La nécropole nationale de Souain-Perthes-Les-Hurlus - Le monument-ossuaire de la Ferme de Navarin

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Nécropole nationale de Navarin. © Guillaume Pichard

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici  vignette_Navarin

 

Située au lieu-dit de "La Ferme de Navarin" sur la commune de Souain-Perthes-Les-Hurlus, la nécropole nationale regroupe, dans un ossuaire, les dépouilles de plus de 10 000 soldats de toutes nationalités tombés lors des combats qui se déroulèrent en Champagne en 1914-1918.

Parmi les soldats, reposent notamment les dépouilles du général Gouraud, depuis 1947, selon son souhait, et de son fidèle collaborateur, le général Prételat, depuis 1969.

 

Les batailles de Champagne - 1914-1918

Après la contre-offensive franco-britannique de septembre 1914 sur la Marne et l’échec la "Course à la Mer", la guerre de mouvement disparait sur le front ouest. Pour se protéger du feu de l'artillerie, les belligérants s’enterrent. C’est le début de la guerre de position.

Au cours de l’hiver 1915, le général Joffre lance en Champagne différents assauts qui se brisent contre les tranchées allemandes. Ces opérations de "grignotage", localisées notamment dans les secteurs de Souain, de Perthes, de Beauséjour et Massiges, sont particulièrement meurtrières. Sans résultat, le front reste figé.

Au cours de l'été, pour rompre le front et soutenir les Russes en difficulté sur le front oriental, Joffre décide de mener une nouvelle offensive. L’effort principal, appuyé par une autre action en Artois, se déploie dans la grande plaine aride et crayeuse de la Champagne pouilleuse. Long de 25 kilomètres, le front s'étend entre Aubérive et Ville sur Tourbe. Cette action est conduite par la 2e et 4e armée. En face, les Allemands de la IIIe armée sont installés dans de solides tranchées. Plus en retrait, située à contre pente se trouve une seconde position dissimulée des observations aériennes et hors de portée de l’artillerie.

Après une préparation d'artillerie de trois jours, l'attaque est déclenchée le 25 septembre. Les Français enlèvent les premières lignes à l’exception de celles situées notamment sur la butte du Mesnil. A l'est du dispositif, la division coloniale s'empare de "La Main de Massiges", point clé du dispositif allemand.

Mais, cet élan se brise sur la deuxième position encore intacte. Les troupes s'épuisent et doivent faire face à de puissantes contre-attaques. Au cours de ces assauts, les deux armées ont perdu 138 000 hommes. En novembre, les conditions climatiques difficiles et l'importance des pertes obligent Joffre à renoncer à conduire de nouvelles attaques. Le front revient à un calme relatif.

L'offensive allemande de juillet 1918 replace ce front au cœur des opérations. Mais engageant la totalité de ses forces de la Meuse à la mer du Nord, le maréchal Foch, fort du soutien croissant des Américains, déploie à l'automne une large manœuvre. Pour la région de Reims, l’armée du général Gouraud s’empare successivement de Navarin, Tahure et de Sommepy. Dans le secteur de Minaucourt, le Mont-Têtu et Le Mesnil sont enlevés par les Français qui franchissent la Dormoise et marchent vers les Ardennes jusqu'en novembre 1918.

Aujourd'hui, la région de Suippes, au travers des vestiges de villages de Perthes, Hurlus, Mesnil, Tahure et Ripont mais aussi de dix-huit nécropoles, conserve le souvenir de ces combats acharnés. Pour la seule commune de Souain, on recense trois autres cimetières militaires et l'impressionnant monument-ossuaire de la Ferme de Navarin rassemblant 10 000 corps de soldats non identifiés et préservant le souvenir des combattants français, américains, polonais, russes et tchécoslovaques qui participèrent aux opérations sur le front de Champagne.

Le monument-ossuaire de la Ferme de Navarin

Au lendemain de la guerre, les anciens combattants décident d’élever un monument pour honorer les morts des divisions françaises et alliées qui combattirent sur le front de Champagne.

Au lendemain de la guerre, et face au besoin des familles endeuillées de disposer d’un lieu pour se recueillir, les anciens combattants décident de lancer un appel aux dons pour élever un monument en hommage aux morts des divisions françaises et alliées qui combattirent sur le front de Champagne. En 1923, un comité, devenu en 1933 la "Fondation du Monument aux Morts des Armées de Champagne et Ossuaire de Navarin", qui a pour mission de recueillir des souscriptions, est créé sous la présidence du général Gouraud et du Général Alexis Hély-d'Oissel.

C’est grâce aux milliers de souscriptions venues de toute la France qu’en 1923 fut posée la première pierre du monument en présence de l’ambassadeur des États-Unis, Myron Herrick.

Le monument, dédié aux morts des armées de Champagne, est de forme pyramidale, tronqué au sommet sur lequel repose un groupe sculpté représentant trois soldats en position d’attaque. L’artiste Maxime Real-del-Sarte, mutilé de guerre, réalisa cette œuvre avec un seul bras.

Le 28 septembre 1924, l’inauguration du monument de Navarin a lieu sous la présidence du maréchal Joffre et du général Gouraud.

Les trois soldats représentés sont (de droite à gauche) :

  • Quentin Roosevelt, lieutenant d’aviation, fils de l’ancien Président des États-Unis tombé à Chamery (Marne),
  • Le général Gouraud commandant la IVe armée,
  • Le frère du sculpteur, Serge Real-del-Sarte, tombé au Moulin de Laffaux, (Aisne).

Sur le piédestal de grès rose sont inscrits les numéros des divisions françaises et alliées ayant combattu en Champagne. A l’intérieur se trouve une chapelle dont les murs sont couverts de plaques apposées par les familles en mémoire de leurs soldats disparus.

Depuis la fin de la guerre, les corps et les restes mortels d’innombrables soldats sans sépulture, trouvés sur le champ de bataille de Champagne y furent recueillis. C’est ainsi que le monument se transforma progressivement en ossuaire. Les ossements étaient déposés au départ dans les emplacements latéraux de la chapelle, puis une crypte fut creusée sous le monument. Il abrite aujourd’hui plus de 10 000 corps de soldats non identifiés regroupés dans de vastes ossuaires situés aux niveaux inférieurs du monument.

Depuis 1947, le corps du général Gouraud repose selon son souhait parmi ses soldats. Il y fut rejoint quelques années plus tard, en 1969, par son chef d’état-major : le général Prételat.

Le monument et l’ossuaire sont inscrits au titre des monuments historiques depuis le 27 janvier 1994.

La conservation et la valorisation de la nécropole de Navarin

L’association du souvenir aux morts des armées de Champagne (ASMAC), fut créée le 10 mars 1929. Chargée du fonctionnement et de la valorisation du monument, elle a pour but de conserver, d’honorer et de rappeler aux générations futures le souvenir glorieux des morts français et alliés tombés au champ d’honneur sur les fronts de Champagne.

Jusqu’en 2019, le monument était propriété de la Fondation du "monument aux morts des armées de Champagne et ossuaire de Navarin".

La fondation qui assurait l’entretien et la conservation du monument et du champ de bataille, a décidé sa dissolution et le transfert de la gestion du monument et du terrain à l’État (ministère des armées). Le décret du 8 avril 2019 a ainsi approuvé la dissolution de la fondation reconnue d’utilité publique, en abrogeant le décret portant reconnaissance de cette fondation comme établissement d’utilité publique et en approuvant le transfert de ses biens. L’acte d’acquisition a été signé le 24 octobre 2022.

La nécropole nationale est désormais propriété de l’État, placée, comme les 290 nécropoles nationales, sous la responsabilité du ministère des armées/direction de la mémoire, de la culture et des archives (DMCA) et gérée par l’office national des combattants et des victimes de guerre (ONaCVG) qui en assurent sa conservation.

Le monument présentant des dégradations majeures à l’intérieur de l’édifice, dues à des problèmes d’infiltration et d’humidité, il a été prévu des travaux dans la programmation de restauration des nécropoles établie par le DMCA et l’ONaCVG, sur la période de 2020-2025 afin de restaurer le monument et aménager un chemin mémoriel sur la parcelle des vestiges de guerre.

En outre, dans le cadre de la convention de partenariat signée le 13 novembre 2020 entre le ministère des armées et l’Association Art & jardins | Hauts-de-France pour la création de jardins de la paix dans les nécropoles nationales emblématiques qui composeront le chemin de la Paix dédié à la Première Guerre mondiale, allant de Ypres à la frontière suisse, la nécropole de Navarin a été retenue pour y réaliser un jardin, entre le monument ossuaire et le champ de bataille. Compte tenu de son histoire et notamment du lien avec les divisions américaines qui ont participé aux combats de Champagne, il a été décidé de réaliser un jardin de la paix américain à l’horizon 2024.

Enfin, une convention-cadre relative à l’utilisation de la nécropole a été signée le 16 juin 2020, entre l’État-ministère des armées-Direction de la mémoire, de la culture et des archives (DMCA), l’Office national des combattants et victimes de guerre (ONaCVG) et l’Association du souvenir aux morts des armées de Champagne (ASMAC).

Aujourd’hui, ces trois entités travaillent étroitement afin d’assurer la conservation et de la valorisation du monument-ossuaire et du champ de bataille environnant.

L’inscription au patrimoine mondial des sites funéraires et mémoriels de la Première Guerre mondiale

Le 20 septembre 2023, 139 sites funéraires et mémoriels de la Première Guerre mondiale, répartis entre la France et la Belgique, ont été inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. Cette inscription répond à une volonté de valorisation de ce patrimoine, dans un esprit de mémoire apaisée entre anciens belligérants, et aura certainement un impact positif sur la fréquentation de ces lieux.

Parmi ces sites, on compte 45 nécropoles nationales en France, dont celle de Navarin.

 

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Infos pratiques

Adresse

Souain-Perthes-lès-Hurlus
45 kilomètres à l'est de Reims, à une trentaine de kilomètres au nord de Châlons-en-Champagne, sur le bord de la RD 77, entre les villages de Souain-Perthes-les-Hurlus et Sommepy-Tahure

Horaires d'ouverture hebdomadaires

Visites libres toute l’année

Cimetière américain de Saint-Mihiel

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© American Battle Monuments Commission

Le cimetière américain de Saint-Mihiel se trouve quasiment au centre du saillant du même nom. La plupart des personnes qui y reposent ont perdu la vie au cours de l’offensive de réduction du saillant, en septembre 1918. Les visiteurs peuvent également y voir une sculpture d’aigle, une chapelle non confessionnelle, ainsi qu’une salle présentant une carte en marbre du saillant et le nom de 284 soldats jamais retrouvés.

La nécropole se situe à la périphérie ouest de Thiaucourt (54470). Ce site est presque au milieu du Saillant de Saint-Mihiel, d’après lequel il a été nommé. Une équipe forte de 13 personnes a la charge d’entretenir à la fois le cimetière et le monument de Montsec. Dans ce cimetière reposent 4.153 hommes et femmes. De ce fait, le site est la troisième plus grande nécropole américaine pour la Première Guerre mondiale.

Chaque sépulture dans les cimetières américains de la Première et de la Seconde Guerre mondiale est marquée par une stèle en marbre blanc.

La zone des sépultures est divisée en quatre parcelles égales. Au centre, se trouve un grand cadran solaire surmonté d’un aigle américain. Côté ouest, une statue d’un soldat de la Première Guerre mondiale et du côté est, une avancée en demi-cercle dominée par une sculpture représentant une coupe de la victoire. Au-delà des tombes, au sud se trouve un mémorial en pierre blanche composé d’une petite chapelle non confessionnelle, d’une colonnade avec une grande urne funéraire en granit rose en son centre.  Sur deux murs sont inscrits les noms de 284 des disparus dont le corps ne fut jamais retrouvé ni identifié ; sur le mur face à la porte se trouve une grande carte en marqueterie de marbre décrivant l’offensive de Saint-Mihiel.

L’American Battle Monuments Commission (ABMC), gardienne des cimetières et monuments commémoratifs Américains à l’étranger, honore le service, les actions et le sacrifice des forces armées américaines. Créée par le Congrès américain le 4 mars 1923, les missions de l’ABMC sont multiples. Elle rend hommage à ceux qui ont combattu, sont morts ou sont disparus pendant la Première Guerre mondiale, la Seconde Guerre mondiale, la guerre de Corée et la guerre du Vietnam, ainsi que certains qui ont combattu pendant la guerre américano-mexicaine. Les 26 cimetières et 32 monuments d'ABMC à l'étranger, dont quatre aux États-Unis, honorent l'engagement, le courage et le sacrifice de ceux qui ont tout donné au service de notre nation. Chaque jour, les hommes et les femmes de l'ABMC travaillent pour tenir la promesse du Général Pershing selon laquelle "le temps ne ternira pas la gloire de leurs actes". Avec sa présence unique dans 17 pays à travers le monde, ABMC donne l'opportunité d'honorer les vétérans là où ils ont servi, où ils sont tombés et où ils reposent pour toujours en paix, dans certains des sanctuaires les plus méticuleusement entretenus au monde.

En plus de maintenir ses sites avec le plus grand des soins, la mission d'ABMC est d'offrir aux visiteurs une expérience émouvante et informative ; préserver et partager les histoires des morts afin que ceux-ci ne soient pas oubliés.
 

Le site est accessible en visite libre gratuite. Des visites guidées gratuites sur réservation sont également disponibles. Le personnel du cimetière reste à la disposition des visiteurs pour tout renseignement.

Visites guidées sur réservation pour les scolaires.

 


 

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Infos pratiques

Adresse

Route de Verdun 54470
Thiaucourt
03 83 80 01 01

Tarifs

Gratuit

Horaires d'ouverture hebdomadaires

Ouvert de 9h à 17h tous les jours

Fermetures annuelles

25 décembre et 1er janvier

Site Web : www.abmc.gov

Le cimetière militaire tchécoslovaque de la Targette

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Cimetière militaire tchécoslovaque de la Targette. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_Nazdar

 

Implanté à l’emplacement de l’ancien hameau de la Targette où se déroulèrent de violents combats en mai 1915, ce cimetière militaire regroupe 70 soldats tchèques morts pendant la Grande Guerre, et 136 hommes tués lors de la Seconde Guerre mondiale.

 

La nécropole du Nazdar

À l’occasion du 10e anniversaire de la bataille d’Artois, l’Association des Volontaires tchécoslovaques en France prend l’initiative d’ériger un monument en souvenir de tous les Tchèques et Slovaques tombés au champ d’honneur pendant la Première Guerre mondiale. L’inauguration solennelle de ce monument, œuvre du sculpteur Jaroslav Hrũska, a lieu le 31 mai 1925. Sa création est financée par la vente de cartes postales par les membres de l’association dans les villes tchèques et auprès de compatriotes exilés dans le monde entier. Des soutiens financiers de l’État tchèque et du mémorial de la résistance à Prague ont également été accordés. Devenant un lieu de pèlerinage, l’aménagement d’un cimetière devient alors une nécessité.

Au centre du futur cimetière est érigée la copie d’une "Croix de Bohême", rappelant symboliquement la mort du roi de Bohême, Jean de Luxembourg, à Crécy en 1346 aux côtés du roi de France. En 1938, 24 tilleuls sont apportés de la République tchécoslovaque et plantés pour délimiter le cimetière. Mais l’annexion de la Tchécoslovaquie puis la Seconde Guerre mondiale figent les opérations d’exhumations, qui sont suspendues et ne reprennent progressivement qu’au terme du conflit.

En 1958, l’Association des Volontaires tchécoslovaques finalisent l’aménagement du site en inhumant 206 combattants dont les corps ont été enterrés initialement dans 73 cimetières militaires et communaux de 38 départements. Ce lieu d’hommage est inauguré solennellement le 19 mai 1963. Les dernières dépouilles sont transférées en 1970.

À l’occasion du 50e anniversaire de la création de la Tchécoslovaquie, un mémorial honorant le souvenir des victimes des deux conflits mondiaux est construit. Œuvre de l’architecte Bernard Heger et du sculpteur Ṧumova, ce monument est inauguré en mai 1968 grâce à des financements provenant du monde entier

Les volontaires tchèques lors de la Première Guerre mondiale

Engagés volontaires aux côtés de la France, les membres de la "Colonie tchécoslovaque" et des organisations "Sokol" et "Rovnost" ont consenti au sacrifice de leur vie en vue de s’affranchir de l’autorité de l’Empire austro-hongrois et pour créer un état tchèque indépendant. Formés à Bayonne, les 250 premiers volontaires ont rejoint le 1er régiment de marche de la Légion étrangère (RMLE). Cette première unité reçoit son emblème en décembre 1914 et est appelée la compagnie "Nazdar", d’après le salut traditionnel des membres du Sokol. Après avoir été engagée en Champagne, elle intervient aux côtés de la division marocaine à Vimy (mai 1915).

En 1917, Edvard Benès, après accord du gouvernement français, forme une armée tchécoslovaque autonome. Les nouvelles unités tchécoslovaques sur le territoire français ne peuvent être fondées qu'au début de l´année 1918, des membres des légions tchécoslovaques, transférées de la Russie et des volontaires de la nation tchèque et slovaque, venants des États-Unis.

Près de 2000 volontaires sont rassemblés à Cognac pour y être instruits puis engagés dans les combats de mai 1918 à Vouziers. Au sein de la 4e armée du général Gouraud, ils participent à toutes les grandes étapes libérant la France.

Le 14 octobre 1918, la République tchécoslovaque est installée à Prague, puis reconnue officiellement, à l’issue de la conférence de la paix par les Alliés (juin 1919).

Le site du Nazdar, un lieu emblématique de la mémoire tchécoslovaque en France

Lieu de mémoire comme Cernay (02), Darney (88), Vouziers (08) et le cimetière parisien du Père Lachaise, le site de la Targette rappelle l’engagement de la Tchécoslovaquie lors des deux conflits mondiaux où ses combattants se sont battus pour l’indépendance de leur pays et la lutte contre le joug nazi. A l’entrée du cimetière, un monument commémoratif est érigé. Symbolisant le premier soldat tchèque libre, il rappelle le souvenir du porte-drapeau Karel Bezdicek, tué le premier jour de la bataille de mai 1915.

En face du cimetière militaire, se dresse la Croix des volontaires polonais. Construit grâce aux dons des Polonais du Pas-de-Calais, ce monument rend hommage aux combattants qui sont "tombés pour la résurrection de la Pologne et la victoire de la France". Détruit en 1940, ce monument est reconstruit et porte la devise de ces volontaires : "Za nasza wolnosc i wasza", "Pour notre liberté et la vôtre". Nombre de ces volontaires ont participé à l’offensive française en Artois lancée le 9 mai 1915 au cours de laquelle beaucoup ont perdu la vie.

 

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Adresse


Neuville-Saint-Vaast

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Nécropole nationale polonaise de Grainville - Langannerie

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Nécropole nationale polonaise d’Urville - Langannerie. © Guillaume Pichard

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_Urville_Langannerie

 

Inauguré en octobre 1946, ce cimetière regroupe 615 tombes de militaires polonais, tués dans les combats de la libération de la France en 1944. La plupart de ces hommes appartenait à la 1re Division Blindée Polonaise du général Maczek mais quelques-uns ont également été tués lors de la bataille de France en 1940 ou lors de l’Occupation.

 

La 1re division blindée polonaise

Avec l’accord du Gouvernement britannique, la 1re division blindée polonaise (DBP) est créée le 26 février 1942, sur ordre du Général Sikorski, chef du gouvernement polonais en exil à Londres. Elle est alors composée de contingents ayant combattu en Pologne et en France au sein de l’armée polonaise mais aussi de volontaires polonais venus du monde entier.

Cette division est intégrée aux forces militaires alliées qui vont servir sur le front de l’Ouest. Commandée par le général Maczek, elle débarque en Normandie fin juillet 1944 et est rattachée au 2e corps de la 1re armée canadienne.

Le 8 août 1944, la 1re DBP est engagée dans la bataille en se déployant au sud de Caen pour participer à la 2e phase de l’opération Totalise dont le but est de prendre Falaise. Les pertes étant sévères et les attaques frontales inefficaces, cette opération est arrêtée au profit d’une nouvelle dénommée Tractable. Celle-ci a pour but de tenter un encerclement de la 7e armée allemande par l’ensemble des forces alliées en Normandie. Du 15 au 18 août, la 1re DBP libère ainsi plusieurs communes calvadosiennes et ornaises au prix de combats acharnés.

Du 19 au 22 août, les divisions SS vont essayer d’anéantir les éléments polonais situés sur la butte du Mont Ormel, afin de sortir de la nasse dans laquelle elles sont enfermées. La 1re DBP doit également faire face aux attaques du 2e corps blindé allemand qui, ayant réussi à se retirer avant l’encerclement, tente de venir en aide aux autres unités allemandes coincées dans la "poche". Les Polonais doivent tenir coûte que coûte jusqu’à l’arrivée des renforts. Le 21 août, ils sont enfin rejoints par la 4e division blindée canadienne. La "poche de Falaise-Chambois" est définitivement fermée. La victoire est ainsi obtenue au prix de combats sanglants et d’une résistance héroïque.

Pendant la bataille de Normandie, la 1re DBP a perdu plus de 2 000 hommes, tués ou blessés. Elle participe ensuite à la libération du Nord de la Belgique, du sud des Pays-Bas et de l’Allemagne.

Les particularités de ce cimetière militaire polonais

Par un arrêté du 19 mai 1945, le préfet du Calvados permet aux autorités canadiennes de créer un cimetière militaire polonais sur le territoire de la commune de Grainville-Langannerie. Jusqu’en mai 1949, la commission impériale des sépultures militaires britanniques en assure l’entretien avant de le céder à l’État français. Les statuts de cette commission ne lui permettent pas d’entretenir à titre permanent des cimetières étrangers situés en dehors des frontières de la Grande-Bretagne.

Le cimetière est composé de huit carrés de sépultures. Ces carrés n’ont pas tous le même nombre de rangs. En revanche, chaque rang est constitué de douze sépultures. A l’exception de deux emplacements où trois croix symbolisent les sépultures de douze pilotes morts dans le crash de leur avion. Leurs corps n’ayant pu être dissociés.

À l’origine, les croix étaient en métal. En mai 1954, à l’approche du 10e anniversaire de la bataille de Normandie, l’État décide leur remplacement par des croix en béton ornées de plaquettes portant l’identité du défunt à l’instar des cimetières nationaux français. Le monument central a, quant à lui, été inauguré en août 1954 en présence des généraux Maczek et Anders.

Ce cimetière militaire polonais est l’un des sept cimetières militaires étrangers en France à être entretenu par l’État français.

 

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Urville

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La nécropole nationale de Courcelles-le-Comte

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Nécropole nationale de Courcelles-le-Comte. © ECPAD

 

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Située dans le sud de l’Artois, à proximité du département de la Somme, la nécropole nationale​ ​de Courcelles-le-Comte rassemble les dépouilles de 275 inconnus inhumés en ossuaire ainsi que 39 stèles nominatives​ de soldats morts pour la France lors des combats​ de fin septembre – début octobre 1914. ​La commune est cité​e​ à l’ordre de l’armée en septembre 1920 : "Complètement détruite par les bombardements, s’est toujours montrée digne et vaillante dans les épreuves et la domination ennemie". Cette citation​ témoigne ainsi de l’âpreté des combats mais aussi des souffrances consenties par ces habitants durant la​ Première Guerre mondiale. Depuis 1922, au centre de la nécropole est érigé le monument​ aux morts de la commune, ​ Aujourd’hui, en ce lieu, chaque année, le premier week-end d’octobre, ​une cérémonie du souvenir rend hommage aux combattants français connus ou inconnus tombés sur​ ​le territoire de la commune attachée au souvenir de ces hommes.

 

"La Course à la mer" et les combats de Courcelles-le-Comte (27 septembre 1914 – 04 octobre 1914)

Après le sursaut allié sur la Marne et le mouvement rétrograde engagé par les Allemands en septembre 1914, chaque belligérant essaie de contourner par le nord l’armée ennemie. Cette manœuvre est restée dans l’histoire de la Grande Guerre, comme la Course à la mer, dernière étape de la guerre de mouvement avant la fixation du front. Dès la fin septembre, le sud de l’Artois est le théâtre de violents combats. Dans le secteur d’Arras, les escarmouches sont ainsi nombreuses. De Bapaume à Arras, plusieurs communes dont Courcelles-le-Comte sont le théâtre de très violents accrochages, à l’issue desquels elles deviennent des champs de ruines.

Ainsi, dès le 27 septembre 1914, après une reconnaissance en profondeur du territoire conduite par les unités de la 5ème Division de cavalerie française (DC), le territoire de la commune de Courcelles est au cœur des combats. D’une rare violence, ils se déroulent en particulier autour de la gare et de l’église. À cette date, le village est plusieurs fois perdu et repris. Les 81ème et 84ème Division d’infanterie territoriale (DIT) sont engagées dans la défense du village et de ses environs. Exposés au feu de l’artillerie et harcelés par l’infanterie allemande, les hommes du 16ème et du 26e régiment d’infanterie territoriale (RIT) mais aussi ceux du 48e régiment d’infanterie (RI) vont être durement éprouvés. Malgré une résistance solide, les Français doivent se replier sous le feu de l’artillerie ennemie sous une pluie d’obus dont le calibre est supérieur à 10.5 cm.

Le 4 octobre, l’ensemble du secteur est aux mains des Allemands. Les pertes sont lourdes des deux côtés, plusieurs centaines de tués, de disparus dont certains décéderont de leurs blessures dans les infirmeries allemandes. En raison de l’emploi massif de l’artillerie et de l’absence de moyen efficace pour identifier les soldats, beaucoup demeureront à jamais inconnus.

La nécropole nationale de Courcelles-le-Comte

Au terme de ces combats brefs et meurtriers, les Allemands sont maîtres du terrain. Devant les dangers d’épidémies, les civils sont requis pour rechercher et enterrer les morts abandonnées sur le champ de bataille. Les dépouilles des combattants sont alors déposées dans des fosses communes réparties sur l’ensemble du territoire de la commune. Après le conflit et cela pendant les campagnes d’exhumations, l’État français au travers des services du Génie de Lille, va mandater des entreprises de pompes funèbres sur l’ancienne zone des armées afin de procéder à l’exhumation et à l’identification des militaires tués au combat. Ces campagnes vont durer de mars 1921 à novembre 1922. Ces dernières vont permettre la mise à jour de près de 2 000 corps identifiables ou pas. Les exhumations continuent jusqu’à février 1923 mettant à jour de nombreux soldats du 16e RIT ainsi que du 32e RIT et des soldats allemands.

En 1923, avec la volonté des associations régimentaires d’honorer leurs camarades disparus, couplée à celle de l’Etat de créer des carrés nationaux, est donc aménagé un cimetière militaire à Courcelles-le-Comte. Celui-ci rassemble les dépouilles de 275 inconnus inhumés en ossuaire ainsi que 39 stèles nominatives. En cela, la nécropole de Courcelles-le-Comte est typique des cimetières militaires du début de la Première Guerre mondiale, et du traitement de la mort par les autorités militaires françaises. En effet, le principe des tombes collectives subsiste jusqu'en 1915, mais le recours aux tombes individuelles se généralise. Aussi, la loi du 29 décembre 1915 accorde aux soldats morts pour la France le droit à être inhumés en sépulture individuelle. En 2014, l’État, au travers du ministère des Armées, a entrepris la restauration intégrale de ce lieu de mémoire, devenu ainsi l’une des 274 nécropoles réparties sur l’ensemble du territoire national. Aujourd’hui, aux côtés de la mairie de Courcelles-le-Comte, l’État entretient le souvenir de ces combats.

 

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Courcelles-le-Comte

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Le cimetière militaire roumain de Soultzmatt

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Cimetière militaire roumain de Soultzmatt. © ECPAD

 

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Situé au Val du Pâtre, le cimetière militaire de Soultzmatt est la plus grande nécropole roumaine en France. Lieu emblématique de la mémoire roumaine, ce site rassemble les dépouilles de 678 soldats morts en captivité en 1914-1918 dont la plupart sont décédés à la suite de mauvais traitements, de malnutrition et d’épuisement. Entre 1916-1917, ces hommes, prisonniers de l’armée allemande, sont déplacés et employés à la construction de routes et d’abris. En 1920, la commune de Soultzmatt, épargnée par la guerre, fait don à la Roumanie du terrain nécessaire pour réunir les corps de ces soldats dispersés dans plus de 35 communes. En 1927, le roi Ferdinand et la reine Marie de Roumanie assistent à l’inauguration de ce cimetière, rappelant l'amitié traditionnelle entre la France et la Roumanie.

 

La Roumanie dans la Grande Guerre

Après avoir déclaré la guerre à l'empire austro-hongrois en août 1916, la Roumanie déclenche une offensive sur le Danube et sur les Carpates. Faute de moyens militaires, cette attaque est un échec. Fort de son succès, les forces du général allemand von Mackensen bousculent les maigres effectifs roumains. Au terme de trois mois de combats, le pays s'effondre. Le 6 décembre 1916, les Allemands entrent à Bucarest. En février 1917, on recense près de 80 000 hommes aux mains des Empires Centraux. La moitié d'entre eux est envoyée dans des camps en Allemagne considérés comme des traitres. En dépit des règles établies par la seconde conférence de la Haye de 1907, les conditions de vie sont particulièrement difficiles. Beaucoup sont transférés en France ou sur le front italien pour y effectuer un travail de forçat.

Le camp du Val du Pâtre

Après avoir déboisé une partie de la forêt à l’ouest de Soultzmatt pour construire des abris et des installations militaires où cantonnent les troupes au repos, les Allemands installent un camp de travail où les gardiens n’épargnent aucun des prisonniers. En 1917, au terme d'un voyage éprouvant, les premiers prisonniers roumains, torturés par la faim et la soif, sont accueillis à Soulzmatt. Là, sous l’étroite surveillance des soldats du Landsturm ils sont affectés au sein de kommandos agricoles, d’usines ou de chantiers aux abords du front. Au sein des Rumänen-Bewahuns-kommando et des Kriegsgefangenen-Arbeiter-bataillonen, ils sont astreints à des travaux pénibles de coupe de bois sur les pentes du Schimberg. Mal nourris, les prisonniers meurent de faim. En outre, les difficiles conditions climatiques aggravent les conditions de vie. Ainsi, dans la nuit du 27 au 28 janvier 1917, 131 prisonniers meurent de froid à Steinbrunn-le-Haut (68). Sur les 452 prisonniers roumains identifiés, qui reposent dans le cimetière militaire de Soultzmatt, 68 % sont décédés au cours du premier trimestre de 1917. Malgré l’insistance du Comité international de la Croix Rouge de Genève, les camps de prisonniers roumains restent inaccessibles. De même, l'accord de Berne du 7 mars 1918 visant l'amélioration du sort des prisonniers ne touche guère les Roumains. Au péril de leur vie, certains habitants alsaciens bravent les interdits en leur donnant de la nourriture. En octobre 1918, en France, il reste 28 000 prisonniers, moribonds et affamés.

Le cimetière militaire roumain de Soulzmatt

Par délibération du 30 août 1919, le conseil municipal du village de Soulzmatt, cède gracieusement une parcelle pour aménager, à l’emplacement même de l’ancien camp Kronprinzlager, un cimetière militaire destiné à recueillir les restes des soldats roumains.

En avril 1924, le couple royal effectue un voyage en Alsace. Accueilli par le général Berthelot, ancien chef de la mission militaire française en Roumanie en 1916-1918. Il se recueille à Soulzmatt où trois plaques de marbre sont dévoilées. Celles-ci portent des inscriptions dédiées au sacrifice des prisonniers roumains. La première rappelle le supplice enduré par tous les prisonniers qui sont morts de "faim, misère et tortures". La deuxième évoque la lourde tache entreprise par le Comité des Monuments roumains d’Alsace. En effet, conformément aux vœux du gouvernement roumain, cet organisme est chargé dès 1919 de réunir des tombes qui dispersées dans 35 villes et communes d’Alsace. La troisième enfin est celle de la Reine Marie dont la dédicace honore le souvenir de ceux qui "loin de votre pays pour lequel vous vous êtes sacrifiés, reposez-vous dans la gloire". Aujourd’hui, les corps de 3 000 Roumains reposent encore au sein de quelques nécropoles nationales comme celles de Strasbourg-Cronenbourg (67), d’Effry (02), d’Hirson (02) ou Dieuze (57).

 

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La nécropole nationale de Bernagousse

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Nécropole nationale de Bernagousse. © ECPAD

 

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La nécropole nationale de Bernagousse regroupe les corps de douze soldats du 215e régiment d’infanterie dont un inconnu dans un monument-ossuaire érigé après la Grande Guerre.

Ils sont tous décédés le 12 mars 1918 lors de l’explosion d’un dépôt de munitions à la carrière de Bernagousse, sauf le soldat Louis Darbas. Parmi les autres, Jean-Baptiste Monnery et Jean Cros étaient brancardier à l’infirmerie installée à proximité et dont il subsiste encore aujourd’hui des vestiges avec l’inscription "Infirmerie Bonnery – Chavart ; 215 RI morts pour la France".

 

La deuxième bataille de Picardie, 21 mars – 5 avril 1918

Au printemps 1918, le rapport de force est favorable aux Allemands qui peuvent, à la suite de la capitulation russe, concentrer tous leurs moyens sur le front occidental. Exploitant les divisions entre les Alliés, le général allemand Ludendorff cherche à repousser les Britanniques vers la Manche en exécutant une manœuvre rapide et brutale. Au matin du 21 mars, les troupes allemandes attaquent dans la Somme entre Arras et la Fère. Les Britanniques sont contraints de se replier. En une seule journée, le front britannique est enfoncé. Sous la pression ennemie, une brèche s’ouvre à la jonction des armées britanniques et des armées françaises. À la hâte, le général Pétain, mobilise ses réserves et envoie les 3e et 5e armées dans les secteurs de Noyon et de Lassigny. Les jours suivants, la progression allemande se poursuit sous les yeux de l’empereur Guillaume II. Les Britanniques affluent vers Amiens. Le 24 mars, Chauny tombe. Le 25, les Allemands s’emparent de Noyon. L’ennemi est aux portes de Paris, bombardées par le Parizer Kanonen. Cette pièce d’artillerie de longue portée, située dans la forêt de Pinon, sème la panique dans la capitale. Les combats se poursuivent au sud-ouest de Noyon, où les Français parviennent à contenir les assauts allemands.

Le 9 juin 1918, les Allemands lancent une nouvelle offensive dans le secteur Noyon-Montdidier dans le but d’atteindre Compiègne. En raison des pertes humaines importantes, cette manœuvre n’est pas poursuivie. Les Alliés résistent et parviennent en juillet 1918 à inverser définitivement le sort de la guerre.

De janvier à avril 1918, le 215e RI se déploie sur le secteur de l’Aisne. Le 1er avril, les Français relèvent les troupes anglaises. Les bombardements sont intenses. Le 6 avril 1918, après une préparation d’artillerie, l’ennemi attaque et enfonce les lignes françaises. Les jours suivants, la lutte est acharnée. Après subi de lourdes pertes, le 215e RI se retire en Champagne.

 

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La nécropole nationale de Zuydcoote

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Nécropole nationale de Zuydcoote. © ECPAD

 

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Créée en 1921 à proximité d'anciennes antennes médicales de campagne, la nécropole nationale de Zuydcoote regroupe initialement les soldats ayant succombé à leurs blessures dans différents hôpitaux de Dunkerque en 1914-1918, puis à partir de 1953 y sont réunis les corps des combattants morts pour la France en 1940 lors de l’opération Dynamo.

Aujourd’hui, ce cimetière national rassemble 2 053 corps de combattants français dont 2 037 en tombes individuelles. Une tombe collective rassemble les restes mortels de seize soldats. A leurs côtés reposent un Russe mais aussi 201 Allemands dont 31 reposent en ossuaire.

Cette nécropole est composée de trois carrés, le carré français 1914-1918, le carré français musulman 1914-1918 et le carré français 1939-1945 qui comprend 917 soldats et résistants du Nord, et 14 Espagnols affectés à des compagnies de travailleurs. Un cimetière militaire britannique regroupant 177 corps jouxte la nécropole de Zuydcoote.

En 1914, dès le début des opérations, les hôpitaux civils et militaires de Dunkerque et de la région accueillent de nombreux blessés venus du front de l’Yser. Très vite, ces structures sont saturées. Écoles, collèges, hospices ou bien encore, le sanatorium de Zuydcoote, ou les casinos de Malo et Malo-Terminus sont réquisitionnés pour recevoir un nombre croissant de blessés.

Les batailles de l’Yser, 1914-1918

Après l’abandon d’Anvers et la retraite des Flandres, les armées belges, françaises et britanniques, organisent une nouvelle ligne de front sur l’Yser, entre les rives de la mer du Nord et Dixmude. Long d'une quinzaine de kilomètres, ce secteur est âprement disputé. Pour endiguer les assauts répétés des Allemands, les Belges résistent vaillamment en utilisant tous les moyens possibles. Ainsi, à l'automne, les digues sont rompues, inondant le no man’s land et les tranchées ennemies. Depuis le 16 octobre, les fusiliers marins de la brigade du contre-amiral Ronarc’h défendent pied à pied Dixmude aux côtés du 4e bataillon du Maroc, du 1er bataillon d'Algérie et de l’armée Belge. Après 25 jours de combats ininterrompus, le 10 novembre, l'ennemi s'empare de Dixmude. Plus au sud, à Ypres, du 31 octobre au 2 novembre, l'ennemi lance de furieux assauts qui se brisent sur les lignes franco-britanniques. Aucun des adversaires n’a reculé. La première bataille d’Ypres s'achève sans réels résultats. La ville reste tout au long de la guerre au cœur des enjeux, notamment au printemps 1915 où une nouvelle arme est expérimentée : les gaz de combat.

Tout au long du conflit, de nouvelles opérations toujours plus meurtrières sont conduites dans ce secteur, notamment au printemps 1915 puis au cours de l'été 1917 où disparaissent 240 000 Britanniques.

La bataille de Dunkerque, 26 mai - 4 juin 1940

Le 10 mai 1940, les troupes allemandes se ruent sur les Pays-Bas, la Belgique et les Ardennes. Deux jours plus tard, le front cède à Sedan. Malgré une âpre résistance, les troupes françaises, submergées par les chars et l'aviation ennemie, abandonnent leurs lignes. La force blindée du général Guderian fonce vers la Mer du Nord pour couper les armées alliées dont une partie avait été engagée en Belgique. Le 20, l’estuaire de la Somme est atteint. Situés au nord, le Corps Expéditionnaire Britannique, la 1re armée française et l’armée belge se trouvent pris au piège et se replient dans le plus grand désordre dans un mince corridor entre Lille et Dunkerque. Le 24 mai, 400 000 soldats sont encerclés. Profitant d'un répit dans la progression, les Alliés organisent une impressionnante entreprise de sauvetage. Du 28 mai au 4 juin, se déroule l'opération Dynamo au cours de laquelle tous les navires disponibles, civils et militaires, sont réquisitionnés. Les bombardements de la Kriegsmarine et de la Luftwaffe ne peuvent interrompre les rotations entre Dunkerque et Douvres. Les pertes infligées sont importantes mais les ports et les plages se vident progressivement. Le 31 mai 1940, la garnison de Lille se rend. Quelques éléments français, notamment la 2e division d’infanterie nord africaine se dressent comme un ultime rempart. Les Français luttent à 1 contre 10 pour permettre, encore pour quelques heures, l'évacuation des plages. Ces unités payent un lourd tribut.

Le 4 juin 1940, les derniers défenseurs de Dunkerque cessent le combat. Près de 340 000 hommes dont un tiers de Français ont pu être évacués vers l'Angleterre mais l'opération Dynamo est un succès en demi teinte. Sur le plan humain, près de 20 000 hommes sont morts pendant les combats et l’évacuation, 35 000 sont faits prisonniers. Sur le plan matériel, nombre de véhicules et d'armes a été abandonné, détruit ou tombé aux mains de l'ennemi. Pour de longs mois, le corps expéditionnaire britannique perd ainsi sa capacité offensive.

 

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59123
Zuydcoote

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La nécropole nationale de Fillières

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Nécropole nationale de Fillières. © ECPAD

 

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La nécropole nationale de Fillières rassemble les dépouilles de soldats morts pour la France lors de la bataille des Frontières. Aménagée de 1919 à 1924, elle témoigne de l’extrême violence des combats du 22 août 1914 qui se déroulèrent, en Lorraine, pour endiguer la progression des troupes allemandes. En 1924, des corps sont exhumés de cimetières militaires provisoires comme ceux de Ville-au-Montois ou de Mercy-le-Haut pour être regroupés à Fillières. Aujourd'hui, cette nécropole nationale rassemble 689 corps français dont 230 reposent en tombes individuelles. Deux ossuaires conservent les restes mortels de 459 combattants. Dans l'enceinte de la nécropole est érigé le monument aux morts de la commune qui est dédié aux soldats engagés lors de la bataille des Frontières.

 

La bataille des Frontières, 14-25 août 1914

En août 1914, les troupes allemandes déploient un vaste mouvement tournant par la Belgique en vue d'envelopper l’armée française. Après avoir concentré ses forces à la frontière, le général Joffre, appliquant le plan XVII, décide de porter ses efforts en Alsace et en Lorraine. Pour leur part, plus au nord, les 3e et 5e armées françaises ainsi que le corps expéditionnaire britannique doivent contenir la manœuvre allemande. C'est la bataille des Frontières.

La Lorraine est ainsi au cœur des premiers enjeux militaires de la guerre où s'affirment déjà, l'artillerie et l'aviation. Du 14 au 18 août, la 3e armée du général Ruffey attaque en direction d'Arlon. Malgré un terrain accidenté, boisé et difficile, les Français marchent rapidement. Le 5e corps porte ainsi ses avant-gardes dans le secteur de Gorcy et Cosnes. Loin de soupçonner l'importance des forces ennemies, les Français se heurtent en réalité à un adversaire bien supérieur en nombre qui, placé en embuscade, harcèle leur progression. La bataille des Frontières est une succession de combats localisés et très éprouvants comme ceux endurés par les hommes du 154ème régiment d’infanterie qui reçoivent leur baptême du feu devant Fillières. Cloués sur place, ils défendent le village au corps-à-corps. A midi, submergés, ils doivent se replier vers Joppécourt.

Pour l'armée française, le 22 août 1914 est ainsi la journée la plus meurtrière dans l'histoire de la Première Guerre mondiale. Plus de 20 000 hommes sont tués. Parmi eux, disparaît notamment l'aspirant Germain Foch, fils du général Foch. Le corps de cet officier repose aujourd'hui à Gorcy. Les blessés français et allemands sont évacués vers les ambulances comme celle d’Aumetz.

Dès le 23, les Français sont contraints d'entamer prématurément un repli, abandonnant la frontière et portant la guerre sur le territoire national. Pour les Français, animés d'un esprit purement offensif, ils négligent les mesures de sûreté essentielles. Privés souvent de l'appui de leur artillerie et faute de renseignements précis, ils lancent souvent des attaques téméraires infligeant des pertes importantes.

La bataille des Frontières apparaît donc comme l'un des premiers succès de l'adversaire. Pour autant, cette victoire n’est pas totale. Les Français ont ainsi pu se replier en bon ordre et ces combats ont mobilisé des forces qui auraient pu être plus utiles, à l'ouest, dans la manœuvre tournante conçue par les Allemands. Cet élan général s'est ainsi brisé, attirant les armées du centre à progresser plus vers le sud. Celles-ci vont devoir livrer sur la Meuse, les 27 et 28 août, une autre bataille qui retardera encore leur marche vers Paris. Progressivement, en Lorraine, le front se fige. Joffre ordonne à ses hommes, désormais talonnés, de se replier. Bien que harassés, du 6 au 12 septembre 1914, ils trouveront les ressources morale et physique pour reprendre l'initiative sur la Marne.

 

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Fillières
Sur la D16, en direction de Longuyon

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La nécropole nationale de Florent-en-Argonne

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Nécropole nationale de Florent-en-Argonne. © ECPAD

 

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Située au nord-est de Sainte-Menehould, la nécropole nationale de Florent-en-Argonne regroupe les corps de soldats relevés de cimetières provisoires ou de tombes isolées de la région du Claon et des Hauts Bâtis. Créée dès 1914, cette nécropole nationale rassemble 2 061 corps de soldats tués lors des combats en Argonne. Un monument érigé en 1916 rappelle l’engagement et le sacrifice de ces hommes.

 

Les combats d’Argonne, 1915

Situé entre la Champagne et Verdun, le massif forestier d’Argonne constitue un verrou entre ces deux zones majeures des combats de la Grande Guerre. Dans ce secteur coupé de multiples ravins et recouvert de profondes forêts, la guerre se fait dans de difficiles conditions et prend un caractère singulier. De septembre 1914 à l’automne 1918, les assauts français et allemands se transforment rapidement en de sanglantes et d'inutiles mêlées.

Au lendemain de la bataille de la Marne (6-12 septembre 1914), la Ve armée allemande se retranche dans la partie nord de la forêt d'Argonne pour stopper la 3e armée française. Le front se stabilise. Progressivement de profondes tranchées sont creusées. Dès octobre 1914, l'ennemi, pour déborder le camp retranché de Verdun, multiplie les assauts.

Au début de l'année 1915, l'armée française applique la dramatique stratégie de "grignotage" où la lutte pour un mur la conquête d’une ruine devient une victoire retentissante dans les communiqués officiels. Resté dans la mémoire des Poilus comme le "bois de la tuerie", le bois de la Gruerie est, depuis l'automne 1914, le théâtre d’une lutte terrible. Sergent au 272e régiment d’infanterie, Marc Bloch (historien et résistant fusillé en 1944) évoque dans ces notes de guerre le souvenir de ces combats entre ces tranchées séparées parfois que de quelques mètres. Les assauts se multiplient au bois de la Gruerie comme en d'autres secteurs de l'Argonne et permettent de gagner quelques centaines de mètres, bien vite perdus. Les pertes humaines sont importantes. En 1916, le front perd en intensité même si des opérations aux effets limités y sont conduites notamment sur la colline de Vauquois.

En septembre 1918, les troupes américaines du général Pershing et la 2e armée française doivent enlever ce massif forestier puis poursuivre les Allemands vers la Meuse. En octobre, cette opération s’intensifie et l’armée allemande se retire sur la rive droite de la Meuse. Les buttes de Vauquois et de Montfaucon sont ainsi libérées. Quelques jours plus tard l’armistice du 11 novembre est signé.

La mémoire des fusillés pour l’exemple

En août 1914, après avoir perdu contact avec son unité, le soldat Victor Schmitt est recueilli par le 147e régiment d’infanterie (RI). Jugé et condamné pour abandon de poste en présence de l’ennemi, il est fusillé pour l’exemple à Florent-en-Argonne à l’âge de 34 ans.

Au sein de la nécropole nationale, repose le corps de Louis-François Lepenant. Originaire de la Manche, il est affecté au sein du 25e RI au sein duquel il combat sur la Marne, puis en Artois. En juillet 1915, au cours d’un violent bombardement, il perd ses esprits et quitte les premières lignes. Considéré comme déserteur, il rejoint son régiment où il doit être jugé. A l’issue d’un conseil de guerre spécial, il est fusillé à Moiremont. Son corps repose sous la tombe 1758.

Dans le cimetière communal de Florent-en-Argonne sont inhumés trois fusillés pour l’exemple, les soldats Séverin Maurice mort le 24 octobre 1914, Benoît Louis mort le 4 octobre 1915 et dont le nom a été inscrit sur le monument aux morts de Salviac (46) en 2012, et Marcel Painsant mort le 21 décembre 1915.

 

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51800 Florent-en-Argonne
À la sortie du village en direction de Le Claon, sur le bord de la D 84

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