La nécropole nationale de Chestres à Vouziers

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Nécropole nationale de Chestres à Vouziers. © Guillaume Pichard

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_Vouziers

 

La nécropole nationale de Chestres rassemble 2 902 corps de soldats et de victimes civiles décédés lors des deux guerres mondiales. Créé en 1919 après les combats de Vouziers en 1918, ce cimetière est aménagé de 1922 à 1935 pour regrouper les corps exhumés de cimetières provisoires ou de tombes isolées situées dans différentes communes du département des Ardennes.

Au titre de la Première Guerre mondiale, cette nécropole réunit 2 484 soldat français, dont 1 337 en ossuaire ; 110 Britanniques, 282 Tchécoslovaques dont 122 en ossuaire, 124 prisonniers civils russes (Zivilarbeiterbataillon (ZAB), dix prisonniers civils belges et trois britanniques. Au sein de ce cimetière national, reposent aussi les corps de deux combattants "Morts pour la France" au cours de la Seconde Guerre mondiale.

Au sein de la nécropole, est érigé un monument dédié aux soldats tchécoslovaques. Honorant le souvenir de ces combattants, ce monument, construit en 1925, porte une épitaphe en langue tchèque qui signifie : "À la mémoire des légionnaires des 21 et 22e régiments tchécoslovaques tombés en 14-18 à côté de leurs camarades des armées alliées pour la Liberté".

Par ailleurs, dans le cimetière  communal de Vouziers, un carré militaire rassemble les dépouilles de soldats français et russes, ainsi qu’un Britannique et un Roumain.

Parmi ces combattants, repose l’aviateur Roland Garros dans une tombe privée surmontée d’un monument érigé en sa mémoire.

La nécropole est mitoyenne d’un cimetière allemand comprenant 1 843 corps de soldats allemands tombés lors des combats de l’été 1914, décédés dans les hôpitaux de Vouziers ou encore lors des offensives de septembre et octobre 1914.

Les bataille des Ardennes – Août 1914

En 1914, la bataille des Ardennes se déroule au centre et à l'est du massif forestier des Ardennes où les communications entre les armées sont particulièrement difficiles. En raison de cet isolement, le haut-commandement français ne peut avoir une vision intégrale des opérations qui opposent la Ve armée allemande aux 3e et 4e armées françaises. Pour soutenir son offensive en Alsace-Lorraine, le général Joffre, commandant en chef de l'armée française, leur ordonne un mouvement à travers les Ardennes. Chargées de progresser vers le nord, elles doivent attaquer l'ennemi pour le détruire ou le rejeter vers la Meuse. Pour autant, après plusieurs jours de combats des plus meurtriers, la bataille des Frontières est perdue. En raison des échecs en Lorraine et dans les Ardennes, Joffre ordonne un mouvement rétrograde. La 3e armée se replie en direction de Verdun et la 4e armée vers Stenay et Sedan.

L’occupation dans les Ardennes et les Zivilarbeiterbataillon (ZAB)

Au terme des premières opérations militaires de l'automne 1914, les Ardennes est le seul département à être entièrement occupé, les autres le sont partiellement. Dans ces territoires, les Allemands mettent en place une administration allemande d’ordre militaire, avec notamment l’installation des Kommandantur. Les noms de rues sont modifiés ; ainsi à Vouziers, la rue Gambetta est rebaptisée  Wilhelmstrasse (rue Guillaume). L’heure allemande est également imposée dans ces territoires. Par ailleurs, l’occupation en France engendre des pénuries d’engrais, de bétail, de bras alors que les autorités ennemies veulent exploiter le mieux possible les terres locales.

Faute de volontaires, et suite à une émeute liée à une pénurie de pain en mars 1916 à Lille, les Allemands utilisent les populations urbaines comme main d’œuvre pour des travaux agricoles et "déportent" environ 22 000 personnes de la région de Lille. Femmes comme hommes sont envoyés dans des départements ruraux de l’Aisne ou encore les Ardennes. À l’automne, certains peuvent regagner Lille, mais la Belgique est occupée en octobre 1916 et les Belges sont aussi requis de manière autoritaire dans des bataillons de travailleurs civils – Zivilarbeiterbataillonen (ZAB)- en Allemagne aussi bien qu’en France à l’arrière front. Ainsi, environ 120 000 Belges sont mis au travail forcé. En 1916, les ZAB regroupent les personnes ayant refusé de travailler pour l’occupant.

Parmi les personnes inhumées dans ce cimetière, des Belges ou encore des Russes appartenant à ces groupes de travailleurs. Ces régions ne sont libérées qu’en 1918, Rethel le 6 novembre, Charleville le 9 et Sedan le 10 novembre 1918.

Les combats de la IVe armée et de la brigade Tchécoslovaque sur le front de Vouziers

Un décret du 16 décembre 1917 ratifie la formation d’une armée tchécoslovaque indépendante en France. Auparavant les Tchécoslovaques volontaires ne pouvaient servir que dans la Légion étrangère. Son centre de commandement est implanté à Cognac (Charente-Maritime). Le 21e régiment de chasseurs tchécoslovaques (RCT) est créé en janvier 1918 à Cognac et le 22e RCT en mai 1918 à Jarnac. Le 23e RCT est formé le 3 décembre 1918 et sert en Slovaquie en 1919. L’effectif total de l’armée  tchécoslovaque comprenait 12 000 hommes. Début juin 1918, les 21e et 22e RCT sont affectés dans les Vosges et stationnent près de Darney, au camp militaire Kleber. Fin juin, la brigade gagne le front d’Alsace, notamment le secteur de Sentheim – Aspacht-le-Haut – Mittelbach. Ils sont ensuite associés à la 53e division d’infanterie française envoyée en Argonne ou ils contribuent en octobre à la victoire après de violents combats près des communes de Vouziers, Chestres, Vandy et Terron-sur-Aisne. Les pertes y sont importantes : 27 officiers et 1157 hommes.

 

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Adresse

Vouziers
À 30 km de Rethel. À la sortie nord de Vouziers, sur la D 947

Horaires d'ouverture hebdomadaires

Visites libres toute l’année

En résumé

Eléments remarquables

Monument aux morts des 21e et 22e régiments tchécoslovaques 1914-18

La nécropole nationale de Rethel

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Nécropole nationale de Rethel. © ECPAD

 

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La nécropole nationale de Rethel regroupe les corps de 3 452 soldats français, britanniques, roumains et russes morts pendant la Première Guerre mondiale. Créée en 1923, cette nécropole est aménagée en 1966 pour regrouper les corps exhumés du cimetière municipal et des cimetières militaires situés au sud de l'Aisne. Au total, reposent 3 117 soldats français, dont 1 202 dans deux ossuaires.

110 Britanniques, 12 Roumains et 213 Russes morts pendant la Première Guerre mondiale reposent à leurs côtés. 3 soldats français morts pour la France pendant les combats de mai 1940 y sont également inhumés dont Charles de Funès de Galzara, le frère du célèbre comédien français.

 

Les combats de Rethel, août 1914

Pour soutenir le mouvement en Alsace-Lorraine, le général Joffre engage les 3e et 4e armées dans les Ardennes en vue de contenir l'ennemi. Cette bataille se déroule au centre et à l'est du massif forestier des Ardennes où les communications entre les armées sont particulièrement difficiles. En raison de cet isolement, le haut-commandement français ne peut avoir une vision intégrale des opérations. Après plusieurs jours de combats des plus meurtriers, la bataille des Frontières est perdue.

En raison de cet échec et de celui d'Alsace-Lorraine, le général Joffre donne l’ordre aux soldats français de se replier sur Verdun, Stenay et Sedan. Au cours de ce mouvement rétrograde, ils sont engagés dans de rudes combats d’arrêt pour interdire notamment l’accès de l’Aisne. Entre le 27 et le 30 août, entre Signy-l'Abbaye et Rethel, la division marocaine lutte ainsi pied à pied pour repousser les assauts successifs de la IIIe armée allemande. Au 28 août, la division marocaine déplore la perte de plus de 3 000 hommes. Le 30, l'ennemi atteint Rethel. Ecrasés par le par le feu de l’artillerie allemande, les Français s’accrochent aux hauteurs de Bertoncourt, de Novy, de Faux. Mais au soir du 30, Rethel tombe. Ne pouvant tenir davantage leurs positions et les points de franchissement, les Français se replient, en bon ordre, derrière l’Aisne, puis sur la Marne. À partir de cette nouvelle ligne de résistance, ils reçoivent l'ordre de ne plus reculer plus et repoussent les allemands jusqu’aux bords de l’Aisne où le front se fige dans les tranchées.

Les batailles sur la Meuse et l’Argonne, 26 septembre - 11 novembre 1918

Au début de l'année 1918, le front de l’Argonne connaît un moment de répit. Mais en juillet, au terme d'une puissante action, les troupes allemandes percent le front de Champagne et menacent Paris. Le général Foch, commandant en chef des forces alliées, réplique et lance une contre-offensive générale d'Ypres à Verdun en vue de repousser l'ennemi dans les Ardennes.

Le 26 septembre, avançant derrière leur barrage roulant, les Américains, soutenus par l’armée française, s’élancent en Argonne où ils progressent rapidement. Mais ce mouvement est stoppé sur la crête de Montfaucon. Les 29 et 30, les Allemands s’accrochent à leurs positions entre Saint-Juvin et Brieulles. Le 4 octobre, les Américains relancent leur mouvement et parviennent, au prix de lourdes pertes, à enlever les hauteurs de Cunel. Les Français progressent dans la forêt de l’Argonne et en vallée de l’Aire. Français et Américains font leur jonction à Grandpré puis lancent ensemble une nouvelle action vers Vouziers. Le 15, les Français atteignent la rive droite de l’Aisne entre Termes et Olizy. Le 18, de violents combats se déroulent autour de Vouziers, Chestres, Vandy et Terron-sur-Aisne. Là, s'illustrent notamment les 21e et 22e régiments tchécoslovaques. Le 1er novembre, la 1ère armée américaine enlève les dernières positions allemandes autour de Buzancy. Quelques jours avant l’Armistice du 15 novembre, la 4e armée française franchit la Meuse et libère, pour sa part, Sedan.

Les Zivil arbeiter bataillon (ZAB) inhumés au sein de la nécropole de Rethel

Le 31 août 1914, les Allemands s'emparent de Rethel, qui après avoir été évacuée ne compte plus qu’une centaine d'habitants. Au cours de la Première Guerre mondiale, le département des Ardennes est le seul département à être entièrement occupé. L'ennemi y impose des règles strictes. Les noms de rues sont modifiés. À Vouziers, la rue Gambetta devient ainsi la Wilhelmstrasse (rue de Guillaume). L’heure allemande est aussi imposée.

Faute de volontaires, et après une émeute déclenchée à cause d’une pénurie de pain en mars 1916 à Lille, les Allemands requièrent les populations urbaines comme main d’œuvre pour des travaux agricoles. Près de 22 000 personnes, femmes et hommes, sont déportées dans des départements de l’Aisne, de la Meuse ou des Ardennes. A l’automne, certains peuvent regagner Lille. En octobre 1916, les civils belges sont aussi requis de manière autoritaire. Ils sont affectés dans des bataillons de travailleurs civils (zivil arbeiter bataillonen (ZAB) en Allemagne ou en France à l’arrière front. Près de 120 000 Belges sont mis au travail forcé. En 1916, les ZAB regroupent les personnes ayant refusé de travailler pour l’occupant. Parmi les personnes inhumées dans ce cimetière, les Russes appartiennent également à ces groupes de travailleurs.

 

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Adresse

Rethel
Au nord de Rethel, sur la D 946

Horaires d'ouverture hebdomadaires

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La nécropole nationale d’Orfeuil

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Nécropole nationale d’Orfeuil. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_Semide

 

La nécropole nationale d’Orfeuil regroupe les corps de 1 342 soldats français tombés lors des combats de Vouziers de 1918, dont 259 reposent dans deux ossuaires. Créée à l’issue des combats, cette nécropole aménagée jusqu'en 1935 pour y regrouper les corps exhumés des tombes isolées ou des cimetières militaires provisoires situés au sud de Vouziers. Parmi les combattants français, reposent les dépouilles de six soldats russes. Les familles endeuillées ont érigé, à l’intérieur de cette nécropole, un obélisque de pierre dédié aux soldats des unités engagées de 1918. Ce lieu de mémoire est situé à proximité d'un cimetière allemand où reposent 3 088 soldats.

 

La bataille des Ardennes, août 1914

Pour soutenir le mouvement en Alsace-Lorraine, le général Joffre engage les 3e et 4e armées dans les Ardennes en vue de contenir l'ennemi. Cette bataille se déroule au centre et à l'est du massif forestier des Ardennes où les communications entre les armées sont particulièrement difficiles. En raison de cet isolement, le haut-commandement français ne peut avoir une vision intégrale des opérations. Après plusieurs jours de combats des plus meurtriers, la bataille des Frontières est perdue.

En raison de cet échec et de celui d'Alsace-Lorraine, Joffre donne l’ordre aux de se replier sur Verdun, Stenay et Sedan. Au cours de ce mouvement rétrograde les Français sont engagés dans de rudes combats d’arrêt pour interdire notamment l’accès de l’Aisne. Entre le 27 et le 30 août, entre Signy-l'Abbaye et Rethel, la division marocaine lutte ainsi pied à pied pour repousser les assauts successifs de la IIIe armée allemande. Au 28 août, la division marocaine déplore la perte de plus de 3 000 hommes. Le 30, l'ennemi atteint Rethel. Ecrasés par le par le feu de l’artillerie allemande, les Français s’accrochent aux hauteurs de Bertoncourt, de Novy, de Faux. Mais au soir du 30, Rethel tombe. Ne pouvant tenir davantage leurs positions et les points de franchissement, les Français se replient, en bon ordre, derrière l’Aisne, puis sur la Marne. À partir de cette nouvelle ligne de résistance, ils reçoivent l'ordre de ne plus reculer plus et repoussent les allemands jusqu’aux bords de l’Aisne où le front se fige dans les tranchées.

La bataille de Vouziers, 14-23 octobre 1918

Au début de l'année 1918, le front de l’Argonne connaît un moment de répit. Mais en juillet, au terme d'une puissante action, les troupes allemandes percent le front de Champagne et menacent Paris. Le général Foch, commandant en chef des forces alliées, réplique et lance une contre-offensive générale d'Ypres à Verdun en vue de repousser l'ennemi dans les Ardennes.

Le 26 septembre, avançant derrière leur barrage roulant, les Américains, soutenus par l’armée française, s’élancent en Argonne où ils progressent rapidement. Mais ce mouvement est stoppé sur la crête de Montfaucon. Les 29 et 30, les Allemands s’accrochent à leurs positions entre Saint-Juvin et Brieulles. Le 4 octobre, les Américains relancent leur mouvement et parviennent, au prix de lourdes pertes, à enlever les hauteurs de Cunel. Les Français progressent dans la forêt de l’Argonne et en vallée de l’Aire. Français et Américains font leur jonction à Grandpré puis lancent ensemble une nouvelle action vers Vouziers. Le 15, les Français atteignent la rive droite de l’Aisne entre Termes et Olizy. Le 18, de violents combats se déroulent autour de Vouziers, Chestres, Vandy et Terron-sur-Aisne. Là, s'illustrent notamment les 21e et 22e régiments tchécoslovaques. Le 1er novembre, la 1re armée américaine enlève les dernières positions allemandes autour de Buzancy. Quelques jours avant l’Armistice du 15 novembre, la 4e armée française franchit la Meuse et libère, pour sa part, Sedan.

 

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Adresse

Semide
À 32 km au sud-est de Rethel. À 1 km au sud-est d'Orfeuil, sur la D 15

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Monument aux morts 1914-18

La nécropole nationale de Vitry-le-François

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Nécropole nationale de Vitry-le-François. © ECPAD

 

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Créée en 1921 afin d’y regrouper les corps de soldats exhumés de cimetières militaires provisoires ou de tombes isolées de la région du Perthois ou des hôpitaux militaires de la ville, la nécropole de Vitry-le-François rassemble près de 4 000 corps de soldats morts pour la France, dont 2 558 reposent en ossuaire. Sept soldats britanniques morts en 1914-1918 y sont également inhumés. Au titre de la Seconde Guerre mondiale, issus de la région et de la Haute-Marne, les corps de 62 combattants français y ont été réunis.

 

Les combats du Mont-Moret, 6-10 septembre 1914

Le 25 août 1914, trois semaines après la déclaration de guerre et l'échec de la bataille des frontières, les armées françaises déploient un mouvement rétrograde. Bien qu’épuisées, elles sont prêtes dès le 5 septembre à contre-attaquer sur une ligne de résistance de près de trois cent kilomètres, où va se jouer le sort de la France.

Le 6, dans la région de Vitry-le-François, les combats sont d’une rare violence notamment au Mont-Moret. Les Allemands s’emparent notamment de cette colline stratégique surplombant la Marne. Mais, les Français s’accrochent pour retenir l’ennemi, privé ainsi de franchir le fleuve. Les combats se prolongent. Contenant avec difficulté les assauts répétés des troupes saxonnes, les coloniaux et les fantassins auvergnats de Brive-la-Gaillarde repoussent l’ennemi. Le 8, le Mont-Moret est aux mains des Français qui essuient de violents bombardements. Le 10 septembre sur l’ensemble du front, l’armée allemande amorce sa retraite. Les Français remontent plus au nord. A leur tour, les Auvergnats entament la poursuite et rejoignent, le 11 septembre, les villages de Blacy, Loisy et Couvrot.

Au cours de ces combats, Vitry-le-François est occupée mais épargnée de la destruction. Les Allemands y installent d’importants cantonnements mais aussi près de dix hôpitaux dont celui de la Collégiale.

Vitry-le-François, une ville-hôpital dans la guerre

Ville où le général Joffre conduit, en août 1914, les premières opérations de la Grande Guerre, Vitry-le-François est au cœur des combats de la première Bataille de la Marne. À l’issue de la victoire française, elle devient l’un des plus importants centres de secours du conflit. Située à 60 km en arrière du front, cette ville-hôpital accueille, au sein d’une dizaine de structures médicales, près de 2 à 3 000 blessés lors des grandes offensives. Première étape pour les blessés de l’Argonne, de Champagne ou de Verdun, plusieurs dizaines de soldats français, alliés et allemands y sont soignés jusqu'en 1918. Le tout dernier hôpital, le "dépôt des éclopés", ferme en juin 1919.

La nécropole nationale de Vitry-le-François

Au cours de la guerre, l’autorité militaire se charge de l’inhumation des soldats décédés, mais les habitants de Vitry-le-François entretiennent les tombes, accueillent et renseignent les familles endeuillées. En 1920-1921, conformément au vœu du chanoine Nottin, alors archiprêtre de Vitry-le-François au moment de la bataille de la Marne, une chapelle dédiée à la Vierge Marie Immaculée est érigée. Se dressant au centre de la nécropole, ce monument rassemble, dans ses fondations, les restes mortels de 1 127 soldats inconnus, exhumés des cimetières de Blesmes et du Mont-Moret. Une plaque sur le dôme rappelle le souvenir des 304 vitryats morts pour la France en 1914-1918.

Les fusillés de Saint-Amand-sur-Fion

Au cours de l’automne 1914, la justice militaire française devient plus sévère. Les conseils de guerre spéciaux sont créés. Le recours en révision comme le droit de grâce sont provisoirement supprimés. Obéissant à des logiques spécifiques, la justice militaire vise à punir les crimes et délits des soldats tels que l’espionnage, l’insoumission… L’automutilation est condamnée. En effet, dès septembre 1914, les blessures volontaires aux mains et aux pieds se multiplient et se prolongent tout au long de la guerre. Le médecin émet un diagnostic qui peut innocenter le suspect ou le conduire au peloton d’exécution. En avril 1915, après les violents combats des Hurlus, quatre hommes sont accusés de mutilation volontaire. Jugés pour "abandon de poste", ils sont fusillés au matin du 3 avril 1915 à Saint-Amand-sur-Fion. L’écrivain-combattant, Maurice Bedel, prix Goncourt en 1927, rapporte le récit de cette exécution. Témoin aux côtés de 6 000 autres combattants, il évoque le supplice de ces quatre hommes, appartenant aux 174e, 72e, 127e et 8e régiments d’infanterie (RI). Jugés par le Conseil de guerre de la IVe armée, ils n'ont pas été réhabilités.

Parmi les soldats français inhumés au sein de la nécropole de Vitry-le-François, reposent notamment les dépouilles de ces quatre hommes, Lucien Mervelay, soldat au 174e RI âgé de 29 ans, Louis Grard soldat au 127e RI âgé de 22 ans, Charles Cailleretz, soldat de 1re classe au 8e RI âgé de 25 ans et Marcel Pollet, soldat au 72e RI âgé de 25 ans. Précédemment inhumés au cimetière militaire provisoire de Courdemanges, ces quatre soldats reposent dans l'ossuaire de la nécropole nationale depuis août 1922. À la même date, 379 militaires connus ont été transférés de Courdemanges vers Vitry-le-François et placés en ossuaire.

 

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Vitry-le-François
Au sud-est de Châlons-en-Champagne, N 44

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Chapelle-ossuaire 1914-1918

La nécropole nationale de Sommepy-Tahure

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Nécropole nationale de Sommepy-Tahure. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_ Sommepy Tahure

 

Située à flanc de colline, la nécropole nationale de Sommepy Tahure regroupe 2 201 Français dont 721 reposent dans un ossuaire. De 1920 à 1924, ce cimetière a été aménagé en vue d’y réunir les dépouilles de soldats exhumées de tombes isolées ou de différents cimetières provisoires des communes de Bourgogne, Saint-Clément-à-Arnes et Warmeriville. Parmi ces combattants repose le corps de Michel Coiffard (tombe n°1027). Réformé après avoir été blessé, il parvient à s’engager dans l’aviation. Après avoir intégré l’escadrille 154, il remporte sa première victoire en septembre 1917. S’illustrant dans le ciel de Champagne, il parvient à abattre 33 ballons d’observations allemands. Le 28 octobre 1918, il est grièvement blessé à la poitrine. Parvenant à atterrir sans encombre, il succombe à Bergnicourt (Ardennes).

 

Les batailles de Champagne - 1914-1918

En dépit du sursaut allié de septembre 1914 sur la Marne et malgré les tentatives de débordement de l'automne, chacun des belligérants s’enterre, c’est le début de la guerre de position.

Tout au long de l'année 1915, le général Joffre lance en Champagne différentes offensives. Malgré l'emploi croissant d'effectifs et d'artillerie, ces actions toujours plus meurtrières ne peuvent rompre les lignes allemandes. En 1916, malgré quelques actions limitées, le front de Champagne connaît un calme relatif.

En juillet 1918, ce front est au cœur des enjeux. Les Allemands, après de puissantes offensives, menacent d'y percer définitivement le front allié. Appuyée par les Américains, la 4e armée du général Gouraud enlève, au cours de l'automne, de nombreuses positions notamment dans le secteur de Navarin et à Sommepy. Au total, près de 70 000 Américains combattent aux côtés des Français. Poursuivant leur effort en direction de Mézières et de Sedan, les alliés progressent rapidement vers les Ardennes. Sur un front de 400 km, les Alliés entament la poursuite, talonnant l’ennemi jusqu’au 11 novembre 1918.

Sommepy Tahure, un village marqué par la Grande Guerre

Situé sur les chemins d’invasion, Sommepy accueille, dès le 15 août 1914, les premiers réfugiés belges, puis les Ardennais. Le 2 septembre, le village est aux mains des Allemands qui, après l’avoir partiellement incendié, l’abandonnent. Après la bataille de la Marne, l’ennemi s’y replie et va occuper, pendant près de quatre ans, ce village situé à quelques kilomètres du front. Les habitants sont alors évacués vers les Ardennes.

Le 28 septembre 1918, après que les Français aient percé le front, les Américains libèrent ce village détruit en grande partie. Poursuivant leur effort, la 2e division d’infanterie du corps des marines américains est engagée dans les combats du Blanc-Mont.

En 1919, hébergés dans des baraques provisoires, les habitants dont le quotidien est difficile, remettent progressivement en culture l'ancien champ de bataille et essaient de relever le village en ruines. Se mobilisant pour réunir des fonds, le sous-lieutenant L’Huillier se rend aux États-Unis pour y animer des conférences sur l’engagement des troupes américaines dans la région. Le Comité du Sommepy Fund est alors créé et permet, entre autre, de financer la construction d’une salle mémorielle franco-américaine dans la mairie.

Cité à l’ordre de l’armée en septembre 1920, le nom du village de Sommepy est rattaché, en juin 1950, à celui de Tahure, village détruit entièrement lors de la Grande Guerre. Symboliquement l’église conserve le souvenir de Tahure au travers de fragments de sculptures, réutilisées dans la reconstruction de cet édifice.

 

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Adresse

Sommepy-Tahure
À 13 km au nord de Suippes, sur la RD 77

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La nécropole nationale de Minaucourt-Le Mesnil-Les Hurlus

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Nécropole nationale de Minaucourt. © Guillaume Pichard

 

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Située sur la commune de Minaucourt-Le Mesnil-Les Hurlus, la nécropole nationale du Pont du Marson regroupe les dépouilles de soldats morts pour la France lors des différentes offensives qui se déroulèrent de 1914 à 1918 dans ce secteur âprement disputé. Elle fut aménagée par étapes successives de 1922 à 1929, sur l'emplacement du cimetière provisoire créé durant la bataille de Champagne, en 1915, alors dénommé le Pont du Marson. Le cimetière rassemble plus de 21 000 Français dont plus de 12 000 en ossuaires, 25 combattants tchèques et 2 Serbes. Un soldat français tué lors de la Seconde Guerre mondiale y est également enterré. Un monument dédié aux héros de la Grande Guerre y a été érigé à partir des pierres de l'ancienne église de Massiges.

 

Ce cimetière militaire témoigne du caractère meurtrier des offensives de Champagne et plus encore des combats qui eurent lieu sur le site de la Main de Massiges, à quelques kilomètres, dont la configuration naturelle rappelle la forme d'une main. Parmi les soldats français, repose notamment la dépouille de Georges Pancol (Tombe 4060). Jeune poète, il rejoint à sa demande le front alors qu'il était administrateur en Indochine. Sa dernière lettre destinée à sa fiancée évoque : "La canonnade gronde partout. Le temps est superbe et si doux. Je n'ai aucun pressentiment funèbre. Comment le pourrais-je par un tel soleil. Et pourtant... Comme le passé est loin et comme l'avenir est proche". Nommé au grade de lieutenant au 3e RIC,  il meurt, le 25 septembre 1915, dans le secteur de Ville-sur-Tourbe.

Les batailles de Champagne - 1914-1918

Après la contre-offensive franco-britannique de septembre 1914 sur la Marne et l’échec de la "Course à la mer", la guerre de mouvement disparaît sur le front ouest. Pour se protéger du feu de l'artillerie, les belligérants s’enterrent.

Dans la région, les Allemands occupent la position de la Main de Massiges contre laquelle un premier assaut est lancé. Le 21 septembre 1914, les ruines du village sont aux mains des Français. Le 21 décembre, les Marsouins du 1er corps colonial attaquent le secteur Beauséjour – Main de Massiges. En quelques semaines, les Français ont déjà perdu 12 000 hommes dans ce secteur.

Au cours de l’hiver 1915, le général Joffre lance en Champagne différents assauts qui se brisent contre les tranchées allemandes. Ces opérations de "grignotage", localisées notamment dans les secteurs de Souain, de Perthes, de Beauséjour et Massiges, sont particulièrement meurtrières. Le front reste figé. Du côté allemand, on a recourt à la guerre de mines, dont les explosions créent d'énormes cratères notamment à Perthes.

Au cours de l'été, pour rompre le front, le général Joffre décide de mener une nouvelle offensive. L’effort principal, appuyé par une autre action en Artois, se déploie dans la grande plaine aride et crayeuse de la Champagne pouilleuse. Long de 25 kilomètres, le front s'étend entre Aubérive et Ville sur Tourbe. Cette action est conduite par la 2e et 4e armée. En face, les Allemands de la IIIe armée sont installés dans de solides tranchées. Plus en retrait, située à contre pente se trouve une seconde position dissimulée des observations aériennes et hors de portée des canons français.

Après une préparation d'artillerie de trois jours, l'attaque est déclenchée le 25 septembre 1915. Les Français enlèvent facilement les premières lignes, à l’exception notamment à la butte du Mesnil. A l'est du dispositif, la division coloniale s'empare de "La Main de Massiges", point clé du dispositif allemand. En deux semaines, pour la possession de la Main, les Français subissent la perte de 15 000 hommes, prisonniers compris.

Mais cet élan se brise sur la deuxième position encore intacte. Les troupes s'épuisent et doivent faire face à de puissantes contre-attaques. Au cours de ces assauts, les deux armées perdent 138 000 hommes. En novembre, les conditions climatiques difficiles et l'importance des pertes obligent Joffre à renoncer à conduire de nouvelles attaques. Le front revient à un calme relatif.

L'offensive allemande de juillet 1918 replace ce front au cœur des opérations. Mais engageant la totalité de ses forces de la Meuse à la mer du Nord, le maréchal Foch, fort du soutien croissant des Américains, déploie à l'automne une large manœuvre. Pour la région de Reims, l’armée du général Gouraud s’empare successivement de Navarin, Tahure et de Sommepy. Dans le secteur de Minaucourt, les Français franchissent la Dormoise puis marchent vers les Ardennes jusqu'en novembre 1918.

Aujourd'hui, la région de Suippes, au travers des vestiges de villages de Perthes, Hurlus, Mesnil, Tahure et Ripont mais aussi de dix-huit nécropoles, conserve le souvenir de ces combats acharnés.

 

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Infos pratiques

Adresse

Minaucourt-le-Mesnil-les-Hurlus
Au nord-est de Châlons-en-Champagne D 66

Horaires d'ouverture hebdomadaires

Visites libres toute l’année

La nécropole nationale de Saint-Jean-sur-Tourbe

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Nécropole nationale de Saint-Jean-sur-Tourbe. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_necropole_St Jean-Tourbe

 

Située à près de trente kilomètres de Châlons-en-Champagne, la nécropole nationale de Saint-Jean-sur-Tourbe regroupe les dépouilles de soldats morts pour la France lors des combats qui se sont déroulés en Champagne en 1914-1918 et notamment lors de l’offensive de septembre 1915. Créée en 1922, elle rassemble ainsi plus de 2 200 corps dont certains ont été inhumés initialement dans les cimetières militaires provisoires de Saint-Jean-sur-Tourbe, Gizaucourt, La Croix-en-Champagne, Laval-sur-Tourbe, Somme-Tourbe et Somme-Bionne.

Parmi les soldats français, reposent notamment la dépouille du Révérend Père Pierre Compagnon (Tombe 328), ancien missionnaire au Japon et directeur du Séminaire des Missions Étrangères. Dégagé de toute obligation militaire, il s’engage pour la durée de la guerre au sein du 8e régiment d’artillerie de campagne. Aumônier volontaire, il se dévoue auprès des blessés et à l’ensemble des hommes de son unité. Cité à l'ordre du Corps d'Armée, du 31 mai 1915, il est décoré de la Médaille militaire (mai 1915). Après avoir été grièvement blessé au Mesnil-lès-Hurlus, il meurt le 21 septembre 1915 à l’âge de 56 ans.

Les combats en Champagne - 1914-1918

Après la contre-offensive franco-britannique de septembre 1914 sur la Marne et l’échec des manœuvres de débordement de la "Course à la Mer", la guerre de mouvement disparaît sur le front ouest. Pour se protéger du feu de l'artillerie, les belligérants s’enterrent. C’est le début de la guerre de position.

Au cours de l’hiver 1915, le général Joffre lance, en Champagne différents assauts qui se brisent contre les tranchées allemandes. Ces opérations de "grignotage", localisées notamment dans les secteurs de Souain, de Perthes, de Beauséjour et de Massiges, sont particulièrement meurtrières. Sans résultat, le front reste figé.

Au cours de l'été, pour rompre le front et soutenir les Russes en difficulté sur le front oriental, Joffre décide de mener une nouvelle offensive. L’effort principal, appuyé par une autre action en Artois, se déploie dans la grande plaine aride et crayeuse de la Champagne pouilleuse. Long de 25 km, le front s'étend entre Aubérive et Ville-sur-Tourbe. En face, les Allemands sont installés dans de solides tranchées. Plus en retrait, située à contre-pente se trouve une seconde position dissimulée des observations aériennes et hors de portée de l’artillerie.

Après une préparation d'artillerie de trois jours, l'attaque est déclenchée le 25 septembre. Les Français enlèvent les premières lignes à l’exception de celles situées notamment sur la butte du Mesnil. A l'est du dispositif, la division coloniale s'empare de "La Main de Massiges", point clé du dispositif allemand. Mais, cet élan se brise sur la deuxième position encore intacte. Les troupes s'épuisent et doivent faire face à de puissantes contre-attaques. Au cours de ces assauts, les deux armées ont perdu 138 000 hommes. En novembre, les conditions climatiques difficiles et l'importance des pertes obligent Joffre à renoncer à conduire de nouvelles attaques. Le front retrouve un calme relatif.

L'offensive allemande de juillet 1918 replace ce front au cœur des opérations. Mais engageant la totalité de ses forces de la Meuse à la mer du Nord, le maréchal Foch, fort du soutien croissant des Américains, déploie à l'automne une large manœuvre. Pour la région de Reims, l’armée du général Gouraud s’empare successivement de Navarin, Tahure et de Sommepy. Dans le secteur de Minaucourt, le Mont-Têtu et Le Mesnil sont enlevés par les Français qui franchissent la Dormoise et marchent vers les Ardennes jusqu'en novembre 1918.

Aujourd'hui, la région de Suippes, au travers des vestiges de villages de Perthes, Hurlus, Mesnil, Tahure et Ripont mais aussi de dix-huit nécropoles, conserve le souvenir de ces combats acharnés. Pour la seule commune de Souain, on recense trois autres cimetières militaires. L'impressionnant monument-ossuaire de la ferme de Navarin rassemble 10 000 corps de soldats non identifiés et préserve le souvenir des combattants français, américains, polonais, russes et tchécoslovaques qui ont participé aux opérations sur le front de Champagne.

 

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Adresse

Saint-Jean-sur-Tourbe
À 15 km à l'est de Suippes, sur la D 66

Horaires d'ouverture hebdomadaires

Visites libres toute l’année

La nécropole nationale de Somme-Suippe

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Nécropole nationale de Somme-Suippe. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_Somme-Suippe

 

Située à proximité du camp militaire de Suippes, la nécropole nationale de Somme-Suippe regroupe les dépouilles de soldats morts pour la France lors des combats qui se sont déroulés dans cette région. Créé dès décembre 1914, le cimetière est aménagé en 1924. Il rassemble d’autres corps de soldats exhumés de cimetières provisoires, en particulier ceux de Saint-Rémy-sur-Bussy, du Bois-Sabot, Le Mesnil-les-Hurlus, Souain, Saint-Hilaire-le-Grand. Près de 5 000 soldats français y reposent, dont 1 388 inhumés en ossuaires. Cette nécropole conserve aussi 12 corps de soldats français morts pour la France lors des combats qui se déroulèrent en Champagne en 1940.

Au sein de cette nécropole, est érigé un monument régimentaire élevé par le 50e régiment d'infanterie territoriale. Parmi les soldats inhumés, reposent notamment le lieutenant-colonel Louis (Tombe 2793) et le commandant Edouard Charlet, officiers au 3e régiment de zouaves. Cette unité s'est illustrée lors de l'offensive de 1915 en s'emparant, malgré des pertes importantes, de trois lignes de tranchées. Au cours de ces combats disparait le commandant Charlet, officier qui s’est distingué dans la conquête du Sahara et fut un ami du Bienheureux Charles de Foucauld (1858-1916). Il y repose également la dépouille de Raymond Guasco (Tombe 2686). Ecrivain et journaliste, il meurt le 25 septembre 1915 à Souain.

Les batailles de Champagne - 1914-1918

Après la contre-offensive franco-britannique de septembre 1914 sur la Marne et l’échec de la « Course à la Mer », la guerre de mouvement disparait sur le front ouest. Pour se protéger du feu de l'artillerie, les belligérants s’enterrèrent. C'est le début de la guerre de position.

Au cours de l’hiver 1915, le général Joffre lance en Champagne différents assauts qui se brisent contre les tranchées allemandes. Ces opérations de "grignotage", localisées notamment dans les secteurs de Souain, de Perthes, de Beauséjour et Massiges, sont particulièrement meurtrières. Le front reste figé.

Au cours de l'été, pour rompre le front et soutenir les Russes en difficulté sur le front oriental, Joffre décide de mener une nouvelle offensive. L’effort principal, appuyé par une autre action en Artois, se déploie dans la grande plaine aride et crayeuse de la Champagne pouilleuse. Long de 25 kilomètres, le front s'étend entre Aubérive et Ville sur Tourbe. Cette action est conduite par la 2e et 4e armée. En face, les Allemands de la IIIe armée sont installés dans de solides tranchées. Plus en retrait, située à contre pente se trouve une seconde position dissimulée des observations aériennes et hors de portée de l’artillerie.

Après une préparation d'artillerie de trois jours, l'attaque est déclenchée le 25 septembre. Les Français enlèvent facilement les premières lignes à l’exception de celles situées sur la butte du Mesnil. A l'est du dispositif, la division coloniale s'empare de "La Main de Massiges", point clé du dispositif allemand.

Mais, cet élan se brise sur la deuxième position encore intacte. Les troupes françaises s'épuisent et faire face à de puissantes contre-attaques. Au cours de ces assauts, les deux armées ont perdu 138 000 hommes. En novembre, les conditions climatiques difficiles et l'importance des pertes obligent Joffre à renoncer à conduire de nouvelles attaques. Le front revient à un calme relatif.

L'offensive allemande de juillet 1918 replace ce front au cœur des opérations. Reims, restée sous le feu continuel de l'artillerie allemande, est à nouveau menacée. Mais engageant la totalité de ses forces de la Meuse à la mer du Nord, le maréchal Foch, fort du soutien croissant des Américains, déploie une large manœuvre. Pour la région de Reims, l’armée du général Gouraud s’empare successivement de Navarin, Tahure, Le Mesnil et Sommepy et progressent vers les Ardennes jusqu'en novembre 1918. Aujourd'hui, la région de Suippes, au travers des vestiges de villages de Perthes, Hurlus, Mesnil, Tahure et Ripont, conserve le souvenir de ces combats acharnés.

 

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Adresse

Somme-Suippe
À 4 km à l'est de Suippes

Horaires d'ouverture hebdomadaires

Visites libres toute l’année

La nécropole nationale de La Ferme de Suippes

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Nécropole nationale de "La Ferme de Suippes". © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_Suippes Ferme

 

Bordant la route nationale Chalons-Vouziers-Rethel, la nécropole nationale de "La Ferme de Suippes" regroupe les corps de soldats morts pour la France lors des combats qui se déroulèrent en Champagne en 1914-1918 et lors de la campagne de juin 1940. Faute de place dans les autres cimetières, elle fut créée après la guerre sur une ancienne parcelle du camp de Mourmelon et fut aménagée jusqu’en 1932. En 1956, sont rassemblés les corps de soldats morts en 39-45 et inhumés initialement dans d'autres cimetières militaires de la région, En 1964, les dépouilles du carré militaire d’Epernay y furent également transférées. Cette nécropole rassemble près de 10 000 corps dont 7 400 Français en tombes individuelles et plus de 500 en ossuaires, un Belge et trois Russes. Pour la Seconde Guerre mondiale, on recense plus de 1 900 Français inhumés en tombes individuelles.

Parmi les soldats français, repose notamment la dépouille de Marcel Nenot (Tombe 2721). Homme de lettres, il meurt le 3 octobre 1915 à la Tranchée de Vistule.

 

Les batailles de Champagne - 1914-1918

Après la contre-offensive franco-britannique de septembre 1914 sur la Marne et l’échec de la "Course à la mer",  la guerre de mouvement disparaît sur le front ouest. Pour se protéger du feu de l'artillerie, les belligérants s’enterrent.

Au cours de l’hiver 1915, le général Joffre lance en Champagne différents assauts qui se brisèrent contre les tranchées allemandes. Ces opérations de "grignotage", localisées notamment dans les secteurs de Soudain, de Perthes, de Beauséjour et Massiges, sont particulièrement meurtrières. Le front reste figé.

Au cours de l'été, pour rompre le front et soutenir les Russes en difficulté sur le front oriental, Joffre, fidèle à sa doctrine, décide de mener une nouvelle offensive. L’effort principal, appuyé par une autre action en Artois, se déploie dans la grande plaine aride et crayeuse de la Champagne "pouilleuse". Long de 25 kilomètres, le front s'étend entre Aubérive et Ville sur Tourbe. Cette action est conduite par la 2e et 4e armée. En face, les Allemands de la IIIe armée sont installés dans de solides tranchées. Plus en retrait, située à contre pente se trouve une seconde position, dissimulée des observations aériennes et hors de portée des canons français.

Après une préparation d'artillerie de trois jours, l'attaque est déclenchée le 25 septembre. Les Français enlèvent facilement les premières lignes, à l’exception de celles de la butte du Mesnil. A l'est du dispositif, la division coloniale s'empare de "La Main de Massiges", point clé du dispositif allemand.

Mais cet élan se brise sur la deuxième position encore intacte. Les troupes françaises s'épuisent et doivent faire face à de puissantes contre-attaques. Au cours de ces assauts, les deux armées avaient perdu 138 000 hommes. En novembre, les conditions climatiques difficiles et l'importance des pertes obligent Joffre à renoncer à conduire de nouvelles attaques. Le front revient à un calme relatif.

L'offensive allemande de juillet 1918 replace ce front au cœur des opérations. Reims, restée sous le feu continuel de l'artillerie allemande, est à nouveau menacée. Mais engageant la totalité de ses forces de la Meuse à la mer du Nord, le maréchal Foch, fort du soutien croissant des Américains, déploie une large manœuvre. Dans la région de Reims, l’armée du général Gouraud s’empare successivement de Navarin, Tahure, Le Mesnil, et Sommepy puis progresse vers les Ardennes jusqu'en novembre 1918. Aujourd'hui, la région de Suippes, au travers des vestiges de villages de Perthes, Hurlus, Mesnil, Tahure et Ripont, conserve le souvenir de ces combats acharnés.

 

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Adresse

Suippes
À 1 km au sud-ouest de Suippes, sur la RD 77

Horaires d'ouverture hebdomadaires

Visites libres toute l’année

La nécropole nationale de Souain-Perthes-lès-Hurlus - La Ferme des Wacques

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Nécropole nationale de Souain. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici  necropole_Souain Brigade

 

 

Située au sommet de la côte 160 et face à l'emplacement de l'ancienne Ferme des Wacques, la nécropole nationale de Souain - Cimetière de la 28e brigadeLa Ferme des Wacques regroupe les dépouilles de 147 corps de soldats morts pour la France lors de l'offensive du 25 septembre 1915. Au lendemain des premiers jours de cette opération, le père Doncoeur, aumônier de la 28e brigade, et quelques volontaires ensevelissent à cet endroit les corps des combattants des 35e, 42e et 44e RI engagés dans ce secteur et aménagèrent ce cimetière selon un ordonnancement atypique. Entourant un immense calvaire, une double rangée de croix, ce monument dédié aux morts de la 28e Brigade rappelle un cromlech celtique. Inauguré le 25 septembre 1919, ce cimetière, considéré comme provisoire, aurait dû être transféré vers la nécropole de Souain La Crouée. Or, après l'intervention du Comité de la Ferme des Wacques auprès des pouvoirs publics, il est maintenu et acquis par l'État en 1935.

Parmi les soldats inhumés, repose la dépouille du caporal Joseph Duvillard au 42e RI (Tombe 149), frère d'Henri Duvillard ancien ministre des anciens combattants et victimes de guerre (1967-1972).

 

Les batailles de Champagne - 1914-1918

Après la contre-offensive franco-britannique de septembre 1914 sur la Marne et l’échec de la "Course à la Mer", la guerre de mouvement disparait sur le front ouest. Pour se protéger du feu de l'artillerie, les belligérants s’enterrent.

Au cours de l’hiver 1915, le général Joffre lance en Champagne différents assauts qui se brisent contre les tranchées allemandes. Ces opérations de "grignotage", localisées notamment dans les secteurs de Souain, de Perthes, de Beauséjour et Massiges, sont particulièrement meurtrières. Sans résultat, le front reste figé.

Au cours de l'été, pour rompre le front et soutenir les Russes en difficulté sur le front oriental, Joffre décide de conduire une nouvelle offensive. Cet effort principal, appuyé par une autre action en Artois, se déploie dans la grande plaine aride et crayeuse de la Champagne pouilleuse. Long de 25 kilomètres, le front s'étend entre Aubérive et Ville sur Tourbe. Cette action est conduite par la 2e et 4e armée. En face, les Allemands de la IIIe armée sont installés dans de solides tranchées. Plus en retrait, située à contre pente se trouvait une seconde position dissimulée des observations aériennes et hors de portée des canons français.

Après une préparation d'artillerie de trois jours, l'attaque est déclenchée le 25 septembre. Les Français enlèvent les premières lignes à l’exception de celles situées notamment sur la butte du Mesnil.

Sur l'emplacement de cette nécropole, s'est élancée la 28e brigade, constituée par les 35e et 42e régiments d'Infanterie. Ces hommes issus, pour beaucoup, de Belfort doivent s'emparer du Plateau des Tantes situé à l'ouest de la Ferme de Navarin. Là, l'ennemi, retranché dans une position hérissée de barbelés et de mitrailleuses, résiste violement. Au prix de pertes importantes, la brigade parvient, le 27 septembre, à s'emparer de la Tranchée des Tantes sur une largeur d'environ 500 mètres. La percée tant espérée semble se réaliser. Pourtant, faute de moyens, elle ne peut être exploitée. Encerclée, soumise à de violents bombardements, la 28e brigade est anéantie, tout comme la ferme des Wacques qui est au cœur de ces affrontements.

Plus largement, l'élan de cette offensive se brise sur la deuxième position encore intacte. Les troupes françaises s'épuisent et doivent faire face à de puissantes contre-attaques. Au cours de ces assauts, les deux armées perdent 138 000 hommes. En novembre, les conditions climatiques difficiles et l'importance des pertes obligent Joffre à renoncer à conduire de nouvelles attaques. Le front revient à un calme relatif.

L'offensive allemande de juillet 1918 replace ce front au cœur des opérations. Mais engageant la totalité de ses forces de la Meuse à la mer du Nord, le maréchal Foch, fort du soutien croissant des Américains, déploie à l'automne une large manœuvre. Pour la région de Reims, l’armée du général Gouraud s’empare successivement de Navarin, Tahure et de Sommepy. Dans le secteur de Minaucourt, le Mont-Têtu et Le Mesnil sont enlevés par les Français qui franchissent la Dormoise et marchent vers les Ardennes jusqu'en novembre 1918.

Aujourd'hui, la région de Suippes, au travers des vestiges de villages de Perthes, Hurlus, Mesnil, Tahure et Ripont mais aussi de dix-huit nécropoles, conserve le souvenir de ces combats acharnés. Pour la seule commune de Souain, on recense trois autres cimetières militaires et l'emblématique monument-ossuaire de la Ferme de Navarin rassemblant 10 000 corps de soldats non identifiés et préservant le souvenir des combattants français, américains, polonais, russes et tchécoslovaques qui ont pris part aux opérations sur le front de Champagne.

Au sein de cette nécropole se dressent deux monuments régimentaires dédiés respectivement au 44e et 60e d'infanterie, unités particulièrement éprouvées lors de ces combats. Ces monuments érigés initialement sur le champ de bataille ont été, à la suite de remembrements, déplacés en 1985.

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Infos pratiques

Adresse

Souain-Perthes-lès-Hurlus
À 3 km de Souain, sur le chemin vicinal

En résumé

Eléments remarquables

Monuments aux morts du 44ème R.I. tombés les 25-29 septembre 1915 . monument aux morts du 60ème R.I. tombés le 25 septembre 1915.