Soldats américains sur le front de Belgique, 11 novembre 1918

Cyrus LeRoy Baldridge (Alton, NY, 1889 – Santa Fe, 1977).
Soldats américains sur le front de Belgique, 11 novembre 1918. Huile sur toile, 101,5 x 76,5 cm.
© RMN-Grand Palais (Château de Blérancourt) / Gérard Blot

 

Lorsque la guerre éclate en 1914, le Président des États-Unis, Woodrow Wilson, souhaite observer une stricte neutralité. Mais les provocations allemandes au début de 1917 – naufrage du Lusitania et télégramme secret à destination du Mexique – poussent les Américains à entrer dans le conflit. Le 6 avril, le congrès vote la guerre par 373 voix contre 50.

Cet objet rappelle la participation américaine à la Grande Guerre

Peintre, illustrateur, écrivain et aventurier, l’artiste Cyrus LeRoy Baldridge est un témoin privilégié de l’engagement américain dans la Première Guerre mondiale. En 1917, il s’enrôle comme volontaire dans l’American Field Service, en tant que chauffeur d’un camion d’approvisionnement en matériel et munitions, dans la Réserve Mallet (T.M.U. 184) rattachée à une unité de l’armée française. Pendant six mois, dans le secteur du Chemin des Dames, il sillonne le territoire dans des convois militaires, au volant de lourds camions. Il participe à la bataille du Fort de Malmaison avant d’être incorporé dans l’armée américaine (American Expeditionary Forces commandées par le général Pershing) en qualité de simple soldat. Sa mission est de collaborer au journal officiel de l’armée, The Stars and Stripes, pour lequel il est chargé de réaliser les illustrations. De 1917 à 1919, il va remplir ses carnets de portraits de soldats et de civils, de scènes de combat ou de repos à l’arrière, aussi bien dans les rangs de l’armée française qu’américaine. Les séquelles de la peur, l’horreur et la banalité de la mort, l’ironie de certaines situations, sont souvent soulignées d’un commentaire acerbe. Ces dessins, publiés dans The Stars and Stripes ou autres journaux comme Leslie’s Weekly et Scribners, seront réunis par l’artiste en 1919 en un recueil intitulé « I Was there » with the Yanks in France. Parmi eux, un dessin, préparatoire au tableau de Blérancourt, et titré « Audenarde Belgium / Nov. 11 /1918 » est accompagné d’un poème du soldat Hilmar R. Baukhage qui se termine ainsi : « Tout ce que nous avons fait, c’est rester plantés là, à regarder et regarder / Juste regarder and rester plantés sans jamais dire un mot ». Ce tableau, comme le dessin qui l’a préparé, raconte la sidération de deux soldats américains de la 37ème et de la 91ème division, engagés depuis le 30 octobre dans l’offensive commandée par Albert Ier, roi des belges, dans le secteur de Waregem, à l’énoncé de la signature de l’armistice qui mettait fin à quatre années de guerre.

 

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