La nécropole nationale de Dieuze

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Nécropole nationale de Dieuze. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_Dieuze

 

Créée en 1914 par l’armée allemande au terme de la bataille de Dieuze, la nécropole nationale de Dieuze regroupe les corps de combattants décédés lors des deux guerres mondiales. Aménagée de 1924 à 1926 puis en 1964, elle rassemble les restes mortels exhumés de cimetières de Meurthe-et-Moselle et des Vosges. Au titre de la Grande Guerre, sont dénombrés 821 Roumains, 263 Français dont 239 en deux ossuaires, 122 Allemands reposant dans deux ossuaires, huit Polonais et sept Russes. Pour la Seconde Guerre mondiale, 222 Polonais y reposent ainsi que cinq Français.

En ce lieu, est érigé un monument honorant le souvenir des soldats roumains tombés sur le sol français en 1914-1918. Ce mémorial fut inauguré en 1998 par le ministre roumain de la Défense. Érigée sur un socle en grès des Vosges, cette œuvre, offerte par la Roumanie, est la reproduction d’un monument de Bucarest. Le catafalque contient de la terre provenant des dix cimetières français en Roumanie.

 

La bataille de Dieuze, 18-20 août 1914

Le 18 août 1914, les Français s'emparent de Dieuze, évacuée par l’ennemi qui se retranche dans la forêt de Brides et Koking. Là, il menace directement le 15e corps d’armée français. Sur le front Rohrbach, le 16e corps progresse, atteignant la défense sur le secteur Morhange-Bendsorf-Sarrebourg.

Dès lors, les premiers combats débutent dans le secteur de Vergaville. Les Français avancent au nord du bourg, puis marchent sous le feu intense de l'artillerie allemand. Grâce aux observations de l'aviation allemande, chaque bataillon est, tour à tour, repéré et écrasé par l’artillerie. Le 19, le général de Castelnau ordonne au 15e corps d'attaquer en direction de Cutting, Domnon, Bassing. Les pertes sont importantes. Au sein du 55e RI, 800 hommes sont mis hors de combats. Le 20, les Français se replient, abandonnant leurs positions. Les Allemands continuent leur effort en pressant leur adversaire. Au soir du 20, le mouvement français s'enraye. Harassés, les Français reculent vers le Grand-Couronné de Nancy où va se jouer, en septembre 1914, le sort de la Lorraine française.

Les Roumains en France 1916-1918

D’août 1916 au début de 1917, des milliers de combattants roumains sont fait prisonniers. Au 1er février, on dénombre près de 80 000 prisonniers, dont 43 000 sont internés en Allemagne. Beaucoup de ces hommes sont transférés vers la France ou l'Italie. Là, leur détention est éprouvante. L’accord de Berne du 7 mars 1918 améliore leur sort. Mais en octobre, 28 000 hommes sont encore en vie. Subissant de nombreux sévices et mal nourris, beaucoup ont été employés dans des kommandos agricoles, des mines et des usines... Quelques civils alsaciens tentent de les aider au risque de répression de l'ennemi. À la fin de la guerre, des responsables allemands issus des Rümanen-Bechachungskommando (détachement de surveillance des Roumains) sont désignés comme criminel de guerre sur une liste de noms issue des articles 227 à 230 du Traité de Versailles du 28 juin 1919. À Dieuze comme à Haguenau, un monument rappelle la mémoire des 2 344 prisonniers de guerre roumains morts dans les camps d’internement allemands en Alsace et en Lorraine en 1917.

La 1re division de grenadiers polonais dans la bataille de France, mai-juin 1940

Après l'invasion de la Pologne par l'Allemagne nazie, est créée la 1re division de grenadiers polonais (DGP). Ces hommes sont rassemblés et s'entraînent au camp de Coëtquidan (Morbihan). Le 15 avril 1940, cette unité rejoint la région de Lunéville pour soutenir les troupes françaises. D'ailleurs, du 24 mai au 6 juin 1940, la 1re DGP est associée au 20e corps d’armée dans la Sarre. À partir du 14 juin, dans le secteur de Lagarde sur le canal de la Marne au Rhin, ces hommes résistent vaillamment. Mais débordée par la Wehrmacht et assurant la couverture de la 52e division française, ils se replient. Le 21 juin 1940, cette unité est remaniée en petites sections qui, une à une, fuient vers la Grande-Bretagne. Mais, le 2e bataillon du 3e régiment stationné à Moyenmoutier ne parvient pas à s’extraire de ce secteur et se replie sur Saint-Dié où il livre un ultime combat. Au terme de celui-ci, les combattants décédés sont inhumés à Dieuze, tandis que d'autres sont faits prisonniers par les Allemands.

 

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Adresse

Dieuze
Au sud-est de Morhange, D 999

Horaires d'ouverture hebdomadaires

Visites libres toute l’année

La nécropole nationale de Chicourt

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Nécropole nationale de Chicourt. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_necropole_Chicourt

 

La nécropole nationale de Chicourt se situe au sud-ouest de Morhange. Elle regroupe les dépouilles de soldats morts pour la France lors des combats du 20 août 1914. Créé en 1914 par l’armée allemande lors de la bataille de Morhange, le cimetière est réaménagé en 1915 et 1924. Cette nécropole rassemble les corps de 129 Français dont 128 en ossuaires et de 50 Allemands en ossuaire.

Deux monuments ont été érigés respectivement à la mémoire des soldats du 146e régiment d’infanterie (RI) et aux combattants bavarois tombés au champ d'honneur le 20 août 1914.

 

L’offensive de Lorraine en août 1914

En 1914, l’Alsace et une partie de la Lorraine sont annexées par l’Allemagne suite à la défaite de 1870. Le 1er août 1914, les troupes allemandes déploient par la Belgique "neutre" un large mouvement de débordement pour envelopper l’armée française. Pour sa part, appliquant le plan XVII, le général français Joffre choisit de forcer les lignes ennemies en Alsace et en Lorraine afin de reprendre les départements perdus. Ce mouvement comprend une dimension psychologique et politique importante. En effet, il s'agit de libérer cette province perdue du joug de l'ennemi.

Les 1re et 2e armées françaises sont ainsi engagées. Les Allemands ont anticipé cette manœuvre en quadrillant le terrain, facilitant le réglage de l’artillerie. Les troupes françaises attaquent à découvert des positions fortifiées et subissent de lourdes pertes.

Les secteurs de Morhange et Sarrebourg sont structurés dès le 1er août par des tranchées bétonnées avec des réseaux de fil de fer et des mitrailleuses. A partir du 14 août, l'attaque vers Morhange et sa région est confiée à la 2e armée du général de Castelnau qui lutte face à la VIe armée allemande du prince Rupprecht de Bavière.

La bataille de Morhange 19-20 août 1914

Le 15 août, c’est le baptême du feu pour le 146e RI de Toul. Il participe à la reconquête de Salins et Château-Salins, le 17 août. Le 19, le régiment gagne Chicourt.

Le 20 août, après une nuit calme, les obus ennemis pleuvent sur Chicourt devançant des mouvements de fantassins allemands. Deux unités du 146e RI se déploient pour contrer l’avancée adverse et préserver le village de Frémery. Tôt dans la matinée, un avion ennemi survole les lignes françaises, précisant leur emplacement par des fusées. Des obus de tous calibres s’abattent alors sur le bataillon. Dans l’après-midi, les troupes allemandes progressent vers Fonteny. Les batailles d’artillerie sont telles que le clocher de Fonteny s’écroule. Au soir du 20 août, l'offensive française est brisée. Harassés, les Français reculent vers le Grand-Couronné de Nancy où vient de se décider le sort de la Lorraine française. Au cours de ces combats, 1 250 hommes sont tués. Parmi eux figure le colonel Bérot du 146e RI. Cet officier décède le 26 août 1914 à l’annexe de l’hôpital temporaire Tissot de Dijon. Premier chef de corps du régiment mort à la guerre, son nom est donné en 1919 à un ensemble de casernes dans la ville de Morhange.

Le succès de l’armée allemande est sans équivoque. Du côté français, c'est l'étonnement et la désillusion. Conçue et prônée à la veille de la guerre, la doctrine de l'offensive à outrance s'est avérée inadaptée aux réalités de la campagne de l'été 1914.

Toutefois, la victoire allemande n’est pas totale. Non seulement l’offensive française a retenu en Lorraine des troupes ennemies qui auraient dû être engagées à l’ouest pour la marche vers Paris mais en plus les Français parviennent à se replier en bon ordre. Ils n’ont perdu que peu de territoire tout en conservant Nancy. Le front se fige. Le général Joffre ordonne aux troupes de se replier sur la Marne où elles vont trouver les ressources morales et physiques pour reprendre l'offensive. La bataille de la Marne devient la première victoire française de la Grande Guerre. A la fin 1914, le front se stabilise le long de la Moselle et de la Meurthe-et-Moselle.

 

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Adresse

Chicourt
Au nord-est de Nancy, D 20

Horaires d'ouverture hebdomadaires

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La nécropole nationale de Metz-Chambière

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Nécropole nationale de Metz-Chambière. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_Metz Chambiere

 

Créée en 1870, la nécropole de Metz-Chambière regroupe, en raison de son histoire, les sépultures de 13 015 militaires et civils de toutes nationalités. Français, Allemands, Belges, Britanniques, Belges, Canadiens, Italiens, Russes, Roumains, Portugais, Indochinois et soldats issus de l’Empire reposent en ce lieu symbolique de la mémoire des conflits contemporains. Rassemblant les restes mortels des blessés soignés dans l’un des hôpitaux militaires ou inhumés dans l’un des nombreux cimetières militaires provisoires de la région, ce site s’articule autour de trois sections : l’une dédiée aux sépultures de 1870 ; une autre à la guerre 1914-1918, une dernière à la guerre 1939-1945.

Témoin de cette histoire et de l'annexion de la Lorraine au Reichland, ce site reflète la manière dont les autorités civiles et militaires ont appréhendé le traitement des corps des soldats décédés sur le champ de bataille ou des suites de leurs blessures.

Le traitement et la gestion des corps de soldats morts au Champ d’honneur

Jusqu’au début du XXe siècle, les dépouilles des officiers morts au combat reposent généralement en tombes individuelles, tandis que les hommes de troupe sont inhumés en fosse collective. Ce principe subsiste jusqu’au début de la Première Guerre mondiale. Progressivement, malgré l’importance des pertes consenties aux premiers mois du conflit, le recours aux tombes individuelles se généralise pour tous les combattants français, désormais munis d’une plaque d’identité.

La loi du 2 juillet 1915 crée la mention officielle "Mort pour la France", puis celle du 29 décembre 1915 institue la sépulture perpétuelle aux frais de l’État, pour les militaires titulaires de cette mention. Cette nouvelle approche souligne la reconnaissance de la Nation envers les soldats tués dont l’État se fit l’interprète et le garant. Ce droit permet ainsi aux familles endeuillées de se recueillir sur un lieu précis où repose le corps de l’être cher. Ce principe se poursuit lors la Seconde Guerre mondiale et perdure encore

Aujourd’hui, au nom de l’État, le ministère des armées coordonne et met en œuvre les rénovations, l’entretien et la mise en valeur de ces lieux d’hommage et de recueillement pour qu’ils deviennent des lieux d’enseignement et de réflexion. Ce patrimoine mémoriel est constitué de 274 nécropoles nationales, où le site de Metz-Chambière apparaît comme l’un des plus particuliers.

Un patrimoine funéraire exceptionnel

Au regard de son histoire, le site de Metz-Chambière dispose d'un patrimoine funéraire des plus riches. Dès son entrée, cette nécropole nationale impressionne par son ordonnancement, son esthétisme, ses richesses culturelles…

Malgré la loi de standardisation et l’arrêté du 14 septembre 1934, ce site a conservé des emblèmes de toutes les époques. En fonte ou en pierre, ils disposent, en fonction des périodes concernées, d'une symbolique différente mais respecte la confession du soldat inhumé. Plus de soixante stèles de type différent de 1870 à nos jours sont recensées. Parmi elles, une cinquantaine de stèles spécifiques par leur forme, leur matériau, pour le premier conflit mondial : stèles standardisées par nationalité ou déclinées dans toutes leurs variantes. Au regard de ces caractéristiques, ce site se décline, en quelque sorte, comme un conservatoire du patrimoine funéraire.

Monument commémoratif et la tombe du général Razout

Inhumé en ce lieu, le général Razout devient officier en janvier 1792. Chef de bataillon sur le champ de bataille le 5 novembre 1797, il seconde Bonaparte lors de son coup d’état du 18 Brumaire. Général en 1807, puis en 1811, général de division, il s’est illustré sur de nombreux champs de bataille de l’Empire, en particulier Novi, Austerlitz, Iéna, Lubeck, Eylau, Sarragosse, Wagram, Mojaisk et Dresde. Il décède à Metz, le 10 janvier 1820. Son nom figure sur les colonnes de l’Arc de Triomphe à Paris.

Chapelle du souvenir

À la fin du XIXe siècle les Allemands érigent une chapelle pour organiser les cérémonies dédiées aux militaires inhumés dans ce cimetière de garnison. D'architecture baroque, ce monument s'élève au milieu des tombes. Son parvis, aujourd'hui place d'armes, invite les pèlerins et les personnalités à se regrouper et à se recueillir lors des commémorations ou des visites. Son style révèle sa période de construction, le troisième quart du XIXe siècle, période de l'annexion. Elle reflète la culture de l’occupant par son architecture baroque. Elle sert durant la Grande Guerre de morgue.

Aujourd’hui, cet édifice permet d'accueillir des cérémonies du souvenir célébrant la mémoire des morts de tous les conflits.

Mémorial des Dames-de-Metz de 1871

Ce monument reconnaît la bravoure et le mérite de près de 300 femmes qui, au cours du siège de Metz, se dévouèrent auprès des nombreux malades et blessés. De toutes conditions sociales, ces femmes apportèrent un soutien précieux à ces hommes. Mais ce zèle fut fatal pour quelques-unes. Quelques unes d’entre elles moururent de maladies ou d'infections contractées auprès des blessés. Érigé par souscription et après accord des autorités d’occupation, ce mémorial honore le souvenir de ces femmes. Il fut inauguré, le 7 septembre 1871.

Sont aussi érigés trois monuments commémoratifs 14-18 : la croix allemande, le monument italien et le monument aux Morts de la guerre 1914-1918 de la ville de Metz.

 

La guerre de 1870-1871 et l'annexion au Reichland

 

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La nécropole de Metz-Chambière regroupe, en sept ossuaires, les corps de 6 270 combattants décédés principalement dans les structures médicales de la région. Chaque tombe collective rassemble près de 1 200 corps, sauf la septième où reposent 433 Français inconnus. En tombes individuelles reposent 177 combattants, principalement des officiers.

Dès l'arrivée de Napoléon III, l'armée française, en juillet 1870, est désorganisée. Les combats à Borny (14 août), Rezonville (16 août) et Gravelotte (18 août) aggravent la situation. Aux soldats égarés s'ajoutent les nombreux blessés, près de 22 000. Très vite, l’hôpital de Fort-Moselle est saturé. Bâtiments publics et privés sont réquisitionnés. Près de 65 ambulances sont aménagées tandis que certains blessés sont accueillis chez l’habitant. À partir du 15 août, on enregistre près de 5 668 décès aggravant la détresse et les difficultés. Redoutant les épidémies, les autorités accélèrent la mise en terre. Dans l'urgence, les soldats sont alors inhumés en fosse commune au cimetière de l’hôpital tandis que les officiers sont enterrés au cimetière civil.

En 1871, les Allemands aménagent le cimetière de l’hôpital militaire pour devenir un cimetière de garnison. Pendant l’annexion, 283 Allemands sont ainsi inhumés dont 4 généraux.

 

La Première Guerre mondiale

 

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En 1914-1918, ville de l'arrière-front allemand, Metz joue un rôle dans le traitement des blessés. A nouveau, les édifices publics et privés sont réquisitionnés. Les blessés sont soignés dans l’un des 36 hôpitaux de la ville et de sa région. Pour raison de santé publique, les défunts sont enterrés au cimetière de garnison. Après la guerre, les corps de soldats inhumés dans des cimetières provisoires de la région et ceux de prisonniers de guerre, décédés en captivité, soit 1 280 Russes dont 16 en ossuaire, 476 Français, 89 Italiens, 78 Britanniques, 15 Belges, deux Canadiens et un Portugais sont transférés en ce lieu. À cet effet, constituée d’une mosaïque de carrés militaires nationaux imbriqués, la section 14-18 reflète l’internationalisation du conflit.

Le carré français rassemblent les corps de soldats prisonniers ou de blessés ramassés sur les champs de bataille de Morhange (août-décembre 1914), d’Argonne (mars-juillet 1915), de Saint-Mihiel, de Bois-le-Prêtre. Parmi les corps de 14-18, repose notamment le corps d'Édouard Gury, 17 ans (tombe n° 161). Cet adolescent a été fusillé par les Allemands le 2 septembre 1914. Voulant se rendre à l’usine de Joeuf où son père travaillait, il ne s’arrête par sur l'injonction de la sentinelle postée à l’entrée de l’entreprise qui le blesse. Après huit jours de traitement, il est jugé au motif « d’attaque d'un poste militaire» et condamné à mort. En 14-18, la région comprend de nombreux camps intermédiaires où sont regroupés des prisonniers français, britanniques ou russes. Certains vont y décéder et être inhumés à Chambière. Parmi ces hommes, repose Edmond Gomberveaux (ossuaire n° 1). Capturées en août-septembre 1914, ce prisonnier civil décède à Novéant-sur-Moselle en mai 1915.

Rassemblant 1280 corps, le carré russe, est le plus « grand cimetière de prisonniers russes » du front. Ces derniers décèdent pour 75% d’entre eux, dans les hôpitaux de Montigny, surtout, durant les hivers 1915-1916 et 1916-1917. Les autres corps proviennent du regroupement des cimetières mosellans de Hagondange, Creutzwald, Freyming, Vanerville, Louvigny.

Le carré militaire italien est inauguré le 29 mai 1927 en présence du général français Hirschauer. Il regroupe les corps de soldats et d’officiers qui furent, au sein du IIe Corps d’Armée italien, engagés en mai 1918 sur le front de la Marne.

Le carré allemand et ses croix de pierre, ses stèles originelles, se situe au nord et rassemble 2053 tombes. Ses croix de pierre portent l'indication de deux morts sur chaque face, se situe au nord du cimetière.

Le carré militaire britannique est composé de stèles anglaises réglementaires, au milieu desquelles se dressent deux mémoriaux spéciaux dont l’un honore le souvenir d’un pilote. Ces hommes étaient inhumés initialement à Labry et Jarny.

En Alsace-Lorraine, près de 3 000 à 4 000 civils ont été arrêtés, internés ou expulsés. D'une part, des citoyens français, Alsaciens-Lorrains d'origine, présents dans le Reichsland ou dans le reste de l'Allemagne au moment du conflit. D'autre part, des Alsaciens-Lorrains de nationalité allemande que les autorités considèrent comme francophiles. À Chambière, cinq Alsaciens-Lorrains sont inhumés : Prosper Berriatte (tombe n° 369E), Fernand Henri (tombe 369A), Fridochi Muller (tombe n° 369C), Albert Raupp (tombe n° 369D) et Michaël Schumacher (tombe n° 369B).

 

la Seconde Guerre mondiale

 

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En ce lieu sont inhumées 741 personnes décédées au cours de la Seconde Guerre mondiale, dont 188 prisonniers soviétiques et 30 Britanniques.

Certains Français inhumés en ce lieu ont été tués lors des premiers combats de septembre 1939 puis lors de la Drôle de guerre mais la grande majorité l'a été lors de la Campagne de France.

En mai 1940, les Allemands lancent une puissante offensive sur la Hollande, la Belgique, le Luxembourg et la France. Les combats sont des plus violents mais très vite les fantassins français fléchissent sous la force de la pression mécanique ennemie. Dans l’Est, ils sont encerclés, refoulés dans les Vosges. Un à un, les ouvrages de la ligne Maginot tombent. En deux mois, l'armée française est défaite. Aux mains de l’ennemi, les prisonniers français sont envoyés dans des kommandos de travail ou dans des camps, les Stalags ou les Oflags. Certains camps sont implantés en Moselle, Stalag XII E à Metz et XII F à Forbach où Français, Britanniques et Soviétiques sont internés.

Après la Seconde Guerre mondiale, le site de Chambières est remanié pour inhumer les prisonniers soviétiques (camps de Forbach et Woippy). La Grande Croix ou Hoch Cruz est déplacée. En 1969, on y regroupe les corps des Français de 39-45 exhumés en Moselle. Utilisés comme main d’œuvre, les prisonniers de guerre soviétiques sont décédés dans les camps de Forbach et de Woippy où les conditions de vie étaient particulièrement éprouvantes. Leurs corps ont été retrouvés en 1963-1965 dans des charniers. C’est pourquoi ils reposent aujourd’hui en ossuaire à Chambière.

Six incorporés de force reposent à Chambière. Ils sont décédés durant la guerre à l’hôpital militaire de Metz, tués lors de combats ou fusillés près de Wiesbaden (Allemagne). Entre 1942 et 1944, environ 30 000 jeunes gens, les Malgré Nous, ont été enrôlés de force dans l’armée allemande.

Metz est le lieu présumé du décès de Jean Moulin mais c’est aussi une région de résistance. Simon Bonafos (tombe n° 192, carré Fr 39/45) natif des Pyrénées-Orientales, il combat en 1914-1918 puis s’engage dans la Résistance. Arrêté en octobre 1943, il est déporté le 22 janvier 1944 vers Buchenwald. Libéré, il est rapatrié très malade et décède quelques jours après son hospitalisation à Thionville.

Repose en ce lieu, le corps du général Jean Marcel Guitry, gouverneur militaire de Metz de 1934 à 1936. Rappelé en juin 1940 au commandement de la 10e région militaire (Rennes), il organise le réduit breton. Fait prisonnier à son PC, il est envoyé en captivité en Allemagne, où il décède de maladie en 1941.

 

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Infos pratiques

Adresse

Metz
À Metz, rue des deux cimetières

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En résumé

Eléments remarquables

Monument aux morts 1870-1871 - Chapelle-ossuaire des trois guerres 1870-1945

La nécropole nationale de Frémery

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Nécropole nationale de Frémery. © ECPAD

 

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En venant de Morhange, la nécropole nationale de Frémery se situe à l’est de Chicourt sur la D70. Elle regroupe les dépouilles de soldats morts pour la France lors de la bataille de Morhange en août 1914. Créé en 1914, par l’armée allemande, lors de la bataille de Morhange, le cimetière est réaménagé en 1915 et 1924. Cette nécropole regroupe les corps de 147 Français et de 29 Allemands en ossuaire.

Un monument "Aux soldats français morts pour la Patrie le 20 août 1914", dû à l'architecte Steinmetz, est inauguré fin 1927 où figurent les noms des soldats français reposant en l'ossuaire.

 

L’offensive de Lorraine en août 1914

En 1914, l’Alsace et une partie de la Lorraine sont occupées par l’Allemagne suite à la défaite de 1870. Le 1er août 1914, les troupes allemandes déploient par la Belgique "neutre" un large mouvement de débordement pour envelopper l’armée française. Appliquant le plan XVII qui définit l’emploi des forces, le général Joffre choisit de forcer les lignes ennemies en Alsace et en Lorraine afin de reprendre les départements perdus à la suite de la défaite de 1871.

Les 1ère et 2e armées françaises attaquent donc en Lorraine. Le secteur est tenu par les armées sous le commandement du Prince Rupprecht de Bavière. Les Allemands avaient anticipé ce mouvement offensif et prit le soin de repérer le terrain, facilitant ainsi le réglage de l’artillerie. Les troupes françaises attaquent à découvert des positions fortifiées et subissent de lourdes pertes. Les secteurs de Morhange et Sarrebourg sont structurés dès le 1e août par des tranchées bétonnées avec des réseaux de fil de fer et des mitrailleuses. A partir du 14 août, l’attaque vers Morhange et sa région est confiée à la 2e armée du général de Castelnau qui lutte face à la VIe armée allemande du prince Rupprecht de Bavière.

La bataille de Morhange : 19-20 août 1914

Le 15 août, c’est le baptême du feu pour le 146e régiment d’infanterie (RI) de Toul. Il participe à la reconquête de Salins et Château-Salins, le 17. Le 19, le régiment gagne Chicourt.

Le 20 août, après une nuit calme, les obus ennemis pleuvent sur Chicourt devançant des mouvements de fantassins allemands. Deux unités du 146e RI se déploient pour contrer l’avancée adverse et préserver le village de Frémery. Tôt dans la matinée, un avion ennemi avait survolé les lignes françaises, précisant leur emplacement par des fusées. Ce fut alors un véritable enfer. Des obus de tout calibre s’abattent alors sur le bataillon. Dans l’après-midi, les troupes allemandes progressent vers Fonteny. Les batailles d’artillerie étaient telles que le clocher de Fonteny s’est écroulé. Un obus blesse grièvement le colonel Bérot du 146e RI, qui décède le 26 août 1914 à l’annexe de l’hôpital temporaire Tissot de Dijon. Premier chef de corps du régiment mort à la guerre, son nom est donné en 1919 à un ensemble de casernes dans la ville de Morhange. 1250 hommes sont tués lors de ces combats.

Au soir du 20 août, l'offensive française est brisée. Harassés, les Français reculent vers le Grand-Couronné de Nancy où vient de se jour le sort de la Lorraine française.

Le succès de l’armée allemande est sans équivoque. Du côté français, c'est l'étonnement et la désillusion. Conçue et prônée à la veille de la guerre, la doctrine de l'offensive à outrance s'est avérée inadaptée aux réalités de la campagne de l'été 14.

Toutefois, la victoire allemande n’est pas totale. Non seulement l’offensive française a retenu en Lorraine des troupes ennemies qui aurait dû être engagées à l’ouest pour la marche vers Paris, mais en plus les Français se sont repliés en bon ordre. Ils n’ont perdu que peu de territoire tout en conservant Nancy. Le front se fige. Joffre ordonne aux troupes de se replier sur la Marne, qui vont trouver les ressources, morale et physique pour reprendre l'offensive. La bataille de la Marne va devenir la première victoire française de la Grande Guerre. A la fin 1914, le front se stabilise le long de la Moselle et de la Meurthe-et-Moselle.

 

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Adresse

Frémery
Au nord-est de Nancy, D 70

Horaires d'ouverture hebdomadaires

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Bellevue

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Source : pages14-18.mesdiscussions.net

Création : Première Guerrre mondiale par l’armée allemande. Bataille des frontières (août 1914).

 

Années Vingt : regroupement des corps français exhumés des cimetières militaires ou carrés communaux de Meix, Robelmont, Virton « Chamberlaine » qui furent désaffectés.

 

1928 : Réinhumation en ossuaire des inconnus français relevés dans la région.

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Adresse


Virton

En résumé

Accès :

A l’ouest de Longwy . N 87

Superficie : 1 540 m²
Nombre de corps : Tombes individuelles : 1 594
Ossuaires : 2 139
Nombre de morts : 3733
1914-18 : 2 445 Français
1 288 Allemands

Eléments remarquables

Monument aux morts français de la bataille du 22 août 1914.

La nécropole nationale de Villette

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Nécropole nationale de Villette. © ECPAD

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette_Villette

 

La nécropole nationale de Villette regroupe les dépouilles de 74 combattants tués, les 22 et 23 août 1914, lors de la bataille des Frontières, en particulier dans le secteur de Longuyon et Villette. Créé en 1917 par l’armée allemande, ce cimetière est aménagé après la guerre pour y réunir les corps exhumés de cimetières militaires provisoires du secteur. En ce lieu, sont inhumés 74 soldats français du 101e régiment d’infanterie dont 52 reposent dans deux ossuaires. Par ailleurs, 36 dont 9 inconnus Allemands reposent ce lieu.

Renfermant les restes mortels de combattants français, la nécropole de Villette est caractéristique des cimetières militaires du début de la Première Guerre mondiale, et du traitement des corps des soldats défunts. En effet, à cette époque, les officiers sont généralement enterrés en tombes individuelles, alors que les hommes de troupe sont inhumés en fosse collective. Ce principe subsiste jusqu'en 1915, mais le recours aux tombes individuelles se généralise pour tous les combattants. La loi du 29 décembre 1915 accorde aux soldats morts pour la France le droit à être inhumé en sépulture individuelle.

La bataille des Frontières, 14-25 août 1914

En août 1914, les troupes allemandes engagent un vaste mouvement tournant par la Belgique en vue d'envelopper l’armée française. Après avoir concentré ses forces à la frontière, le général Joffre décide de porter d'abord ses efforts en Alsace puis en Lorraine. Plus au nord les 3e et 5e armées françaises ainsi que le corps expéditionnaire britannique se déploient pour contenir la manœuvre allemande. C'est la bataille des Frontières, où entre Charleroi et Longwy, le choc est brutal.

La Lorraine est au cœur des premiers enjeux militaires de la guerre où s'affirment déjà l'artillerie et l'aviation. Du 14 au 18 août, la 3e armée attaque en direction d'Arlon. Malgré un terrain accidenté, boisé et difficile, les Français marchent rapidement. Le 5e corps porte ses avant-gardes dans le secteur de Gorcy et Cosnes. Loin de soupçonner l'importance des forces ennemies, les Français se heurtent en réalité à un adversaire bien supérieur en nombre qui, placé en embuscade, harcèle leur progression. La bataille des Frontières est une succession de combats localisés et des plus éprouvants. Pour l'armée française, le 22 août 1914 est la journée la plus meurtrière dans l'histoire de la Première Guerre mondiale. Plus de 20 000 hommes sont tués. Parmi eux, disparaît notamment l'aspirant Germain Foch, fils du général Foch. Le corps de cet officier repose aujourd'hui à Gorcy. Au cours de leur engagement dans le secteur de Pierrepont, les hommes du 151e et 162e régiment d'infanterie subissent des pertes importantes. Les combats sont des plus violents dans les bois de Doncourt, de Goémont et de Grand-champs. Près de la moitié du 151e, soit 1 300 soldats, disparaît.

Dès le 23 les Français sont contraints d'entamer prématurément un repli, abandonnant la frontière. Pour les Français, animés d'un esprit purement offensif, ils négligent les mesures de sûreté essentielles. Privés souvent de l'appui de leur artillerie et faute de renseignements précis, ils lancent souvent des attaques téméraires affligeant des pertes importantes.

La bataille des Frontières apparaît comme l'un des premiers succès de l'adversaire. Pour autant, cette victoire n’est pas totale. Les Français ont ainsi pu se replier en bon ordre et ces combats ont mobilisé des forces qui auraient pu être plus utiles, à l'ouest dans la manœuvre tournante conçue par les Allemands. Cet élan général s'est brisé, attirant les armées du centre à progresser plus sud. Celles-ci vont devoir livrer, les 27 et 28 août sur la Meuse, une autre bataille qui retarde encore leur marche vers Paris. Progressivement, dans ce secteur de Lorraine, le front se fige. Joffre ordonne à ses hommes, désormais talonnés, de se replier. Bien que harassés, du 6 au 12 septembre 1914, ils trouveront les ressources morales et physiques pour reprendre l'initiative sur la Marne.

 

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Adresse

Villette
À l’ouest de Longwy, D 29c

Horaires d'ouverture hebdomadaires

Visites libres toute l’année

En résumé

Eléments remarquables

Monument aux morts des 22-23 août 1914

La nécropole nationale de Thionville

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Nécropole nationale de Thionville. © ECPAD

 

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La nécropole nationale de Thionville est créée durant la Première Guerre mondiale par l’armée allemande. Elle regroupe 787 soldats allemands dont 86 en ossuaire, 692 Russes (dont un travailleur civil), 161 Français (dont un Alsacien-Lorrain et une victime civile, Justin Bray inculpé pour avoir révélé aux Français la position d'une sentinelle allemande et fusillé le 28 août 1914 – Tombe n° 119), trois Britanniques, trois Luxembourgeois (victimes civiles décédées le 16 juillet 1918), ainsi que deux Belges. Aménagé en 1924, ce cimetière comprend un monument commémoratif pour la guerre 1914-1918.

 

Thionville en 1914-1918

Après la guerre de 1870-1871, la ville de Thionville devient Diedenhofen et appartient au Reichsland Elssass-Lothringen – Terre d’empire d’Alsace-Lorraine annexée par l’Allemagne impériale. Sa position géographique aux portes de l’Allemagne et du Luxembourg lui donne une importance pour les troupes allemandes. Le 31 juillet 1914, l’état de guerre – kriegszustand - est instauré dans toute l’Allemagne et des affiches de mobilisation générale sont placardées partout dans la ville. Le 3 août, le Grand Duché du Luxembourg est occupé par les Allemands. Pour ces derniers, la place forte de Thionville apparaît comme un enjeu essentiel dans la poursuite de son mouvement. La gare de Thionville devient alors un lieu de transit pour les trains militaires. Le 16, l’état major de la Ve armée s’installe à Thionville où les conditions de vie deviennent de plus en plus difficiles. C’est dans ce contexte particulier qu’est condamné à mort le jeune Justin Bray.

La ville accueille de nombreux blessés soignés dans les hôpitaux temporaires. Le 5 septembre 1914, le conseil municipal vote la création d’un cimetière militaire de 800 tombes dans le quartier Saint-François à proximité du cimetière civil.

Tout au long de la guerre, la ville de Thionville est survolée par des avions français qui observent les mouvements de troupes ou bombardent les usines et le réseau ferroviaire. Parmi les victimes, on relève de nombreux civils. Le 16 juillet 1918, 18 avions britanniques larguent 37 bombes notamment autour de la gare, dont certaines au phosphore. C’est au cours de ce bombardement que sont décédées les trois victimes civiles luxembourgeoises, inhumées aujourd’hui dans la nécropole (tombes 168 à 170). En septembre 1918, les Alliés atteignent les rives de la Meuse. L'ennemi recule peu à peu. En octobre, en raison de la grippe espagnole, les écoles sont fermées et deviennent des cantonnements pour les troupes allemandes. Le 11 novembre 1918, selon les clauses de l’Armistice, les troupes allemandes doivent, sous 15 jours, quitter les territoires occupés notamment l’Alsace-Lorraine. Mais, contrairement à Metz ou à Strasbourg, il n’y a pas de défilé ou de manifestation particulière à Thionville. La présence française est marquée le 19 novembre par le retour à l’heure française et le 22 novembre par l’arrivée officielle de l’armée française dans la ville, soit le 17e corps conduit par les généraux Hellot et Pougin accueillis par les élus.

Les Roumains en France 1916-1918

D’août 1916 au début de l’année 1917, des milliers de combattants roumains sont faits prisonniers par les Allemands. Au 1er février 1917, on dénombre près de 80 000 prisonniers, dont 43 000 internés en Allemagne. Leurs conditions de détention sont très difficiles. L’accord de Berne du 7 mars 1918 améliore un peu leur sort, mais en octobre 1918, seulement 28 000 sont encore en vie. Certains sont envoyés en France où ils employés dans des kommandos agricoles, les mines, les usines ou à proximité du front. A la fin de la guerre, certains responsables allemands sont désignés comme criminels de guerre sur une liste de noms lors du Traité de Versailles (28 juin 1919).

Les prisonniers de guerre russes en Alsace pendant la Grande Guerre

Au cours de la Grande Guerre, 3,4 millions soldats russes sont faits prisonniers, dont 1,5 millions détenus en Allemagne. À partir du printemps 1915, le gouvernement allemand décrète l’utilisation des prisonniers de guerre pour pallier à la pénurie de main d’œuvre. En Alsace, plusieurs milliers de prisonniers russes sont ainsi employés à des tâches difficiles comme le drainage de zone humide, la coupe du bois, ou la construction de routes. En raison de la dureté du travail et des conditions de vie difficiles, le taux de mortalité des prisonniers de guerre est particulièrement élevé.

 

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Adresse

Thionville
A 31

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La nécropole nationale de Chambry

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Nécropole nationale de Chambry. Source : MINDEF/SGA/DMPA-ONACVG

 

Pour accéder au panneau d'information de la nécropole, cliquer ici vignette Chambry

 

Situé au lieu-dit la Pointe Fourgon, le cimetière national de Chambry regroupe les dépouilles de soldats morts pour la France lors de la bataille de l’Ourcq en septembre 1914. Créé au lendemain des combats, ce cimetière est réaménagé en 1924 pour accueillir d’autres corps de soldats tombés au cours de cette bataille, exhumés des cimetières provisoires des environs de Meaux et de Coulommiers. À partir de 1933, y sont également inhumées les dépouilles se trouvant dans les carrés militaires des cimetières communaux du département. Le cimetière accueille 1 334 corps, 364 en tombes individuelles et 990 répartis en quatre ossuaires recueillant probablement un grand nombre de tirailleurs de la Brigade marocaine. De l’autre côté de la voie ferrée se trouve un cimetière militaire allemand, aménagé en 1924 et regroupant 998 corps de soldats tombés dans le secteur de Meaux en septembre 1914.

La bataille de l’Ourcq, 5 - 9 septembre 1914

Le 25 août 1914, le général Joffre ordonne le repli afin de placer 500 000 hommes sur une ligne de résistance de presque trois cents kilomètres allant de Verdun à la Manche. Son objectif est de couper aux Allemands l’accès à Paris pour les repousser vers le nord. Il crée à cette occasion la 6e armée pour défendre une ligne Meaux – Senlis car on signale des patrouilles ennemies à seulement 13 kilomètres de Paris. En liaison avec les troupes britanniques, les Français font volte-face. La vallée de l’Ourcq est alors le théâtre d'âpres  combats où les quelques buttes constituent des points stratégiques essentielles.

Dès le 5 septembre, à Chambry, malgré les lourdes pertes, les tirailleurs marocains refoulent les troupes allemandes et parviennent à prendre pied sur une ligne de crête. Les combats sont d’une violence extrême, mais le sort de la bataille est indécis. Le champ de bataille fait l’objet d’intenses bombardements, d’incessantes offensives et les soldats se battent, parfois au corps à corps, pour quelques mètres carrés de terrain. Les premières tranchées (abris précaires) apparaissent.

Le 8 septembre, les Français subissent les coups de boutoirs de l’armée allemande. Une armada de taxis parisiens réquisitionnés par l’état-major (les « Taxis de la Marne ») permet de maintenir, in extremis, la ligne de front en y transférant 5 bataillons (5 à 6 000 hommes). Le 9, les Allemands, contenus en Champagne, cèdent sur l’Ourcq et, craignant d’être coupés de leurs arrières, se replient, sur l’Aisne, sur des positions précédemment fortifiées. Chambry constitue l'une des positions ennemies les plus avancées en septembre 1914.

Du 5 au 12 septembre, la bataille de la Marne et plus particulièrement la bataille de l’Ourcq, permet de redresser une situation militaire gravement compromise et d’arrêter le plan allemand d’invasion de la France. Paris est sauvée au prix de terribles pertes. 250 000 jeunes Français meurent au cours des mois d’août et septembre 1914. Les armées anglaise et française, épuisées, ne trouvent pas la force de repousser l’envahisseur au-delà des frontières.

Dans un dernier sursaut, chacun des belligérants se lance dans une course effrénée à la mer afin de prendre l’armée adverse à revers. Sans succès, ils s’échouent sur les rivages de la Mer du Nord. La guerre s’installe alors pour quatre ans au fond des tranchées, jusqu’à la victoire alliée en novembre 1918.


 

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Adresse

Chambry
Au nord de Meaux, D97, D 140

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La nécropole nationale de Soupir n° 2

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Nécropole nationale de Soupir n° 2. © Guillaume Pichard

 

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La nécropole nationale de Soupir n°2 regroupe les dépouilles de soldats morts pour la France lors des différentes batailles du Chemin des Dames. Édifié en 1934 pour inhumer les corps de combattants que l’on continuait de découvrir dans le secteur, ce cimetière rassemble 2 829 corps de soldats tombés lors des deux conflits mondiaux. Parmi ces sépultures, 2 216 Français dont 250 en ossuaire, 26 Russes, cinq Belges (dont quatre victimes civiles), deux Britanniques inconnus. Pour la Seconde Guerre mondiale, 545 Français sont enterrés ainsi que 33 Belges dont 30 victimes civiles. À leur côté, repose également le corps de Pierre Muller, sous-lieutenant au 9e bataillon de tirailleurs algériens, décédé le 17 septembre 1958 en Algérie (tombe n° 2361).

 

Le Chemin des Dames, un secteur majeur du front de la Grande Guerre

Dès les premières semaines, le plateau du Chemin des Dames est un enjeu pour les belligérants qui peuvent, en occupant cette position stratégique, observer les plaines de Reims et de Soissons. Après le sursaut allié sur la Marne, l'ennemi se replie sur le plateau qui est progressivement fortifié. Dès l'automne 1914, de violents combats se déroulent dans le secteur de Vailly-sur-Aisne, Crouy ou sur la cote 132.

À la veille du printemps 1917, les Français projettent de déployer une puissante offensive dans ce secteur épargné. Mais, le repli allemand sur la ligne Hindenburg impose au général Nivelle de revoir les orientations de cette opération. Au matin du 16 avril, après un intense bombardement dont l'efficacité est limitée, les premières vagues s’élancent. Après avoir gravi les pentes du plateau, elles se heurtent aux barbelés souvent intacts et sont fauchées par les mitrailleuses allemandes. Au prix d'importants sacrifices, les Français atteignent la crête du plateau. Le 17, malgré des conditions météorologiques difficiles, ils poursuivent leur effort. Faute de succès, l’autorité de Nivelle s’effondre. Du 16 au 30 avril, 147 000 hommes sont tombés dont 40 000 morts.

Au bord de l’effondrement le moral des Français vacillent. Devant l'échec de cette offensive, des mouvements de mutineries éclatent dans les rangs de quelques unités, qui refusent de monter en première ligne. Devant l'amplification de cette contestation en mai 1917, les autorités militaires réagissent. Les arrestations sont nombreuses. Les soldats considérés comme les plus actifs sont jugés et condamnés par des tribunaux militaires.  Plus de 500 condamnations à mort sont prononcées, puis commuées par le pouvoir politique. Près de trente sont, pourtant, exécutés. En parallèle, un système de rotation plus efficace et de permissions est instauré.

Au cours de l'été, de nouvelles attaques aux objectifs plus limités sont lancées contre les positions stratégiques du Plateau, notamment à Craonne et Laffaux. Durant cette bataille, des ambulances sont ouvertes dans ce secteur. Peu à peu, les brancardiers enterrent en ce lieu les dépouilles de soldats décédés dans ce secteur.

Au printemps de 1918, le Chemin des Dames est à nouveau âprement disputé. Le 27 mai 1918, les Allemands déferlent, bousculant les positions françaises. Ils occupent rapidement le Chemin des Dames. Le front est rompu. Mais, le 18 juillet, ce mouvement s'enraye. Les Alliés contre-attaquent, repoussant l'ennemi. Au cours des semaines suivantes, les combats font rage. Les Allemands abandonnent définitivement le 10 octobre, un mois avant l'armistice, le plateau aux troupes françaises et italiennes.

 

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Adresse

Soupir
À 25 km à l'est de Soissons, en bordure du CD 925 (Soissons/Neufchâtel-sur-Aisne)

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La nécropole nationale de Loupeigne

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Nécropole nationale de Loupeigne. © Guillaume Pichard

 

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Aménagée à flanc de colline, la nécropole de Loupeigne a été créée en 1919 pour rassembler les dépouilles de soldats morts pour la France en 1914-1918 lors des batailles de l’Aisne, principalement celle de mai-juin 1918. De 1920 à 1924, les restes mortels d’autres soldats français inhumés initialement dans d'autres cimetières militaires de la région y sont transférés, notamment les dépouilles de nombreux inconnus.

Cette nécropole nationale regroupe aujourd’hui 1 077 corps de soldats parmi lesquels reposent 598 Français, dont près de 120 ont été inhumés en ossuaire. Au titre de la Seconde Guerre mondiale, un combattant français y repose également. Ce cimetière militaire réunit un carré allemand regroupant 478 corps de soldats tombés en 1918, au moment de la quatrième offensive de Ludendorff, commencée sur le Chemin des Dames le 27 mai et qui allait les conduire jusqu'à Château-Thierry en juin 1918.

Une chapelle mausolée est édifiée à la mémoire des officiers d’artillerie et d’infanterie tombés en 1917-1918.

L’opération Blücher-Yorck, la bataille du Chemin des Dames, mai-juin 1918

Perdant en intensité après l’échec de l’offensive française conduite sur le Chemin des Dames en avril 1917, le front de l’Aisne, qui s’étend entre les villes de Soissons et de Reims, connaît à partir du 28 mai 1918 un regain d’activité. Il est en effet le théâtre d’une forte offensive allemande. Au premier choc, ce secteur tombe sans résistance. Au terme d’un bref et intense bombardement, les lignes françaises sont enfoncées par les troupes d’assaut allemandes. Le 29 mai, elles s’emparent de Soissons, franchissent l’Ourcq et atteignent, le 31 mai, la Marne à Jaulgonne.

Malgré d’importantes pertes (400 000 hommes), les Allemands avancent rapidement, menaçant Amiens et Reims. Dans l’Aisne, les troupes alliées tiennent difficilement les points de passage sur la Marne que les Allemands tentent de franchir. Dans la région de Château-Thierry, les unités américaines et les troupes coloniales françaises luttent côte à côte. Des renforts permettent de ralentir puis de stopper, le 6 juin, l’avancée ennemie sur la rive nord de la Marne. Français et Américains tiennent leurs positions, en particulier sur la cote 204 qui surplombe Château-Thierry. Cependant, en une semaine, les Allemands ont capturé près de 50 000 prisonniers et 800 canons. Poursuivant son effort, l’ennemi s’engouffre dans une brèche ouverte dans le front à proximité de la forêt de Villers-Cotterêts. Il n’est alors qu’à 60 kilomètres de Paris où le bruit sourd du canon se fait entendre.

La seconde bataille de la Marne, juillet 1918

Après les succès sur l’Oise et sur l’Aisne, le haut commandement allemand frappe dans la Marne. Depuis le 28 mai 1918, le dispositif défensif allié y demeure fragile car les Français ont été repoussés au sud de la Marne. Les villes de Soissons et de Château-Thierry sont occupées. Proche de la victoire, les Allemands lancent des offensives sur différents secteurs de ce front. Connues sous le nom de "Friedensturm" (ruée pour la paix), l’une d’elle débute, le 15 juillet, dans la région de Fère-en-Tardenois. Cette ville dispose d’infrastructures ferroviaires et routières indispensables pour les Allemands. En effet, la progression ennemie a été si rapide que l’état-major ennemi redoute que leurs forces connaissent des difficultés d’approvisionnement. Occuper Fère-en-Tardenois, c’est disposer d’importantes possibilités logistiques, d'énormes entrepôts et dépôts pour ravitailler le front.

Après un violent bombardement, les vagues d’assaut ennemies s’élancent entre l'Aisne et l'Ourcq. Si certaines sont stoppées, de nombreuses autres franchissent la Marne. Une tête de pont est établie. A l'ouest, Dormans est pris. La lutte est des plus vives. Les alliés s’accrochent à leurs positions, au point que, le 17 juillet, la situation est rétablie en leur faveur.

Du côté allié, le général Foch lance sa contre-offensive décisive. A 4h45, sur un front de 50 kilomètres, l’artillerie française pilonne les lignes adverses. Grâce à l’emploi massif des chars et de l’aviation, l’armée Mangin, concentrée dans la forêt de Villers-Cotterêts, progresse rapidement. Soutenues par les troupes britanniques et américaines, les armées françaises attaquent dans le Soissonnais et suivent l’Ourcq. Le 20 juillet, les troupes allemandes se replient derrière la Marne. Le 21, Château-Thierry est libéré par les troupes françaises et américaines.

Au cours de l’été, les Alliés conduisent une série d’actions brèves, exécutées par surprise et dans divers secteurs, accablant plus encore l’ennemi.

La Grande Guerre trouve son dénouement à l’automne, lorsque les fronts périphériques d’Orient et d’Italie s'effondrent.

Asphyxiée sur le plan économique et frappée par la guerre civile, l’Allemagne est contrainte d’accepter, le 11 novembre 1918, les conditions d’un armistice.

 

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Loupeigne
Au bord de la D79 entre Loupeigne et Mareuil-en-Dôle

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