son utilité aujourd'hui ?

 

À mes yeux, il s’agit d’un concours très important. Basé sur le volontariat, il demande beaucoup de travail supplémentaire aux élèves et à leurs professeurs qui les accompagnent dans leurs réflexions et leurs compréhension de la guerre, de l’engagement résistant.

 

Même si c’était un peu fatiguant pour moi, j’ai été heureuse de pouvoir accompagner les élèves de Masset-Fourneyron à l’Élysée pour recevoir leur prix. Je reçois beaucoup au contact des jeunes, vous savez. Je suis restée profondément optimiste et je leur dit que la vie est belle, et qu’on apprend toujours les uns des autres. J’ai la chance de pouvoir m’adresser aussi bien à de jeunes français qu’à des allemands !  Je leur dit toujours « votre avenir c’est vous ! »

 

 

> Le CNRD dans 20 ans, ce serait quoi a votre avis ?

 

Mon vœu le plus cher serait évidemment que le concours continue d’exister ! après la disparition des témoins de ma génération. Cependant, ma crainte est qu’il pâtisse aussi du manque de moyens et de bénévoles. Cela rend d’autant plus important de transmettre cette mémoire aux jeunes, pour qu’à leur tour ils continuent  à se souvenir et à porter les messages pour les générations futures. C’est une bonne chose aussi que le Ministère de la défense soit à leur côté pour cela.

 

 

*Madame Mélanie Volle a reçu la légion d’honneur ainsi que le mérite de la République d’Autriche par le président Autrichien.

 

 

Ministère de la défense - SGA/DMPA/SDMAE/BAPI - Reportage de Marie-Christine Caubet. Sources iconographique :

contribution participative des élèves et de leurs enseignants. - © Présidence de la République française – Élysée.fr