La nécropole nationale de Flirey

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Nécropole nationale de Flirey. © ECPAD

 

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La nécropole nationale de Flirey regroupe les dépouilles de soldats tombés lors des batailles de la Woëvre. Créée en 1919, ce lieu de mémoire témoigne de l’extrême violence des combats qui se déroulèrent entre les forêts de Mort-Mare et du Bois le Prêtre. Aménagée en 1924, en vue de rassembler les corps exhumés des cimetières militaires de Flirey, Fey, Seicheprey et de la Woëvre, cette nécropole rassemble 4 407 corps français dont 2 657 reposent en tombes individuelles. Un ossuaire conserve les restes mortels de 1 750 combattants. Aux côtés de ces hommes sont inhumés 22 Russes, trois Belges et trois Roumains.

Aux alentours, de nombreux vestiges sont toujours visibles, notamment les ruines du village détruit de Flirey ou les entonnoirs de mines du bois de Mort-Mare. Dans le nouveau village de Flirey, deux monuments commémoratifs honorent ceux qui ont combattu pour la libération du village. En lisière du bois de Mort-Mare, se dresse une borne Vauthier matérialisent la ligne de front au 18 juillet 1918.

 

Les combats de Flirey et de Mort-Mare, 21 septembre-13 octobre 1914 ; 5 avril - 5 mai 1915

Tenue en échec devant la trouée de charme et le Grand couronné de Nancy, la VIe armée lance un nouvel assaut le 19 septembre 1914 contre les positions françaises. Chaque tentative ne peut aboutir. Les deux secteurs de Bois le Prêtre et de Mort-Mare sont des plus disputés par chacun des belligérants car ces positions permettent de contrôler les axes routiers et les lignes de chemin de fer ouvrant la route de Verdun.

Dès le 19 septembre, une importante concentration de troupes ennemies est signalée dans la vallée du Rieupt-de-Mad. Les hommes de la 73e division d'infanterie (DI) s'apprêtent à interdire l’accès de la rive droite de la Moselle au nord de Toul. Mais au lieu de renforcer ses positions, le général Lebocq prend l’initiative de passer à l’attaque. Le 20, la Brigade mixte se déploie devant Mamey. Aussitôt, les fantassins sont pris sous le feu de l’artillerie ennemie, en particulier dans les bois de l'Auberge St-Pierre et la Forêt de Puvenelle. Malgré leurs efforts, les Français ne peuvent empêcher la prise de Mamey et de Lironville. Le 21, Flirey tombe. Aussitôt, d'importants renforts sont engagés. Malgré tout, ces troupes ne peuvent enrayer la progression ennemie. Le 24 septembre, les Allemands s'emparent de Saint-Mihiel. Ces nouvelles positions sont organisées contre lesquelles les Français lancent de multiples assauts pour réduire ce saillant creusé dans leurs lignes. Au cours d'une seule journée, près de 5 000 Français, disparaissent lors de ces combats.

Dans la nuit du 24 au 25 septembre, en prévision d'une offensive sur Saint-Mihiel, les Badois du XIIIe corps abandonnent Mamey, Limey et Lironville. Les ruines de Lironville et de Mamey sont investies par les 167e, 169e RI et 367e régiments d'infanterie (RI). Provisoirement, la menace allemande se desserre sur Verdun mais l'ennemi contrôle encore la vallée de l'Aire et la ville de Saint-Mihiel.

En avril 1915, une opération est conduite contre le saillant de Saint-Mihiel et les lignes allemandes. Le 63e RI porte son effort dans le secteur du Bois-le-Prêtre et de Mort-Mare. Pendant un mois, les attaques se multiplient. L'ennemi résiste. Ces combats n'apportent pas les gains territoriaux escomptés. Il en est de même à Flirey où éclate un mouvement général de contestation. Le 19 avril 1915, harassés et éprouvés par la perte de 600 camarades, des hommes du 2e bataillon du 63e RI refusent de sortir de leur tranchée. Le 20, le commandement prélève parmi les 250 combattants concernés, cinq soldats. Tirés au sort, ces hommes sont traduits devant une cour martiale et jugés pour lâcheté. Au terme d'un jugement expéditif, quatre d’entre eux, Antoine Morange, Félix Baudy, François Fontenaud et Henri Prébost, sont fusillés pour l'exemple en lisière du bois de Manonville. En 1934, ces quatre hommes sont réhabilités.

Jusqu'en janvier 1918, aucune nouvelle offensive d'envergure ne se déploie, à l'exception de quelques coups de main.

 

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Adresse

Flirey
Au nord de Toul, D 904

Horaires d'ouverture hebdomadaires

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La nécropole nationale de Verdun - Faubourg-Pavé

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Nécropole nationale du Faubourg-Pavé. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette faubourg Pavé

 

Située sur le territoire de la commune de Verdun, la nécropole nationale du Faubourg-Pavé regroupe les dépouilles de soldats morts pour la France lors des combats de Verdun de 1914 à 1918 et celles de combattants tués en 1939-1945. Créé durant la Première Guerre mondiale, le cimetière est aménagé de 1919 à 1926 puis en 1965 pour accueillir d’autres corps de soldats initialement inhumés dans ceux de Belrupt, de la caserne Chevert, d’Eix-Abaucourt, ou découverts sur le champ de bataille. Pour la Première Guerre mondiale, il rassemble ainsi en tombes individuelles ou en ossuaires plus de 5 000 soldats français, un travailleur chinois, un Indochinois, un Luxembourgeois et un Roumain. Pour la Seconde Guerre mondiale, on recense plus de 600 Français, sept Britanniques, un Belge et un Polonais.

Au centre de la nécropole, se trouvent les tombes des sept soldats inconnus restés à Verdun après la cérémonie à la citadelle souterraine en 1920 du choix du soldat Inconnu. Le 8e, choisi par le soldat de 2e classe Auguste Thin du 132e RI, repose depuis lors sous l’arche de l'Arc de Triomphe à Paris.

 

La bataille de Verdun 1916-1918

Lors de la bataille de la Marne, Verdun et sa ceinture de forts forment un camp retranché sur lequel s'appuie solidement la 3e armée du général Sarrail. L'ennemi tente de faire tomber ce môle par deux attaques à l'ouest et à l'est, contre Revigny-sur-Ornain et le fort de Troyon, qui échouent.

Durant toute l'année 1915, le général Joffre fait attaquer le saillant de Saint-Mihiel,  tandis qu'à l'ouest, sur la rive gauche de la Meuse, il engage ses 3e et 4e armées dans la défense de l'Argonne. Ces combats locaux s'enlisent dans les guerres de tranchées et de mine en un terrible grignotage très coûteux en effectifs

C'est dans ce secteur où les positions françaises sont mal entretenues, que le général allemand Falkenhayn décide de lancer son offensive. Le 21 février 1916, l'opération Gericht est lancée contre les positions françaises. Après un violent bombardement de la rive droite de la Meuse et de la ville, les Allemands, avancent sur un terrain ravagé. En quatre jours, ils progressent de 6 km malgré la résistance acharnée du 30e corps d’armée, qui défend le bois des Caures.

Le 25 février, l’ennemi prend le fort de Douaumont, tandis que la 2e armée du général Pétain,  est chargée de défendre Verdun. Il organise le front et le ravitaillement. La route Bar-le-Duc-Verdun devient la grande artère, la "Voie Sacrée", qui alimente, jour et nuit, la défense de Verdun.

Bloquée devant Vaux et de Douaumont, la 5e armée allemande élargit, le 6 mars, son action à la rive gauche de la Meuse. Seuls obstacles naturels contrôlant l'accès à Verdun, ces deux crêtes sont alors les positions les plus disputées de la rive gauche de la Meuse. Le 9 avril, cet assaut est repoussé. Pour chaque soldat français et allemand, la bataille devient « l’enfer de Verdun » où l'artillerie triomphe. Le 7 juin, en dépit d’une défense héroïque, le fort de Vaux, attaqué aux lance-flammes et aux gaz, tombe à son tour. Les Allemands jettent toutes leurs forces dans la bataille. Le 23 juin, 80 000 fantassins allemands, précédés d’un déluge d’obus à gaz, prennent le village de Fleury. Le 26, les Allemands prennent Thiaumont.

L’offensive franco-anglaise du 1er juillet déclenchée sur la Somme contraint les Allemands à dégarnir progressivement le front de Verdun en y puisant troupes et canons. Le dernier assaut d’envergure a lieu les 11 et 12 juillet et vient buter contre le fort de Souville, à trois kilomètres seulement de Verdun. Une lutte des plus âpres continue pour la cote 304 et le Mort-Homme. Du 21 février au 15 juillet, les deux armées tirent plus de 40 millions d’obus de tous calibres. Du côté français, on recense au 15 juillet, 275 000 tués, blessés, prisonniers. Il est de même du côté allemand. Les unités françaises se succèdent et usées, au bout de quelques jours, sont relevées. Les trois quarts de l’armée passent à Verdun, dans le creuset du front.

Le 24 octobre, le fort de Douaumont est repris Le 2 novembre, le fort de Vaux est aux mains des Français. Ainsi, de février à novembre 1916, Français et Allemands vont s'affronter au cours de l'une des plus terribles batailles de l'histoire de la Grande Guerre.

En août 1917, les Français reprennent la cote 304 et le Mort-Homme et dégagent complètement Verdun. Mais la lutte s’éternise sur la crête des Caurières où l’artillerie ennemie emploie de nouveaux obus à gaz ypérite.

Le 26 septembre 1918, les Alliés attaquent de la Champagne à la Meuse. Le Bois des Caures est repris en octobre.

Jouxtant cette nécropole, sont érigés deux monuments. Le premier, élevé en 1947 par le Souvenir Français, est dédié au souvenir des fusillés et suppliciés, victimes de la barbarie ennemie en 14-18 et 39-45. Ce monument est une réplique de celui érigé par M. Cuvelle à Flabas et détruit par les Allemands en 1940. Le second honore la mémoire des aviateurs Nieuport, Thierry de Ville d'Avray et Bression, tués en 1911 – 1912 – 1913 en service commandé. A leur souvenir est joint celui des aviateurs disparus à Verdun.

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Adresse

Verdun
Avenue du 30e corps

Horaires d'ouverture hebdomadaires

Visites libres toute l’année

En résumé

Eléments remarquables

Monument aux fusillés morts pour la France, 1914-18 et 1939-45 - Carré et croix monumentale des Sept Inconnus de 1920 (Le 10 novembre 1920 : à Verdun, choix du soldat inconnu de 1914-18)

La nécropole nationale de Bar-le-Duc

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Nécropole nationale de Bar-le-Duc. © ECPAD

 

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La nécropole nationale de Bar-le-Duc regroupe les dépouilles de 3 183 soldats dont 63 en deux ossuaires morts pour la France lors des batailles de Verdun de 1914 à 1918 ainsi que sept Britanniques. Créé dès 1914, ce cimetière est aménagé jusqu'en 1931 pour y rassembler les corps exhumés de cimetières militaires de la région de la Brionne. En 1941 puis en 1945, les corps des soldats et victimes décédés au cours de la Deuxième Guerre mondiale y ont été réunis. Parmi ces hommes, reposent six Français (dont des résistants fusillés par les troupes d’occupation le 28 août 1944, sur l’esplanade de la Fédération, Robert Lhuerre, Jean Pornot et Gilbert Voitier), un lieutenant belge, Armand Jacob, décédé à Bar-le-Duc le 15 juin 1940 (tombe n°793) et un Soviétique, Constantin Maskaloff (tombe 2804 A à D).

 

Verdun, une ville emblématique de la mémoire de la Première Guerre mondiale

Depuis les premières semaines de la guerre, la région fortifiée de Verdun est au cœur des enjeux et âprement disputée par chacun des belligérants. En 1915, se déroule la bataille des ailes. Ces opérations dans les Hauts-de-Meuse et en Argonne visent à desserrer l'étau autour de Verdun.

Mais, le 21 février 1916, l'opération Gericht conçue par le général Falkenhayn est lancée contre les positions françaises. De février à décembre 1916, Français et Allemands s'affrontent au cours de l'une des plus terribles batailles de l'histoire de la Grande Guerre. Elle débute par le bombardement de la rive droite de la Meuse et de la ville. Sur un terrain ravagé et en dépit de la résistance du 30e corps d’armée, les Allemands progressent de 6 km en quatre jours. Le 25, le fort de Douaumont tombe aux mains de l'ennemi, tandis que la 2e armée du général Pétain, assure la défense de Verdun. Il organise le front et le ravitaillement. La route Bar-le-Duc - Verdun devient la grande artère, la "Voie Sacrée". Par cet axe sont transportés, jour et nuit, hommes, ravitaillement et munitions. En avril, le front est élargi, la 5e armée allemande conduit une nouvelle action sur la rive gauche de la Meuse. Sur la Voie sacrée, axe essentiel et vital, près des trois quarts de l’armée passent à Verdun.

En juin, les défenseurs du fort de Vaux sont contraints d'abandonner cet ouvrage si vaillamment défendu. Le 23, le village de Fleury est aux mains des Allemands. Le 11 juillet, une offensive allemande échoue contre le fort de Souville, mais à partir du 1er juillet, l’opération alliée dans la Somme les oblige à dégarnir le front de Verdun.

Le 24 octobre, le fort de Douaumont est repris, puis le 2, c'est le fort de Vaux. En août 1917, les Français reprennent la cote 304 et le Mort-Homme et dégagent complètement Verdun. Le 26 septembre 1918, les Alliés attaquent de la Champagne à la Meuse. Le Bois des Caures est repris en octobre.

Pour les belligérants, la bataille est devenue "l’enfer de Verdun". Du 21 février au 15 juillet, plus de 40 millions d’obus ont été tirés. Au terme de la bataille, on recense 275 000 tués, blessés, prisonniers chez les Français. Ce chiffre est équivalent du côté allemand.

Bar-le-Duc, centre médical de l’arrière du front

Le chef-lieu du département de la Meuse devient un centre administratif, militaire et médical. Dès la mobilisation, certains bâtiments deviennent des hôpitaux de l’armée comme l’École normale ou l’École Supérieure. La salle des fêtes accueille les états-majors tandis que des établissements scolaires deviennent des cantonnements pour la troupe. À la veille de la bataille de Verdun en 1916, treize équipes assurent les soins dans les sept hôpitaux de la ville. À la gare, un hôpital d’évacuation (HOE) assure le transfert des blessés vers les différentes structures médicales du secteur, en fonction du degré de gravité des pathologies. Avec le nombre croissant des décès, un cimetière militaire est ouvert en 1915, siège de l’actuelle nécropole. La ville n’est pas épargnée par les bombardements qui engendrent de nombreuses victimes. En reconnaissance de ses sacrifices, André Maginot, député de Bar-le-Duc et ministre des Pensions remet la Croix de guerre à la ville, le 30 juillet 1920.

 

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Adresse

Bar-le-Duc
Chemin de Nauchamp

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La nécropole nationale de Pierrepont

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Nécropole nationale de Pierrepont. © ECPAD

 

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La nécropole nationale de Pierrepont regroupe les dépouilles de soldats morts pour la France lors des batailles des frontières en août 1914. Créée en 1920, elle témoigne de l’extrême violence des combats du 22 et 23 août 1914 autour de Pierrepont, qui furent les plus meurtriers de la Grande Guerre. Aménagé successivement en 1920-1921, puis de 1932-1936 pour rassembler les corps exhumés de cimetières militaires provisoires de la région de Longwy et de la Crusnes, de Spincourt, de l’Othain, et du Loison, cette nécropole regroupe les corps de 3 758 Français, dont 1 416 en tombes individuelles. Deux ossuaires conservent les restes mortels de 2 342 hommes. À leurs côtés reposent également 493 Russes, 141 Belges, 2 Britanniques et 1 Roumain. Plusieurs soldats morts pendant le Seconde guerre mondiale, dont 20 Français, 55 Soviétiques et 1 Tchèque sont inhumés en ce lieu.

 

La bataille des Frontières, 14-25 août 1914

En août 1914, les troupes allemandes déploient un vaste mouvement tournant par la Belgique en vue d'envelopper l’armée française. Après avoir concentré ses forces à la frontière, le général Joffre, appliquant le plan XVII, décide de porter ses efforts en Alsace et en Lorraine. Pour leur part, plus au nord, les 3e et 5e armées françaises ainsi que le corps expéditionnaire britannique doivent contenir la manœuvre allemande. C'est la bataille des frontières.

La Lorraine est ainsi au cœur des premiers enjeux militaires de la guerre où s'affirment déjà, l'artillerie et l'aviation. Du 14 au 18 août, la 3e armée du général Ruffey attaque en direction d'Arlon. Malgré un terrain accidenté, boisé et difficile, les Français marchent rapidement. Le 5e corps porte ainsi ses avant-gardes dans le secteur de Gorcy et Cosnes. Loin de soupçonner l'importance des forces ennemies, les Français se heurtent en réalité à un adversaire bien supérieur en nombre qui, placé en embuscade, harcèle leur progression. La bataille des Frontières est une succession de combats localisés et trés éprouvants. Pour l'armée française, le 22 août 1914 est ainsi la journée la plus meurtrière de la Première Guerre mondiale. Plus de 20 000 hommes sont tués. Parmi eux, disparaît notamment l'aspirant Germain Foch, fils du général Foch. Le corps de cet officier repose aujourd'hui à Gorcy.

Dès le 23, les Français sont contraints d'entamer prématurément un repli, abandonnant la frontière et portant la guerre sur le territoire national. Pour les Français, animés d'un esprit purement offensif, ils négligent les mesures de sûreté essentielles. Privés souvent de l'appui de leur artillerie et faute de renseignements précis, ils lancent souvent des attaques téméraires infligeant des pertes importantes.

La bataille des Frontières apparaît donc comme l'un des premiers succès de l'adversaire. Pour autant, cette victoire n’est pas totale. Les Français ont ainsi pu se replier en bon ordre et ces combats ont mobilisé des forces qui auraient pu être plus utiles, à l'ouest, dans la manœuvre tournante conçue par les Allemands. Cet élan général s'est ainsi brisé, attirant les armées du centre à progresser plus vers le sud. Celles-ci vont devoir livrer sur la Meuse, les 27 et 28 août, une autre bataille qui retardera encore leur marche vers Paris. Progressivement, en Lorraine, le front se fige. Joffre ordonne à ses hommes, désormais talonnés, de se replier. Bien que harassés, du 6 au 12 septembre 1914, ils trouveront les ressources morale et physique pour reprendre l'initiative sur la Marne.

La Tour-lanterne de Pierrepont

Érigée, en 1922, au centre de la nécropole, cet imposant monument est dédié au souvenir des soldats alliés disparus lors des combats de Pierrepont du 22-23 août 1914. Les pierres de cette Tour-lanterne proviennent d’une ancienne cheminée de la manufacture de draps démontée pierre par pierre et remontée dans le cimetière. La taille de ce monument s’explique par la volonté d’égaler le monument qui domine le cimetière allemand voisin où reposent 3 017 soldats. Une première plaque rappelle la mémoire des soldats tombés à Pierrepont ainsi que les noms des enfants de la ville, morts pour la France au cours de la Grande Guerre. La seconde porte les régiments de la 42e division d'infanterie ayant participé à la bataille de Pierrepont.

 

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Adresse

Pierrepont
Au sud de Longwy, D 66

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En résumé

Eléments remarquables

Tour-lanterne aux morts des 22 et 23 août 1914

La nécropole nationale de Thionville

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Nécropole nationale de Thionville. © ECPAD

 

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La nécropole nationale de Thionville est créée durant la Première Guerre mondiale par l’armée allemande. Elle regroupe 787 soldats allemands dont 86 en ossuaire, 692 Russes (dont un travailleur civil), 161 Français (dont un Alsacien-Lorrain et une victime civile, Justin Bray inculpé pour avoir révélé aux Français la position d'une sentinelle allemande et fusillé le 28 août 1914 – Tombe n° 119), trois Britanniques, trois Luxembourgeois (victimes civiles décédées le 16 juillet 1918), ainsi que deux Belges. Aménagé en 1924, ce cimetière comprend un monument commémoratif pour la guerre 1914-1918.

 

Thionville en 1914-1918

Après la guerre de 1870-1871, la ville de Thionville devient Diedenhofen et appartient au Reichsland Elssass-Lothringen – Terre d’empire d’Alsace-Lorraine annexée par l’Allemagne impériale. Sa position géographique aux portes de l’Allemagne et du Luxembourg lui donne une importance pour les troupes allemandes. Le 31 juillet 1914, l’état de guerre – kriegszustand - est instauré dans toute l’Allemagne et des affiches de mobilisation générale sont placardées partout dans la ville. Le 3 août, le Grand Duché du Luxembourg est occupé par les Allemands. Pour ces derniers, la place forte de Thionville apparaît comme un enjeu essentiel dans la poursuite de son mouvement. La gare de Thionville devient alors un lieu de transit pour les trains militaires. Le 16, l’état major de la Ve armée s’installe à Thionville où les conditions de vie deviennent de plus en plus difficiles. C’est dans ce contexte particulier qu’est condamné à mort le jeune Justin Bray.

La ville accueille de nombreux blessés soignés dans les hôpitaux temporaires. Le 5 septembre 1914, le conseil municipal vote la création d’un cimetière militaire de 800 tombes dans le quartier Saint-François à proximité du cimetière civil.

Tout au long de la guerre, la ville de Thionville est survolée par des avions français qui observent les mouvements de troupes ou bombardent les usines et le réseau ferroviaire. Parmi les victimes, on relève de nombreux civils. Le 16 juillet 1918, 18 avions britanniques larguent 37 bombes notamment autour de la gare, dont certaines au phosphore. C’est au cours de ce bombardement que sont décédées les trois victimes civiles luxembourgeoises, inhumées aujourd’hui dans la nécropole (tombes 168 à 170). En septembre 1918, les Alliés atteignent les rives de la Meuse. L'ennemi recule peu à peu. En octobre, en raison de la grippe espagnole, les écoles sont fermées et deviennent des cantonnements pour les troupes allemandes. Le 11 novembre 1918, selon les clauses de l’Armistice, les troupes allemandes doivent, sous 15 jours, quitter les territoires occupés notamment l’Alsace-Lorraine. Mais, contrairement à Metz ou à Strasbourg, il n’y a pas de défilé ou de manifestation particulière à Thionville. La présence française est marquée le 19 novembre par le retour à l’heure française et le 22 novembre par l’arrivée officielle de l’armée française dans la ville, soit le 17e corps conduit par les généraux Hellot et Pougin accueillis par les élus.

Les Roumains en France 1916-1918

D’août 1916 au début de l’année 1917, des milliers de combattants roumains sont faits prisonniers par les Allemands. Au 1er février 1917, on dénombre près de 80 000 prisonniers, dont 43 000 internés en Allemagne. Leurs conditions de détention sont très difficiles. L’accord de Berne du 7 mars 1918 améliore un peu leur sort, mais en octobre 1918, seulement 28 000 sont encore en vie. Certains sont envoyés en France où ils employés dans des kommandos agricoles, les mines, les usines ou à proximité du front. A la fin de la guerre, certains responsables allemands sont désignés comme criminels de guerre sur une liste de noms lors du Traité de Versailles (28 juin 1919).

Les prisonniers de guerre russes en Alsace pendant la Grande Guerre

Au cours de la Grande Guerre, 3,4 millions soldats russes sont faits prisonniers, dont 1,5 millions détenus en Allemagne. À partir du printemps 1915, le gouvernement allemand décrète l’utilisation des prisonniers de guerre pour pallier à la pénurie de main d’œuvre. En Alsace, plusieurs milliers de prisonniers russes sont ainsi employés à des tâches difficiles comme le drainage de zone humide, la coupe du bois, ou la construction de routes. En raison de la dureté du travail et des conditions de vie difficiles, le taux de mortalité des prisonniers de guerre est particulièrement élevé.

 

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Thionville
A 31

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La nécropole nationale de Brieulles-sur-Meuse

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Nécropole nationale de Brieulles-sur-Meuse. © ECPAD

 

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Aménagée en 1920, la nécropole nationale de Brieulles-sur-Meuse regroupe les dépouilles de soldats inhumés initialement dans de nombreux cimetières militaires provisoires tels ceux de Consenvoye, Damvillers, Dun-sur-Meuse, Lissey, Montmédy, Romagne-sous-Montfaucon, ou Stenay. Cette nécropole rassemble 2 572 corps dont 1 520 reposent en deux ossuaires. Au titre de la Première Guerre mondiale, 2 389 Français, 123 Russes, 35 Belges et un Britannique y sont réunis. Vingt-quatre Français dont un inconnu décédé lors des combats de mai à juin 1940 y reposent également.

 

Bataille de Brandeville, août 1914

Avant la guerre, la place forte de Montmédy devait servir de point d'appui aux troupes opérant dans la région. Lors des premiers combats, la garnison remplit cette fonction, accueillant le 2e corps et les nombreux blessés. Le secteur est vaillamment défendu. Le 25 août, les ponts sur la Chiers, de Chauvency-le-Château à Saint-Hubert sont détruits. Le 27, l'ordre d'évacuer est donné, après que les derniers ponts sur la Chiers et le tunnel soient dynamités. Plus de 2 000 soldats se replient vers Verdun tandis que les blessés sont laissés à Montmédy. Le 28 août, le cortège atteint Fontaine-Saint-Dagobert puis se dirige vers Consenvoye. Là, les Français entrent en contact avec l'ennemi et se met à couvert à proximité de la route de Murvaux à Brandeville. Les Allemands sont nombreux et talonnent les Français qui reculent après avoir subi de lourdes pertes.

Les Zivil arbeiter bataillon (ZAB) inhumés au sein de la nécropole de Brieulles

Faute de volontaires, et après une émeute pour le pain en mars 1916 à Lille, les Allemands requièrent les populations urbaines comme main d’œuvre pour des travaux agricoles. Près de 22 000 personnes, femmes et hommes, sont déportées dans des départements de l’Aisne, de la Meuse ou des Ardennes. À l’automne, certains peuvent regagner Lille. En octobre 1916, les civils belges sont aussi requis de manière autoritaire. Ils sont affectés dans des bataillons de travailleurs civils (zivil arbeiter bataillonen (ZAB) en Allemagne ou en France à l’arrière front. Près de 120 000 Belges sont mis au travail forcé. En 1916, les ZAB regroupent les personnes ayant refusé de travailler pour l’occupant. Parmi les personnes inhumées dans ce cimetière, des Russes appartiennent également à ces groupes de travailleurs.

La bataille de France, mai - juin 1940

De mai à juin 1940, les troupes coloniales participent à la campagne de France contre l’invasion allemande. Le 5 juin, les Allemands atteignent la Somme et se dirigent vers Paris. Les combats retardateurs conduits par les Français sont d'une rare violence mais l’ennemi s'empare, le 9 juin, de Rouen. Après une résistance désespérée entre Rethel et l'Argonne, le dispositif français ne parvient plus à endiguer la progression ennemie dans la Marne. Le 12, ils atteignent Langres, Dijon et Belfort. Le général Weygand ordonne une retraite générale pour reformer une nouvelle ligne de défense. Trop tard, le 14 juin, les Allemands pénètrent dans Paris, s'emparent, le 17, d'Orléans, et, le 22, de la Rochelle. De nombreuses villes et des villages sont sinistrés par les combats et des milliers de soldats sont faits prisonniers par les troupes d’occupation. Une grande partie des militaires inhumés à Brieulles sont tombés du 24 mai au 10 juin 1940 lors des combats défensifs situés sur le canal des Ardennes dans le secteur du bois de Sy.

 

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Adresse

Brieulles-sur-Meuse
À 30 km au nord-ouest de Verdun, à gauche du CD 964

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La nécropole nationale de La Ferme de Suippes

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Nécropole nationale de "La Ferme de Suippes". © ECPAD

 

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Bordant la route nationale Chalons-Vouziers-Rethel, la nécropole nationale de "La Ferme de Suippes" regroupe les corps de soldats morts pour la France lors des combats qui se déroulèrent en Champagne en 1914-1918 et lors de la campagne de juin 1940. Faute de place dans les autres cimetières, elle fut créée après la guerre sur une ancienne parcelle du camp de Mourmelon et fut aménagée jusqu’en 1932. En 1956, sont rassemblés les corps de soldats morts en 39-45 et inhumés initialement dans d'autres cimetières militaires de la région, En 1964, les dépouilles du carré militaire d’Epernay y furent également transférées. Cette nécropole rassemble près de 10 000 corps dont 7 400 Français en tombes individuelles et plus de 500 en ossuaires, un Belge et trois Russes. Pour la Seconde Guerre mondiale, on recense plus de 1 900 Français inhumés en tombes individuelles.

Parmi les soldats français, repose notamment la dépouille de Marcel Nenot (Tombe 2721). Homme de lettres, il meurt le 3 octobre 1915 à la Tranchée de Vistule.

 

Les batailles de Champagne - 1914-1918

Après la contre-offensive franco-britannique de septembre 1914 sur la Marne et l’échec de la "Course à la mer",  la guerre de mouvement disparaît sur le front ouest. Pour se protéger du feu de l'artillerie, les belligérants s’enterrent.

Au cours de l’hiver 1915, le général Joffre lance en Champagne différents assauts qui se brisèrent contre les tranchées allemandes. Ces opérations de "grignotage", localisées notamment dans les secteurs de Soudain, de Perthes, de Beauséjour et Massiges, sont particulièrement meurtrières. Le front reste figé.

Au cours de l'été, pour rompre le front et soutenir les Russes en difficulté sur le front oriental, Joffre, fidèle à sa doctrine, décide de mener une nouvelle offensive. L’effort principal, appuyé par une autre action en Artois, se déploie dans la grande plaine aride et crayeuse de la Champagne "pouilleuse". Long de 25 kilomètres, le front s'étend entre Aubérive et Ville sur Tourbe. Cette action est conduite par la 2e et 4e armée. En face, les Allemands de la IIIe armée sont installés dans de solides tranchées. Plus en retrait, située à contre pente se trouve une seconde position, dissimulée des observations aériennes et hors de portée des canons français.

Après une préparation d'artillerie de trois jours, l'attaque est déclenchée le 25 septembre. Les Français enlèvent facilement les premières lignes, à l’exception de celles de la butte du Mesnil. A l'est du dispositif, la division coloniale s'empare de "La Main de Massiges", point clé du dispositif allemand.

Mais cet élan se brise sur la deuxième position encore intacte. Les troupes françaises s'épuisent et doivent faire face à de puissantes contre-attaques. Au cours de ces assauts, les deux armées avaient perdu 138 000 hommes. En novembre, les conditions climatiques difficiles et l'importance des pertes obligent Joffre à renoncer à conduire de nouvelles attaques. Le front revient à un calme relatif.

L'offensive allemande de juillet 1918 replace ce front au cœur des opérations. Reims, restée sous le feu continuel de l'artillerie allemande, est à nouveau menacée. Mais engageant la totalité de ses forces de la Meuse à la mer du Nord, le maréchal Foch, fort du soutien croissant des Américains, déploie une large manœuvre. Dans la région de Reims, l’armée du général Gouraud s’empare successivement de Navarin, Tahure, Le Mesnil, et Sommepy puis progresse vers les Ardennes jusqu'en novembre 1918. Aujourd'hui, la région de Suippes, au travers des vestiges de villages de Perthes, Hurlus, Mesnil, Tahure et Ripont, conserve le souvenir de ces combats acharnés.

 

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Suippes
À 1 km au sud-ouest de Suippes, sur la RD 77

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La nécropole nationale de Fère-Champenoise

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Nécropole nationale de Fère-Champenoise. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette Fère

 

Situé au lieu-dit les Ouches, la nécropole nationale de Fère-Champenoise regroupe les dépouilles de soldats morts pour la France lors de première bataille de la Marne (Septembre 1914) et lors de la campagne de France en juin 1940. Créée au lendemain des combats qui se déroulèrent principalement dans les marais de Saint-Gond et sur les deux Morins, elle est aménagée de 1919 à 1934 pour accueillir d’autres corps de soldats exhumés de cimetières militaires ou de tombes isolées de la Marne, de l’Aube et de la Haute-Marne. Il y est érigé, depuis 1928, un monument commémoratif dédié aux souvenirs des soldats français tombés en 1914-1918. Le cimetière rassemble près de 6 000 corps de soldats français dont plus de 3 000 en ossuaire et quelques étrangers (Britanniques, Tchèques…)  morts au cours de la Première Guerre mondiale. Au début des années 1950, cette nécropole regroupe les restes mortels de 169 français et de 3 belges tués lors des batailles de l’Aisne et de Champagne en mai-juin 1940, et à la libération en 1944.

 

Combats des marais de Saint-Gond - Bataille des deux Morins, 6 - 9 septembre 1914

Le 25 août 1914, trois semaines après la déclaration de guerre et l'échec de la bataille des frontières, le général Joffre ordonne le repli général, afin de stopper la progression vers Paris de l'aile marchante allemande. Malgré leur épuisement, les armées françaises font volte-face et tiennent une ligne de résistance de presque trois cents kilomètres où Verdun constitue le pivot. Au centre du dispositif, se trouvent les 5e et 9e armées françaises, soutenues par le corps expéditionnaire britannique.

Le 6 septembre, les troupes françaises sont déployées sur les rives du Grand-Morin et luttent âprement contre les Allemands qui accentuent leur poussée vers l’est en direction de Bar-le-Duc. Les marais de Saint-Gond, au confluent du Grand et du Petit-Morin, font l’objet de combats d’une violence extrême ; Français et Allemands occupant à tour de rôle le terrain à grand renfort d’artillerie. La Garde prussienne s'y enlise.

Le village de Fère-Champenoise, défendu par les Zouaves et les tirailleurs marocains, est pris par les troupes allemandes le 8 septembre. Au prix d'importants sacrifices, les Françaises luttent avec la dernière énergie pour stopper l’avance ennemie, mais les 9e et 11e corps d'armée sont enfoncés. Les Français s'accrochent et parviennent à stopper la progression de la Garde qui s'empare de Fère-Champenoise. Le 9 au soir, le château de Mondement, au nord-ouest de Fère-Champenoise, à la limite sud des marais de Saint-Gond, est à nouveau occupé par les Français. Les Allemands sont contenus en Champagne, mais leur aile droite cède sur l’Ourcq. Le 10 septembre, ils sont rejetés au-delà des marais. Craignant que ses armées soient coupées de leurs arrières, l’État-major allemand ordonne alors le repli, dans l’Aisne où ils occupent des positions précédemment fortifiées. Les ruines de Fère Champenoise sont évacuées hâtivement. Foch y installe son poste de commandement.

Du 5 au 12 septembre, la bataille de la Marne permet d'une part de redresser une situation militaire gravement compromise et d'autre part d’arrêter le plan allemand d’invasion de la France. Paris est sauvée. C'est une victoire de toute l'armée française, en particulier celle des soldats anonymes tombés pour la défense de la nation. Au cours des mois d’août et septembre 1914, 250 000 jeunes Français meurent, sont blessés ou sont portés disparus. Mais, en dépit de ce succès militaire, les troupes anglaises et françaises, épuisées, ne trouvent pas la force de repousser l’envahisseur au-delà des frontières. Dans un ultime sursaut, chacun des belligérants se lance dans une course effrénée afin de prendre l’armée adverse à revers. Sans succès, ils échouent sur les rivages de la Mer du Nord. La guerre de mouvement s'enraye. Le conflit s’installe alors pour quatre ans au fond des tranchées, jusqu’à la victoire alliée en novembre 1918.

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Fère-champenoise

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Monument aux morts 1914-1918

La nécropole nationale de Craonnelle

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Nécropole nationale de Craonnelle. © Guillaume Pichard

 

 

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Aménagée pendant la guerre à proximité d'un poste de secours, la nécropole nationale de Craonnelle regroupe les corps de soldats morts pour la France lors des batailles du Chemin des Dames en 1914-1918. Au lendemain de la guerre, ce cimetière est aménagé pour réunir d’autres combattants inhumés sur le plateau de Californie et des Casemates, ou ceux enterrés dans les cimetières provisoires des postes de secours des Flandres, à Oulches, de Vassogne, de Jumigny, de Craonne, du Moulin de Vauclair. Cette nécropole rassemble près de 4 000 corps français dont près de la moitié reposent dans deux ossuaires. Vingt-quatre combattants britanniques et deux Belges y sont également inhumés.

Parmi les soldats français, repose notamment la dépouille d’Auguste Hourcade (Tombe 228). Né en 1892, le jeune poète et critique d’art, caporal au 34e RI, meurt le 21 septembre 1914 à Oulches.

Dès les premières semaines du conflit jusqu'à ses derniers sursauts, le plateau calcaire du Chemin des Dames qui domine la vallée de l'Aisne au sud et la vallée de l'Ailette au nord, sont âprement disputés. Observatoire naturel, cette position est un verrou stratégique qui domine à la fois la plaine de Reims et celle de Soissons.

Poursuivant l'ennemi défait sur la Marne, Français et Anglais franchissent l'Aisne, le 13 septembre 1914. Mais très vite, les Allemands s'accrochent au plateau du Chemin des Dames. Après des combats acharnés, l'ennemi parvient, en novembre 1914, à rester seul maître du plateau qui se transforme progressivement en véritable forteresse.

L'offensive du Chemin des Dames

En avril 1917, au cœur des enjeux, ce plateau voit le déploiement d'une puissante offensive française mais avec le repli allemand sur la ligne Hindenburg, le plan initialement imaginé est caduc. Pourtant, le général Nivelle maintient son projet qui concentre, pour les Français, 49 divisions d’infanterie, 5 divisions coloniales soutenues par 5 310 canons, soit un canon tous les 12 mètres. De plus, 128 chars français sont engagés pour la première fois. Au total plus d’un million d’hommes sont rassemblés.

Le 2 avril, le feu de l'artillerie est déclenché mais cette intense préparation n’a détruit que très partiellement les défenses allemandes. Aussi, le 16 avril, quand les premières vagues s’élancent, elles se heurtent aux barbelés et sont fauchées par le feu des mitrailleuses allemandes. Pourtant, les Français parviennent à mettre un pied sur la crête. Malgré les pertes et des conditions météorologiques difficiles, les assauts se prolongent jusqu’au lendemain mais l’offensive est un échec. L'autorité de Nivelle s’effondre. Du 16 au 30 avril, 147 000 hommes sont mis hors de combat dont 40 000 morts. Chaque division perd en moyenne 2 600 hommes sur le Chemin des Dames. Les tirailleurs sénégalais, notamment perdent plus de 7 000 hommes sur 16 500 engagés (40-45%) dans les premières journées.

Au bord de l’effondrement, les Français s'accrochent. Au cours de l'été 1917, une série d’opérations et de contre-attaques est lancée pour contrôler les positions-clés du Chemin des Dames, de Craonne à Laffaux. Les fantassins des deux camps supportent les plus extrêmes souffrances En octobre 1917 se déroule la bataille de la Malmaison dont l'objectif est la prise de l'ancien fort de la Malmaison à l'ouest du Chemin des Dames. Conquis le 23 octobre, les Allemands abandonnent le plateau et se replient au nord de la vallée de l'Ailette.

Les combats de 1918 au Chemin des Dames

Au printemps de 1918, le Chemin des Dames est à nouveau âprement disputé. Le 27 mai 1918, les Allemands déferlent, bousculant les positions françaises. Ils occupent rapidement la crête du Chemin des Dames et atteignent la Vesle. Soissons est occupée et Reims est sous les tirs directs de l'artillerie. Le 30, les Allemands atteignent la Marne. Les Français se replient, le front est rompu. L'assaillant est à 60 kilomètres de Paris où le bruit sourd du canon se fait entendre. C'est la seconde bataille de la Marne.

Mais, le 18 juillet, ce mouvement s'enraye. Les Alliés contre-attaquent et repoussent les forces épuisées de l'ennemi. Appuyée par les chars, l’armée Mangin progresse rapidement. Soissons est libérée le 2 août. Au cours des semaines suivantes, les combats font rage au centre et à l'est du Chemin des Dames. Le 10 octobre, un mois avant l’armistice, les Allemands abandonnent définitivement le plateau aux troupes françaises et italiennes.

 

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Craonnelle 02160
À 24 km au sud-est de Laon, en bordure du CD 18 (Craonne / N2)

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La nécropole nationale de Soupir n° 2

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Nécropole nationale de Soupir n° 2. © Guillaume Pichard

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_2_Soupir

 

La nécropole nationale de Soupir n°2 regroupe les dépouilles de soldats morts pour la France lors des différentes batailles du Chemin des Dames. Édifié en 1934 pour inhumer les corps de combattants que l’on continuait de découvrir dans le secteur, ce cimetière rassemble 2 829 corps de soldats tombés lors des deux conflits mondiaux. Parmi ces sépultures, 2 216 Français dont 250 en ossuaire, 26 Russes, cinq Belges (dont quatre victimes civiles), deux Britanniques inconnus. Pour la Seconde Guerre mondiale, 545 Français sont enterrés ainsi que 33 Belges dont 30 victimes civiles. À leur côté, repose également le corps de Pierre Muller, sous-lieutenant au 9e bataillon de tirailleurs algériens, décédé le 17 septembre 1958 en Algérie (tombe n° 2361).

 

Le Chemin des Dames, un secteur majeur du front de la Grande Guerre

Dès les premières semaines, le plateau du Chemin des Dames est un enjeu pour les belligérants qui peuvent, en occupant cette position stratégique, observer les plaines de Reims et de Soissons. Après le sursaut allié sur la Marne, l'ennemi se replie sur le plateau qui est progressivement fortifié. Dès l'automne 1914, de violents combats se déroulent dans le secteur de Vailly-sur-Aisne, Crouy ou sur la cote 132.

À la veille du printemps 1917, les Français projettent de déployer une puissante offensive dans ce secteur épargné. Mais, le repli allemand sur la ligne Hindenburg impose au général Nivelle de revoir les orientations de cette opération. Au matin du 16 avril, après un intense bombardement dont l'efficacité est limitée, les premières vagues s’élancent. Après avoir gravi les pentes du plateau, elles se heurtent aux barbelés souvent intacts et sont fauchées par les mitrailleuses allemandes. Au prix d'importants sacrifices, les Français atteignent la crête du plateau. Le 17, malgré des conditions météorologiques difficiles, ils poursuivent leur effort. Faute de succès, l’autorité de Nivelle s’effondre. Du 16 au 30 avril, 147 000 hommes sont tombés dont 40 000 morts.

Au bord de l’effondrement le moral des Français vacillent. Devant l'échec de cette offensive, des mouvements de mutineries éclatent dans les rangs de quelques unités, qui refusent de monter en première ligne. Devant l'amplification de cette contestation en mai 1917, les autorités militaires réagissent. Les arrestations sont nombreuses. Les soldats considérés comme les plus actifs sont jugés et condamnés par des tribunaux militaires.  Plus de 500 condamnations à mort sont prononcées, puis commuées par le pouvoir politique. Près de trente sont, pourtant, exécutés. En parallèle, un système de rotation plus efficace et de permissions est instauré.

Au cours de l'été, de nouvelles attaques aux objectifs plus limités sont lancées contre les positions stratégiques du Plateau, notamment à Craonne et Laffaux. Durant cette bataille, des ambulances sont ouvertes dans ce secteur. Peu à peu, les brancardiers enterrent en ce lieu les dépouilles de soldats décédés dans ce secteur.

Au printemps de 1918, le Chemin des Dames est à nouveau âprement disputé. Le 27 mai 1918, les Allemands déferlent, bousculant les positions françaises. Ils occupent rapidement le Chemin des Dames. Le front est rompu. Mais, le 18 juillet, ce mouvement s'enraye. Les Alliés contre-attaquent, repoussant l'ennemi. Au cours des semaines suivantes, les combats font rage. Les Allemands abandonnent définitivement le 10 octobre, un mois avant l'armistice, le plateau aux troupes françaises et italiennes.

 

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Soupir
À 25 km à l'est de Soissons, en bordure du CD 925 (Soissons/Neufchâtel-sur-Aisne)

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