La nécropole nationale de Mulhouse

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Nécropole nationale de Mulhouse. © ECPAD

 

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Située au lieu-dit Tiefengraben – Les Vallons, la nécropole nationale de Mulhouse regroupe les dépouilles de soldats tués principalement de la bataille d’Alsace (1944-1945). Aménagée dès 1949, ce cimetière rassemble les corps de combattants français, de prisonniers de guerre et de requis du service du travail obligatoire (STO) décédés en Allemagne et en Autriche. Aujourd'hui, on y dénombre 1 675 corps de soldats français et étrangers, dont Jeannine Bancaud (Carré A2, tombe 44). Au titre de la Grande Guerre, 265 soldats français, dont 107 inconnus reposant dans un ossuaire reposent en ce lieu. À leurs côtés, 35 Roumains et 7 Russes morts lors de leur captivité dans les camps allemands y sont également inhumés. De nombreux monuments et plaques célèbrent le souvenir de ces combattants.

 

La bataille d’Alsace, 1er octobre 1944–2 janvier 1945

Fin août 1944, après les débarquements alliés en Normandie et en Provence, les armées allemandes refluent vers le Nord-Est en vue d'interdire l'invasion de l'Allemagne nazie. En Lorraine comme en Alsace, sont édifiés des nids de résistance. Parallèlement, est décrétée, le 25 septembre 1944, la Deutsche Volksturm, la levée en masse du peuple allemand, pour pallier au manque de soldats. Cette mobilisation générale est étendue à l’Alsace un mois plus tard. À la mi septembre, après avoir fait leur jonction, les Français de la 1re armée et ceux de la 2e division blindée (DB) marchent aux côtés des armées alliées. Conduits par le général de Lattre, les hommes de la 1e progressent vers le Sud et atteignent les Vosges et la trouée de Belfort. Ceux de la 2e DB atteignent les faubourgs de Strasbourg.

Le 14 novembre, malgré des conditions météorologiques difficiles, la 2e division d’infanterie marocaine (DIM) et la 5e DB libèrent Montbéliard et Héricourt. À l'issue, tirailleurs et spahis marocains doivent s'emparer de chaque ouvrage de la ceinture fortifiée de Belfort. Le 25, au terme de violents combats de rues, les Français entrent dans Belfort. Poursuivant leur effort, les Français atteignent les contreforts des Vosges. Gérardmer est libérée. Progressivement, les Allemands se replient mais se retranchent dans de solides positions, formant une poche de résistance autour de Colmar.

Au nord, la 2e DB, après avoir franchi la trouée de Saverne, marche vers Strasbourg. Le 23, la capitale alsacienne est libérée, tenant ainsi le serment formulé à Koufra par le général Leclerc en 1941.

Fin 1944, commandés le Reichsführer Himmler, les Allemands s'arc-boutent sur leur ligne de résistance en vue d'empêcher l'invasion de l'Allemagne nazie. Le 16 décembre une vaste contre-offensive est lancée dans les Ardennes. Les récentes conquêtes, en particulier Strasbourg, sont menacées. Les Alliés sont surpris et envisagent d'abandonner la capitale alsacienne. Conscient des risques, le général de Gaulle obtient d'Eisenhower la permission de défendre la ville et de couvrir le repli américain sur la ligne Haguenau-Wingen. Plus au sud, le général de Lattre engage ses forces. Du 7 au 22 janvier 1945, les hommes de la 1re division motorisée d’infanterie (DMI), rejoints par la 2e DB repoussent, au prix de lourdes pertes, tous les assauts de la XIXe armée allemande entre l’Ill et le canal du Rhin au Rhône. Le 2 février, le front cède. La poche de Colmar est réduite. Le 15 mars, les Alliés progressent en Basse-Alsace, définitivement libérée le 19. Les Français peuvent alors franchir le Rhin et poursuivre la libération de l’Europe du joug nazi.

 

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Infos pratiques

Adresse

Mulhouse
À la sortie de Mulhouse, en direction de Altkirch, suivre l'itinéraire "Les Vallons"

Horaires d'ouverture hebdomadaires

Visites libres toute l’année

En résumé

Eléments remarquables

Monument aux morts du 35e Régiment d'Infanterie tombés au combat de Dornach le 19 août 1914 - Stèle aux sous-officiers morts pour la France - Plaque commémorative aux morts de la 9e DIC, 1944-45

La nécropole nationale de Cernay

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Nécropole nationale de Cernay. © ECPAD

 

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La nécropole nationale de Cernay regroupe les corps de soldats tués lors des batailles du Vieil-Armand et de Steinbach à l’été 1914. Créée en 1920, ce site est aménagé jusqu'en 1936 pour rassembler les corps exhumés de cimetières militaires provisoires situés au Hartmannswillerkopf, au sud de Thann et au nord de Mulhouse. En 1932, ce lieu est retenu pour réunir les corps des soldats tchèques exhumés des cimetières de Choloy (54) et des Vosges.

Après la Seconde Guerre mondiale, cette nécropole est réorganisée pour regrouper les corps de 1 045 soldats et prisonniers de guerre français exhumés du Haut-Rhin, d’Allemagne et d’Autriche morts pour la France entre 1940 et 1945. En ce lieu, reposent les corps de 2 238 corps français dont 1 300 en tombes individuelles, 45 Tchèques, 19 Russes, un Britannique et un Serbe. Par ailleurs, deux ossuaires conservent les restes mortels de 938 combattants.

 

La bataille de Steinbach, 25 décembre 1914 - 4 janvier 1915

À l'automne 1914, les offensives françaises conduites en Alsace et en Lorraine n'ont pas pu aboutir aux objectifs visés. Les Français se replient alors sur les contreforts des Vosges. Chacun des belligérants cherche alors à prendre le contrôle des points hauts pour dominer les cols et la plaine d'Alsace.

La 66e division d’infanterie (DI) doit ainsi reprendre la cote 425, au-dessus de Steinbach, perdue 10 jours plus tôt. Le 25 décembre, les hommes des 152e et 213e régiments d’infanterie (RI) s'élancent mais ils ne parviennent pas à enlever Steinbach et le sommet de la cote 425. L’ennemi s'accroche solidement à ses positions renforcées par un épais réseau de barbelés. Par ailleurs, chaque mur, chaque maison dissimule un tireur embusqué ou une mitrailleuse qui fauche les fantassins français. L'affrontement se transforme en une bataille de siège au cours de laquelle attaques et contre-attaques se succèdent. Le 30 décembre, tous les habitants de Steinbach sont évacués avant que le village ne disparaisse sous les obus français. Le lendemain, au cours de cinq jours de combats acharnés, le 152e RI libère, pied à pied, chaque maison, chaque rue. Pour sa part, le 213e RI atteint le sommet de la cote 425.

Les combats de l’Hartmannswillerkopf, 19 janvier 1915 – 8 janvier 1916

Le 19 janvier 1915, les Allemands s'emparent du Vieil-Armand, la montagne du Hartmannswillerkopf (HWK). Dominant la forêt de la Hart et la plaine d'Alsace, cet observatoire naturel apparaît comme l'un des enjeux locaux. Pour les Français, c'est ainsi le moyen de contrôler les mouvements ennemis. Le 22 mars, les Allemands en perdent possession. Mais en avril, au terme de violents combats, l'ennemi s'empare à nouveau du sommet. Aussitôt, le 7e BCA et le 152e RI sont engagés et parviennent à reprendre cette position. Les combats perdent en intensité jusqu'à l’automne 1915 où le HWK change trois fois de main.

En décembre 1915, seize bataillons de chasseurs français s’élancent pour reconquérir le HWK. Au cours d'une contre-attaque, le général Serret est grièvement blessé. Évacué dans la vallée, il décède le 6 janvier 1916. Cette opération est la dernière à mobiliser tant de moyens. Désormais, les Français s'accrochent aux pentes du HWK tandis que les Allemands occupent le sommet jusqu’en 1918. Quelques combats se déroulent encore mais en ce milieu de moyenne montagne, ils prennent un caractère des plus singuliers. Ainsi, les soldats se battent en ski ou en raquettes tandis que les ravitaillements se font à dos de mulets ou par funiculaires.

Au cours de la Première Guerre mondiale, près de 25 000 combattants français sont morts sur les pentes de l’Hartmannswillerkopf dénommé le Mangeur d’hommes ou la Montagne de la Mort.

 

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Adresse

Cernay
À 10 km à l'ouest de Mulhouse. À la sortie de Cernay, en direction de la route des Crêtes et de Vieil-Armand

Horaires d'ouverture hebdomadaires

Visites libres toute l’année

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Eléments remarquables

Monument aux morts tchécoslovaques, 1914-1918

La nécropole nationale du Hartmannswillerkopf Vieil-Armand-Silberboch

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Nécropole nationale du Hartmannswillerkopf Vieil-Armand-Silberboch. © Guillaume Pichard

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_HWK

 

Située dans la commune de Wattwiller, la nécropole nationale du Hartmannswillerkopf se trouve sur les positions occupées par le 28e chasseurs en décembre 1914. Aujourd'hui, ce cimetière regroupe les dépouilles des soldats morts pour la France lors des combats en Haute-Alsace de 1914 à 1918. Créé de 1921 à 1926, il rassemble les corps exhumés sur les champs de bataille ou des cimetières militaires de Wattwiller, de Steinbach, d’Uffoltz, de Willer, ainsi qu’au sud de Thann et de la Doller. Cette nécropole rassemble 1640 corps dont 384 inconnus qui sont inhumés dans 6 ossuaires autour du cimetière. La crypte du Monument national abrite plusieurs autres milliers de soldats français inconnus.

Devant la nécropole a été construit le Monument national qui renferme, dans une crypte, un ossuaire rassemblant près de 12 000 corps de soldats français inconnus et trois chapelles dédiées aux confessions catholique, protestante et israélite. Sur le monument, se dresse un autel de la Patrie, portant sur ses faces latérales les noms des villes donatrices. Surplombant cet ensemble mémoriel, se trouve le sommet du HWK, où sont conservés de nombreux vestiges des combats de 1915 et qui est encore de nos jours un cimetière à ciel ouvert.

 

Les combats du Hartmannswillerkopf

Contrefort sud-est du massif du Grand Ballon, le Hartmannswillerkopf est un champ de bataille situé à 956 m en moyenne montagne où les conditions climatiques, et d'accès sont des plus difficiles. Il domine la partie sud de la plaine d'Alsace et constitue un observatoire privilégié pour observer les mouvements entre Colmar et Mulhouse. En 1914, son importance stratégique ne semble guère évidente. Il faut attendre le 25 septembre 1914 pour que les premiers Français, des Chasseurs, y prennent position.

À la fin décembre et au début de janvier 1915, les Allemands y mènent différents assauts. Faute d'une préparation efficace d’artillerie, ils sont tenus en échec. À la troisième tentative, ils occupent le sommet, fortifient leurs positions et organisent l'arrière-front. Blockhaus, abris bétonnés, tranchées, réseaux de barbelés, ligne de chemin de fer et même un funiculaire vont en faire une redoutable forteresse. En avril 1915, le 7e Chasseurs et le 152e RI, au prix de pertes importantes, bousculent l'ennemi. Les fantassins du 15-2, surnommés par les Allemands "Les Diables rouges" viennent d'écrire l'une des pages les plus glorieuses de leur histoire. Perdant en intensité, ce secteur est réorganisé par chacun des belligérants. Du côté allemand, l'eau et l'électricité sont acheminées jusqu'aux premières lignes.

Le HWK s’embrase de nouveau à l’automne 1915, et change trois fois de main. Le 21 décembre, après avoir pilonné les positions allemandes, les Français s'emparent du sommet et du flanc est du Hartmannswillerkopf, neutralisant les tranchées et les blockhaus. Sans attendre, les Allemands contre-attaquent violemment. Près de 12 000 hommes français et allemands sont tués, blessés ou prisonniers au cours de ces combats. Parmi eux, le général Serret mort de ses blessures à l'ambulance de Moosch. Cette opération s'achève le 9 janvier 1916. Le front se fige définitivement jusqu'en 1918. Les Français et les Allemands s’enterrent de part et d’autre du sommet, souvent à quelques dizaines de mètres les uns des autres. Un ultime coup de main ennemi est lancé sans succès le 12 septembre 1918. Le 4 novembre tombe le dernier soldat allemand. L'Armistice signé, les troupes françaises descendent dans la plaine d’Alsace pour occuper Cernay située au pied de la montagne.

Au total, 106 unités françaises et plus de 200 unités allemandes s'affrontèrent successivement au HWK. Près de 25 000 Français et Allemands sont tombés sur ses pentes. Popularisés dès avril 1915 par le journal l’Illustration, les récits des combats, en raison de leur âpreté, se confondent à la légende. Le Hartmannswillerkopf reste ainsi pour les soldats français "le Mangeur d’hommes" et pour les soldats allemands, la "Montagne de la Mort".

Le massif du Hartmannswillerkopf, un patrimoine mémoriel majeur de la Première Guerre mondiale

Aujourd'hui, le champ de bataille du HWK est l'un des mieux conservés de la Première Guerre mondiale compte tenu de la nature rocheuse des sols. Traversé par 45 km de tranchées, il représente un ensemble unique de fortifications de campagne et permet de visualiser l'histoire d des combats.

Dès 1921, le site est classé monument historique. La même année, le général Tabouis, ancien commandant de la 9° division d'Infanterie qui s'illustra au HWK, crée un comité chargé de construire un monument national dédié au souvenir des combattants français disparus. Placé sous le haut-patronage du président de la République Gaston Doumergue et des cinq maréchaux de France, le monument est inauguré en 1932 par Albert Lebrun, président de la République. Financé par une souscription nationale, il est l'un des quatre monuments Nationaux de la "Grande Guerre" avec ceux de Notre-Dame de Lorette, Douaumont et Dormans.

Orienté Ouest-Est tout comme la nécropole, cet ensemble architectural, œuvre de Robert Danis, s'organise dans un strict respect des lignes horizontales. Après avoir emprunté une tranchée longue de 40 mètres, on accède au monument creusé dans le roc au lieu dit "Silberloch". Surmontée par un fronton portant l’inscription "1914 – Hartmannswillerkopf – 1918", (le fronton initial portait l’inscription en lettres de bronze "Ici reposent des soldats français morts pour la France") l'entrée du Monument national est gardée de part et d’autre par deux victoires ailées en bronze, œuvre d’Antoine Bourdelle. Une porte en fer forgé en forme de soleil levant, œuvre d’Unselt, ferme l’entrée du monument et porte l’inscription "Ad lucem perpetuat".

Dans le péristyle figurent les numéros des 106 régiments français et du bataillon américain qui ont combattu au HWK. Il est fermé au fond par une immense porte en bronze doré qui ouvre l’accès à l’escalier qui descend dans la crypte. On y trouve trois chapelles dédiées aux trois religions concordataires : catholique, protestante et israélite. L’autel catholique est dominé par une statue de la Vierge à l’enfant sculptée dans la pierre par Bourdelle ; des versets de la bible sont sculptés dans les murs au- dessus des deux autres autels. Au centre, un immense bouclier en bronze flanqué de part et d'autre d'un glaive et d'un fourreau vide entourés de lauriers, recouvre la tombe de plusieurs milliers de soldats français inconnus recueillis sur le champ de bataille. Une épitaphe de Victor Hugo est gravée sur tout le pourtour du bouclier : "Ceux qui pieusement sont morts pour la Patrie ont droit qu’à leur cercueil la foule vienne et prie". Une croix de guerre en bronze est placée en clé de voûte de la crypte à la verticale de la tombe.

Dominant le cimetière national, et situé à la verticale de la crypte, s’élève sur plusieurs marches un autel de la Patrie identique à celui dressé au Champ de Mars à Paris en 1790 pour la fête de la Fédération. Sur son pourtour figurent les blasons de douze grandes villes françaises qui ont offert le monument.

Récemment restauré, cet ensemble architectural a retrouvé toute sa beauté et sa solennité originelles et perpétue par-delà les années le recueillement et 'l’hommage dus à ceux qui reposent là après avoir fait le sacrifice de leur vie.

 

 

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Adresse

1, rue Camille Schlumberger 68000
Colmar

Horaires d'ouverture hebdomadaires

Visites libres

Fermetures annuelles

D'octobre à mai

La nécropole nationale de Moosch

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Nécropole nationale de Moosch. © ECPAD

 

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Créée en 1920, la nécropole nationale de Moosch rassemble les corps de soldats morts pour la France, en Haute-Alsace entre 1914 et 1916. Aménagée jusqu'en 1935 afin d'y regrouper les restes mortels exhumés de cimetières militaires provisoires de la vallée de la Thur ou de la Doller, elle rassemble en tombes individuelles 594 Français. Parmi ces combattants, repose Richard Nelvill Hall. Ce volontaire américain a été tué la veille de Noël 1915 par un obus au volant de son ambulance, alors qu’il effectuait une nouvelle rotation sur les pentes de l’Hartmannswillerkopf. Il est décoré à titre posthume de la croix de guerre. Le corps du général Serret, commandant de la 66e division d’infanterie (DI) mort le 6 janvier 1916 des suites de ses blessures reçues sur l’Hartmannswillerkopf repose aussi dans cette nécropole.

 

La bataille des frontières en Haute-Alsace, 7–22 août 1914

Au terme de la guerre de 1870-1871, l'Alsace et une partie de la Lorraine sont annexées par les Allemands. Au début de l'été 1914, conformément aux objectifs du plan XVII, le général Joffre choisit de conduire une offensive visant à reprendre ces provinces perdues. Dès le 6 août, malgré quelques accrochages violents, la 1re armée française progresse rapidement dans la région d’Altkirch. Le 7, la capitale du Sundgau est libérée par la 27e brigade d’infanterie. Le 8, poursuivant leur effort, les Français s'emparent de Mulhouse. Mais, l'espoir entretenu par ces victoires rapides se brise rapidement. En effet les Allemands dépêchent de nouveaux renforts. À la hâte, les Français évacuent Mulhouse et se replient sur Belfort. La situation est des plus délicates. Pour éviter un désastre militaire, Joffre crée l’armée d’Alsace en vue de reprendre l’offensive. Le 21, Colmar, la vallée de la Thur et celle de la Doller sont définitivement dégagées de la pression ennemie. Mais plus sud, Mulhouse, prise à nouveau le 17 août, doit être définitivement abandonnée le 25. En raison d'un nouveau repli de la 1e armée, les Français cessent leur mouvement offensif dans la plaine d'Alsace pour s'accrocher aux contreforts des Vosges.

Les batailles de Steinbach et de l’Hartmannswillerkopf, 25 décembre 1914 - 8 janvier 1916

Tout au long de l'année 1915, de violents combats se déroulent pour conserver ou s'emparer de chaque point haut dont le contrôle permet d'observer plus facilement les mouvements de l'ennemi ou de tenir les vallées.

Dès le 25 décembre 1914, les Français du 152e et du 213e régiment d’infanterie (RI) cherchent à s'emparer de la cote 425, située au dessus de Steinbach. Mais, le 152e RI ne peut dépasser ce village où se déroulent de violents corps à corps. Le 30, les derniers habitants sont évacués avant que le village ne disparaisse sous les obus français. Rue après rue les ruines du village est enfin enlevé. Le 213e RI atteint la cote 425 et parvient à réduire au silence la résistance ennemie, le 3 janvier 1915. Le 5, les Allemands contre-attaquent, sans succès.

À la mi-janvier, le Hartmannswillerkopf (HWK) s'embrase. Après avoir bousculé, le 28e bataillon de chasseurs alpins (BCA), l'ennemi s'empare de ce site pour le perdre à nouveau le 22 mars. En avril, les troupes allemandes reprennent le contrôle du sommet. Aussitôt, le 7e BCA et le 152e RI remontent à l'assaut et pour prendre de nouveau cet objectif. Les combats perdent alors en intensité. À l'automne, les opérations connaissent un regain d'activité sur le HWK qui change trois fois de main. En décembre, seize bataillons de chasseurs français s’élancent pour reconquérir cette position emblématique. L'ennemi résiste. Les assauts sont des plus violents. Au cours de l'un d'eux, le général Serret est grièvement blessé. Le 6 janvier 1916, il succombe après plusieurs jours d'agonie. Malgré des combats localisés, ce secteur du front perd en intensité. Désormais, les Français s'accrochent aux pentes tandis que les Allemands conservent le sommet. Cette situation n'évolue plus jusqu’en 1918. Au total, près de 25 000 combattants sont morts sur les pentes de l’Hartmannswillerkopf, parmi eux 12 000 Français.

 

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Moosch

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En résumé

Eléments remarquables

Tombe du général Serret, chef de la 66e division alpine, mort pour la France le 6 janvier 1916

La nécropole nationale de Waldmatt

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Source : pages14-18.mesdiscussions.net

Première Guerre mondiale : création par l'armée allemande (Guerre de tranchées en Haute-Alsace : Hartmannswillerskopf, Südelkopf, Hilsenfirst, Rehfelsen, Steinbach)

1921, 1924 : regroupement des corps exhumés des cimetières militaires de Murbach, Linthal, Soultz, Ensisheim.

 

Le cimetière national de la Waldmatt regroupe les dépouilles de soldats morts lors de la bataille de Haute-Alsace en août 1914 ainsi que des combats qui s’ensuivirent jusqu’en 1918. Créé par l’armée allemande dès 1914, le cimetière est réaménagé en 1921 et 1924 pour accueillir d’autres corps de soldats exhumés de cimetières militaires des environs. Cette nécropole rassemble les corps de 442 soldats français dont 162 répartis en deux ossuaires ainsi que ceux de 9 soldats russes pour la Première Guerre mondiale, 6 corps de soldats français morts au cours de la guerre de 1939-1945 et la dépouille d’un soldat français, mort lors de la guerre d’Algérie. Le cimetière allemand -mitoyen- accueille quant à lui 1 238 corps.

Bataille de la haute Alsace - 7-25 août 1914

Au terme de la guerre franco-prussienne de 1870-1871, le tracé des frontières est modifié. L'Alsace et une partie de la Lorraine sont occupées par les Allemands et rattachées au Reichland.

Le 1er août 1914, les troupes allemandes déploient par la Belgique "neutre" un large mouvement de débordement pour envelopper l’armée française. Appliquant le plan XVII, le général Joffre choisit de forcer les lignes ennemies en Alsace et en Lorraine afin de reprendre les départements perdus à la suite de la défaite de 1871.

Les objectifs militaires de cette offensive visent à surprendre l’ennemi pour le rejeter au-delà du Rhin mais aussi pour soutenir l'action décisive conduite simultanément en Lorraine. Ce mouvement comprend aussi une dimension psychologique et politique importante : libérer du joug de l'ennemi cette province perdue.

Lancées le 6 août 1914, les troupes françaises notamment celles du 7e corps d'armée progressent rapidement. Bousculant les défenses allemandes, elles entrent le 7 août dans Altkirch. Les victoires sont éphémères et confortent l'illusion d'une guerre rapide et victorieuse. Poursuivant leur effort, les Français pénètrent, le 8, dans Mulhouse. Devant l'arrivée de nouveaux renforts ennemis, elle est évacuée. Les Français se replient en hâte sur Belfort. La situation est des plus délicates. Joffre crée alors l’armée d’Alsace et nomme un nouveau général pour reprendre l’offensive. Les Français s'emparent de Colmar le 21 août, les vallées de la Thur et de la Doller sont définitivement dégagées. Le 17 août, Mulhouse est à nouveau libérée mais, le 25, les Français sont contraints de l'abandonner définitivement. En raison du mouvement de repli de la Ire armée, le mouvement offensif dans la plaine d'Alsace est stoppé. Les ponts sur le Rhin n'ont pu être enlevés.

Devant ce semi-échec et face à une offensive en Lorraine qui n’a pas été aussi décisive que souhaitée, le général Joffre ordonne à ses troupes de se replier et de fortifier les contreforts des Vosges, ligne sur laquelle le front en haute Alsace se stabilise à la fin de l’année 1914.

Au cours de l’année 1915, de violents combats locaux se déroulent sur ces positions, notamment au Linge ou sur l'Hartmannswillerkopf. Culminant à 956 mètres, cette montagne  domine la plaine alsacienne et constitue le verrou de la vallée de Thann, nouvelle capitale de l’Alsace française. Des affrontements des plus meurtriers s'y déroulent. A partir de 1916, le front alsacien se fige et n'est plus le théâtre d'opérations militaires importantes. Pourtant, des milliers d'hommes continuent d'y mourir au cours d'accrochages ou d'opérations d'artillerie. Le 17 novembre 1918, 5 jours après l’Armistice, les troupes françaises entrent, à nouveau, triomphalement à Mulhouse.

La nécropole de Guebwiller

Respectant l'uniformité traditionnelle des nécropoles et le principe d'égalité du sacrifice fait à la patrie sans différence de garde, la nécropole de Guebwiller présente néanmoins un aménagement particulier. En effet, les emblèmes de ce cimetière sont implantés à flanc de coteaux et placés en colimasson. Au milieu de celui-ci se dresse un monument aux morts inauguré en 1934.

Parmi les tombes du cimetière national de Guebwiller, repose le corps de l'adjudant Aimé Maneval. Né le 29 novembre 1887, il intègre le 2e groupe d'aviation. Affecté comme pilote-bombardier, il effectue de nombreuses missions notamment en territoire ennemi. Au cours de l'une d'entre elles, il disparait le 17 août 1917. Exhumé en 1955, son corps repose aujourd'hui aux côtés de celui de son co-pilote le sous-lieutenant Georges Gaillard (Tombe 209). Malgré des états de service remarqués, il est l'un des As oublié de la Grande Guerre.

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Adresse


Guebwiller

En résumé

Accès :

A 20 km au nord-ouest de Mulhouse
A la sortie de la ville, en direction de Markstein (jouxte le parc municipal)

Superficie : 10 950 m²
Nombre de corps : Tombes individuelles : 295
2 ossuaires : 162
Nombre de morts : 457
1914-18 : 442 Français
9 Russes
1939-45 : 6 Français

Eléments remarquables

Monument aux morts, 1914-18.Mitoyenne d'un cimetière allemand de 1 238 corps (4 900m²)

La nécropole nationale de Sondernach

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Nécropole nationale de Sondernach. © Guillaume Pichard

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_Sondernach

 

Située au Bois de Maettle, la nécropole nationale de Sondernach regroupe les corps de soldats tués lors des combats dans les Vosges pendant la Première Guerre mondiale. Elle rassemble 374 Français en tombes individuelles dont un maquisard tué en novembre 1944. Créée en 1920 elle est aménagée de 1924 à 1929 pour rassembler les restes mortels inhumés initialement sur le champ de bataille ou dans de petits cimetières militaires provisoires de ce secteur. Aujourd'hui, le souvenir de ces violents combats est rappelé au travers des vitraux de l'église de l'Emm. Bâtie par l’abbé Martin Béhé, cette église est le mémorial de ceux qui sont tombés pour la libération de l’Alsace en 1914. Un vitrail et deux plaques honorent ainsi la mémoire du 152e régiment d’infanterie (RI) et des 28e et 68e bataillons de chasseurs alpins (BCA) tombés dans la vallée de Munster ou sur les cols vosgiens.

 

Les combats du massif du Linge, 20 juillet - 16 octobre 1915

Après l’échec de l’offensive française en Alsace de l’été 1914, le front se stabilise dans ce secteur. Au début de 1915, le général Joffre envisage de conduire une nouvelle action sur la frontière alsacienne. Mais, cherchant à prendre le contrôle des hauteurs dominant les vallées de la Fecht et de la Weiss, les Allemands le devancent. En février 1915, ils s'emparent ainsi des sommets du Rain des Chênes, du Linge, du Hohrodberg et du Frauenackerkopf.

Au printemps, le grand quartier général français porte un nouvel effort dans les Vosges. Les combats sont des plus singuliers car ce sont les seules opérations conduites dans un massif montagneux du front occidental. Préalablement, l'armée française conduit d'importants travaux notamment au sud du massif du Linge. Sur les contreforts du Linge, se concentrent hommes et munitions dans les nombreux camps aménagés. Pour ravitailler ce front, une grande route de 12 km est ouverte dans la montagne. Pendant des mois, sur cet axe unique, sont acheminés soldats, armes et vivres.

Le 15 juin, porté par la 47e division d'infanterie (DI) du général Pouydraguin et la 66e DI du général Serret, un premier assaut est mené dans la vallée de la Fecht en direction du Linge et de l'Hilsenfirst. Au terme d'éprouvants combats, ces deux divisions avancent de cinq kms, reprennent, le 21, Metzeral et atteignent, le 10 juillet, la clairière de Maettle. Toutefois, ces deux divisions ne poursuivent pas leur effort et s'engagent dans la reprise des crêtes.

Le 20 juillet, malgré de violents orages, les chasseurs alpins de la 129e DI du général Nollet s’élancent à l’assaut des pentes du Linge, du Barrenkopf et du Schratzmännele. Face à eux s’élève une véritable forteresse aux versants abrupts, bordée d’une vallée marécageuse, dont les rares accès naturels sont encombrés d’enchevêtrements inextricables de rochers ou d’arbres arrachés par les tirs d’artillerie. Ces obstacles naturels sont renforcés par un épais réseau de tranchées, de barbelés et d'abris bétonnés où les mitrailleuses et les pièces d’artillerie interdisent toute progression vers les sommets. Aguerries au combat en montagne, les vagues d’assauts se brisent pourtant sur les défenses des régiments de la Landwehr bavaroise ou de la Garde prussienne. Au prix de pertes importantes, les Français parviennent, mètre après mètre, à enlever ces positions balayées par les tirs d'artillerie et soumises aux contre-attaques. Les Français décrochent alors et s'installent à mi pente. Désormais, séparées de quelques mètres, les deux armées se font face. Ne parvenant pas à rompre le front et au regard des pertes consenties, l’état-major français abandonne l’offensive prévue à l’origine sur une ligne de front de 12 km. Son effort se concentre plutôt sur un front de 2 km, entre le Collet du Linge, les carrières du Schratz et le Barrenkopf.

Le 28 juillet, en dépit de la prise de la crête et du collet du Linge par les 14e et 30e BCA, les Français s'accrochent à une ligne de défense le long du Linge, du Schratz et du Barrenkopf. Au terme d’un mois de combats ininterrompus, les "diables bleus" de la 129e DI sont relevés par les hommes de la 47e DI. Jusqu’en octobre, les combats se poursuivent et le contrôle de la crête passe de main en main, parfois dans la même journée.

Après l'emploi massif de l'artillerie (Bombardement du 4 août), les Allemands utilisent, en septembre, gaz et lance-flammes pour déloger les Français. Souvent, les combats s'achèvent en d'inutiles mêlées. Le 16 octobre, après une dernière tentative allemande, ce front perd en intensité même si des actions limitées de harcèlement se poursuivent jusqu'à l'armistice du 15 novembre 1919. Plus de 11 000 Français et 7 000 Allemands sont tombés au cours de la bataille du Linge.

 

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Infos pratiques

Adresse

Sondernach
À 30 km au sud-ouest de Colmar. À la sortie du village, vers la route des crêtes (balise indicatrice)

Horaires d'ouverture hebdomadaires

Visites libres toute l’année

La nécropole nationale du Chêne Millet à Metzeral

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Nécropole nationale du Chêne Millet à Metzeral. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_necropole_Metzeral

 

Située au lieu-dit du Chêne Millet, la nécropole nationale de Metzeral regroupe les dépouilles de soldats morts pour la France lors des combats des Vosges pendant la Première Guerre mondiale. Ce site tient son nom du peintre Jean-François Millet (1814-1875), qui en 1868, a rendu visite à l’industriel et maire de Munster, Frédéric Hartmann. Conservant le souvenir des soldats engagés, en 1915, dans les combats de Metzeral, de Rechakerkopf, du Sillacker, du Braunkopf, et du Linge, ce cimetière rassemble 2 630 Français, dont 855 en ossuaire. Créé en 1920, il est aménagé jusqu'en 1924 afin d'y rassembler les corps exhumés de plus de soixante cimetières disséminés dans les communes de voisines.

Au centre de la nécropole est érigé un monument ossuaire dédié aux Chasseurs alpins de la 66e division d'infanterie qui se sont illustrés lors des batailles du Linge et celle de Metzeral au cours de l’année 1915. Non loin de là, le sommet du Linge avec ses ouvrages fortifiés sont classés monuments historiques depuis 1982.

 

Les combats du massif du Linge

De février à mars 1915, le massif du Linge, culminant à près de 1 000 m d’altitude entre les vallées de l’Orbey et de Munster, est le théâtre de violents combats où l'approvisionnement et l'évacuation des blessés sont difficiles. Les Français portent leur effort sur la haute vallée de la Fecht en vue de stopper les infiltrations et les attaques allemandes. Deux offensives sont successivement lancées : l'une du 17 au 20 avril 1915 et l'autre du 15 au 23 juin 1915. Le massif du Linge connaît, de l’été à l’automne 1915, un regain d'attention. Tant du côté français qu'allemand, cette "bataille des observatoires" a pour objectif la conquête des points hauts afin de disposer de vues sur la vallée rhénane. Souvent, les Français, sans soutien de l'artillerie, s'élancent contre des positions fortifiées. En effet, l'ennemi s'est retranché dans des tranchées bétonnées et protégées par des réseaux barbelés, masqués dans les bosquets ou les couloirs rocheux. Pourtant, le 16 octobre 1915, grâce à l'appui de l'artillerie, des lance-flammes et des gaz, les troupes françaises réussissent à prendre définitivement le piton. Après ces combats et jusqu'à la fin de la guerre, le Linge perd en intensité. Les pertes subies sont importantes : 10 000 morts français de juillet à octobre 1915 et 7 000 Allemands sont tués lors de ces assauts.

En perdant jusqu'à 80% de leurs effectifs, les bataillons de chasseurs ont payé un lourd tribut. Le massif est depuis lors surnommé "Le tombeau des Chasseurs".

La bataille de Metzeral, juin 1915

Après l'échec de l'offensive d'août 1914 dans la plaine d’Alsace, le front se fixe dans la vallée de la Fecht. Les Allemands occupent le secteur de Munster et de Metzeral. De violents combats se déroulent alors sur les hauteurs du Linge, de l’Echwald, du Hohrod, du Stosswihr, du Rechackerkopf et de l'Altmatt.

En février 1915, les Allemands attaquent le secteur du Hahrod et de l’Altmatt où la 2e brigade de chasseurs du colonel Passaga résiste vaillamment. Pourtant, les Français, contraints d'abandonner leurs positions, se retranchent notamment sur le col de Wettstein. De l’autre côté, la 4e brigade de chasseurs du colonel Roux perd le Reichackerkopf. En avril, l'ennemi maintient sa pression contre les Français. En juin, à l'approche d'une offensive française, les villages de Metzeral et de Sonderbach sont évacués.

 Le 9 mai, le 23e bataillon de chasseurs à pieds (BCP) relève le 297e régiment d'infanterie (RI) et occupe les pentes du Sillakerwasen, entre le Hohnek et Metzeral. Après deux jours de bombardements, l'assaut est lancé le 4 juin. Le 6e bataillon de chasseurs alpins (BCA) attaque le Braunkopf. Pour sa part, le 133e RI associé au 24e BCP doit prendre la cote 830. Mais, les mitrailleuses allemandes et les obstacles accumulés brisent leurs efforts. Au prix d’importantes pertes humaines, quelques centaines de mètres sont, malgré tout, conquis. Le 21 juin, les Français reprennent le village de Metzeral, incendié et entièrement détruit par les Allemands. A la fin juin 1915, le secteur perd en intensité. Le village de Metzeral est reconstruit après l’armistice du 11 novembre 1918.

Un hôpital militaire de campagne à Mittlach

Le 19 avril 1915, les troupes françaises investissent le village de Mittlach. Malgré sa proximité avec Metzeral, celui-ci n’est pas détruit lors des combats du printemps 1915. Une ambulance alpine est implantée dans la mairie-école de Mittlach en juillet 1915. Cette situation permet le ravitaillement à la fois des civils et des militaires notamment grâce au câble transbordeur, construit entre décembre 1915 et le printemps 1916 et qui relie Mittlach à Retournemer. Cette structure médicale, l’Ambulance Alpine 301 de Mittlach fonctionne jusqu’à la fin du conflit et connaît plusieurs modifications et agrandissements successifs. Beaucoup des combattants qui sont y sont décédés reposent aujourd’hui dans la nécropole nationale de Metzeral.

 

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Infos pratiques

Adresse

Metzeral
À 25 km au sud-ouest de Colmar. À la sortie de la ville, en direction de Mittlach (suivre le fléchage)

Horaires d'ouverture hebdomadaires

Visites libres toute l’année

La nécropole nationale de Colmar

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Nécropole nationale de Colmar. © Guillaume Pichard

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_Colmar

 

La nécropole nationale de Colmar regroupe les dépouilles de soldats français tués lors des combats de juin 1940 et ceux de 1944-1945. Créée en 1958 et aménagée jusqu'en 1960, ce site est une nécropole de regroupement où ont été rassemblés en un même lieu les restes mortels de soldats inhumés initialement dans des cimetières militaires provisoires situés en Moselle, Meuse, Vosges, Bas-Rhin et Territoire de Belfort. Aujourd'hui, en ce lieu, reposent les corps 2 278 soldats, dont 1 768 morts en 1940-1945 mais aussi les dépouilles de 8 déportés français, de 17 requis du service du travail obligatoire (STO) et de 65 prisonniers de guerre, dont 11 Polonais. Au titre de la Première Guerre mondiale, les corps de 510 soldats français tués lors des combats des Vosges ont été transférés en ce lieu. Près de cette nécropole, un cimetière allemand regroupe les dépouilles de 868 soldats morts en 1914-1918.

 

Les combats sur le Rhin, 15-16 juin 1940.

Le 10 mai 1940, les divisions allemandes traversent les Pays-Bas, la Belgique et les Ardennes, contournant ainsi les forces françaises. Au terme de deux jours, le front est rompu à Sedan. Submergées par les blindés allemands appuyés par l'aviation, les troupes françaises se replient, ne parvenant pas à stopper ce mouvement. L'ennemi se dirige alors vers les côtes de la Mer du Nord pour couper les armées alliées en deux. Le 20, l’estuaire de la Somme est atteint, coupant ainsi le corps expéditionnaire britannique la 1ère armée française et l’armée belge des autres unités françaises. Début juin, poursuivant leur marche, les armées allemandes brisent le front sur la Somme et l’Aisne. Le 12 juin, face à la menace d’un nouvel encerclement, les Français se replient vers le sud, laissant la défense des fronts de Sarre et d’Alsace aux seules troupes de forteresses. Le 15, la VIIe armée allemande se lance à l’assaut des ouvrages de la ligne Maginot. De violents combats éclatent sur la rive gauche du Rhin. Le 19 juin, après avoir établi quatre solides têtes de pont sur la rive française, entre Rhinau et Neuf-Brisach, les Allemands enlèvent Colmar puis Belfort. Encerclées, les troupes de forteresses se rendent après l’armistice du 22 juin 1940.

La bataille d’Alsace: 1er octobre 1944 – 9 février 1945

À la mi-septembre, les Français de la 1ère armée et la 2e division blindée (DB) marchent aux côtés des armées américaines sur l’Alsace. La première conduite par de Lattre de Tassigny progresse par le Sud et atteint les Vosges. La seconde commandée par Leclerc avance vers Strasbourg, après avoir libéré Sarverne.

Très vite, au niveau de la trouée de Belfort, la 1re armée doit faire face à la résistance de la XIXe armée allemande. Le 14 novembre, malgré des conditions météorologiques particulièrement difficiles, tirailleurs et spahis attaquent en direction de Belfort. Le 25, après de violents corps à corps, ces éléments libèrent Belfort. De Lattre maintient une pression et se pousse vers les Vosges, libérant Gérardmer et la Bresse. Sur l’ensemble du front de la 1ère armée, les Allemands se replient, non sans avoir opposé une sérieuse résistance. Pour les Français, les pertes consenties sont importantes.

Le 16 décembre, la contre-offensive allemande dans les Ardennes surprend les Alliés, en particulier les Américains, décidant un temps d'abandonner Strasbourg. Mais, finalement, celle-ci est défendue par Leclerc qui couvre ainsi le repli américain sur la ligne Haguenau-Wingen. Quant à la XIXe armée allemande, elle occupe la poche de Colmar où s'accrochent les Allemands. Tout au long du mois de décembre, de multiples assauts sont lancés pour desserrer cet étau. Au nord de Sigolsheim, les combats sont des plus violents. Seules Sélestat, Thann et Orbey sont reprises. Le 24 décembre, faute de munitions et durement éprouvée, la 1ère armée française cesse son action. À la mi-janvier, renforcée par la 2e DB, la 28e DI-US et par l'action de la Résistance, la 1re armée s'élance à nouveau contre cette poche. Au prix de lourdes pertes et dans des conditions climatiques difficiles, les Français progressent qu'après de violents combats, comme à Durrenentzen. Le 1er février, la résistance ennemie est rompue. Le 2, les éléments blindés de la 1re armée entrent dans Colmar. Le 9, les derniers soldats allemands franchissent le Rhin après avoir détruit le pont de Chalampé.

L’Alsace est totalement libérée le 19 mars 1945 à l’issue des ultimes combats autour d’Haguenau. Les villes bordant le Rhin restent, un temps encore, sous la menace des obus allemands.

 

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Adresse

Colmar
Rue Ladhof (vers la sortie de Colmar, en direction de Strasbourg)

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La nécropole nationale du Col de Wettstein à Orbey

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Nécropole nationale du Col de Wettstein. © Guillaume Pichard

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_Orbey_Wetstein

 

Située à proximité du col du Linge où se sont déroulés de violents combats en 1915, la nécropole nationale du Col de Wettstein regroupe les dépouilles de soldats morts pour la France en Haute-Alsace, dans les secteurs de Lingekopf, de Barenkopf, de Schartzmännele et de la vallée de Fecht. Créée au cours de la Première Guerre mondiale, elle est aménagée de 1919 à 1926, puis de 1932 à 1935 pour rassembler les corps exhumés de nombreux cimetières provisoires tel celui de Soultzeren ou des Trois-Epis.

Ce cimetière rassemble 3 535 Français, dont 1 334 sont inhumés dans deux ossuaires. Il s’agit majoritairement de chasseurs alpins, mais quelques soldats du 7e bataillon de tirailleurs indochinois y reposent également. Témoignant du sacrifice consenti, cette nécropole nationale porte le nom symbolique de "cimetière des chasseurs". En souvenir du dévouement de ces hommes, un monument, œuvre du sculpteur Antoine, de Colmar, a été inauguré en août 1939. A l’ombre d’une immense croix où est inscrit le mot PAX (Paix), se trouve le gisant d’un chasseur alpin, son fusil à terre. En l’absence de sépulture sur laquelle il est possible de se recueillir, des familles endeuillées ont apposé, sur les parois des deux ossuaires, des plaques à la mémoire de soldats dont les corps ont à jamais disparus.

Les combats des massifs du Linge

Devant la pression ennemie en Lorraine, la 1re armée française du général Dubail abandonne ses conquêtes, en particulier Mulhouse. Du Hartmannswillerkopf au Linge, elle se replie sur les sommets Vosgiens. Situé à 1 000 m d’altitude, le massif du Linge domine les vallées de l’Orbey et de Munster. Côté allemand, le massif est abrupt et permet d’accéder rapidement à la plaine d’Alsace et à un réseau de communication dense. Le versant français est moins avantageux car les villages sont éloignés et la progression est plus longue et fatigante.

Considérant initialement ce massif sans intérêt stratégique, le haut-commandement français concentre, au début de l’année 1915, tous ses efforts pour contrôler le sommet du massif. C’est la bataille des observatoires qui enflamme tous les hauts de Vosges, du Linge au nord au Hartmannswillerkopf au sud. Cette manœuvre tactique du débordement par les hauts se révèle inefficace et très meurtrière.

Début 1915, une offensive d’envergure est lancée contre les massifs du Linge et du Petit-Ballon. Mi-février, elle se solde par la perte de 1 500 chasseurs. Les Allemands occupent le Horodberg, le Linge et le Reichackerkopf. En mars, un nouvel effort est conduit par les Français, principalement sur la haute vallée de la Fecht en vue d’y stopper les nombreuses incursions allemandes. Cette attaque se déroule en deux temps - du 17 au 20 avril 1915 puis du 15 au 23 juin 1915.

Le 20 juillet, sans aucune protection, deux compagnies de chasseurs alpins sont lancées à l’assaut du Linge. L’ennemi est retranché derrière des tranchées bétonnées appuyées de blockhaus et protégées par des réseaux de fils de fer barbelés masqués dans les bosquets ou les couloirs rocheux. La crête du Linge semble être un bastion imprenable. Pourtant, malgré l’emploi de l’artillerie, des lance-flammes et des gaz, les Français prennent le piton.

Le 22 juillet, les assauts reprennent sur le Linge, où les 3e et 5e brigades de chasseurs échouent. Le 26, le col est repris par les Français mais la contre-attaque allemande est violente. Du 1er au 6 août, les opérations se poursuivent, sans succès. Devant l’importance des pertes et de maigres résultats, le général Joffre abandonne l’objectif d’enlever Munster par les hauts et concentre ses efforts sur une ligne Linge-Schratz-Barrenkopf. Lancée le 18 août, l’attaque n’aboutit pas et est arrêtée par le général Maud’huy.

Le 31 août, les Allemands utilisent des obus à gaz. Attaques et contre-attaques perdurent. Après les gaz, les Allemands mettent en œuvre en septembre des lance-flammes pour nettoyer les tranchées. Mi-octobre, ils tentent de chasser les diables bleus (surnom des chasseurs) du secteur, sans résultat. Devant un tel constat, Français et Allemands cessent toute nouvelle opération. Le 16 octobre 1915, le front se fige au sommet du Linge. De juillet à octobre 1915, les pertes subies sont énormes : 10 000 Français et 7 000 Allemands ont été tués lors de ces offensives. Ce secteur ne présente plus un caractère majeur jusqu’à la fin de la guerre.

En 1921, acquis par l’Etat, les champs de bataille du Hartmannswillerkopf, de la Tête des Faux et du Linge sont classés, puis les cimetières militaires de Moosch et du carrefour Duchêne en 1923-1924. Peu à peu, ils sombrent ensuite dans l’oubli pour être à nouveau valorisés en raison de leur histoire, des souffrances endurées par les combattants français et allemands.

 

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Infos pratiques

Adresse

Orbey
À 20 km à l'ouest de Colmar. Prendre la route Munster/ Orbey, puis celle des lacs et du col du Wettstein

Horaires d'ouverture hebdomadaires

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En résumé

Eléments remarquables

Monument aux morts des Diables Bleus, 1914-18

La nécropole nationale du Carrefour Duchesne à Orbey

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Nécropole nationale du Carrefour Duchesne. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_Orbey

 

Située en pleine forêt, la nécropole nationale du Carrefour Duchesne regroupe les dépouilles de soldats morts pour la France lors des combats en Haute-Alsace, dans les secteurs de Lingekopf et de la Tête des Faux en 1914-1918. Il tient son nom du chef de bataillon, Henri Duchesne, commandant au 215e régiment d’infanterie (RI), tué le 2 décembre 1914 lors de l'assaut de la Tête des Faux. Son corps repose, aujourd’hui, au carré militaire de Plainfaing (Vosges). Accessible uniquement à pied à partir du col du Calvaire, situé au sud du col du Bonhomme, ce site rassemble 408 Français, dont 116 en ossuaire. Créée en 1914-1918, elle est aménagée en 1924 pour rassembler les corps exhumés des cimetières de Stosswihr, Soultzeren, Orbey et le Col du Bonhomme. Il existe dans le cimetière une chapelle construite durant les hostilités et un monument dédié aux chasseurs du 14e bataillon de chasseurs alpins (BCA) tombés en juin 1915 ainsi qu'au commandant Duchesne.

Parmi les soldats français, repose la dépouille du commandant Charles Golaz, chef de bataillon au 359e RI (tombe 232). Né en 1863 en Suisse, il est le seul officier à être inhumé au Carrefour Duchesne.

 

Les combats du massif du Linge

Devant la pression ennemie en Lorraine, la 1re armée française du général Dubail abandonne ses conquêtes, en particulier Mulhouse. Du Hartmannswillerkopf au Linge elle se replie sur les sommets Vosgiens. Situé à 1 000 m d’altitude, le massif du Linge domine les vallées de l’Orbey et de Munster. Côté allemand, le massif est abrupt et permet d’accéder rapidement à la plaine d’Alsace et à un réseau de communication dense. Le versant français est moins avantageux car les villages sont éloignés et la progression est plus longue et fatigante.

Considérant initialement ce massif sans intérêt stratégique, le haut-commandement français concentre, au début de l’année 1915, tous ses efforts pour contrôler le sommet du massif. C’est la bataille des observatoires qui enflamme tous les hauts des Vosges, du Linge au nord au Hartmannswillerkopf au sud. Cette manœuvre tactique du débordement par les hauts se révèle inefficace et très meurtrière. Début 1915, une offensive d’envergure est lancée contre les massifs du Linge et du Petit-Ballon. Mi-février, elle se solde par la perte de 1 500 chasseurs. Les Allemands occupent le Horodberg, le Linge et le Reichackerkopf. En mars, un nouvel effort est conduit par les Français, principalement sur la haute vallée de la Fecht en vue d’y stopper les nombreuses incursions allemandes. Cette attaque se déroule en deux temps - du 17 au 20 avril 1915 puis du 15 au 23 juin 1915.

Le 20 juillet, sans aucune protection, deux compagnies de chasseurs alpins sont lancées à l’assaut du Linge. L’ennemi est retranché derrière des tranchées bétonnées appuyées de blockhaus et protégées par des réseaux de fils de fer barbelés masqués dans les bosquets ou les couloirs rocheux. La crête du Linge semble être un bastion imprenable. Pourtant, malgré l’emploi de l’artillerie, des lance-flammes et des gaz, les Français prennent le piton. Le 22, les assauts reprennent sur le Linge, où les 3e et 5e brigades de chasseurs échouent. Le 26, le col est repris par les Français mais la contre-attaque allemande est violente. Du 1er au 6 août, les opérations se poursuivent, sans succès. Devant l’importance des pertes et de maigres résultats, le général Joffre abandonne l’objectif d’enlever Munster par les hauts et concentre ses efforts sur une ligne Linge-Schratz-Barrenkopf. Lancée le 18 août, l’attaque n’aboutit pas et est arrêtée par le général Maud’huy. Le 31, les Allemands utilisent des obus à gaz. Attaques et contre-attaques perdurent. Après les gaz, les Allemands mettent en œuvre en septembre des lance-flammes pour nettoyer les tranchées. Mi-octobre, ils tentent de chasser les diables bleus (surnom des chasseurs) du secteur, sans résultat. Devant un tel constat, Français et Allemands cessent toute nouvelle opération. Le 16 octobre 1915, le front se fige au sommet du Linge. De juillet à octobre 1915, les pertes subies sont importantes : 10 000 Français et 7 000 Allemands ont été tués lors de ces offensives. Ce secteur ne présente plus un caractère majeur jusqu’à la fin de la guerre.

En 1921, acquis par l’Etat, les champs de bataille du Hartmannswillerkopf, de la Tête des Faux et du Linge sont classés, puis les cimetières militaires de Moosch et du carrefour Duchêne en 1923-1924.

Les combats à la Tête des Faux – Buchenkopf

Situé à 1 219 m d’altitude, le site de la Tête des Faux est le théâtre d’affrontements violents entre les chasseurs alpins français et les Jägers (chasseurs) allemands. Dominant le Col du Bonhomme, il a une importance stratégique capitale pour les deux camps. La majorité des soldats inhumés sont décédés aux alentours du 2 décembre 1914 lors de la prise de la Tête des Faux par le 28e BCA et le 215e RI. En position dans le secteur du Col du Bonhomme, les fantassins du 215e RI connaissent, en raison de l’altitude et du climat rigoureux, des difficultés pour être ravitaillés. La vie y est éprouvante.

Le 2 décembre 1914, l’action conjuguée de deux unités de chasseurs renforcées par le 215e RI assure la prise du sommet de la Tête des Faux. A moins de 20 mètres l’une de l’autre, les deux armées renforcent leurs positions. C’est au cours d’une attaque lancée sur la cote 118 que disparaissent le commandant Duchesne et le lieutenant Dutrey, porte-drapeau du régiment. Le 24 décembre, dans des conditions hivernales extrêmes, l’ennemi contre-attaque sur la Tête des Faux. C’est un échec, au terme de violents combats, on relève plus de 500 morts.  Ce secteur perd alors en intensité, même si des hommes continuent, tout au long de la guerre, d’y mourir.

 

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Infos pratiques

Adresse

Orbey
À 25 km au nord-ouest de Colmar. À la sortie de Orbey, en direction de la route des lacs, suivre le fléchage à la "Tête des Faux"

Horaires d'ouverture hebdomadaires

Visites libres toute l’année

En résumé

Eléments remarquables

Croix-autel en pierre - Monument aux morts du 147e BCA tombés en juin 1915